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12 Oct 2020
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Les bénéfices de la fermentation Santé intestinale

Nouvelle publication : “Large-scale genome-wide analysis links lactic acid bacteria from food with the gut microbiome”

bacteria Microbiote intestinal probiotics
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EN SYNTHESE: Cette étude récemment publiée dans Nature s’appuie sur une analyse des métagénomes d’échantillons humains pour rechercher si les bactéries contenues dans les aliments fermentés connus sous le nom de bactéries lactiques (LAB) pourraient avoir un effet sur le microbiote intestinal. Il semble que la consommation de LAB entraîne une intégration de ces bactéries dans le microbiote intestinal, contribuant à l’équilibre du microbiote et fournissant des effets probiotiques.

Abstract

Lactic acid bacteria (LAB) are fundamental in the production of fermented foods and several strains are regarded as probiotics. Large quantities of live LAB are consumed within fermented foods, but it is not yet known to what extent the LAB we ingest become members of the gut microbiome. By analysis of 9445 metagenomes from human samples, we demonstrate that the prevalence and abundance of LAB species in stool samples is generally low and linked to age, lifestyle, and geography, with Streptococcus thermophilus and Lactococcus lactis being most prevalent. Moreover, we identify genome-based differences between food and gut microbes by considering 666 metagenome-assembled genomes (MAGs) newly reconstructed from fermented food microbiomes along with 154,723 human MAGs and 193,078 reference genomes. Our large-scale genome-wide analysis demonstrates that closely related LAB strains occur in both food and gut environments and provides unprecedented evidence that fermented foods can be indeed regarded as a possible source of LAB for the gut microbiome.

Source: Pasolli, E., De Filippis, F., Mauriello, I.E. et al. Large-scale genome-wide analysis links lactic acid bacteria from food with the gut microbiome. Nat Commun 11, 2610 (2020). https://doi.org/10.1038/s41467-020-16438-8

Pour aller plus loin, nous avons quelques articles pour vous:

21 Sep 2020
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Prévention du diabète

Augmenter la consommation de produits laitiers pourrait permettre d’économiser des milliards d’euros en soins

alimentation budget dairy diabetes diete produits laitiers recommandations santé publique
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D’après une étude américaine, l’augmentation de la consommation quotidienne de produits laitiers pourrait contribuer à réduire les coûts médicaux en réduisant le poids des maladies chroniques.

Les produits laitiers comme le yaourt occupent une place importante au sein d’une alimentation équilibrée et beaucoup d’études ont fait état d’associations entre la consommation de produits laitiers et la réduction du risque de développer des maladies chroniques, comme le diabète de type 2.

Cependant, la plupart des Américains ne consomment pas assez de produits laitiers. Des estimations basées sur des sondages réalisés entre 2015 et 2016 montrent que l’adulte américain moyen consomme 1,5 portion de produits laitiers par jour, soit la moitié des recommandations établies par la DGA (Dietary Guidelines for Americans). Seuls 14% des américains d’un an ou plus consomment la quantité journalière recommandée.

La consommation de produits laitiers pourrait être bonne pour la santé mais aussi pour l’économie.

L’augmentation de la consommation de produits laitiers a été associée à une réduction des risques d’Accidents Vasculaires cérébraux (AVC), d’hypertension artérielle, de maladies cardiaques, de diabète de type 2, de cancer colorectal et de fractures de la hanche. L’hypothèse d’une possible association entre la consommation de produits laitiers et les risques de cancer de la prostate ou la maladie de Parkinson a également été avancée mais de récentes études ont montré que les preuves étaient limitées.

Les auteurs ont ainsi pesé le pour et le contre et estimé que si chaque Américain adulte augmentait sa consommation de produits laitiers pour atteindre les 3 portions journalières recommandées, les coûts liés aux soins pourraient être réduits de 12,5 milliards de dollars chaque année.

Augmenter sa consommation de yaourt pourrait permettre d’économiser des milliards en réduisant le risque de diabète.

Les auteurs ont examiné les effets potentiels sur le coût des soins de l’intégration d’un seul type de produit laitier (lait, fromage ou yaourt) pour combler le déficit de consommation. L’effet le plus probant a été observé avec le yaourt. Si tous les adultes américains consommaient chaque jour une demi-portion supplémentaire de yaourt pour se conformer aux directives de la DGA, les économies annuelles sur les coûts des soins pourraient s’élever à 32,5 milliards de dollars. Ceci s’explique par une baisse du risque de développer le diabète de type 2.

« Parmi les sous-catégories de produits laitiers, une augmentation d’environ une demi-portion de yaourt par jour à elle seule, pour respecter les recommandations de la DGA, a permis de réaliser les économies annuelles les plus élevées, soit 32,5 milliards de dollars (entre 16,5 à 52,8 milliards de dollars), principalement en raison d’une réduction du diabète de type 2. » Scrafford et al, 2020

Pour en savoir plus: original article
Source: Scrafford CG, Bi X, Multani JK et al. Health care costs and savings associated with increased dairy consumption among adults in the United States. Nutrients. 2020. Jan 16;12(1).

Qu’en est-il en Europe ?

En France, la recommandation pour la consommation de produits laitiers est donnée par le PNNS 2019-2023 (Plan National Nutrition Santé) et est fixée à 2 portions de produits laitiers par jour pour les adultes, 3 à 4 pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées. En 2015, la recommandation du PNNS était de 3 produits laitiers par jour pour les adultes, et 76% de la population ne respectait pas cette recommandation.

En Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé recommande la consommation de 250 et 500 ml/jour de lait et produits laitiers. Les données issues de l’enquête de consommation alimentaire de 2014 montrent que la consommation des adultes était en moyenne bien en deçà des recommandations (moyenne de 139 g/j pour une recommandation de 160g par jour, fromage exclu), seuls 2% de la population belge consommant la quantité journalière recommandée de produits laitiers

Et pourtant, les données n’en manquent pas pour montrer que les grands consommateurs de yaourts, enfants comme adultes, ont un profil alimentaire plus satisfaisant que les non-consommateurs ou petits consommateurs, avec plus de fruits, de légumes, de soupes et de produits laitiers, avec un impact probable sur la qualité de vie et la santé à long-terme.

Vous pouvez retrouver des informations complémentaires sur l’impact économique d’une alimentation saine (données au Royaume-Uni) : Impact budgétaire d’une alimentation saine : le yaourt pourrait être le bon choix !

Sources :
24 Août 2020
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Gestion du poids Les bénéfices de la fermentation Santé cardiovasculaire Santé intestinale Santé osseuse

Les bienfaits du yaourt et du lait fermenté pour la santé

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Il est en tête de liste des achats de nombreux consommateurs soucieux de leur santé, mais quels sont exactement les avantages de la consommation de yaourt et où se trouvent les preuves scientifiques ?

C’est la question à laquelle se sont intéressés des chercheurs américains qui ont procédé à un examen approfondi de la littérature scientifique et notamment des études portant sur les effets de la consommation de yaourt et produits laitiers fermentés sur la santé.

La réduction des risques de certains cancers et du diabète de type 2, un meilleur contrôle du poids et une amélioration de la santé des intestins, du cœur et des os figurent parmi les avantages pour la santé, associés à la consommation de yaourt ou d’autres laits fermentés.

Pour les auteurs de cette analyse, les résultats sont si marqués qu’ils demandent que la consommation de ces produits soit encouragée dans le cadre de directives alimentaires nationales.

Santé intestinale

La fermentation du lait par les bactéries entraîne la libération de divers composés bioactifs qui peuvent avoir des effets bénéfiques pour la santé. Des probiotiques supplémentaires, des bactéries bénéfiques, peuvent être ajoutés à des produits tels que le yaourt. Les bactéries présentes dans les laits fermentés aident à maintenir un mélange sain de bactéries dans l’intestin, ce que les scientifiques estiment important pour la santé.

Des preuves suggèrent que la consommation de yaourt ou de lait fermenté peut améliorer certaines conditions affectant l’intestin, notamment la digestion et l’intolérance au lactose, la diarrhée, la constipation et les symptômes du syndrome du côlon irritable.

« Les preuves les plus solides des bienfaits des aliments fermentés pour la santé concernent leur capacité à améliorer la digestion et la tolérance au lactose ».  – Savaiano et Hutkins, 2020.

En savoir plus sur les aliments fermentés et la digestion du lactose :

Cœur, vaisseaux sanguins et pression sanguine

Plusieurs études ont montré une association entre la consommation de yaourt ou de lait fermenté et l’amélioration de la santé cardiaque et la réduction du risque d’accident vasculaire cérébral. Selon les auteurs, ces effets peuvent être dus à changement du profil lipidique sanguin, en particulier à une baisse du cholestérol total, et à une réduction de la pression artérielle.

En savoir plus sur les effets sur la santé cardiometaboliques

Cancer colorectal, cancer du sein et cancer de la prostate

Plusieurs études ont montré une association entre la consommation de produits laitiers fermentés et la réduction des risques de cancer colorectal et de cancer du sein.

D’autre part, la consommation de produits laitiers a été associée à un risque accru de développer un cancer de la prostate. Selon les auteurs, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour savoir si le risque de cancer de la prostate est différent pour les produits laitiers fermentés par rapport aux produits laitiers en général.

Contrôle du poids, diabète et santé des os

La consommation de produits laitiers fermentés, en particulier de yaourt, est fortement associée à diverses mesures de contrôle du poids, notamment une diminution de l’obésité, une réduction du poids ou de la graisse corporelle, et une réduction de la prise de poids au fil du temps. Ces effets peuvent résulter d’un microbiote intestinal plus sain, selon les auteurs.

Plusieurs études ont montré que la consommation de produits laitiers fermentés, en particulier de yaourt, est fortement associée à une réduction des risques de syndrome métabolique (combinaison de diabète de type 2, d’hypertension artérielle et d’obésité, qui augmente le risque de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral).

La forte teneur en nutriments du yaourt est probablement à l’origine de l’association entre la consommation de yaourt et l’augmentation de la densité osseuse, l’augmentation de la taille et de la prise de poids chez les enfants et la réduction du risque de fracture de la hanche chez les personnes âgées.

En savoir plus sur les effets chez l’enfant:

Cette étude révèle un grand nombre de preuves scientifiques montrant que les laits fermentés comme le yaourt sont bénéfiques pour notre santé. Il est temps que ces aliments soient recommandés dans les directives alimentaires afin qu’un plus grand nombre de personnes puissent en bénéficier, affirment les auteurs.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Source: Savaiano DA, Hutkins RW. Yogurt, cultured fermented milk, and health: a systematic review. Nutr Rev. 2020 
20 Juil 2020
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Santé de la planète

Vers une alimentation saine et durable : Un rapport d’experts ouvre la voie

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Vous souhaitez en savoir plus sur les régimes alimentaires durables mais vous ne savez pas où trouver les bonnes informations? Ne cherchez pas plus loin que le rapport d’experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L’importance d’une alimentation saine et durable ne doit pas être sous-estimée. Selon le rapport, la malnutrition, qui consiste à manger de façon déséquilibrée (en quantité insuffisante, en quantité suffisante mais carencée en certains nutriments essentiels, ou en quantité excessive de calories et de nutriments), est une cause majeure de mauvaise santé et de décès prématuré dans le monde. En effet, on observe que la pénurie d’aliments à haute densité nutritionnelle entraîne un retard de croissance et des carences en vitamines et en minéraux. De même, une alimentation riche en certaines graisses et en sucres est corrélée à une prise de poids et à l’obésité, (elles-mêmes) liées à des pathologies telles que le diabète, les maladies cardiaques et certains cancers.

Dans le même temps, nos systèmes alimentaires intégrant production, transformation, conditionnement, distribution, consommation et élimination des produits alimentaires, ont un impact sur l’environnement à différents niveaux. Outre le contribution aux émissions de gaz à effet de serre, ils contribuent à utiliser les ressources d’eau douce et impliquent souvent l’abattage d’arbres entraînant la destruction de la faune et de la flore.

Le rapport indique qu’un régime alimentaire ne se résume pas à la somme des nutriments et des aliments consommés. Notre alimentation fait partie de notre mode de vie. Ainsi, les systèmes et régimes alimentaires sont façonnés par des facteurs sociaux, culturels et économiques.

Objectifs d’une alimentation saine et durable

Les régimes alimentaires équilibrés et durables favorisent la santé et le bien-être, ont un impact limité sur l’environnement, sont abordables, sûrs et facilement accessibles à tous, et sont culturellement acceptables.

Les autres objectifs des régimes alimentaires sains et durables sont de :

  • Atteindre la croissance et le développement optimaux de tous les individus et de soutenir le fonctionnement ainsi que le bien-être physique, mental et social à toutes les étapes de la vie, pour les générations actuelles et futures.
  • Contribuer à prévenir la malnutrition, qu’il s’agisse de sous-alimentation, de carence en micronutriments ou de surpoids et d’obésité
  • Réduire les risques de maladies non transmissibles liées à l’alimentation (diabète, maladies cardiaques, accidents vasculaires cérébraux ou certains cancers, par ex.)
  • Soutenir la biodiversité et la santé de la planète

Principes directeurs pour une alimentation saine et durable

Santé

  1. Favoriser un allaitement exclusif au sein jusqu’à l’âge de 6 mois, et poursuivre l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans, associés à une alimentation complémentaire adaptée.
  2. Varier son alimentation à travers les différents groupes d’aliments
  3. Opter pour les céréales complètes, les légumineuses, les fruits à coques et davantage de fruits et légumes variés
  4. Consommer sans excès des œufs, des produits laitiers, de la volaille et du poisson, et limiter la viande rouge
  5. Encourager la consommation d’eau potable propre et sûre
  6. Proposer une alimentation suffisamment riche en énergie et nutriments adaptés pour la croissance et le développement, indispensables à une vie active et saine
  7. Respecter les directives de l’OMS visant à réduire le risque de maladies non transmissibles liées à l’alimentation
  8. Assurer une bonne sécurité sanitaire des aliments pour limiter les risques d’infections alimentaires

Impact sur l’environnement

  1. Respecter les objectifs en matière d’émissions de gaz à effet de serre, d’utilisation de l’eau et des sols, d’application d’azote, de phosphore et de pollution chimique
  2. Préserver la biodiversité
  3. Réduire au minimum l’utilisation d’antibiotiques et d’hormones
  4. Réduire l’utilisation des plastiques
  5. Réduire le gaspillage alimentaire, les emballages et leurs déchets

Aspects sociaux et culturels

  1. Respecter la culture, les pratiques culinaires et les habitudes alimentaires locales
  2. Etre accessible et attractif
  3. Éviter les impacts liés au genre, en particulier en ce qui concerne la répartition du temps (par exemple, pour acheter et à préparer à manger, ou pour s’approvisionner en eau et carburant).

Une alimentation saine et durable en pratique

Le régime méditerranéen (RM) et le nouveau régime nordique (NRN) sont devenus populaires en raison de leurs bienfaits pour la santé. Ce sont des régimes à base d’aliments d’origine végétale, incluant des quantités modérées d’aliments d’origine animale. Ces deux régimes sont associés à une moindre nocivité pour l’environnement.

Le RM se caractérise par une importante consommation de légumes, fruits, noix, légumineuses, graines et poissons, avec une utilisation favorisée d’huile d’olive, une quantité modérée de produits laitiers et une faible consommation de viande rouge.

Le NRN se compose principalement de fruits et de légumes locaux (notamment des baies, choux, légumes-racines et légumineuses), d’herbes fraîches, de pommes de terre, de champignons, de céréales complètes, de noix, de poissons et crustacés locaux, d’algues et de viande élevée en plein air.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Food and Agriculture Organization of the United Nations and World Health Organization. Sustainable healthy diets – Guiding principles. 2019. Rome, Italy. Disponible en français
16 Juil 2020
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Pour mieux faire connaître la place du yaourt dans les régimes alimentaires sains et durables, nous sommes maintenant sur Instagram.

Suivez-nous sur @yogurt_in_nutrition pour connaître les dernières nouvelles scientifiques et les informations sur la santé (en anglais).

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06 Juil 2020
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Infographies Santé de la planète

Une alimentation saine et durable: de la science à l’assiette!

Alimentation durable alimentation équilibrée alimentation saine et durable flexitarien infographic infographie Nutrient density regime durable sustainable diet
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Les Nations unies ont défini en 1987 la notion de développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins » (1). Quand on aborde des enjeux du développement durable, on compte parmi les plus importants celui de l’alimentation durable, c’est-à-dire la manière de se nourrir sans compromettre l’avenir. Mais combien d’entre nous savent ce qu’est réellement une alimentation durable ?

En nous appuyant sur des données et études récentes, nous avons développé une infographie sur le sujet, afin de mieux comprendre les enjeux de l’alimentation durable.

En cliquant sur chaque partie de l’infographie ci-dessous, vous accéderez à une version image (png) téléchargeable et imprimable (partie par partie). Vous pouvez aussi télécharger la version complète en pdf ci-dessous.

Une alimentation saine et durable - part. 1

Une alimentation saine et durable - part. 2

Alimentation saine et durable - part 3

Alimentation saine et durable - part 4

Alimentation saine et durable - part 5

De nombreux défis alimentaires actuels

La production alimentaire est une cause majeure du réchauffement climatique. Le système actuel de production alimentaire est responsable de 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (2). Depuis quelques décennies, nous devons faire face à de nouveaux défis de taille concernant l’alimentation humaine :

  • Les systèmes actuels de production alimentaire sont définitivement non durables (1). L’agriculture utilise aujourd’hui 48% des terres émergées mondiales et 70% de l’eau douce présente sur tout le globe. Cette production non durable s’accompagne d’une consommation alimentaire qui ne l’est pas non plus à l’échelle mondiale,
  • La croissance démographique est importante : on estime que la population mondiale aura augmenté de 2 milliards d’ici 2050 (1),
  • Toutes les formes de malnutrition (obésité, surpoids, carences nutritionnelles, famine…) ainsi que les maladies liées à l’alimentation progressent,
  • Le changement climatique et les pertes de biodiversité dans les différents écosystèmes s’accélèrent,
  • On observe une véritable dégradation de l’environnement à toutes les échelles,
  • Les pertes et le gaspillage alimentaire représentent environ 1/3 de la production alimentaire mondiale (1).

Adopter une alimentation durable, c’est prendre en compte 4 dimensions (1) :

  • Une dimension nutrition et santé

Dans un régime sain et durable, les aliments consommés favorisent tous les aspects de la santé et du bien-être des individus. C’est une alimentation variée, équilibrée, qui est sécuritaire pour le consommateur.

  • Une dimension environnementale

Les choix alimentaires qui s’inscrivent dans un régime sain et durable permettent de préserver la biodiversité et les ressources naturelles (sols, eau…). De plus, la réduction du gaspillage alimentaire et la favorisation des produits locaux et de saison est mise en avant.

  • Une dimension économique

Les produits consommés sont abordables et accessibles pour l’ensemble des consommateurs. Par ailleurs, l’achat de produits dans une démarche d’alimentation durable permet de rémunérer équitablement et au juste prix les producteurs et les acteurs de la chaîne logistique alimentaire.

  • Une dimension sociétale

Pour être optimales à long terme, les alimentations durables doivent être adaptées aux cultures, aux valeurs religieuses et aux habitudes alimentaires locales et être une source de plaisir, de convivialité et de partage.

Choix alimentaires : un équilibre entre la valeur nutritionnelle et l’impact environnemental des produits (3)

Suivre une alimentation durable implique de faire des choix afin de concilier des apports nutritionnels suffisants et un impact environnemental moindre.

  • Les aliments sont sources de nutriments parfois essentiels dont l’organisme a besoin pour sa croissance et son bon fonctionnement tout au long de la vie. Les vitamines (notamment B2, B12, C et D) certains minéraux comme le zinc, le magnésium, le calcium et le potassium, mais aussi des protéines de haute qualité (source d’acides aminés essentiels) sont apportés par l’alimentation. Certains produits, par exemple le yaourt, peuvent apporter des micro-organismes probiotiques.
  • Les apports nutritionnels des aliments doivent être mis en regard de leur impact environnemental. La production alimentaire est une source d’émissions de gaz à effet de serre (le CO2), utilise les sols et l’eau douce de façon intensive. Cette empreinte a des répercussions dramatiques sur le cycle du carbone, la biodiversité et les ressources naturelles.

Il s’agit donc de trouver un équilibre entre ces deux aspects, afin de ne pas favoriser l’un ou l’autre… Néanmoins, les changements alimentaires en faveur d’une alimentation saine et durable nécessitent une approche à indicateurs multiples (3).

Quelle place pour le yaourt dans une alimentation saine et durable ?

La clé d’une alimentation saine et durable consiste à identifier les aliments riches en nutriments, abordables et qui ont un faible impact sur l’environnement (1).

  • Les produits laitiers peuvent améliorer la qualité du régime alimentaire et réduire le risque de maladies liées à l’alimentation (2, 4). Le yaourt est notamment riche en nutriments : il contient des protéines de haute qualité et des micronutriments essentiels comme le calcium ou d’autres vitamines. Le yaourt contient également des micro-organismes vivants qui aident à digérer le lactose (4,5,6,7).
  • De nombreux laits fermentés font également partie des régimes alimentaires traditionnels à travers le monde (8). On trouve en Europe le lait caillé, l’ayran et le skyr. Le rayeb et l’amasi sont des laits fermentés consommés en Afrique, tandis que le lassi, le labneh et le kéfir de lait viennent d’Asie centrale et orientale. Les bienfaits du yaourt sont connus depuis 6000 av. J.-C., dans les recettes ayurvédiques ! (9)
  • Les produits laitiers ont un faible impact sur l’environnement (10). En effet, l’empreinte carbone en gaz à effet de serre du lait et des produits laitiers est de 360/100g, en comparaison avec de la viande et des produits à base de viande pour lesquels l’empreinte est de 617/100g.
  • Le yaourt est un produit accessible et abordable (11). Il est confectionné à partir de lait, qui est une des sources de calcium alimentaire la moins chère. De plus, c’est un aliment facile à trouver dans le commerce mais aussi une source abordable de protéines de haute qualité et de nutriments essentiels.

Vos choix alimentaires ont un impact sur l’avenir

En réduisant le gaspillage et en faisant des choix alimentaires plus sains, nous pouvons réduire jusqu’à 50% des émissions de GES mondiales (12,13) ! Aujourd’hui, il s’agit d’agir individuellement et collectivement pour rendre notre production et consommation alimentaires plus durables, notamment en :

  • Augmentant la consommation de légumes, fruits, noix et graines
  • Favorisant les produits de saison et locaux dans la mesure du possible
  • Diminuant drastiquement le gaspillage alimentaire, car ce sont 33% de toutes les denrées alimentaires produites pour la consommation humaine qui sont aujourd’hui gaspillées (14)
  • Limitant la consommation les « calories vides », les produits riches en sucres ajoutés et ultra transformés mais aussi la viande rouge.

Pour en savoir plus sur le yaourt et l’alimentation durable, rendez-vous sur www.yogurtinnutrition.com ou consultez les articles suivants :

Sources :
[1] Food and Agriculture Organization of the United Nations; World Health Organization. (2019) Sustainable Healthy Diets, Guiding Principles. [Online]. (Accessed 06 June 2020)
[2] Willett W, Rockström J, Loken B, et al. EAT-Lancet Commission Summary report: Food in the anthropocene: the EAT– Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492.
[3] Chen C, Chaudhary A, Mathys A. Dietary Change Scenarios and Implications for Environmental, Nutrition, Human Health and Economic Dimensions of Food Sustainability. Nutrients 2019, 11, 856.
[4] Marette A, Picard-Deland E, Fernandez MA. Yogurt: roles in nutrition & impact on health. CRC press. CRC Press. 2017.
[5] YINI. (2018) Yogurt for Health: 10 evidence-based conclusions to mark the 5th anniversary of the Yogurt In Nutrition Initiative [Online]. (Accessed 06 June 2020)
[6] Chen M, Pan A, Malik VS, et al. E­ects of dairy intake on body weight and fat: a meta-analysis of randomized controlled trials. Am J Clin Nutr 2012;96:735–47.
[7] Jacques PF, Wang H. Yogurt and weight management. Am J Clin Nutr 2014;99(-Supl):1229S 34S
[8] Prasannan A. (2019) Yogurt Market by Type (Set Yogurt, Greek Yogurt, Yogurt Drinks, and Frozen Yogurt) and Distribution Channel (Supermarkets/Hypermarkets, Independent Retailers, Specialist Retailers and Convenience Stores) – Global Opportunity Analysis and Industry Forecast, 2017-2023 [Online]. (Accessed: 06 June 2020)
[9] Fisberg M, Machado R. History of yogurt and current patters of consumption. Nutr Rev 2015;73 Suppl 1:4‐7.
[10] Drewnowski A, Rehm CD, Martin A, et al. Energy and nutrient density of foods in relation to their carbon footprint. Am J Clin Nutr 2015;101:184–91.
[11] YINI. (2016) Can yogurt be part of sustainable food choices? [Online]. (Accessed: 06 June 2020)
[12] Hallström E, Carlsson-Kanyama A, Börjesson P. Environmental impact of dietary change: a systematic review. J Clean Prod. 2015;91:1–11.
[13] Aleksandrowicz L, Green R, Joy EJM, et al. The impacts of dietary change on greenhouse gas emissions, land use, water use, and health: a systematic review. PLoS One. 2016 Nov 3;11(11):e0165797.
[14] Food and Agriculture Organization of the United Nations. (2019) Food Loss and Food Waste [Online].  (Accessed: 06 June 2020)
15 Juin 2020
Lecture 6 min
ASN Nutrition live 2020 Conférences internationales Santé de la planète

« Eating to protect our health and our planet » : la conférence en synthèse

Alimentation durable ASN diete Jess Haines modele alimentaire modelisation
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Dans un contexte inhabituel de pandémie où les préoccupations mondiales en matière de santé, de bien-être ou d’environnement sont encore plus fortes, Yogurt in Nutrition Initiative, YINI, a réuni des scientifiques du monde entier dans le cadre d’un événement en ligne sur le thème « manger pour protéger notre santé et notre planète ».

Ce symposium souligne la nécessité de transformer notre système alimentaire afin d’assurer un avenir durable pour nous et pour la planète.

« Créer un avenir alimentaire durable : un menu de solutions pour nourrir près de 10 milliards de personnes d’ici 2050 », « Des régimes alimentaires sains et durables : Que nous apprennent les études de modélisation », « Comment parvenir à une alimentation saine et durable en pratique ? Telles sont quelques-unes des questions que Janet Ranganathan (WRI, États-Unis), Pieter van’t Veer (Université de Wageningen, Pays-Bas) et Jess Haines (Université de Guelph, Canada) ont abordé lors de l’événement en ligne, organisé le mardi 2 juin, dans le cadre du programme Live Nutrition 2020.

Créer un avenir alimentaire durable : un menu de solutions pour nourrir près de 10 milliards de personnes d’ici 2050

Alors que la population mondiale atteindra les 10 milliards en 2050, la demande alimentaire globale devrait augmenter de plus de 50 % par rapport à 2010, et la demande alimentaire d’origine animale de près de 70 %. Selon Janet Ranganathan, pour nourrir durablement 10 milliards de personnes d’ici 2050, trois écarts sont à combler :

  • L’écart alimentaire entre les calories produites par les cultures en 2010 et celles nécessaires en 2050 ;
  • L’écart entre la superficie agricole mondiale en 2010 et l’expansion agricole à prévoir d’ici 2050 ; et
  • L’écart d’atténuation des GES entre les émissions agricoles prévues en 2050 et le niveau cible nécessaire pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, niveau nécessaire pour prévenir les pires impacts climatiques.

YINI - eating to protect our health and our planet - Janet Ranganathan

Ainsi, 22 solutions ont été identifiées et devraient être appliquées simultanément.  Janet Ranganathan a résumé ces solutions en cinq groupes :

  1. Réduire la croissance de la demande alimentaire et autres produits agricoles ;
  2. Augmenter la production alimentaire sans étendre les terres agricoles ;
  3. Protéger et restaurer les écosystèmes naturels ;
  4. Augmenter l’approvisionnement en poissons ; et
  5. Réduire les émissions de GES de la production agricole.

L’importance de chacune de ces solutions varie d’un pays à l’autre.

Eating to protect our health and our planet - conclusion by Janet Ranganathan

Des régimes alimentaires sains et durables : Que nous apprennent les études de modélisation ?

Après cette approche globale par Janet Ranganathan, il était intéressant pour Pieter van’t Veer de se concentrer sur les données disponibles de plusieurs études de modélisation, qui permettent d’évaluer l’impact de régimes alimentaires durables.

Selon Pieter van’t Veer, la programmation linéaire, combinant des aliments qui remplissent des critères prédéfinis sur les besoins quotidiens en nutriments et des indicateurs environnementaux, a largement été utilisée afin de concevoir des régimes alimentaires sains et durables. Dans ces modèles, il est difficile de rendre compte de l’acceptabilité par les consommateurs. Une approche comparative (Data Envelopment Analysis, DEA) permet de trier les « meilleures pratiques » de régimes alimentaires complets, optimisés par rapport aux régimes alimentaires actuels, à la qualité nutritionnelle et l’impact environnemental, avec leurs avantages et leurs inconvénients.

YINI eating to protect our health and our planet - Pieter van't Veer

À titre d’exemple, un modèle basé sur l’alimentation (Optimeal) a été utilisé pour générer des modèles alimentaires pour les adultes néerlandais. Les données d’entrée étaient la consommation alimentaire moyenne actuelle, la composition des aliments, les besoins en nutriments et les cibles d’émissions de GES. L’acceptabilité des consommateurs était également prise en compte. Selon le modèle, une alimentation équilibrée et conforme à l’accord de Paris sur le changement climatique nécessite le passage d’aliments d’origine animale à des aliments d’origine végétale, la réduction ou l’élimination du fromage, la réduction de 10 % (objectif 2030) à 60 % (objectif 2050) des produits laitiers liquides. Ce régime devient irréaliste lorsque les critères très stricts de réduction des GES (objectif 2050) sont fixés.

YINI - eating to protect our health and our planet - Pieter van't Veer

Sur la même approche, un modèle basé sur le régime alimentaire (modèle SHARP) a été appliqué aux adultes de quatre pays de l’UE (Danemark, République tchèque, Italie et France). Les régimes modélisés et observés (basés sur des menus journaliers) comportaient une proportion similaire d’aliments d’origine animale et végétale, mais la densité énergétique était plus faible. Les sources de protéines sont passées de la viande rouge et transformée aux œufs, poissons ou produits laitiers. Selon les pays, les produits laitiers liquides ont augmenté de 105 à 145 %, le fromage a changé pour représenter 77 à 122 % des apports actuels.

Les deux approches de modélisation suggèrent que les produits laitiers s’intègrent dans des régimes alimentaires sains et durables. Cela est dû à la richesse en nutriments et à l’empreinte d’émissions de GES plus faible des produits laitiers liquides par rapport à d’autres produits d’origine animale. En fonction de l’apport en nutriments dans un pays, il peut être nécessaire de réduire la consommation de fromage lorsque des objectifs stricts en matière d’émissions de GES sont fixés. Par rapport à Optimeal, le modèle d’évaluation comparative SHARP a entraîné des changements alimentaires moins extrêmes, avec des améliorations moins importantes de la qualité nutritionnelle et une réduction des émissions de GES.

Comment parvenir à une alimentation saine et durable dans la pratique ?

Enfin, Jess Haines, en s’appuyant sur les recommandations de la FAO/OMS « Sustainable healthy diets – Guiding principles », a donné un aperçu de la politique et des stratégies qui peuvent être mises en place au niveau des consommateurs pour soutenir une alimentation équilibrée et durable.

Dans les pays développés, le comportement réel des consommateurs reste majoritairement éloigné des recommandations (avec un faible niveau de consommation de fruits et légumes, un niveau élevé de consommation de sucre, féculents et céréales, de viandes et de substituts, un taux élevé de déchets alimentaires domestiques…).

Et pourant, les préoccupations des consommateurs concernant les changements climatiques et l’environnement sont de plus en plus fortes.

Ce contexte contrasté offre de grandes opportunités pour élaborer des stratégies au niveau des consommateurs afin de construire une pratique alimentaire saine plus durable.

Eating to protect our health and our planet - Jess Haines

À titre d’exemple, Jess Haines a présenté un programme communautaire, les « Weeknight supper savers« , qui vise à augmenter la consommation de fruits et légumes et à réduire le gaspillage alimentaire des ménages.

Sur la base de cette expérience et des différentes initiatives déjà mises en place, les principaux moteurs de comportements durables chez les consommateurs consistent à axer et à développer les initiatives sur les motivations des consommateurs, avec des messages clairs et en s’attaquant aux principaux obstacles au changement.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur nos pages en anglais, vous y trouverez les abstracts, des synthèses par présentation et les biographiques des différents orateurs et les conférences en replay

11 Juin 2020
Lecture 3 min
Conférences internationales

Prix Danone International pour l’Alimentation – Appel à candidatures

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L’Institut Danone International ouvre la 2ème édition du Prix Danone International pour l’Alimentation (DIPA).

Un prix prestigieux sur l’alimentation, destiné aux chercheurs en milieu de carrière

Depuis 2017, l’Institut Danone International a donné une nouvelle orientation à son prestigieux prix mondial pour la recherche exceptionnelle en nutrition. Dans le cadre d’une initiative de grande envergure visant à soutenir des projets ambitieux pour la planète et la santé humaine, le prix est ouvert aux chercheurs en milieu de carrière dans ce domaine.

Il récompensera les recherches pionnières qui couvrent plusieurs disciplines et représentent une avancée majeure dans le domaine de l’alimentation, terme générique désignant les pratiques durables en matière d’alimentation qui contribuent à la santé des individus, notamment le choix, l’achat, la préparation, la cuisson et l’organisation des repas, ainsi que leurs déterminants.

Le DIPA est décerné par l’Institut Danone International* et la Fondation pour la Recherche Médicale,

Objectif du Prix Danone International pour l’Alimentation

L’objectif du prix est de soutenir la recherche scientifique, innovante et multidisciplinaire dans le domaine de l’alimentation, terme générique désignant les pratiques alimentaires durables qui contribuent à la santé des individus, notamment le choix, l’achat, la préparation, la cuisson et l’organisation des repas, ainsi que leurs déterminants. Le prix vise à soutenir un chercheur en milieu de carrière, à contribuer au développement des connaissances sur le sujet et à inspirer les jeunes chercheurs.

La dotation du prix de 100 000 euros récompensera le travail d’un seul chercheur, ou d’un représentant d’une équipe de recherche, qui mène une approche pionnière et collaborative dans le domaine de l’alimentation.

Le prix est ouvert aux chercheurs de diverses disciplines scientifiques dans le domaine de l’alimentation, notamment les sciences du comportement, la sociologie, l’anthropologie, la psychologie, les sciences de l’environnement, l’économie et les études culturelles.

Le Prix Danone International pour l’Alimentation vise à :

  • faire progresser la compréhension de l’alimentation grâce à une recherche innovante ;
  • encourager et inspirer des avancées pionnières qui intègrent des approches liées au mode de vie, à la culture, à la socio-économie et à l’environnement dans la recherche sur les régimes alimentaires durables ;
  • stimuler la collaboration entre les différentes disciplines touchant à l’alimentation, de l’anthropologie à l’économie ;
  • soutenir les chercheurs talentueux et motivés, en milieu de carrière, dont les travaux contribuent à l’excellence scientifique dans le domaine de l’alimentation

Appel à candidatures

Le DIPA 2020 est ouvert aux candidatures jusqu’au 16 octobre 2020.

Les candidatures seront d’abord présentées sous la forme d’un résumé des travaux des candidats et soumises au Comité du Prix. Les candidats présélectionnés sont ensuite invités à préparer une proposition complète qui sera examinée par Un jury présidé par un expert international de premier plan dans le domaine de l’alimentation.

Pour plus de détails, veuillez consulter le règlement à l’adresse suivante : www.danoneinstitute.org

* L’Institut Danone International, créé en 1991, est une association loi 1901, à but non lucratif, visant à promouvoir la santé humaine en développant et en diffusant des connaissances sur les liens entre l’alimentation et la santé, et à mettre en évidence l’importance de la nutrition dans la santé. L’Institut Danone International est co-fondateur de Yogurt in Nutrition.
18 Mai 2020
Lecture 15 min
Publications Santé de la planète Santé humaine

Qu’est-ce qu’un régime flexitarien?

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Vous voulez contribuer à une meilleure santé pour  vous-même et pour la planète mais vous ne savez pas par où commencer ? Les scientifiques nous conseillent d’augmenter la part de végétaux dans notre alimentation pour parvenir à un avenir durable, mais cela peut de prime abord apparaître comme un défi colossal.

Dans ce quatrième document de notre série sur l’alimentation durable, nous examinons les preuves à l’appui des différents types d’alimentation, tels que le régime flexitarien, qui pourraient nous aider à adopter une alimentation plus durable.

Qu’est-ce qu’un régime flexitarien ?

Les régimes flexitariens incluent les régimes omnivores comportant des quantités réduites de viande – par exemple, par des portions de plus petite taille ou des jours sans viande – ainsi que des régimes qui sont principalement végétariens mais qui incluent occasionnellement de la viande. Les régimes flexitariens sont généralement riches en végétaux variés tels que des fruits, des légumes, des graines, des légumineuses, des fruits à coque et graines, et intègrent de petites quantités de viande et du poisson et des produits laitiers en quantité variable.

Le régime flexitarien privilégie la diversité plutôt que la restriction car vous n’excluez aucun aliment. Il est donc différent du régime végétarien, qui exclut toute la viande, le poisson et la viande blanche, et du régime végan qui élimine tous les produits d’origine animale, y compris les œufs, les produits laitiers et le miel. Il existe également plusieurs variantes du régime végétarien, comme le régime pescovégétarien ou pescétarien, qui ajoute du poisson et des fruits de mer à l’alimentation, et le régime lacto-végétarien, qui intègre des produits laitiers ainsi que des aliments d’origine végétale.

Comme les régimes flexitariens n’éliminent pas complètement la viande et maintiennent malgré tout des apports de produits laitiers, ils ont la préférence des personnes qui veulent avoir un mode de vie plus sain et plus durable mais qui trouvent le véganisme trop restrictif.

La tendance a été initiée par les États-Unis et l’Australie dans un objectif initial de gestion du poids et a connu une popularité croissante.1,2 Plus récemment, la motivation à passer au flexitarisme relève essentiellement de préoccupations de santé et environnementales à l’échelle mondiale.

« Un régime flexitarien est en grande partie basé sur les produits végétaux mais il peut occasionnellement inclure de petites quantités de poisson, de viande et de produits laitiers. » – EAT-Lancet 20193

Pourquoi choisir un régime flexitarien ?

Les scientifiques voient le régime flexitarien comme le modèle de l’alimentations durable pour les populations du monde entier.3,4 En effet, la recherche montre que nous devons, à l’échelle mondiale, passer à des régimes davantage basés sur les produits végétaux, à la fois pour notre propre bien et pour le bien de la planète. C’est particulièrement vrai dans les pays riches, où les personnes doivent manger moins de viande pour soulager la pression qui pèse sur l’environnement tout en répondant aux besoins nutritionnels et de santé. Mais de nombreuses personnes ont l’impression que le passage à un régime végétarien ou végan ne cadre pas avec leur mode de vie. Si vous êtes un habitué du rôti du dimanche ou du barbecue des soirs d’été, cela peut sembler une marche trop haute à franchir. Le régime flexitarien permet de réduire significativement la quantité d’aliments d’origine animale dans l’alimentation, en étant plus réaliste et davantage soucieux de la planète. En effet, le régime flexitarien vous donne la liberté de choisir parmi une diversité d’aliments plus large que les régimes végétarien ou végan, ce qui le rend plus flexible et donc plus pratique.

Il s’agit donc d’une situation gagnant-gagnant : vous pouvez toujours savourer vos repas favoris, bien qu’avec moins de viande que par le passé, tout en sachant que l’environnement en est d’autant préservé !

Le régime flexitarien consiste à manger mieux et plus sainement, avec des aliments de qualité qui ont été produits dans des conditions plus respectueuses de l’environnement et, de préférence, d’origine locale.

Ayant conduit des études sur le régime flexitarien, le Fond mondial pour la nature (World Wide Fund for Nature, WWF) a conclu que le régime flexitarien offre un équilibre qui permet aux familles de :5

  • Manger plus sainement,
  • Consommer des produits de qualité tout en protégeant l’environnement,
  • Réduire l’empreinte carbone de leur alimentation,
  • Réduire la pression sur les ressources terrestres et marines.

En passant à un régime flexitarien, nous inversons la tendance des 50 dernières années qui ont vu l’industrialisation de la production alimentaire et l’augmentation considérable de notre consommation de protéines animales, de produits sucrés, gras, salés et industriels, selon le WWF.5   En passant à un régime flexitarien, vous maintenez le choix de votre alimentation tout en participant à un effet positif sur l’environnement.

À quoi ressemble une assiette flexitarienne ?

Devenir flexitarien consiste à passer à une alimentation:

  • riche en fruits et légumes, légumineuses, grains entiers, fruits à coque et graines,
    • fruits (au moins 2-3 portions/jour, soit 200 g/j),
    • légumes (3-4 portions/jour, soit 300 g/j),
    • légumineuses (une demi-portion/jour, soit 50 g/j),
    • fruits à coque et graines (2 portions/ jour, soit 50 g/j), les grains, le blé, le riz ou le maïs ne devant pas apporter plus de 860 kcal par jour pour préserver l’équilibre énergétique.6
  • Une quantité modérée de:
    • œufs
    • viande blanche (pas plus d’une demi-portion/jour, soit 29 g/j),
    • de poisson (au moins une demi-portion/jour, soit 28 g/j) et
    • de produits laitiers (2 portions par jour, soit 250 g/j)6,  car ils sont une source importante de plusieurs nutriments majeurs, mais leur impact sur l’environnement est bien moindre que celui de la viande de bœuf, de l’ordre de 5 à 6 fois inférieur par gramme de protéines.7

Mais ce n’est pas le seul avantage. Pour qu’une alimentation soit durable, nous devons aimer ce que nous mangeons : un régime flexitarien signifie que vous n’avez pas besoin de renoncer au plaisir de manger certains des aliments que vous appréciez.

Quels sont les avantages nutritionnels d’un régime flexitarien ?

Sur le plan nutritionnel, le régime flexitarien présente certains avantages par rapport aux régimes végan et végétarien ainsi que par rapport au régime type actuel dans la plupart des pays occidentalisés.

Les êtres humains étant omnivores, les personnes suivant un régime végan ou végétarien doivent compenser les nutriments qui sont apportés par les produits d’origine animale. S’ils ne le font pas, ils risquent de développer des carences nutritionnelles et des problèmes de santé.

Cela concerne particulièrement les groupes d’individus dont les besoins nutritionnels sont spécifiques, : adolescents, femmes enceintes, personnes âgées ou personnes souffrant de certaines maladies chroniques.

Ces groupes doivent être particulièrement suivis par leur médecin généraliste. Il doit ainsi prescrire des compléments spécifiques pour compenser les apports très réduits en certains nutriments. Les régimes végans, en particulier, peuvent aboutir à des carences en vitamines B2 et B12, qui sont apportées naturellement uniquement par les produits d’origine animale, en fer et en zinc, qui sont principalement présents dans la viande, ou en calcium et en iode, qui proviennent en grande partie des produits laitiers.

Dans un régime flexitarien, la richesse en aliments d’origine végétale, équilibrée avec une consommation importante de produits laitiers et une faible quantité de viande, réalise généralement un mélange sain complet de protéines de haute qualité, de fibres, de vitamines, de minéraux et d’acides gras sains.

Quel est l’intérêt du régime flexitarien pour votre santé ?

L’apport équilibré de nutriments qui composent le régime flexitarien est une bonne nouvelle pour notre santé, les études suggérant des bénéfices sur le contrôle du poids et de la pression artérielle et une réduction du risque de diabète de type 2 comparativement au régime non végétarien type.8

Les études reconnaissent que, si la viande apporte des protéines et des nutriments précieux, manger trop de viande rouge, et en particulier de la viande transformée, peut à long-terme accroître le risque de maladies cardiaques, d’accident vasculaire cérébral et de certaines formes de cancer comme le cancer du côlon.8

Une étude mondiale modélisant des régimes alimentaires conformes aux preuves disponibles sur ce qu’est une alimentation « saine », a montré que l’adoption d’un régime flexitarien est associée à une diminution sensible de la mortalité prématurée, la réduction étant de 19 % avec le régime flexitarien et de 22 % avec le régime végan6. La réduction des décès prématurés s’explique par la diminution des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et du diabète de type 2. Dans cette analyse, le régime flexitarien a été défini de manière à refléter les recommandations pour une alimentation saine, davantage basée sur les produits d’origine végétale. Il a exclu la viande transformée mais a présenté certaines caractéristiques :

  • Pas plus d’une portion de viande rouge par semaine (14 grammes/jour en moyenne),
  • Une quantité modérée de:
    • viande blanche (pas plus d’une demi-portion/jour, soit 29 g/j),
    • de poisson (au moins une demi-portion/jour, soit 28 g/j) et
    • de produits laitiers (pas plus de 2 portions/jour, soit 250 g/j),
  • Des quantités importantes de:
    • fruits (au moins 2-3 portions/jour, soit 200 g/j),
    • légumes (3-4 portions/jour, soit 300 g/j),
    • légumineuses (une demi-portion/jour, soit 50 g/j),
    • fruits à coque et graines (2 portions/ jour, soit 50 g/j), les grains, le blé, le riz ou le maïs ne devant pas apporter plus de 860 kcal par jour pour préserver l’équilibre énergétique.6

Quel impact un système alimentaire flexitarien pourrait-il avoir sur l’environnement ?

Les dernières études suggèrent que le passage à un régime flexitarien pourrait diminuer notre empreinte carbone et contribuer à nous mettre sur la voie pour atteindre les objectifs fixés pour 2050 par l’Accord de Paris sur le climat, signé par 195 pays en 2016.9

Dans la première des deux études menées par le WWF pour élaborer des régimes alimentaires sains et durables, un régime flexitarien a été modélisé au Royaume-Uni, et décliné pour les adolescents, pour les adultes et pour les personnes âgées.4

Les chercheurs ont conçu les régimes en supposant que la consommation alimentaire et la production alimentaire devaient contribuer à parts égales à la réduction des émissions de gaz à effet de serre que nous devons mettre en œuvre dans notre système alimentaire. Les régimes alimentaires contribueraient ainsi de façon majeure à l’atteinte des objectifs fixés pour le Royaume-Uni par l’Accord de Paris tout en continuant à répondre aux besoins nutritionnels des différents groupes étudiés.

Selon ce modèle, la composition du régime flexitarien a été maintenue au plus près de l’alimentation moyenne de chaque groupe au Royaume-Uni, mais avec beaucoup moins de viande, en particulier de bœuf et de mouton. Le régime contenait également moins de fromage, mais les autres produits laitiers, l’une des sources d’iode les plus importantes dans l’alimentation au Royaume-Uni, restaient au même niveau que la consommation actuelle. Les quantités de légumineuses, fruits à coque, légumes et oléagineux étaient toutes augmentées dans le régime proposé.

Dans une seconde étude, le WWF a modélisé un régime flexitarien pour la population française.5 Comparativement à l’alimentation française moyenne actuelle, le régime flexitarien proposait une réduction de 66 % de la quantité de bœuf et de veau consommée et une réduction de 69 % des aliments industriels gras, salés et sucrés. Il diminuait également les poissons sauvages et les aliments produits à partir de farine raffinée. Ceux-ci étaient remplacés par des farines complètes, davantage de légumes, de céréales et de légumineuses. En revanche, la consommation de produits laitiers restait la même que dans l’alimentation française moyenne actuelle.

Les chercheurs ont conduit leur analyse pour une famille de quatre personnes, deux adultes, un adolescent et un enfant de moins de dix ans. Ils ont montré que le régime flexitarien permettait de réduire de 38 % les émissions de gaz à effet de serre de la famille tout en couvrant ses besoins nutritionnels.

Le régime flexitarien augmenterait-t-il votre budget alimentaire ?

La bonne nouvelle, c’est qu’un régime flexitarien vous permet de manger plus sainement et de contribuer à protéger la planète, tout cela sans augmenter votre facture hebdomadaire de courses.

Une étude suisse modélisant neuf régimes alimentaires alternatifs, dont le régime actuel, un régime végétarien et un régime flexitarien, a montré que les régimes sains et nutritifs dans lesquels nous diminuons la quantité de viande peuvent aller de pair avec les objectifs de durabilité environnementale sans accroître la pression sur notre porte-monnaie.10

Cela s’explique parce que les aliments d’origine végétale tels que les légumineuses, les fruits à coque et les graines ont tendance à être meilleur marché que la viande qu’ils remplacent.

Dans le modèle d’alimentation durable pour la France élaboré par le WWF, la composition du régime flexitarien a permis une économie de 19 % sur le budget alimentaire quotidien pour un adulte et une réduction de 21 % du coût moyen du panier alimentaire hebdomadaire pour une famille de quatre personnes comparativement à l’alimentation actuelle.5

Les économies réalisées avec le régime flexitarien devraient permettre d’introduire environ 50 % de produits issus de l’agriculture biologique et autres produits certifiés dans notre panier alimentaire pour à peu près la même somme d’argent que pour l’alimentation actuelle, selon les calculs des chercheurs. En d’autres termes, ce régime flexitarien dans lequel la moitié environ des aliments sont des aliments biologiques coûterait à la famille 190 euros par semaine contre 187 euros pour le panier alimentaire hebdomadaire actuel.

Au Royaume-Uni, le modèle de régime flexitarien préconisé par le WWF a été associé à une petite augmentation du coût comparativement à l’alimentation actuelle, principalement en raison de l’augmentation des quantités de poisson et de légumes.4 Mais le WWF souligne que les prix des denrées alimentaires devraient augmenter dans les prochaines années, les augmentations les plus importantes étant attendues pour les aliments d’origine animale plutôt que pour les aliments qui prédominent dans le régime flexitarien.

Il est donc logique de considérer que le régime flexitarien nous offre une option moins coûteuse, avec un impact environnemental plus faible et une meilleure qualité nutritionnelle globale que le régime alimentaire que la plupart d’entre nous consommons aujourd’hui.

« Il est de fait possible d’avoir une alimentation nutritive durable qui contribue à la santé future de la planète et de sa population sans augmentation significative des coûts. » – WWF (Royaume-Uni), 20174


Explorez nos autres Questions/Réponses sur l’alimentation durable:


Sources :
  1.  World Business Council for Sustainable Development. FRESH Insight Report: Consumption behaviour and trends: understanding the shift required towards healthy, sustainable and enjoyable diets. 2018.
  2. Forestell CA. Flexitarian diet and weight control: healthy or risky eating behaviour? Frontiers in Nutrition. 2018;5:article 59.
  3. Willett W, Rockström J, Loken B, et al. EAT-Lancet Commission Summary report: Food in the anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492.
  4. WWF (UK). Eating for two degrees. 2017.
  5. WWF France. Towards a low carbon, healthy and affordable diet. 2018.
  6. Springmann M, Wiebe K, Mason-D’Croz D, et al. Health and nutritional aspects of sustainable diet strategies and their association with environmental impacts: The Lancet Planetary Health. 2018.
  7. Poore J, Nemecek T. Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. Science. 2018;360:987–992.
  8. Derbyshire EJ. Flexitarian diets and health: a review of the evidence-based literature. 2018.
  9. United Nations Treaty Collection. The Paris Agreement 2016. Archived from the original on 21 August 2016.
  10. Chen C, Chaudhary A, Mathys A. Dietary change scenarios and implications for environmental, nutrition, human health and economic dimensions of food sustainability. Nutrients. 2019 Apr 16;11(4).

 

14 Mai 2020
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ASN Nutrition live 2020 Conférences internationales

Nouvel événement : Eating to protect our health and our planet

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Nous vous invitons à assister à notre prochain symposium live, organisé en ligne, dans le cadre du congrès “Nutrition 2020 Live Online”; une expérience interactive ouverte à travers le monde et organisée par l’American Society for Nutrition.

Eating to protect our health and our planet

YINI Live event - eating to protect our health and our planet

 

Comment assister à l’événement ?

L’accés est gratuit sur inscription.

Nous vous invitons à accéder à la conférence gratuitement en vous inscrivant sur meeting.nutrition.org

Le symposium aura lieu le 2 Juin 2020

  • 8h30- 10h00  (New York City)
  • 7h30- 9h00  (Mexico City)
  • 13h30 – 15h00 (G-B)
  • 14h30- 16h00 (France, Belgique, Espagne)