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20 Fév 2023
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Intolérance au lactose Questions Réponses

Intolérance au lactose : Peut-on consommer des produits laitiers ?

Intolérance au lactose lactase lactose lactose intolerance maldigestion produits laitiers yogurt
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Savez-vous que, même avec une intolérance au lactose diagnostiquée, la consommation de certains produits laitiers reste possible ?

Le lactose, le sucre naturel du lait

Le lactose est le sucre naturel présent dans le lait et d’autres produits laitiers. Dans l’intestin grêle, le lactose peut être décomposé par une enzyme, la lactase, en glucose et galactose, deux sucres plus simples qui sont facilement absorbés dans la circulation sanguine.

Qu’est-ce que la maldigestion du lactose ? L’intolérance au lactose ?

Le lactose est le sucre naturel du lait maternel, indispensable à l’alimentation du nourrisson. Après le sevrage, le niveau de production de la lactase peut baisser naturellement et la capacité à digérer le lactose diminue. Le lactose non digéré qui atteint le côlon est dégradé par le microbiote intestinal, ce qui entraîne la production d’acides gras à chaîne courte (AGCC) et de gaz. C’est ce qu’on appelle la maldigestion du lactose. Chez la plupart des personnes, cette maldigestion ne produit aucun symptôme notable (1,2,3).

Lorsque la maldigestion du lactose donne lieu à des symptômes tels que ballonnements, crampes, diarrhée et flatulences, on parle d’intolérance au lactose (4).

Des produits laitiers quand on est intolérant au lactose ?

La majorité des adultes et adolescents présentant une intolérance au lactose diagnostiquée peuvent tolérer jusqu’à 12 g de lactose avec peu ou pas de symptômes, de préférence en petites quantités au cours de la journée, pendant ou à la fin d’un repas (1).

Par ailleurs, la teneur en lactose des produits laitiers varie beaucoup selon les produits et leur mode de fabrication (5). La plupart des fromages affinés contiennent peu ou pas de lactose (emmental, comté, cheddar, provolone, grana padano, camembert, etc.).

Dans les yaourts, la teneur en lactose est réduite. Cela est du au fait que  les deux cultures bactériennes actives et vivantes du yaourt (Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus).produisent de la lactase qui décompose une partie du lactose.

Les bactéries survivent ensuite à leur passage dans l’intestin et la lactase bactérienne contribue à la digestion du lactose restant dans l’intestin grêle. Par aileurs, contrairement au lait, l’état semi-solide du yaourt favorise la digestion du lactose en ralentissant le transit dans l’intestin (6).


Pour en savoir plus :

Sources
(1) Suchy FJ, Brannon PM, Carpenter TO, et al. NIH Consensus Development Conference Statement: lactose intolerance and health. NIH Consens State Sci Statements 2010;27:1–27.
(2) EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA). Scientific Opinion on lactose thresholds in lactose intolerance and galactosaemia. ESFA Journal 2010a;8:1777.
(3) Lukito W, Malik SG, Surono IS, et al. From ‘lactose intolerance’ to ‘lactose nutrition’. Asia Pac J Clin Nutr 2015;24(Suppl 1):S1–8.
(4) Wilt TJ, Shaukat A, Shamliyan T, et al. Lactose intolerance and health. Evid Rep Technol Assess (Full Rep) 2010;(192):1–410.
(5) Rozenberg S, Body JJ, Bruyère O, et al. Effects of dairy products consumption on health: Benefits and beliefs; Calcif Tissue Int 2016;98:1–17.
(6) Savaiano DA. Lactose digestion from yogurt: mechanism and relevance. Am J Clin Nutr 2014;99(5 Suppl): 1251S–5S.
13 Fév 2023
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Santé de la planète

Des aliments locaux pour une alimentation saine et durable dans le monde entier

Alimentation durable local planeterraneen régime méditerranéen territorial
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Les bananes vertes ou les algues ne sont peut-être pas la tasse de thé de tout le monde. Mais pour certains, ces aliments à font partie intégrante de leur régime alimentaire au quotidien. Et ce sont ces aliments traditionnels, cultivés localement, qui pourraient être la clé d’un avenir plus sain et plus durable.

À tel point que les experts encouragent les gens du monde entier à revenir à leurs racines alimentaires. Selon eux, les modèles alimentaires basés sur les aliments locaux pourraient conférer des avantages similaires pour la santé à ceux du régime méditerranéen (RM) – régime à base de végétaux qui inclut des quantités modérées de protéines animales, avec du poisson et des produits laitiers, et limite les aliments ultra-transformés.

Le régime méditerranéen comme modèle

Et ce régime méditerranéen est susceptible de jouer un rôle central dans la lutte contre l’une des plus grandes crises sanitaires mondiales auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, à savoir le fardeau des maladies chroniques telles que le diabète de type 2, certains cancers et les maladies cardiovasculaires. Ces dernières années, les projecteurs se sont braqués sur le rôle du RM dans la prévention et la gestion de ces maladies « non transmissibles », qui sont responsables de plus de 70 % des décès dans le monde.

Mais le RM est parfaitement adapté pour les personnes qui vivent autour de la Méditerranée. Il n’est pas si facile à intégrer pour les personnes d’autres régions du monde, qui ont leurs propres habitudes alimentaires, modes de vie et traditions. Il n’est pas pratique de passer à un régime nouveau et inconnu en un clin d’œil et c’est plus coûteux car les aliments méditerranéens ne sont pas toujours abordables dans leur région. Il est plus logique que chaque pays ou région préconise un régime alimentaire plus sain basé sur des aliments disponibles et abordables qui font généralement partie de traditions séculaires.

Une nouvelle stratégie pour adapter un modèle de régime alimentaire aux besoins locaux

La Chaire UNESCO d’éducation à la santé et au développement durable relève ce défi. Dans le prolongement de son projet de recherche visant à étendre la portée mondiale du RM, le groupe d’experts de l’UNESCO a mis au point un modèle d’alimentation saine et durable reprenant les propriétés nutritionnelles de la diète méditerranéenne, mais adaptée au niveau local : le régime « Planéterranéen ».

Pour élaborer ce modèle, les chercheurs ont mené une étude visant à recueillir des données sur les habitudes alimentaires dans le monde, notamment sur les aliments traditionnels locaux et leurs bienfaits pour la santé, sur la production et la transformation des cultures et sur les recettes locales. Les pays ont été regroupés en cinq « macro-zones » : Amérique du Nord, Amérique latine, Afrique, Asie et Australie.

Régime Planéterranéen : quelles recommandations par région ?

Voici, selon l’UNESCO, quelques exemples simples d’adaptation pour une alimentation plus saine et plus durable, où quelle que soit la région du monde :

Amérique latine

  • Optez pour des féculents tels que le quinoa et les bananes plantain, dont l’indice glycémique est faible, plutôt que pour le riz, le maïs et les pommes de terre (dont l’indice glycémique est plus élevé).
  • Utilisez l’avocat comme principale source quotidienne de graisses.
  • Passez au vert – mangez au moins 2 portions de légumes par jour.
  • Mangez 1 ou 2 portions de fruits par jour – choisissez des fruits comme l’açai et d’autres baies aux propriétés antioxydantes élevées.

Amérique du Nord

  • Utilisez le colza comme principale source de matière graisse
  • Mangez beaucoup de légumes – au moins 2 portions par jour – et au moins 3 portions par semaine de légumineuses, idéalement des variétés locales comme le gombo et les haricots pinto.
  • Si vous avez envie de grignoter, optez pour des noix ou noix de pécan.

Afrique centrale

  • Choisissez des céréales indigènes comme le teff (au moins 2 portions/jour)
  • Utilisez l’huile de moringa comme source de graisse quotidienne.
  • Mangez beaucoup d’aliments d’origine végétale – des fruits (1 ou 2 portions/jour) et des légumes locaux (au moins 2 portions/jour).

Asie

  • Mangez plus de féculents comme l’orge et les céréales complètes à faible indice glycémique et limitez la consommation des féculents à indice glycémique élevé comme le riz et les nouilles (pas plus de 2 portions par semaine).
  • Utilisez l’huile de sésame comme principale source de matière grasse et utilisez des graines de sésame pour enrichir les soupes.
  • Mangez des fruits (1 à 2 portions par jour) et de légumes locaux (au moins 2 portions par jour).
  • Consommez 2 portions/semaine de sources de protéines végétales, de préférence des aliments dérivés du soja.
  • Consommez 1 portion/jour d’algues marines, en particulier la spiruline et le wakame.

Australie

  • Utilisez l’huile de macadamia comme principale source de matière grasse.
  • Mangez au moins 2 portions/jour de légumes et de fruits, idéalement des variétés locales comme la prune de Davidson, par exemple.
  • Mangez plus de poissons riches en oméga-3 (2 à 3 portions par semaine), de préférence des espèces locales comme le saumon d’Atlantique ou le barramundi.
  • Les noix de macadamia sont bonnes pour une collation (40-90g/jour).

Planeterranean diet - how to adapt mediterranean diet locally? - YINI

« Il semble plus fiable – et aussi souhaitable – que chaque pays redécouvre son propre héritage pour développer un modèle nutritionnel plus sain basé sur des aliments traditionnels et locaux. » – Vetrani C et al, 2022

Source: (1) Vetrani C, Piscitelli P, Muscogiuri G, et al “Planeterranea”: An attempt to broaden the beneficial effects of the Mediterranean diet worldwide. Front Nutr. 2022 Sep 2;9:973757.
Références complémentaires :
  1. GBD 2019 Diseases and Injuries Collaborators Global burden of 369 diseases and injuries in 204 countries and territories, 1990–2019: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2019. 2020;396(10258):1204–22.
  2. Martínez-González MÁ, Hershey MS, Zazpe I, Trichopoulou A. Transferability of the mediterranean diet to non-mediterranean countries. What is and what is not the mediterranean diet. Nutrients. (2018) 9:1226.
  3. Colao A, Vetrani C, Muscogiuri G, et al. “Planeterranean” Diet: extending worldwide the health benefits of Mediterranean Diet based on nutritional properties of locally available foods.J Transl Med. 2022 May 17;20(1):232.
30 Jan 2023
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Questions Réponses Santé de la planète

Qu’est-ce qu’un aliment durable ?

Alimentation durable densité nutritionnelle environnement
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Depuis l’émergence du concept de durabilité dans les années 90, les efforts se multiplient pour initier une transition vers des régimes alimentaires durables, favorisant une production agro-écologique saisonnière et des modes de production équitables et locaux [1].

Selon la Commission EAT-Lancet (2019), en matière de protection de l’environnement, l’alimentation reste l’un des plus grands leviers pour réduire son empreinte environnementale [2]. Le système alimentaire mondial actuel est responsable de 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), de 70% de l’utilisation de l’eau et d’une grande perte de biodiversité [2]. 49% des terres habitables sont utilisées par l’agriculture [3] et environ 30% de la nourriture est jetée ou perdue.

En optant pour une alimentation plus durable, nous détenons une solution possible pour améliorer non seulement notre propre santé mais aussi celle de la planète. Ce ne sont pas les aliments en tant que tels qui sont durables mais le régime alimentaire dans sa globalité qui pourra etre durable et sain.

Quels choix alimentaires pour une alimentation durable ?

Les régimes alimentaires sains et durables sont définis selon quatre dimensions [4]. Un régime alimentaire sain et durable est :

  • Equilibré, sain et contribue positivement à la santé
  • culturellement acceptable
  • accessible, abordable et équitable
  • avec un faible impact sur l’environnement et des modes de production qui préserve la biodiversité et les ressources naturelles [1].

Le meilleur équilibre entre ces dimensions est atteint en choisissant un régime varié, riche en végétaux, associé à la réduction du gaspillage alimentaire [5].

Une publication récente [5] a analysé les avantages et les limites des différents types de régimes alimentaires en termes de santé et de nutrition, de coût et d’accessibilité, d’acceptabilité culturelle (éthique et religieuse) et d’environnement. Selon cette analyse, les régimes flexitariens et les régimes territoriaux (régimes méditerranéens ou néo-nordiques par exemple) peuvent répondre facilement aux besoins énergétiques et nutritionnels de différentes populations

En outre, même si des études supplémentaires sont nécessaires, ces régimes peuvent avoir un impact plus durable sur l’environnement que les régimes occidentaux (en particulier si les régimes incluent des aliments de saison et d’origine locale). Ils peuvent être plus acceptables et plus faciles à maintenir que les régimes végétaliens ou végétariens moins diversifiés pour les personnes qui passent des régimes occidentaux à des alternatives saines et durables.

Densité nutritionnelle et santé

Une alimentation durable est nutritionnellement sûre, dense et saine. Elle doit faire preuve d’une bonne densité nutritionnelle, notamment d’une teneur en protéines de haute qualité, ainsi que de fibres et de vitamines.

La densité nutritionnelle désigne la « concentration de nutriments par quantité d’aliment ou par apport calorique de cet aliment » [6]. Un aliment nutritionnellement dense apporte beaucoup plus de nutriments que de calories par rapport aux besoins de l’organisme.

Le choix d’aliments durables et nutritionnellement denses dans le cadre d’une alimentation saine et variée améliore la santé globale en réduisant la malnutrition et le risque de MNT (maladies non transmissibles) et les carences nutritionnelles.

Préservation de la biodiversité et des ressources naturelles

En adoptant de nouvelles habitudes de consommation alimentaire à l’échelle collective et individuelle, il est désormais possible de réduire les émissions de GES liées à l’alimentation et de protéger les ressources naturelles.

De plus, soutenir un mode d’alimentation sain et durable est un moyen essentiel pour limiter et prévenir la dégradation de l’environnement causée par ce qui finit dans l’assiette [4]. En effet, le système alimentaire mondial est aujourd’hui encore largement basé sur une agriculture intensive exportatrice, et dépendante des produits phytosanitaires et engrais agricoles [4]. L’utilisation de ces produits et la déforestation sont des facteurs de perte de biodiversité, tant dans les sols que dans les écosystèmes aquatiques [4].

« Pour parvenir à des régimes alimentaires sains issus de systèmes alimentaires durables pour tout le monde, il faudra des changements substantiels vers des modèles alimentaires sains, des diminutions importantes des pertes et déchets alimentaires, et des améliorations majeures des pratiques de production alimentaire. » – Willett W et al, 2019

Économiquement accessible et culturellement acceptable

La réduction du transport des marchandises et denrées alimentaires est une étape importante dans la gestion du changement climatique déjà en place [5,8]. Acheter des produits alimentaires transportés sur de courtes distances limite la consommation d’énergie du transport et il y a de fortes chances que les aliments locaux vous coûtent également moins cher.

En outre, la vente directe et saisonnière des agriculteurs aux consommateurs par l’intermédiaire de nouvelles organisations locales est le meilleur moyen d’obtenir de bons prix dans le cadre d’une relation commerciale équitable qui réconcilie les citoyens urbains et les producteurs [1,8].

En ce qui concerne les aspects socioculturels, les régimes alimentaires sains et durables se construisent dans le respect de la culture et des traditions locales. Les outils, pratiques et valeurs culinaires, voire les croyances religieuses et éthiques concernant la façon dont les aliments sont produits, préparés et cuisinés, doivent être pris en compte [4,5].

4 résolutions pour une alimentation plus durable

Nos choix alimentaires peuvent avoir une incidence sur l’avenir. En réduisant le gaspillage et en faisant des choix alimentaires plus sains, nous pouvons réduire jusqu’à 50 % les émissions mondiales de GES [12,13]. Dans la vie quotidienne, nous pouvons suivre ces résolutions :

  • Réduire le gaspillage alimentaire domestique. Avec une meilleure compréhension des dates de péremption, un menu planifié chaque semaine et des conditions de stockage appropriées, nous pouvons nous assurer que tous les produits que nous achetons seront consommés et non jetés (et notre portefeuille nous remerciera également).
  • Préférer les aliments de saison et produits localement [4,5]. Les fruits et légumes de saison et produits localement sont souvent des aliments pauvres en calories, riches en vitamines (A, C et K), en minéraux (cuivre, manganèse et magnésium) et en fibres [9,10]. A date, les réductions d’émissions de GES obtenues en substituant des aliments d’origine végétale aux aliments d’origine animale sont compensées par les impacts environnementaux du transport des fruits et légumes hors saison à travers le monde, notamment par avion [5]. D’où l’importance de respecter la saisonnalité des produits et de veiller à ce qu’ils soient autant que possible d’origine locale.
  • Limiter la consommation de sucres ajoutés et de « calories vides » contenus dans certains aliments ultra-transformés. Les aliments contenant de très faibles quantités de nutriments essentiels (protéines, vitamines et minéraux), au profit des graisses saturées et des sucres créent un excès d’énergie et n’ont qu’un très faible intérêt pour la santé.
  • Ajoutez davantage de noix et graines et légumineuses dans votre alimentation. Les noix et les graines se distinguent par leur teneur en protéines, en vitamine E et en graisses polyinsaturées. Leur texture et leur forme en font des aliments de choix pour des collations équilibrées et riches en nutriments [9]. Cependant, bien qu’ils présentent plusieurs avantages nutritionnels et une faible consommation d’énergie, ces derniers sont considérés comme les quatrièmes aliments les plus irrigués par l’eau car cultivés dans des régions au climat sec, principalement aux États-Unis [11]. Par conséquent, leur consommation doit rester raisonnable. Les légumineuses sont des sources de protéines d’origine végétale et contribuent à l’enrichissement du sol en azote pour la récupération des terres où ils sont cultivés [9].

Le yaourt s’intègre-t-il dans une alimentation durable ?

La consommation quotidienne de yaourt est un moyen efficace de répondre aux besoins nutritionnels tout en combinant un apport calorique équilibré [14,15]. Le yaourt apporte à travers une formule à faible densité calorique de nombreux nutriments intéressants comme les protéines, le calcium, le zinc, le potassium, ainsi que des vitamines (Vit. B) et des ferments vivants bénéfiques pour la santé intestinale [15,16,17].

Le yaourt est un produit laitier, mais l’élevage laitier n’a pas le même impact en termes de GES que l’élevage bovin. Selon la FAO, le secteur laitier mondial contribue à 4% des émissions mondiales de GES [20]. Et au sein des catégories de produits laitiers, le yaourt et le lait ont une empreinte carbone inférieure à celle du fromage [19].

Selon les directives de la FAO et de l’OMS sur les régimes alimentaires durables et sains, une consommation modérée de produits laitiers respectant les recommandations alimentaires s’inscrit dans le cadre de régimes alimentaires durables et sains [4,19].

Le yaourt est en effet un produit nutritif dont l’effet sur l’environnement reste modéré. De plus, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, le yaourt est l’un des produits les plus courants et les plus accessibles. On peut le trouver facilement et les produits laitiers fermentés, font déjà partie de plusieurs régimes alimentaires traditionnels dans le monde : yaourt grec, kéfir, skyr, labneh et bien d’autres. Enfin, le yaourt est l’une des sources de calcium les moins chères et une source de protéines de haute qualité très abordable [20].

References:
  1. Burlingame B, Dernini S. Sustainable diets and biodiversity: Directions and solutions for policy, research and action. Food and Agriculture Organization. 2010.
  2. Willett W, Rockström J, Loken B, et al. Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492.
  3. Ritchie H, Roser M. 2019. Land Use. Our World Data.
  4. Food and Agriculture Organization of the United Nations; World Health Organization. (2019) Sustainable Healthy Diets, Guiding Principles.
  5. Luis A Moreno, Rosan Meyer, Sharon M Donovan, Olivier Goulet, Jess Haines, Frans J Kok, Pieter van’t Veer, Perspective: Striking a Balance between Planetary and Human Health—Is There a Path Forward?, Advances in Nutrition, 2021; nmab139
  6. Drewnowski A. et al., Nutrient profiling of foods: creating a nutrient-rich food index, Nutrition Reviews, 2008, 66 (1): 23-39
  7. WWF France. Towards a low carbon, healthy and affordable diet. 2018
  8. Food and Agriculture Organization of the United Nations. Sustainable Food and Agriculture. [Online].
  9. WWF, Future 50 foods. February 2019.
  10. Randhawa M et al. (2015) Chapter 18: Green Leafy Vegetables: A Health-Promoting Source. In: Watson RR (ed) Handbook of Fertility. Academic Press.
  11. Tom, M.S., Fischbeck, P.S. & Hendrickson, C.T. Energy use, blue water footprint, and greenhouse gas emissions for current food consumption patterns and dietary recommendations in the US. Environ Syst Decis, 2016, 36:92–103
  12. Hallström E, Carlsson-Kanyama A, Börjesson P. Environmental impact of dietary change: a systematic review. J Clean Prod. 2015; 91:1-11.
  13. Aleksandrowicz L, Green R, Joy EJM, et al. The impacts of dietary change on greenhouse gas emissions, land use, water use, and health: a systematic review. PLoS One. 2016;11(11):e0165797.
  14. Keast DR, et al. Associations between yogurt, dairy, calcium, and vitamin D intake and obesity among U.S. children aged 8-18 years: NHANES, 2005-2008. Nutrients. 2015;7(3):1577-93.
  15. Hess J, Rao G, Slavin J. The Nutrient Density of Snacks: A Comparison of Nutrient Profiles of Popular Snack Foods Using the Nutrient-Rich Foods Index. Glob Pediatr Health. 2017 Mar 30;4:2333794X17698525.
  16. Rolls B., The Ultimate Volumetrics Diet, William Morrow, 2012.
  17. Smethers A. & Rolls B., Dietary management of obesity: cornerstones of healthy eating patterns, Med Clin N Am, 2018, 102 : 107-124
  18. van Hooijdonk T, Hettinga K, Dairy in a sustainable diet: a question of balance, Nutrition Reviews, 2015; 73 (1): 48–54
  19. Drewnowski A, Rehm CD, Martin A, et al. Energy and nutrient density of foods in relation to their carbon footprint. Am J Clin Nutr 2015;101:184–91.
  20. FAO, 2010, Greenhouse Gas Emissions from the Dairy. Sector : A life Cycle Assessment, p.13.
16 Jan 2023
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Prévention du diabète

Un yaourt par jour pour contribuer à prévenir le diabète ?

diabete de type 2 diabetes produits laitiers fermentés
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Lorsque vous dégustez votre yaourt avec gourmandise, sachez qu’il vous fait aussi du bien grâce à ses avantages nutritionnels. Et maintenant, nous savons que si vous êtes un consommateur régulier de yaourt nature, il y a de fortes chances que vous soyez moins susceptible de développer un diabète de type 2, principalement lié à une alimentation déséquilibrée et à un mode de vie sédentaire.

En effet, les dernières recherches révèlent que la consommation de yaourt et d’autres produits laitiers fermentés est associée à une réduction du risque de diabète de type 2 (1). Et il semble que plus l’on consomme de yaourt, plus le risque de maladie diminue.

Les produits laitiers fermentés améliorent la santé

Le nombre de personnes développant un diabète de type 2 augmente de façon vertigineuse dans le monde entier, à mesure qu’une part croissante de la population mondiale adopte le régime alimentaire « occidental ». Les scientifiques ont donc redoublé d’efforts pour trouver des solutions afin de prévenir cette maladie, notamment en étudiant l’impact de certains groupes d’aliments sur le risque de diabète.

Les produits laitiers fermentés, tels que le yaourt et le fromage, sont la cible de ces recherches, car ils sont connus pour être des aliments sains, riches en nutriments et en bactéries probiotiques qui contribuent à la santé intestinale et à la santé générale.(2)

Les produits laitiers fermentés, associés à une réduction du risque de diabète

De nombreux essais cliniques ont cherché à établir une association entre la consommation de produits laitiers fermentés et le risque lié au diabète de type 2 dans différentes populations ou dans diverses conditions. Les résultats n’étant pas uniformes, les chercheurs ont regroupé 15 études de qualité supérieure dans une méta-analyse portant sur près de 486 000 participants et plus de 20 000 nouveaux cas de diabète sur une période de suivi de 3 à 17 ans. Leurs apports alimentaires ont généralement été évalués à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire (1).

Parmi les études, une grande variation des valeurs utilisées pour comparer une consommation de produits laitiers fermentés a été observée, avec à la fois des fréquences et des portions et des grammages évalués très variables. Dans l’ensemble, l’analyse a cependant révélé une baisse relative significative du risque de développer un diabète de type 2 associé à une consommation plus élevée de produits laitiers fermentés par rapport à une consommation rare ou nulle de ces aliments (OR, 0,925 ; IC 95 %, 0,856 à 0,999).

Le risque de diabète diminue avec l’augmentation de la consommation de yaourt

Le bénéfice d’une consommation élevée de yaourt seul était encore plus important que celui trouvé pour tous les produits laitiers fermentés et montrait un bénéfice croissant associé à une plus grande consommation.

Cette constatation est conforme à des recherches antérieures suggérant une réduction du risque de développer une maladie cardiovasculaire – complication fréquente du diabète – chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle, qui mangeaient au moins 2 portions/semaine de yaourt, soulignent les auteurs. (3)

Notre étude de données accumulées suggère que la consommation de produits laitiers fermentés tel que le yaourt est significativement associée à une diminution du risque de diabète et pourrait être dose-dépendante. – Zhang K, et al. 2022.

Le poids mondial du diabète de type 2

  • Le diabète de type 2 est une maladie chronique qui touchait 422 millions de personnes dans le monde en 2014, contre 108 millions en 1980. (4)
  • Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs.
  • En 2019, le diabète et les maladies rénales dues au diabète ont causé environ 2 millions de décès.

Maintenir une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un poids corporel normal et éviter de fumer sont des moyens connus pour prévenir ou retarder l’apparition du diabète de type 2

Pour en savoir plus original article.
Source: (1) Zhang K, Peng B, Deng Z. Dose-dependent effect of fermented dairy foods on the risk of diabetes: results from a meta-analysis. Canadian Journal of Diabetes. 2022;46(3):307–12
Références complémentaires:
  1. Marco ML, Heeney D, Binda S, et al. Health benefits of fermented foods: Microbiota and beyond. Curr Opin Biotechnol 2017;44:94e102.
  2. Buendia JR, Li Y, Hu FB, et al. Regular yogurt intake and risk of cardiovascular disease among hypertensive adults. Am J Hypertens 2018;31:557e65.
  3. Diabetes Factsheet. 2022 (accessed September 2022).
02 Jan 2023
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Conférences internationales Santé de la planète

« Eating to protect our health and our planet » : le symposium en synthèse

Alimentation durable flexitarisme frans kok GES Janet Raganathan Jess Haines
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Lors d’un symposium organisé dans le cadre du congrès international de nutrition de l’IUNS (International Union of Nutritional Sciences), à Tokyo, Japon, en décembre 2022, Yogurt in Nutrition a réuni des scientifiques internationaux dans le cadre d’une conférence sur le thème « Eating to protect our health and planet – Manger pour protéger notre santé et notre planète ».

YINI Symposium at ICN 2022 in Tokyo, Japan

L’objectif général de cette conférence était de mettre en évidence le rôle des systèmes et des diètes alimentaires, mais aussi des stratégies pouvant être mise en œuvre au sein des foyers pour construire des régimes alimentaires plus sains et plus durables. Dans cette session, présidée par Sharon Donovan et Olivier Goulet, trois experts ont partagé leurs connaissances et leurs stratégies sur les moyens d’adapter les systèmes alimentaires à des régimes plus durables : Janet Ranganathan, Frans Kok et Jess Haines.

Créer un avenir alimentaire durable

Janet Raganathan, directrice générale et vice-présidente exécutive chargée des stratégie, apprentissages et résultats au World Resources Institute (USA), a ouvert la conférence en mettant l’accent sur les principaux enjeux que les systèmes alimentaires doivent gérer.

Nourrir une population de près de 10 milliards d’habitants en 2050 nécessitera de combler trois lacunes :

  1. Combler un écart de 11 gigatonnes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), entre les émissions agricoles prévues en 2050 et le niveau nécessaire pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C.
  2. Combler un déficit alimentaire de 56 % entre les calories produites par les cultures en 2010 et celles nécessaires en 2050.
  3. Combler un déficit foncier de 593 millions d’hectares pour éviter une nouvelle expansion de l’agriculture.

Selon Janet Raganathan, pour combler ces lacunes, il faudra adopter une stratégie de production, de protection, de réduction et de restauration, et donc

  • augmenter la production alimentaire sans étendre les terres agricoles
  • réduire les pertes et le gaspillage alimentaires
  • faire évoluer les régimes alimentaires
  • trouver des solutions pour réduire l’impact des ruminants sur l’environnement (par exemple, une production laitière plus efficace peut réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre)
  • relever les défis du rôle du carbone dans les sols agricoles.

Équilibrer l’adéquation nutritionnelle et la durabilité environnementale : que nous apprennent les études de modélisation ?

Après l’intervention de Janet Raganathan, Frans Kok, professeur émérite en nutrition et santé et ancien chef de la division de la nutrition humaine à l’université de Wageningen, aux Pays-Bas, s’est concentré sur les moyens de modifier les régimes alimentaires et de mettre en place une nutrition durable, en se basant sur plusieurs études de modélisation.

Chaque groupe d’aliments a sa propre empreinte environnementale et ses propres caractéristiques nutritionnelles, et doit donc être équilibré pour former, globalement, un régime alimentaire durable apportant à la fois une nutrition adéquate et une durabilité environnementale.

Cependant, il semble que la plupart des recommandations nutritionnelles actuelles soient incompatibles avec l’objectif de 1,5°C. Il est donc nécessaire de modifier nos habitudes alimentaires en tenant compte des quatre dimensions d’une alimentation durable : santé, économie, environnement et acceptabilité culturelle.

Pour évaluer dans quelle mesure les catégories d’aliments peuvent faire partie d’un régime alimentaire durable, des approches basées sur l’observation et des stratégies de modélisation ont été utilisées.

Les modèles montrent que le fait d’orienter le régime alimentaire vers des protéines d’origine végétale peut faciliter la transition tout en maintenant l’apport en nutriments, avec quelques points d’intérêts :

  • Les régimes végétariens et végétaliens peuvent avoir un impact positif en termes d’empreinte environnementale, mais peuvent entraîner certaines carences comme la vitamine B12, le zinc ou le fer.
  • Les produits laitiers ont un impact modéré sur la durabilité et la consommation quotidienne de 1 à 2 portions de produits laitiers peut s’inscrire dans le cadre de régimes durables et sains. Le yaourt et le lait présentent un intérêt particulier, en raison de leur richesse en nutriments et de leur faible teneur en matières grasses, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour quantifier leur impact.
  • Les régimes alimentaires durables peuvent être composés de différentes manières. Idéalement, les habitudes alimentaires et les cultures alimentaires locales actuelles devraient constituer la base du changement.

En pratique il serait pertinent d’opter pour un régime alimentaire varié, riche en végétaux, tel que le régime flexitarien, associé à une démarche de réduction du gaspillage alimentaire.

En adoptant de nouvelles habitudes de consommation alimentaire à l’échelle collective et individuelle, il devrait être possible de réduire les émissions de GES liées à l’alimentation et protéger les ressources naturelles de la planète. Il est probable que les recommandations allant dans une démarche de réduction et de substitution plutôt que d’élimination soient plus efficaces pour augmenter les chances de succès de transition alimentaire.

Promouvoir une alimentation saine et durable au sein des familles

Après la description par Frans Kok des régimes alimentaires modélisés qu’il conviendrait d’adopter, Jess Haines, professeur associé de nutrition appliquée à l’université de Guelph (Canada), s’est concentrée sur les approches pratiques et les changements de comportement.

Elle a présenté le développement, la mise en œuvre et l’évaluation d’interventions familiales destinées à promouvoir des régimes alimentaires sains et durables.

L’approche familiale vise à augmenter l’apport en protéines d’origine végétale, à développer la cuisine familiale et à réduire le gaspillage alimentaire des ménages, grâce à des interventions auprès des parents et des enfants.

La réduction des déchets alimentaires est un objectif de développement durable des Nations Unies. Environ un tiers de toute la nourriture produite est gaspillée, avec un fort taux de gaspillage alimentaire des ménages. 47 % de la nourriture gaspillée provient des consommateurs des pays développés.

La bonne nouvelle est que la préoccupation pour l’environnement est un facteur de motivation pour le changement de comportement et 41% des jeunes se déclarent concernés par le changement climatique.

Pour Jess Haines, nous devons mettre en œuvre des stratégies efficaces qui ont un impact sur les consommateurs.

Elle a donné un exemple concret d’une étude d’intervention en famille, « Weeknight Supper Savers ». Cette étude d’intervention comprenait un livre de cuisine dédié, avec des astuces et des recettes conçues pour réduire le gaspillage alimentaire, un cours de cuisine et d’éducation familiale, et un soutien comportemental. Les résultats ont montré que l’intervention pouvait réduire le gaspillage alimentaire des ménages.

Pour parvenir à une alimentation saine et durable, il faut des messages clairs, fondés sur la motivation des consommateurs, ainsi que des conseils pratiques convaincants qui permettront de lever les obstacles au changement.

Ces trois thèmes ont contribué à clarifier les principaux enjeux auxquels les systèmes alimentaires doivent faire face et ont ouvert des opportunités d’action à différents niveaux pour construire des régimes alimentaires plus durables et obtenir des changements de comportement chez les consommateurs…

Pour plus d’informations, nous vous invitons à retrouver la couverture complète du symposium en direct sur notre compte twitter @yaourtnutrition #sustainablediets2022

26 Déc 2022
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Interviews d'experts Santé de la planète

L’alimentation durable, c’est quoi?

Alimentation durable circuits courts dietetique JFN Julie Lagrue
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A l’occasion des Journées Francophones de Nutrition, organisée en novembre 2022 à Toulouse, nous avons invité Julie Lagrue, Dieteticienne Nutritionniste a couvrir certaines conférences en lien avec l’alimentation durable, sujet d’importance en pratique diététique aujourd’hui.

L’alimentation durable, par Julie Lagrue

L’alimentation durable se divise en quatre catégories :

  • Santé
  • Environnement
  • Social
  • Economique

Double dimension santé et environnementale.

L’alimentation durable doit permettre de couvrir les besoins nutritionnels de tous, aujourd’hui et à l’avenir tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Par ailleurs, choisir une alimentation favorable à la santé, favoriserai aussi l’environnement, à travers des modes de production plus respectueux des écosystèmes et une diminution du gaspillage alimentaire.

Accessibilité et acceptabilité

L’alimentation durable se doit aussi d’être accessible à tous, tout en assurant une juste rémunération de tous les maillons de la chaine alimentaire.

A l’échelle personnelle, cela est possible en privilégiant les circuits courts par exemple.

Julie Lagrue portrait Julie Lagrue

Julie Lagrue, alias @_ju_dananas (sur Instagram) est dieteticienne nutritionniste. Un peu touche à tout, elle allie dessin et cuisine pour communiquer et véhiculer des messages positifs autour de l’alimentation et accompagner ses patients dans leurs objectifs diététiques.

Vous pouvez la retrouver sur instagram (@_ju_dananas) ou sur son site.

 


Pour en savoir plus sur la transition écologique et l’alimentation durable, voici une sélection de quelques articles :

19 Déc 2022
Lecture 5 min
by YINI Editorial team
Prévention du diabète Questions Réponses

Le yaourt est-il adapté en cas de diabète de type2?

diet glycemic index yogurt
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Le diabète est une maladie chronique qui affecte de plus en plus de personnes à travers le monde. On distingue deux types de diabète :

  • Le diabète de type 1, qui touche majoritairement les jeunes, est une maladie auto-immune. Dans ce cas, l’organisme va « attaquer » les cellules responsables de la production d’insuline. Le traitement consiste généralement en une prescription d’insuline, le suivi d’une alimentation particulière et des activités physiques.
  • Dans le diabète de type 2, l’organisme n’arrive plus à contrôler la glycémie (taux de sucre dans le sang) car il ne parvient pas à utiliser l’ensemble de l’insuline synthétisée. Ce type de diabète est plus fréquent et généralement associé à des habitudes alimentaires déséquilibrées. Le principe fondamental de la prise en charge du diabète de type 2 est d’adopter un mode de vie sain, qui comprend une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, le fait de ne pas fumer et de maintenir un poids d’équilibre [1].

Quel est le rôle du régime alimentaire sur le diabète de type 2 ?

Les patients atteints de diabète de type 2 doivent gérer leur maladie au quotidien grâce à un accompagnement médical et l’adoption de nouvelles habitudes de vie, incluant la pratique d’une activité physique régulière mais également un régime alimentaire équilibré. Les produits laitiers, dont le yaourt, font partie de cette alimentation équilibrée et ont des effets positifs sur la santé.

Des études ont d’ailleurs montré une association intéressante entre la consommation de yaourt et la réduction des risques de diabète de type 2 :

  • Une étude sur 4 000 adultes sur une durée totale de 11 ans a montré une forte corrélation inverse entre le diabète de type 2 et la consommation de yaourt, par rapport aux non-consommateurs de yaourt [2].
  • Une méta-analyse, incluant 194 519 adultes, a confirmé l’effet spécifique du yaourt sur la réduction du risque de diabète de type 2 [3].

Une première approche diététique simple consisterait à favoriser la consommation de yaourts lors des collations, en remplacement des en-cas plus gras et sucrés. Cette substitution a été étudiée et elle est corrélée à une réduction du risque de diabète de type 2 [2, 4]

Comment le yaourt peut-il contribuer à réduire les risques de diabète de type 2 ?

Plusieurs mécanismes biologiques peuvent expliquer les effets de la consommation de yaourt sur la réduction des risques de diabète de type 2 :

  • La consommation de yaourt est liée à une moindre obésité, qui est un facteur de risque de diabète de type 2 [5].
  • Les micro-organismes vivants contenus dans le yaourt influencent le microbiote intestinal et peuvent réduire l’inflammation, qui est liée au diabète de type 2 [6, 7].
  • Le yaourt contient de la vitamine K-2, dont il a été démontré qu’elle est liée à une réduction du risque de diabète de type 2 [8].
  • Le yaourt a un faible indice glycémique et ne provoque donc pas de pic de glycémie [9].
  • Les protéines du yaourt peuvent stimuler la sécrétion d’insuline, contribuant ainsi au contrôle de la glycémie [10].

Quels conseils pour les personnes ayant un diabète de type 2 ?

Les principales recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les personnes atteintes de diabète de type 2 sont les suivantes :

  • Adopter une alimentation saine et équilibrée
  • Réduire son poids en diminuant l’apport calorique alimentaire
  • Pratiquer une activité physique quotidienne régulière adaptée à ses capacités physiques
  • Éviter le tabac et l’alcool [1].

En France, le Programme National de Nutrition Santé (PNNS) recommande par ailleurs deux produits laitiers par jour pour un adulte en bonne santé, et cela inclut le yaourt [14].

Pour en savoir plus :

Références :
[1] WHO & International Diabetes Federation. Diagnosis and Management of Type 2 Diabetes. 2020.
[2] O’Connor LM, et al. Dietary dairy product intake and incident type 2 diabetes: a prospective study using dietary data from a 7-day food diary. Diabetologia. 2014;57:909–17
[3] Chen M, et al. Dairy consumption and risk of type 2 diabetes: 3 cohorts of US adults and an updated meta-analysis. BMC Med. 2014;12:215.
[4] Díaz-López A, et al. Dairy product consumption and risk of type 2 diabetes in an elderly Spanish Mediterranean population at high cardiovascular risk. Eur J Nutr. 2016;55:349–60.
[5] Martinez-Gonzalez M.A. et al.Yogurt consumption, weight change and risk of overweight/obesity: The SUN cohort study. NMCD. 2014;24(11):1189-1196.
[6] Pei R, et al. Low-fat yogurt consumption reduces biomarkers of chronic inflammation and inhibits markers of endotoxin exposure in healthy premenopausal women: a randomised controlled trial. Br J Nutr. 2017;118:1043–51.
[7] Wen L, Duffy A. Factors influencing the gut microbiota, inflammation, and type 2 diabetes. J Nutr. 2017;147:1468S–75S.
[8] Beulens JWJ, et al. Dietary phylloquinone and menaquinones intakes and risk of type 2 diabetes. Diabetes Care. 2010; 33(8):1699-705.
[9] Wolever TM. Yogurt is a low-glycemic index food. J Nutr. 2017;147:1462S–7S.
[10] Pasin G, Comerford KB. Dairy foods and dairy proteins in the management of type 2 diabetes: a systematic review of the clinical evidence. Adv Nutr. 2015;6:245-59.
[11] American Diabetes Association (website). What can I eat?
[12] Canadian Diabetes Association (website). Basic meal planning.
[13] Diabetes UK (website). Eating with diabetes.
[14] Ministère des Solidarités et de la Santé. Programme National Nutrition Santé 2019-2023.

12 Déc 2022
Lecture 5 min
Alimentation saine et équilibrée Santé humaine

Formulation des aliments transformés : une nouvelle approche pour une alimentation saine et durable

aliments transformés densité nutritionnelle Nutrient density process sustainable diet
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Selon les experts, la transformation et la formulation des aliments pourraient jouer un rôle majeur dans la mise en place d’une alimentation saine et durable pour les populations du monde entier(1).

Les travaux de recherche suggèrent qu’il est temps de repenser la façon dont nous considérons les aliments transformés. En effet, ces derniers peuvent être adaptés pour contribuer à un mode de vie durable, en contribuant à rendre notre alimentation plus saine, plus sûre, plus abordable, plus pratique – et en aidant à préserver la planète.

Si la consommation d’aliments frais non transformés est essentielle à une bonne santé, les scientifiques affirment que la reformulation des aliments transformés pour réduire certains ingrédients, enrichir et augmenter la teneur en nutriments sains, peut également contribuer à améliorer la qualité du régime alimentaire et la sécurité alimentaire pour tous.

Par exemple, la conservation des aliments par le biais de la transformation garantit la sécurité alimentaire et prolonge leur durée de vie. Par ce moyen, nous jetons moins de nourriture parce qu’elle est périmée et nous avons le choix parmi une diversité d’aliments, y compris des produits cultivés localement, même s’ils ne sont pas de saison.

Améliorer l’équilibre nutritionnel des aliments transformés

La reformulation des aliments transformés est la clé d’une multitude d’avantages. Les récents progrès de la technologie alimentaire se sont orientés vers la réduction de la quantité de graisses, de sucres ou de sel ajoutés dans les aliments transformés.

Parallèlement, l’industrie alimentaire améliore la densité nutritionnelle de certains aliments transformés en y ajoutant des protéines, des fibres et/ou des micronutriments. L’ajout de céréales complètes, de fruits, de noix, de graines et d’autres ingrédients souhaitables tels que les produits de fermentation améliore également la qualité des aliments transformés.

C’est une question de goût, pas seulement de valeur nutritive

Lorsque nous faisons nos courses alimentaires, le goût, le coût et la commodité ont tendance à compter plus que la valeur nutritive. Les consommateurs ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’un produit modifié qui serait plus sain, mais dont le goût serait moins bon et qui coûterait plus cher. Outre les défis techniques des technologies de reformulation des aliments, les scientifiques et l’industrie alimentaire doivent donc envisager de préserver les qualités sensorielles des produits, tout en maintenant des prix accessibles, en gérant leur empreinte environnementale et en garantissant la sécurité du produit.

Répondre aux besoins nutritionnels d’une population mondiale

La reformulation visant à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments transformés peut jouer un rôle majeur dans la mise en place de régimes alimentaires sains et durables pour la population mondiale.

Pour qu’un régime alimentaire soit durable, il doit être sain, abordable, adapté aux habitudes alimentaires régionales et locales et compatible avec les limites planétaires, conformément aux principes directeurs définis par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Organisation Mondiale de la Santé. (2)

Grâce à l’enrichissement, les aliments transformés peuvent contribuer à minimiser les disparités en matière d’accès à la nourriture, à fournir une densité nutritionnelle abordable dans le monde entier et à maintenir un approvisionnement alimentaire stable et suffisamment robuste pour résister aux urgences et aux catastrophes.

Selon les chercheurs, en travaillant ensemble, les organismes de santé publique, l’industrie alimentaire et les consommateurs pourraient améliorer la qualité et l’acceptabilité des aliments transformés à l’avenir.

‘…les aliments transformés enrichis offrent une densité nutritionnelle abordable, contribuent à minimiser les disparités d’accès à l’alimentation et assurent la sécurité nutritionnelle de tous. » – Drewnowski A, et al. 2022

Transformation et (re)formulation des aliments : quelle est la différence ?

La transformation des aliments et la (re)formulation des aliments sont des concepts distincts.

  • Le rôle de la transformation des aliments est de transformer des produits agricoles périssables en aliments et boissons consommables (par exemple par pasteurisation, fermentation, fumage…). La transformation des aliments contribue à la stabilité de l’approvisionnement alimentaire.
  • La reformulation des aliments est désormais associée à l’amélioration de la qualité nutritionnelle des aliments transformés et à l’enrichissement en nutriments, vitamines et minéraux pour favoriser une densité nutritionnelle abordable
Pour en savoir plus: l’article original .
Source: (1) Drewnowski A, Detzel P, Klassen-Wigger P. Perspective: Achieving Sustainable Healthy Diets Through Formulation and Processing of Foods. Curr Dev Nutr. 2022 Apr 30;6(6):nzac089. doi: 10.1093/cdn/nzac089.
References additionnelles :
(2). FAO, WHO. Sustainable healthy diets: guiding principles. 2019.
(3). Kennedy ET, Buttriss JL, Bureau-Franz I, Klassen Wigger P, Drewnowski A. Future of food: innovating towards sustainable healthy diets. Nutr Bull. 2021;46(3):260–3.
(4). Gressier M, Sassi F, Frost G. Healthy foods and healthy diets. How government policies can steer food reformulation. Nutrients. 2020;12:1992.
(5). Reardon T, Tschirley D, Liverpool-Tasie SLO, Awokuse T, Fanzo F, Minten B, et al. The processed food revolution in African food systems and the double burden of malnutrition. Glob Food Sec. 2021;28:100466.
28 Nov 2022
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Interviews d'experts Les bénéfices de la fermentation Santé intestinale

Probiotiques, microbiote et effet matrice des aliments

AFDN effet matrice fermentation Mathilde Meny
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Fin octobre avait lieu à Lyon les Journées Européennes francophones des Diététicien.ne.s, à l’initiative de l’AFDN. A cette occasion, nous avons convié Mathilde Meny à couvrir certaines conférences.

Probiotiques, microbiote et effet matrice des aliments par Mathilde Meny


Mathilde Meny  propose dans cette vidéo de faire un rapide résumé des messages clés retenus pour les differentes thématiques : place des probiotiques dans la pratique en diététique, effet matrice des aliments, microbiote intestinal.

Microbiote et place des probiotiques dans la pratique en diététique

  • Les probiotiques sous forme de compléments ne peuvent pas se substituer à une alimentation variée et équilibrée.
  • En l’absence de problématique ou de pathologie spécifique, les probiotiques et prébiotiques consommés dans l’alimentation quotidienne suffisent.
  • Pour rappel nous retrouvons des probiotiques dans les aliments fermentés (yaourts, fromage, kéfir, légumes lacto-fermentés…)

L’effet matrice des aliments

Aujourd’hui on se focalise davantage sur la composition des aliments et sur les calories que sur leur transformation. Si nous avons des dents et des enzymes digestives c’est pour mâcher des aliments bruts, et limiter les aliments transformés.

Mathilde Meny

Mathilde Meny Dieteticienne NutritionnistePassionnée de nutrition, diététique et cuisine, Mathilde Meny a fait le choix de se réorienter après des études en droit pour devenir diététicienne nutritionniste à Lyon. Depuis septembre 2020, elle propose des consultations diététiques au sein d’un cabinet pluridisciplinaire et exerce aussi au Centre Léon Bérard (cancérologie).

Pour en savoir plus, découvrez son site internet ou son compte instagram (@information_dietetique)

 


Pour en savoir plus, voici une sélection de quelques articles :

21 Nov 2022
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Interviews d'experts Santé de la planète

Le rôle du diététicien dans la transition écologique

AFDN Alexandra Espeel Alimentation durable dietetique Transition ecologique
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Fin octobre avait lieu à Lyon les Journées Européennes francophones des Diététicien.ne.s, à l’initiative de l’AFDN. A cette occasion, nous avons convié Alexandra Espeel à couvrir les conférences parlant de la transition écologique.

Le rôle du diététicien dans la transition écologique par Alexandra Espeel


Pour Alexandra, le sujet est clé et même si personne n’est parfait, si nous agissons TOUS à NOTRE ÉCHELLE, cela peut faire la différence. Mais il est temps d’agir, à la fois dans l’assiette et dans les pratiques, pour limiter le gaspillage alimentaire notamment. 

Alexandra Espeel est diététicienne-nutritionniste.

Alexandra Espeel - Dieteticienne NutritionnisteDiplômée d’un bachelier en Nutrition et Diététique à l’Institut Paul Lambin de Bruxelles (2017), avec l’obtention d’une spécialisation dans la nutrition du sportif à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve (2018), Alexandra est installée en libéral. Une expérience qui la passionne et ou elle prend beaucoup de plaisir à accompagner ses patients.

Vous pouvez la suivre sur Instagram (@alexdiet), sur facebook et sur son site internet.

 


Pour en savoir plus sur la transition écologique et la mise en place de régime durable, voici une sélection de quelques articles :