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11 Juil 2022
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Santé de la planète Santé humaine

Produits laitiers et alternatives végétales aux produits laitiers s’accordent bien dans une alimentation durable

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Selon les dernières recherches, il n’est pas nécessaire de renoncer à tous ses aliments préférés pour rendre son régime alimentaire plus sain et plus durable. Si la plupart régimes occidentaux devraient contenir moins de viande et davantage d’aliments d’origine végétale, la bonne nouvelle est que nous pouvons néanmoins continuer à apprécier les produits laitiers dans le cadre d’une alimentation équilibrée ayant un impact réduit sur l’environnement.

Il s’agit de la conclusion d’une étude de modélisation du régime alimentaire menée sur un sous-groupe d’adultes français. Il en ressort que les produits laitiers et les alternatives végétales aux produits laitiers (AVPL) peuvent faciliter notre transition vers une alimentation plus saine et durable.

Selon cette étude de modélisation, en conservant les produits laitiers habituels dans votre alimentation et en y incluant peut-être aussi les AVPL, il est plus facile de satisfaire vos propres besoins nutritionnels, de réduire la quantité de viande consommée et d’augmenter les quantités de céréales complètes, de fruits et légumes et de légumineuses.

Que sont les alternatives végétales aux produits laitiers ?

Il est possible de les mettre dans vos céréales, de les ajouter à votre café ou de les déguster en crème dessert. Ces AVPL sont conçues pour ressembler au lait ou au yaourt et peuvent être utilisées de la même manière. Elles comprennent des boissons et des desserts à la cuillère à base de soja, d’amandes ou d’avoine, par exemple. Elles sont souvent enrichies en micronutriments (calcium, vitamines B et vitamine D).

Ces produits végétaux sont de plus en plus populaires car ils offrent une variété de goûts et de textures, et constituent des alternatives pour les personnes souffrant de certaines intolérances alimentaires. En outre, de nombreuses personnes choisissent les AVPL parce que leur production est associée à un impact environnemental plus faible.

Mais lorsqu’il s’agit de durabilité – que ce soient les impacts des régimes alimentaires sur la santé et l’environnement, ou leur acceptabilité culturelle – il est important d’examiner l’ensemble du régime alimentaire et la contribution apportée par chaque type d’aliment. C’est pourquoi les chercheurs ont utilisé un modèle d’optimisation du régime alimentaire des adultes français pour déterminer le rôle spécifique des produits laitiers et des AVPL dans un régime plus durable.

Des régimes alimentaires conçus pour concilier santé humaine et planétaire

Les chercheurs ont élaboré des régimes théoriques optimisés pour chacune des 1 077 femmes participant à l’étude, afin de modéliser des régimes plus durables fournissant tous les nutriments nécessaires, tout en réduisant l’impact carbone de 30 %. Dans le même temps, les régimes théoriques ont été maintenus aussi proches que possible des régimes réels des individus en termes de types et de quantités d’aliments consommés.

Les régimes optimisés contenaient plus d’aliments d’origine végétale (céréales complètes, fruits et légumes, légumineuses, noix et graines) et moins de viande que les régimes observés. La quantité globale de produits laitiers est restée la même entre les régimes observés et optimisés, avec toutefois moins de fromage, plus de lait et la même quantité de yaourt dans les modèles optimisés.

En outre, près de 58% des régimes optimisés contenaient des alternatives végétales aux produits laitiers, contre seulement 7,3% des régimes observés.

Les alternatives végétales aux produits laitiers et les produits laitiers peuvent tous deux jouer un rôle dans les régimes alimentaires plus durables.  

Les données de l’étude montrent que les produits laitiers et alternatives végétales enrichies peuvent nous aider à adopter une alimentation plus durable.

Cependant, même dans les régimes optimisés avec ajout d’AVPL, la consommation de produits laitiers n’est pas réduite ; les produits laitiers et les AVPL peuvent être tous deux présents dans un régime alimentaire plus durable.

L’étude confirme la nécessité pour les pays occidentaux de passer à un régime plus végétal contenant moins de viande, notamment de viande rouge, que ce que la plupart d’entre nous mangeons habituellement.

Les 4 piliers qui sous-tendent les régimes alimentaires durables sont « la nutrition et la santé », « l’accessibilité », « l’acceptabilité culturelle » et « l’impact environnemental » (2). Il est nécessaire de trouver la combinaison d’aliments qui offre le meilleur équilibre entre la nutrition et l’impact environnemental, tout en restant culturellement acceptable. Les futures études de durabilité devraient également tenir compte de l’accessibilité et du coût des aliments, qui ne sont pas pris en compte dans la présente étude. Les résultats de cette dernière montrent que les AVPL enrichies, en complément de la consommation habituelle de produits laitiers, pourraient aider à atteindre le meilleur équilibre et sont susceptibles de devenir une partie de plus en plus importante des régimes alimentaires durables dans les années à venir.

Les auteurs suggèrent que d’autres études devraient être menées pour évaluer l’impact d’un régime alimentaire contenant des produits laitiers et des AVPL sur d’autres facteurs environnementaux, tels que les ressources en eau et l’utilisation des terres, ainsi que l’acceptabilité de tels régimes.

« Nos résultats pour les adultes français suggèrent que la double consommation d’alternatives végétales aux produits laitiers enrichies en plus des produits laitiers peut aider à augmenter la durabilité du régime alimentaire, alors que nos modèles n’ont pas trouvé que le remplacement des produits laitiers par ces alternatives était une stratégie efficace pour concevoir des régimes plus durables. » – Gazan R, et al, 2022

Pour en savoir plus : lire l’article original

Sources:
(1) Gazan R, Vieux F, Lluch A, et al. Individual diet optimization in French adults shows that plant-based “dairy-like” products may complement dairy in sustainable diets. Sustainability 2022. 14(5), 2817.
Référence additionnelle :
(2) FAO; WHO. Sustainable Healthy Diets—Guiding Principles; FAO: Rome, Italy; WHO: Rome, Italy, 2019
27 Juin 2022
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Infographies Santé de la planète

Les différents régimes et leur impact sur la santé et la planète (Infographie)

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Ce que nous mangeons a un impact majeur sur notre santé, mais également sur celle de notre planète. Pour être qualifié de durable et sain, un régime alimentaire doit répondre à plusieurs critères d’ordre nutritionnel, économique, environnemental et social (1). En gardant ces éléments théoriques à l’esprit, examinons de plus près les différents régimes alimentaires les plus courants : quels sont, pour chacun d’eux, les avantages et les limites sur le plan de la santé, de l’acceptabilité sociale, sur le plan économique et environnemental ?

Vous pouvez découvrir, à travers cette infographie, une revue détaillée de 6 régimes alimentaires courants et de leurs impacts sur la santé humaine et environnementale (3).

Les régimes occidentaux

Les régimes occidentaux sont, en général, des régimes omnivores qui, dans les pays à revenu élevé, comprennent habituellement de grandes quantités d’aliments d’origine animale, d’aliments dit « ultraprocessés » ou « ultramodifiés » ainsi que des apports élevés en énergie, graisses saturées, sel, sucre et céréales raffinées (3). Il est aujourd’hui recommandé de changer ce type de régime pour des régimes plus sains et durables, incorporant davantage d’aliments d’origine végétale.

Regimes occidentaux - Western diet - YINI

Le régime flexitarien

Le régime flexitarien est un régime omnivore qui comprend des niveaux importants d’aliments d’origine végétale (par exemple, fruits, légumes, céréales non raffinées, légumineuses, noix et graines), des quantités modérées de volaille, de produits laitiers et de poissons, et de faibles quantités de viande rouge, d’aliments hautement transformés et de sucres ajoutés. Le régime flexitarien est idéal pour les personnes qui souhaitent passer d’un régime de type occidental à un régime plus sain et durable. Il peut également convenir pour les personnes sans contraintes religieuses, culturelles ou éthiques qui souhaitent suivre un régime sain et durable, incluant une quantité modérée de produits d’origine animale afin de respecter les apports nutritionnels recommandés.

Regimes flexitariens - YINI

Les régimes diversifiés selon le territoire

Les régimes diversifiés selon le territoire sont des régimes de type flexitarien qui comprennet des apports élevés en aliments de saison produits localement. Les régime méditerranéen ou néo-nordique en sont des exemples.

Tout comme le régime flexitarien, les régiments diversifiés selon le territoire conviennent aux personnes qui souhaitent passer d’un régime de type occidental à un régime alimentaire plus sain et durable, mais qui pourraient avoir du mal à suivre des régimes plus restrictifs, tels que les régimes végétaliens, végétariens et pescétariens. De plus, ce régime représente une option plus durable, en se concentrant sur les aliments disponibles à l’échelle régionale et saisonnière.

Regimes diversifiés selon le territoire

Le régime pesco-végétarien ou pescétarien

Les régimes pescétariens comprennent principalement des aliments d’origine vegétale mais aussi du poisson et des fruits de mer, que n’autorisent pas les régimes végétariens ou végétaliens. Les régimes pescétariens constituent de bonnes options pour les personnes qui considèrent que les régimes végétaliens ou végétariens sont  trop contraignants à suivre, mais qui souhaitent également passer à un modèle alimentaire plus sain, car ils sont plus inclusifs envers différents types d’aliments. Cependant, les écosystèmes marins doivent être protégés au même titre que les autres, ce qui implique donc de prendre en considération le contrôle de  la surpêche et l’exploitation des ressources marines pour maintenir la durabilité.

Regimes pescetariens - YINI

Le régime végétarien

Les régimes végétariens sont principalement composés d’aliments d’origine végétale. Ils excluent la viande, les fruits de mer, les insectes et la gélatine, mais peuvent comporter, selon leur déclinaison, des produits laitiers ou des oeufs. Un régime lacto-ovo-végétarien inclut les produits laitiers et les œufs; les régimes lacto-végétariens incluent les produits laitiers, mais pas les œufs et les régimes ovo-végétariens incluent les œufs, mais pas les produits laitiers.

Les régimes végétariens peuvent être adoptés par les personnes qui souhaitent passer d’un régime occidental à un régime sain et durable, qui pourraient avoir du mal à maintenir un régime végétalien ou qui ont des croyances religieuses, culturelles ou éthiques qui excluent l’adoption du flexitarisme. Un accompagnement nutritionnel professionnel pour les personnes voulant suivre ces régimes est encouragé afin de garantir le respect des apports nutritionnels recommandés.

Régimes végétariens - YINI

Le régime végétalien ou « vegan »

Les régimes végétaliens excluent tous les produits animaux, y compris la viande, le poisson et les crustacés, les insectes, la gélatine, les œufs, les produits laitiers et le miel. Ils peuvent convenir aux personnes qui recherchent une alimentation saine et durable et qui ont des contraintes religieuses, éthiques et sociales les empêchant de consommer tout type de produits animaux. Un accompagnement nutritionnel professionnel est recommandé afin de garantir le respect des apports nutritionnels recommandés.

Régimes vegetaliens ou vegan - YINI

Le régime alimentaire occidental « historique » est mis en cause depuis plusieurs années dans des risques accrus d’obésité et de maladies non transmissibles telles que diabete de type 2, maladies cardiovasculaires… Des recommandations récentes (1,2) favorisent l’adoption de régimes plus riches en aliments d’origine végétale (régimes flexitariens, TDD ou à base d’aliments d’origine végétale).

D’autre part, les régimes traditionnels à base d’aliments d’origine végétale (régimes végétaliens/végétariens/pescétariens) sont adoptés par un grand nombre de personnes qui souhaitent réduire leur consommation d’aliments d’origine animale. Par rapport aux régimes occidentaux, ces régimes sont associés à une réduction du risque d’obésité, de NCD et de mortalité prématurée, tout en réduisant l’impact environnemental de la production alimentaire. Cependant, les régimes à base d’aliments d’origine végétale, en particulier les régimes végétaliens, peuvent augmenter le risque de carences nutritionnelles.

La nécessité d’évoluer vers des régimes plus durables pour l’environnement est évidente, mais l’adoption d’une alimentation plus durable et plus saine doit trouver un équilibre entre les sentiments personnels, les goûts et les contraintes économiques et sociales de l’individu. Heureusement, il existe de nombreuses options parmi lesquelles chacun peut choisir.

Sources :
(1) FAO/WHO – Sustainable healthy diets: guiding principles – Oct 2019
(2) Willett W, Rockstrom J, Loken B, Springmann M, Lang T, Vermeulen S, Garnett T, Tilman D, DeClerck F, Wood A, et al. Food in the Anthropocene: the EAT-Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet 2019; 393(10170):447-92.
(3)  Moreno LA, Meyer R,  Donovan SM, Goulet O, Haines J,  Kok FJ, van‘t Veer P. Perspective: Striking a balance between planetary and human health: Is there a path Forward?  Advances in Nutrition 2021; nmab139. doi: 10.1093/advances/nmab139
13 Juin 2022
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FAQ sur le yaourt Les bénéfices de la fermentation Questions Réponses Qu'est-ce que le yaourt ?

Tous les yaourts contiennent-ils des probiotiques ?

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Tous les yaourts contiennent-ils des probiotiques ? Pour répondre à cette question, il nous faut d’abord définir ce que sont les « probiotiques » et distinguer les « yaourts » des « laits fermentés ».

Qu’est-ce qu’un probiotique ?

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit les probiotiques comme « des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité suffisante, confèrent à l’hôte un bénéfice pour la santé ». Les probiotiques peuvent modifier positivement l’environnement du microbiote intestinal, influencer le métabolisme de l’hôte ou jouer un rôle dans la prévention des troubles métaboliques [1,2]. En contenant une certaine quantité définie de micro-organismes vivants, certains laits fermentés constituent des vecteurs de probiotiques en grande quantité par l’alimentation.

Yaourt et lait fermenté : une différence ?

Contrairement aux laits fermentés qui peuvent contenir un certain nombre variable de cultures bactériennes, les yaourts ne contiennent que deux ferments spécifiques et nécessaires à leur fabrication : les deux souches de bactéries lactiques Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus.

Les laits fermentés peuvent quant à eux contenir d’autres ferments, spécifiquement sélectionnées pour leurs avantages (texture, goût, effets sur la santé…). Certaines de ces bactéries peuvent être considérées comme probiotiques.

Durant la fabrication du yaourt, Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus transforment une partie du sucre du lait (le lactose) en acide lactique, ce qui donne la texture et le goût caractéristiques du yaourt. Ces deux souches de bactéries présentent certains avantages pour la santé, comme l’aide à la digestion du lactose pour les personnes intolérantes au lactose [3]. Selon l’EFSA, le yaourt doit contenir au moins 108 UFC (unités formant colonies) de micro-organismes vivants par gramme de yaourt pour obtenir cet effet bénéfique probiotique sur la digestibilité du lactose [3].

Effet probiotique ?

Les laits fermentés peuvent être fermentés par différentes bactéries, spécifiquement sélectionnées pour leurs avantages avérés. Les plus courantes sont celles des espèces Lactobacilli et Bifidobacteria. Certains de ces ferments sont sélectionnés pour leur capacité à apporter un bénéfice à la santé globale, et notamment avoir un effet positif sur les troubles digestifs et métaboliques. Un lait fermenté contient au moins 108 UFC de bactéries vivantes sélectionnées pour avoir un effet probiotique.

Les laits fermentés, ainsi que les yaourts, doivent contenir une dose minimale de bactéries vivantes pour garantir une activité probiotique bénéfique sur la santé [4]. L’étiquette du produit final indique généralement l’espèce et la souche du probiotique ajouté ainsi que la quantité (en UFC).

Pour en savoir plus :

Références :
[1] Dennis A Savaiano, Robert W Hutkins. Yogurt, cultured fermented milk and health: a systematic review. Nutrition Reviews. 2020
[2] Li Wen, Andrew Duffy. Factors influencing gut microbiota, inflammation and type 2 diabetes (2017) J. Nutr, 147 (7): 1468S-1475S.
[3] EFSA. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live cultures of yoghurt and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal. 2010. Volume 8, Issue 10.
[4] Lee Y., Liong M. and Goh K., Probiotics and Prebiotics for gut health: the essentials; WGO Handbook on Diet and the Gut, 2016.

 

06 Juin 2022
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Enfant Santé de la planète

Dans quelle mesure les repas des cantines scolaires sont-ils durables?

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Les repas scolaires constituent un élément essentiel pour la mise en place d’un avenir plus durable pour nos enfants. Une attention particulière est accordée à la réalisation de repas scolaires plus sains. Mais qu’en est-il de leur impact sur l’environnement ? 

Bien que l’on puisse aujourd’hui choisir une cuisine familiale plus saine et plus durable qui correspond à nos préférences, à notre budget et à notre culture, nous n’avons pas forcément notre mot à dire sur ce que nos enfants mangent à l’école.

C’est pourquoi une équipe de recherche italienne s’est intéressée à l’empreinte carbone de certains des menus scolaires italiens. Ils estiment que leurs conclusions pourraient contribuer à l’élaboration de politiques alimentaires, ainsi qu’à l’adoption de choix et de pratiques agricoles plus durables. Grâce à l’étiquetage des aliments, ces recherches pourraient également aider les parents à choisir des repas à la fois nutritifs et respectueux de l’environnement.

Points-clés concernant l’impact environnemental

Les chercheurs ont effectué une analyse du cycle de vie, une méthode normalisée permettant d’identifier les points sensibles de l’impact environnemental des produits, processus ou systèmes alimentaires, de la « fourche à la fourchette », avec notamment l’analyse de :

  • les production et récoltes des ingrédients céréaliers et fourrage – y compris l’utilisation d’engrais, d’énergie et de carburant
  • l’élevage et l’abattage des animaux
  • les transformations des aliments
  • les conditionnements
  • les transports jusqu’au lieu de transformation des aliments et de production des repas scolaires

Les chercheurs ont évalué les émissions de gaz à effet de serre (GES) des aliments et des repas servis dans les cantines scolaires, puis ont établi un lien entre cet impact environnemental et le contenu énergétique des aliments – ce qui est particulièrement important pour les enfants, en pleine activité.

Quels sont les ingrédients avec l’impact environnemental le plus bas ?

Les menus analysés comprenaient en tout 120 aliments individuels, et l’équipe a constaté que les empreintes carbone les plus importantes provenaient de la viande rouge, comme le veau et le bœuf, du poisson comme le thon albacore, et de certains types de fromages.

Les produits laitiers présentent également une empreinte carbone plus importante que les groupes d’aliments d’origine végétale. Cependant, des études antérieures ont montré que les aliments laitiers contribuent de manière importante à l’apport en nutriments dans de nombreux pays (1).

Les fruits et légumes frais, les céréales et les légumineuses étaient associés aux plus faibles émissions carbonées.

Et à l’échelle d’un repas… ?

Il est important de considérer le repas dans son ensemble, plutôt que ses ingrédients individuellement. En Italie, les repas scolaires comprennent généralement un premier plat à base de glucides comme des pâtes, un second plat composé essentiellement d’aliments riches en protéines comme la viande rouge ou le poisson, et d’un accompagnement composé de légumes ou d’aliments riches en fibres. Les chercheurs ont analysé 79 recettes – 28 premier repas, 40 seconds plats et 11 accompagnements.

Comme d’autres études l’ont constaté, les repas riches en nutriments sont souvent associés à des émissions de GES plus élevées (2).  Dans cette étude, les premiers plats analysés présentaient un bon équilibre entre impact environnemental et nutrition, avec une empreinte carbone plus faible mais un contenu énergétique plus élevé que les seconds plats riches en viande. Les pâtes, la pizza Margherita et les gnocchis à la sauce tomate figuraient parmi les premiers plats combinant le mieux empreinte carbone basse et densité énergétique.

Les accompagnements, tels que les légumes, ont une empreinte carbone encore plus faible, mais ils fournissent moins d’énergie que les premiers plats.

En revanche, les chercheurs ont constaté que les seconds plats, contenant, par exemple, du veau ou du bœuf, avaient tendance à avoir une empreinte carbone élevée qui n’était pas compensée par une forte densité énergétique. Pour ces plats, il est ainsi préférable de choisir une viande blanche comme du poulet.

La recherche pour orienter les choix alimentaires

Les résultats de cette étude, qui révèlent l’importance de la prise en considération des pratiques alimentaires locales, pourraient contribuer à modifier les politiques alimentaires afin de les rendre plus durables sur le plan environnemental et plus nutritives, ainsi qu’à aider les consommateurs dans leurs choix de repas. La méthode utilisée pourrait, selon les auteurs, être appliquée pour déterminer l’impact environnemental de différents régimes alimentaires. Ils suggèrent également que la prochaine étape de ces recherches consiste en l’évaluation de l’impact des aliments et des repas sur d’autres ressources environnementales, telles que l’utilisation des sols et de l’eau, ainsi que l’influence de la cuisson et des déchets.

« Les résultats de l’empreinte carbone des repas et des ingrédients utilisés dans les cantines scolaires pourraient être utiles pour modifier la politique alimentaire des écoles en fonction de la durabilité environnementale, des aspects nutritionnels et des objectifs éducatifs » – Volanti M et al, 2022.

Source: Volanti M, Arfelli F, Neri E, et al. Environmental impact of meals: how big is the carbon footprint in the school canteen? 2022 Jan 12;11(2):193. Doi:10.3390/foods11020193.
Pour plus d’informations :
  1. Van Hooijdonk T, et al.Dairy in a sustainable diet: a question of balance. Nutr Rev. 2015.PMID: 26175490 
  2. Vieux F., Soler L.G., Touazi D., Darmon N. High nutritional quality is not associated with low greenhouse gas emissions in self-selected diets of French adults. Am. J. Clin. Nutr. 2013;97:569–583. doi: 10.3945/ajcn.112.035105.
16 Mai 2022
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Questions Réponses Santé de la planète

Qu’est-ce qu’un régime flexitarien?

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Le flexitarisme, ou un régime flexitarien, est un régime riche en aliments d’origine végétale, notamment fruits et légumes, légumineuses, noix et graines, et qui inclut des quantités modérées de produits d’origine animale comme les œufs, les produits laitiers, le poisson et la viande [1].

Manger flexitarien permet d’allier santé, équilibre alimentaire et protection de l’environnement.

L’alimentation flexitarienne diffère des régimes végétariens ou végétaliens, car elle est plus souple et permet notamment de manger de la viande.

Comment manger flexitarien ?

Il n’y a pas de règles spécifiques pour un « bon régime flexitarien », mais l’approche générale est la suivante :

  • Favoriser la consommation d’aliments végétaux tels que les fruits, les légumes, les légumineuses, les noix, les graines et les céréales complètes.
  • Limiter la consommation de sucre et de produits sucrés (sodas, bonbons, pâtisseries,…).
  • Limiter la consommation d’aliments ultra-transformés.
  • Consommer occasionnellement de la viande et des aliments d’origine animale. Plus précisément, le modèle alimentaire flexitarien contient un minimum de viande transformée, de petites quantités de viande rouge, notamment de bœuf, d’agneau et de porc (une portion par semaine) et des quantités modérées de volaille, d’œufs et de poisson. [2]

Le régime flexitarien : un régime écologique ?

Le régime flexitarien peut contribuer à une alimentation durable. Avec la réduction de la consommation d’aliments d’origine animale, ce régime contribue à:

  • diminuer les émissions de gaz à effet de serre
  • l’utilisation de l’eau et des terres,
  • l’utilisation des ressources naturelles

Il a donc un impact moindre sur l’environnement et la planète. La consommation occasionnelle d’aliments d’origine animale permet malgré tout de couvrir les besoins nutritionnels et limite le risque de carence en certains nutriments (comme la vitamine B12 et le fer). Le régime flexitarien constitue ainsi un compromis intéressant pour combiner alimentation plus équilibrée et durable. [3]

Régime flexitarien et santé

L’apport équilibré de nutriments dans le régime flexitarien, notamment des protéines de haute qualité, des fibres, des vitamines, des minéraux et des acides gras sains, peut présenter plusieurs avantages pour la santé. Des études suggèrent que le régime flexitarien est bénéfique pour le contrôle du poids et la santé métabolique (réduction du risque de diabète de type 2 et de pression artérielle) par rapport au régime classique non végétarien [3].

En menant des études sur le régime flexitarien, le WorldWide Fund for Nature (WWF) a conclu que les régimes flexitariens offrent un équilibre qui permet aux familles de :

  • Manger plus sainement
  • Consommer des produits de qualité tout en protégeant l’environnement
  • Réduire l’empreinte carbone de leur alimentation
  • Réduire la pression sur les ressources terrestres et marines [4].

Pour en savoir plus, découvrez notre document détaillé « Manger pour protéger notre santé et notre planète : Qu’est ce qu’un régime flexitarien? » 

Références :
[1] Willett W, Rockström J, Loken B, et al. EAT-Lancet Commission Summary report: Food in the anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492.
[2] Springmann M, Wiebe K, Mason-D’Croz D, et al. Health and nutritional aspects of sustainable diet strategies and their association with environmental impacts: a global modelling analysis with country-level detail. The Lancet Planetary Health. 2018.
[3] Derbyshire EJ. Flexitarian diets and health: a review of the evidence-based literature. 2018.
[4] WWF France. Towards a low carbon, healthy and affordable diet. 2018.
02 Mai 2022
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Les bénéfices de la fermentation Santé intestinale

Quels liens entre yaourt et microbiote intestinal ?

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D’après une étude britannique, les modifications qui touchent les populations bactériennes du microbiote intestinal pourraient expliquer certains bienfaits du yaourt.

La consommation de yaourt est associée à plusieurs effets sur la santé, notamment une réduction de la prise de poids et une protection contre le diabète de type 2. Mais il est difficile de savoir exactement comment le yaourt exerce ces effets. Une récente étude montre que la consommation de yaourt est associée à des modifications du microbiote intestinal, et que ces dernières pourraient, du moins en partie, être à l’origine de ces effets.

Les objectifs de l’étude

Pour cette étude, plus de 4000 adultes volontaires de la cohorte TwinsUK ont été recrutés afin d’examiner le lien entre la consommation de yaourt et le type de souches bactériennes présentes dans l’intestin. L’étude a également porté sur les composés sécrétés par ces bactéries et mesuré certains indicateurs de santé des participants patients.

Le yaourt est le reflet d’un mode d’alimentation sain

Les personnes qui mangeaient du yaourt au moins une fois par semaine (n=3025) étaient susceptibles de suivre un régime alimentaire plus sain (mesuré par l’indice d’alimentation saine [HEI – Healthy Eating Index]) que les personnes qui ne mangeaient jamais de yaourt (n=1092).

En plus du yaourt, les consommateurs mangent plus de fruits, de céréales et de produits laitiers, et moins de protéines que les non-consommateurs.

Après correction des autres influences possibles sur la graisse abdominale (âge et sexe, par exemple), la consommation de yaourt était associée à une réduction de cette graisse viscérale par rapport aux non-consommateurs.

Diversité des bactéries intestinales

Les chercheurs ont également examiné le microbiote intestinal d’un sous-groupe de plus de 1000 volontaires. Ils ont constaté que la consommation de yaourt était associée à une plus grande diversité des types de bactéries dans l’intestin.

De la même façon, la consommation de yaourt était associée à une plus grande abondance de bactéries utilisées comme ferments dans le processus de fabrication (Streptococcus thermophilus et parfois Bifidobacterium animalis subsp. lactis) par rapport aux volontaires qui ne mangeaient pas de yaourt.

La fréquence de consommation de yaourt avait également un effet. La consommation fréquente (plus de 5 fois par semaine) était associée à des niveaux plus élevés de S. thermophilus et de B. animalis subsp. lactis par rapport à des volontaires ayant une faible consommation (1 à 5 fois par semaine). Les auteurs ont montré que la bactérie B. animalis subsp. lactis était associé à 13 composés retrouvés dans les échantillons fécaux. L’un d’entre eux, l’acide 3-hydroxyoctanoïque, est connu pour son rôle dans la réduction de l’inflammation intestinale. Les auteurs de l’article indiquent qu’il pourrait être impliqué dans les avantages pour la santé associés au yaourt.

Une consommation régulière de yaourt

L’analyse de fèces a montré que l’augmentation de S. thermophilus et de B. animalis dans l’intestin pouvait être de courte durée après la consommation de yaourt. Si ces bactéries sont liées aux effets sur la santé du yaourt, en consommer régulièrement serait essentiel pour maintenir des niveaux élevés de ces bactéries dans l’intestin. Les auteurs soulignent que de plus amples recherches sont nécessaires pour déterminer comment ces bactéries intestinales sont impliquées dans les effets sur la santé.

« La consommation de yaourt est associée à un régime alimentaire plus équilibré, à une réduction de la masse graisseuse viscérale et à une augmentation transitoire dans l’intestin des espèces bactériennes utilisées dans la fabrication du yaourt, à savoir S. thermophilus et B. animalis subsp. lactis. » – Le Roy et al, 2022.

Pour en savoir plus :
Le Roy CI, Kurilshikov A, Leeming ER et al. Yoghurt consumption is associated with changes in the composition of the human gut microbiome and metabolome. BMC Microbiol. 2022;22(1):39.
Références complémentaires :
25 Avr 2022
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Santé de la planète

Quels impacts nutritionnels pour les régimes flexitarien et territorial diversifié ? (vidéo)

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Certaines personnes modifient leurs habitudes alimentaires afin d’adopter une alimentation plus durable. Mais quels sont les avantages et les limites de cette démarche en termes de santé et de nutrition ?

(video)

Une étude publiée récemment indique que le passage à l’échelle mondiale aux régimes flexitarien et de diversification territoriale (TDD – Territorial Diversified Diet) pourrait être un moyen pratique et abordable de réduire l’impact de notre alimentation sur la santé de la planète…

Ces régimes sont riches en végétaux, avec des quantités modérées de volaille, de produits laitiers et de poisson et de faibles quantités de viande rouge, d’aliments ultra-transformés et de sucres ajoutés. Les régimes diversifiés territoriaux sont des régimes de type flexitarien qui incluent des apports élevés en aliments de saison et produits localement. En outre, ces types de régime peuvent également améliorer notre santé en contribuant à réduire le risque de maladies liées à la nutrition.

Enfin, par rapport aux régimes végétaliens et végétariens, la consommation de ces régimes principalement à base de plantes avec de petites quantités de produits d’origine animale peut aider à atteindre facilement les apports nutritionnels recommandés sans qu’il soit nécessaire de recourir à des suppléments nutritionnels, à des aliments enrichis ou à des conseils professionnels pour planifier le régime.

Adopter une alimentation essentiellement végétale présente de nombreux avantages…

Ces modes d’alimentation ont été associés à un risque moindre de développer des maladies non transmissibles.

Les régimes flexitariens peuvent mieux répondre aux besoins nutritionnels des femmes adultes, qui ont des besoins plus élevés en certains nutriments.

Pour les femmes enceintes et allaitantes, les régimes flexitarien et diversifié territorial sont également considérés comme idéaux, car ils apportent davantage de fibres, de protéines de haute qualité, de vitamines et de minéraux que les régimes exclusivement végétaux. Ces régimes permettent également de mieux répondre aux besoins en nutriments des femmes allaitantes, qui sont nécessaires aux nourrissons pour assurer un développement harmonieux tout au long de la vie.

Pour prévenir le risque de carences nutritionnelles, une attention particulière doit être accordée aux enfants et aux adolescents afin de s’assurer que les régimes végétaliens et végétariens répondent à leurs besoins de croissance et de développement.

Les régimes flexitarien et diversifié territorial ont également été associés à une meilleure forme physique, à une meilleure cognition et à la longévité chez les personnes âgées. Bien qu’elles soient également susceptibles de bénéficier d’une consommation accrue de produits laitiers et de boissons végétales enrichies, l’inclusion de quantités modérées d’œufs et de petites quantités de viande contribuera à maintenir les niveaux de vitamine B12.

Les régimes flexitarien et TDD comprennent également une gamme variée d’aliments qui contribuent à augmenter la diversité de notre microbiote intestinal, et cette diversité peut être encore accrue par la consommation d’aliments probiotiques et fermentés.

L’adoption et le maintien de régimes alimentaires sains et durables nécessiteront de l’attention, des conseils professionnels, des orientations et des recherches, mais grâce à de meilleures pratiques, nous pouvons assurer un meilleur avenir pour nous-mêmes, notre famille et notre planète.

Source: Moreno LA, Meyer R, Donovan SM, Goulet O, Haines J, Kok FJ, Van’t Veer P. Perspective: Striking a Balance between Planetary and Human Health: Is There a Path Forward? Adv Nutr. 2021 Nov 27;13(2):355–75. 
18 Avr 2022
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Questions Réponses Santé de la planète

Qu’est-ce qu’une alimentation durable?

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En 1987, les Nations unies ont défini le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins »[1]. Un volet particulièrement important de ce concept concerne l’alimentation durable, c’est-à-dire la manière de se nourrir sans compromettre l’avenir. Mais que savons-nous de l’alimentation durable ? et comment l’adopter au quotidien?

Lorsque l’on évoque un « mode de vie durable », il est habituel et facile de se focaliser sur l’impact environnemental de la production alimentaire et de ce que nous consommons. En effet, certains définissent « l’alimentation durable » uniquement sur la base de préoccupations environnementales, mais le consensus parmi les experts est que l’alimentation durable représente bien plus que cela.

Effectivement, lorsque l’on parle de régime alimentaire durable, deux aspects doivent être pris en compte : l’impact environnemental des aliments et leurs valeurs nutritionnelles. Ainsi, les coûts environnementaux de l’ensemble de la chaîne du système alimentaire (production, transformation, distribution – incluant notamment le transport et commercialisation –  et de la consommation des aliments) doivent être mis en regard de la valeur nutritive des aliments, qui affecte la santé, mais également leur accessibilité financière et leur acceptabilité culturelle et sociale.

Les régimes alimentaires sains et durables sont des modèles alimentaires qui :

  • Favorisent toutes les dimensions de santé et du bien-être des individus. Une alimentation durable doit fournir les nutriments dont nous avons besoin pour protéger et améliorer notre santé, pour éviter le développement de maladies (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, obésité, carences nutritionnelles…).
  • Ont un faible impact sur l’environnement. D’une part, le trajet que les denrées alimentaires effectuent de la fourche à la fourchette consomme de l’énergie. Cette consommation énergétique,  loin de se limiter à la production agricole, inclue l’énergie liée au transport, à la transformation, au conditionnement, à la distribution, à la vente au détail, à la préparation… Même l’élimination des déchets alimentaires consomme de l’énergie ! Tous ces éléments du système de production alimentaire peuvent produire des gaz à effet de serre qui contribuent aux changements climatiques. D’autre part, les pratiques agricoles peuvent perturber l’environnement en détruisant des habitats naturels d’espèces sauvages, agissant sur la biodiversité, les sols ou en réduisant les stocks de carbone (lors du défrichage et du brûlage des forêts, par exemple). À mesure que l’agriculture s’intensifie, elle consomme davantage d’énergie, d’eau et d’intrants de synthèse tels que les engrais, les pesticides ou herbicides.
  • Sont culturellement acceptables [2]. En effet, pour être optimales à long terme, les alimentations durables doivent être adaptées aux cultures et aux habitudes alimentaires locales et être une source de plaisir, de convivialité et de partage.
  • Sont accessibles, abordables, sûrs, équitables [2].

Alimentation durable - 4 dimensions à prendre en compte - yaourt et nutrition

La conciliation des exigences de ces quatre dimensions constitue un véritable défi pour les sociétés ; et implique quelques compromis. En effet, les bienfaits pour la santé des aliments peuvent avoir un coût pour l’environnement. Où que nous vivions dans le monde, l’adoption de systèmes alimentaires durables peuvent représenter un dilemme, auquel les experts tentent de répondre, afin de concilier impact environnemental, nutritionnel et de santé.

Pourquoi adopter une alimentation durable ?

D’une part, la production alimentaire est une cause majeure du réchauffement climatique. Le système actuel de production alimentaire est responsable de 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, de 70% de l’utilisation de l’eau et d’une perte de la biodiversité continentale et marine [3]. Au total, 49% des terres habitables sont utilisées pour l’agriculture [4].

D’autre part, la prévalence de la dénutrition, de l’obésité et d’autres maladies liées à la malnutrition est préoccupante en raison, notamment, de la faible qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire [3].

En parallèle, la population mondiale continue de croître, (estimée à 10 milliards en 2050), augmentant la pression sur l’environnement et la santé mondiale [3]. Ainsi, les tendances alimentaires actuelles combinées à la croissance de la population mondiale majoreront inéluctablement les risques pour les individus et pour la planète.

Selon la commission EAT-Lancet (2019),  » une transformation radicale du système alimentaire mondial est nécessaire  » [3].

La reconnaissance de cette impasse incite à des recherches novatrices ouvrant la voie à une transformation de la production alimentaire. Celle-ci permettra non seulement de nourrir la population mondiale croissante mais constituera également une opportunité majeure d’améliorer la santé humaine.

Ainsi, il semble possible de contribuer à changer le monde grâce à ce que nous mangeons et à la façon dont nous produisons et gérons les aliments. Les chercheurs ont estimé qu’en modifiant les régimes alimentaires actuels, les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’alimentation pourraient être réduites à hauteur de 50 % [5,6]. La modification des pratiques agricoles pourrait permettre des réductions supplémentaires [3,7]. Dès lors, les scientifiques tentent de concevoir une agriculture efficace et écoresponsable qui réduit les conséquences sur nos ressources limitées en terre et en eau tout en assurant la couverture de nos besoins nutritionnels et de santé croissants.

Comment manger plus durable et écologique ?

La transition vers une alimentation durable n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît et nous ne disposons pas encore de toutes les réponses. Cependant, les experts s’accordent pour dire que la clé d’une alimentation saine et durable repose sur l’identification des aliments ayant une forte densité nutritionnelle, une faible empreinte environnementale, tout en étant abordables et culturellement acceptables. En pratique, voici quelques conseils [3] :

  • Augmenter la consommation de légumes, fruits, légumineuses, noix et graines.
  • Manger plus d’aliments produits localement et de saison, dont le transport de la fourche à la fourchette est le plus court possible
  • Réduire le gaspillage alimentaire (1/3 des aliments produits pour la consommation humaine sont perdus ou gaspillés [8]).
  • Limiter les aliments contenant des sucres ajoutés et des « calories vides »
  • Limiter les aliments ultra-transformés et la viande rouge.

Les régimes flexitarien, méditerranéen ou néo-nordique sont des exemples de régimes qui peuvent être considérés comme durables. Il s’agit de régimes riches en aliments d’origine végétale, avec des quantités limitées de produits d’origine animale, en particulier les produits carnés [2, 9, 10]. En réduisant la part de consommation d’aliments d’origine animale, l’impact environnemental est moindre. En outre, la consommation occasionnelle de ces derniers permet de couvrir les besoins nutritionnels (tels que la vitamine B12 et le fer).

Ces trois régimes sont donc des compromis intéressants pour une alimentation durable et équilibrée [2, 9, 10].


Pour en savoir plus:

Références :
[1] Thomsen C. Sustainability (World Commission on Environment and Development Definition). Encyclopedia of Corporate Social Responsibility. 2013.
[2] Burlingame B, Dernini S. Sustainable diets and biodiversity: Directions and solutions for policy, research and action. Food and Agriculture Organization. 2010.
[3] Willett W, Rockström J, Loken B, et al. Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492.
[4] Ritchie H, Roser M. 2019. Land Use. Our World Data.
[5] Hallström E, Carlsson-Kanyama A, Börjesson P. Environmental impact of dietary change: a systematic review. J Clean Prod. 2015;91:1–11.
[6] Aleksandrowicz L, Green R, Joy EJM, et al. The impacts of dietary change on greenhouse gas emissions, land use, water use, and health: a systematic review. PLoS One. 2016 Nov 3;11(11):e0165797.
[7] Karlsson JO, Carlsson G, Lindberg M, et al. Designing a future food vision for the Nordics through a participatory modeling approach. Agronomy for Sustainable Development. 2018;38:59.
[8] FAO. Food Loss and Food Waste. 2019.
[9] Willett W, Rockström J, Loken B, et al. EAT-Lancet Commission Summary report: Food in the anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492.
[10] Springmann M, Wiebe K, Mason-D’Croz D, et al. Health and nutritional aspects of sustainable diet strategies and their association with environmental impacts: a global modelling analysis with country-level detail. The Lancet Planetary Health. 2018.
04 Avr 2022
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Le yaourt, un aliment nutritionnellement dense

La matrice laitière : bien plus que des nutriments

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Bienfaits des produits laitiers : ce ne sont pas seulement les nutriments qui comptent

Les recherches scientifiques révèlent que les effets bénéfiques des produits laitiers sur la santé ne peuvent pas être pleinement expliqués par les nutriments que ces produits contiennent. Selon les experts, la réponse se trouve plutôt dans l’ensemble des propriétés de ces produits laitiers, connue sous le nom de « matrice laitière » (1).

La matrice laitière est un terme utilisé pour décrire la structure physique d’un produit laitier, les nutriments et autres composés qu’il contient, ainsi que la façon dont ils interagissent entre eux. De plus en plus, les chercheurs cessent d’étudier les effets individuels de chaque nutriment sur la santé pour se concentrer désormais sur les effets de la matrice alimentaire dans son ensemble.

Cet « effet matrice » pourrait expliquer, par exemple, pourquoi certains produits laitiers semblent avoir certains effets protecteurs sur la santé. L’auteur de cet article appelle aujourd’hui à davantage de recherches sur le rôle de la matrice laitière, et évoque la possibilité de développer des conseils nutritionnels personnalisés en fonction des besoins des individus.

Les nutriments et les bactéries sont essentiels  

Les produits laitiers sont une source importante de nutriments essentiels, notamment de protéines, et contiennent également des lipides et de nombreux minéraux et vitamines. Par ailleurs, les produits laitiers fermentés tels que les yaourts et fromages contiennent des bactéries bénéfiques, qui pourraient contribuer à l’équilibre des populations bactériennes du microbiote intestinale et à renforcer le système immunitaire.

Solide ou liquide ? La structure physique importe

Par rapport au lait (liquide), le yaourt (semi-solide) et le fromage (solide) restent plus longtemps dans l’intestin, ralentissent la digestion et apportent davantage de satiété. Cela impacte par ailleurs l’absorption des nutriments et leur effet sur l’organisme.

Globules gras du lait et absorption réduite du cholestérol

La matière grasse du lait possède une structure très particulière : les globules gras du lait sont entourés d’une membrane. Les produits laitiers riches en matières grasses, à l’exception du beurre, sont riches en membrane de globules gras du lait (MFGM – Milk Fat Globule Membrane). Les produits ayant un taux élevé de MFGM, comme le fromage, sont associés à une absorption réduite du cholestérol.

« Il y a tellement d’aspects de la matrice laitière qui doivent être étudiés, y compris l’état physique, les constituants bioactifs tels que les MFGM (contenu et altérations dues à la transformation), la fermentation et les interactions entre les constituants. » – Weaver, 2021.

Matrice laitière et impacts sur la santé

Les personnes qui consomment régulièrement du lait, du yaourt et du fromage sont moins susceptibles de présenter des risques de cancer colorectal, d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires et d’accident vasculaire cérébral [2]. La consommation de yaourt a également été associée à une protection contre le diabète de type 2.

Les effets positifs des produits laitiers riches en matières grasses, comme le fromage, sur la pression artérielle et la santé cardiaque peuvent surprendre. En réalité, cette relation ne dépend pas uniquement de la teneur en graisses saturées ou en graisses totales [3].

La matrice laitière semble également jouer un rôle dans les bienfaits des produits laitiers sur la santé osseuse. Une étude menée sur des rats a suggéré que le calcium provenant des produits laitiers est meilleur pour la croissance osseuse que les supplémentations en calcium. Par ailleurs, l’effet n’était pas dû à des différences dans l’absorption du calcium.

Des conseils nutritionnels personnalisés

Encore aujourd’hui, la façon dont la matrice laitière complexe exerce ses effets n’est pas totalement élucidée. Différents types de produits laitiers pouvant présenter des effets protecteurs contre différents types de maladies, l’auteur de cet article souligne le fait que la recherche pourrait prouver qu’il est préférable de consommer des produits laitiers variés.

Les auteurs indiquent également que de plus amples recherches pourraient ouvrir la voie à des conseils nutritionnels adaptés aux personnes présentant des facteurs de risque pour certaines maladies.

« Les effets variables de la consommation de produits laitiers sur la santé suggèrent des possibilités de conseils nutritionnels personnalisés. » – Weaver, 2021.

Pour en savoir plus, consultez l’article original :
(1) Weaver CM. Dairy matrix: is the whole greater than the sum of the parts?. Nutr Rev. 2021;79(Supplement 2):4–15.
Référence complémentaire :
(2) Godos J, Tieri M, Ghelfi F, et al. Dairy foods and health: an umbrella review of observational studies. Int J Food Sci Nutr. 2020;71:138–151
(3) Yu E, Hu FB. Dairy products, dairy fatty acids, and the prevention of cardiometabolic disease: a review of recent evidence. Curr Atheroscler Rep. 2018;20:24.
21 Mar 2022
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Le yaourt à travers le monde Qu'est-ce que le yaourt ? Questions Réponses

Comment le yaourt est fabriqué

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Le yaourt est un produit résultant de la fermentation du lait par deux ferments spécifiques : Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus.

Comment le yaourt est fabriqué - YINIDu lait au produit laitier fermenté

Le lait cru est d’abord transporté de la ferme jusqu’au lieu de fabrication. Après une standardisation en matière grasse (c’est-à-dire un ajustement de la teneur en matière grasse à une valeur spécifique), le lait est enrichi en matière sèche par ajout de poudre de lait écrémé ou de protéines de lactosérum. La préparation est ensuite pasteurisée (à 80°C pendant environ 15 min) et homogénéisée sous haute pression. L’homogénéisation empêche la crème de se séparer de la phase aqueuse et de remonter à la surface. La teneur finale en matières grasses du yaourt dépendra de l’utilisation de lait écrémé, demi-écrémé ou entier.

Le lait pasteurisé et homogénéisé doit être refroidi entre 43 et 46 °C pour y ajouter une culture de ferments à une concentration d’environ 2%. Cette culture est constituée de deux bactéries lactiques spécifiques : Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus. D’autres cultures de bactéries sélectionnées peuvent être ajoutées. Toutefois, le produit final sera dans ce cas appelé « lait fermenté » et non « yaourt ».

Les deux ferments du yaourt

Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus sont les deux ferments spécifiques du yaourt. Ces bactéries lactiques vont fermenter le lait pour obtenir le yaourt : elles « digèrent » le lactose, le sucre naturellement présent dans le lait et produisent de l’acide lactique. Ce processus de fermentation génère la consistance, la saveur, l’arôme et des bienfaits pour la santé. En effet, les ferments vivants du yaourt participent à l’amélioration de la digestion du lactose (cf. avis du 19 octobre 2010 de l’Autorité européenne de sécurité des aliments – EFSA).

Yaourt ferme, yaourt brassé ou yaourt grec ?

En fonction du procédé de fabrication, le yaourt pourra être « ferme » ou « brassé ».

Dans le cas du yaourt ferme, la fermentation a lieu directement dans le pot. Le lait et les ferments sont conditionnés. Des ingrédients peuvent éventuellement être ajoutés et c’est ensuite le pot qui part en fermentation en étuve avant d’être refroidi et stocké à 5°C. Cette texture ferme est alors due à la fermentation en pot.

Dans le cas du yaourt brassé, la fermentation en étuve se fait en cuve, avant d’être brassé et d’être conditionné en pot. Sa texture est donc un peu plus liquide.

Quant au yaourt grec ou à la grecque, sa recette est identique mais une étape d’égouttage vient modifier la texture pour le rendre plus épais. Ce procédé d’égouttage consiste à enlever le lactosérum ou « petit-lait », qui contient surtout de l’eau et du lactose, le sucre du lait. Le yaourt acquiert ainsi une texture plus épaisse, parce qu’il est plus concentré qu’un yaourt ordinaire.

Derniers ingrédients

Plusieurs ingrédients tels que des préparations de fruits, du sucre, de la crème de lait, etc. peuvent être ajoutés afin d’obtenir une grande variété de produits.

Le yaourt est ensuite conditionné, puis refroidi et stocké à des températures de réfrigération (5°C), ce qui permet de ralentir toute évolution physique, chimique et microbiologique.

A partir de ce processus de fabrication, et en fonction des étapes intermédiaires, il peut résulter de nombreuses variétés de yaourts : yaourts grecs, yaourts allégés, yaourts à la texture crémeuse, à boire… il y en a pour tous les gouts.