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16 Oct 2023
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FAQ sur le yaourt Questions Réponses

Le yaourt : des bénéfices sur la santé ?

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Une alimentation équilibrée est importante pour être en bonne santé et dépend largement d’apports nutritionnels et alimentaires appropriés. Certains aliments, comme le yaourt, sont scientifiquement reconnus comme étant bénéfiques pour notre santé.

Le yaourt est un aliment riche en nutriments

De par sa composition, le yaourt est un aliment nutritionnellement dense. Il contient à la fois des micronutriments – vitamines et minéraux – et des macronutriments, notamment des protéines et des acides gras (1). En ce qui concerne la teneur en protéines, le yaourt fournit des protéines de haute qualité, comprenant tous les acides aminés essentiels dans les proportions nécessaires à la synthèse des protéines. De plus, il est prouvé qu’elles sont plus digestes que les protéines du lait standard (2), probablement parce que le processus de fermentation de la fabrication du yaourt commence à les décomposer en unités plus petites.

Le yaourt est une source bien connue de calcium, mais il fournit également de plus petites quantités de nombreux autres micronutriments, dont le potassium, le zinc, le phosphore, le magnésium, la vitamine A, la riboflavine, la vitamine B5 et la vitamine B12 (3).

La consommation de yaourt est associée à une réduction du risque de diabète de type 2

Le diabète de type 2 (DT2) se caractérise par un taux de glucose sanguin ou glycémie anormalement élevé. Lorsque la glycémie dépasse de façon chronique un seuil défini avec précision, le risque de développer des effets indésirables à long terme est accru.

Aujourd’hui, des données provenant d’études de cohortes indiquent qu’il pourrait y avoir une association bénéfique entre la consommation de yaourt et la prévention du DT2 (4,5,6,7) :

  • Le yaourt est un aliment à faible indice glycémique (en moyenne environ 41 pour un yaourt nature non sucré, contre 100 pour le glucose pur), ce qui suggère qu’il ne provoque pas de pic important de la glycémie après un repas.
  • Les consommateurs de yaourt sont moins susceptibles d’avoir un mode de vie déséquilibré qui peut etre associé à un risque de développement du DT2.
  • Les bactéries vivantes contenues dans le yaourt peuvent contribuer à l’équilibre du microbiote intestinal, ce qui pourrait contribuer à réduire l’inflammation liée au DT2.
  • Il a été démontré que le risque de DT2 diminue de 7 % pour chaque augmentation de 10 μg de vitamine K2 alimentaire, et un yaourt entier contient jusqu’à 28 μg de vitamine K2 par portion de 100 g.

La consommation de yaourts contribue à préserver la santé cardiovasculaire

Une alimentation équilibrée est l’un des moyens les plus importants de prévenir les maladies cardio-vasculaires (MCV). Les yaourts, avec l’apport de différents composés bioactifs et de nutriments, ont été associés à une réduction du risque de MCV. Il a également été constaté à plusieurs reprises que la consommation de yaourt était associée à une réduction du risque d’hypertension artérielle (8).

La consommation de yaourt soutient la santé cardiovasculaire. L’association entre sa consommation et la réduction du risque de MCV pourrait être due aux propriétés protectrices de certains composants du yaourt (9,10,11) :

  • Les micronutriments (calcium, potassium, magnésium) ont été associés à une réduction du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
  • Une inflammation de faible intensité est à la base de la pathologie des MCV, et certains acides gras saturés présents dans les produits laitiers (par exemple l’acide laurique) peuvent avoir des effets anti-inflammatoires.
  • Les produits laitiers fermentés tels que le fromage, le yaourt ou les laits fermentés probiotiques ont un potentiel antioxydant élevé, c’est-à-dire la capacité de combattre les dommages oxydatifs (12) et pourraient jouer un rôle dans le vieillissement sain et actif (13). Le processus de fermentation influence la composition des matières grasses du lait. Par conséquent, il augmente la concentration d’acide linoléique conjugué qui, selon les données disponibles, pourrait avoir plusieurs effets bénéfiques anti-athérosclérotiques, notamment des modifications de la masse grasse, du profil lipidique et de la pression artérielle (14).

La consommation de yaourt peut contribuer à la solidité et à la santé des os

Le yaourt, est en effet recommandé dans de nombreuses directives diététiques en raison de sa teneur en nutriments jugés essentiels pour la santé osseuse. Non seulement il est riche en nutriments essentiels à la santé des os, notamment en calcium, mais le yaourt contient également des protéines (15).

La consommation régulière de yaourts est associée à une croissance osseuse saine pendant l’enfance et l’adolescence grâce à sa forte teneur en calcium.

La consommation de yaourt pourrait réduire le risque d’ostéoporose et de fractures de la hanche chez les personnes âgées (> 60 ans). La modélisation statistique liant consommation de yaourt et santé osseuse a effectivement prédit que chaque augmentation d’une portion par semaine de la consommation de yaourt était associée à une diminution de 39 % du risque d’ostéoporose chez les femmes et de 52 % chez les hommes (16).

Ainsi, encourager les gens à manger plus souvent du yaourt pourrait être une stratégie de santé publique précieuse afin d’assurer une croissance saine mais aussi afin d’éviter l’ostéoporose (16).


Pour plus d’informations :

References :
(1) YINI Digest, 2014. What added value does yogurt bring to dairy protein?
(2) Adolfsson O, Meydani SN, Russell RM. Yogurt and gut function. Am J Clin Nutr 2004;80(2):245-56.
(3) Williams EB, Hooper B, Spiro A, et al. The contribution of yogurt to nutrient intakes across the life course. Nutrition Bulletin 2015;40:9–32.
(4) Marette A, Picard-Deland E. Yogurt consumption and impact on health: focus on children and cardiometabolic risk. Am J Clin Nutr 2014;99:1243S–7S.
(5) Chen M, Sun Q, Giovannucci E, et al. Dairy consumption and risk of type 2 diabetes: 3 cohorts of US adults and an updated meta-analysis. BMC Med 2014;12:215.
(6) Aune D, Norat T, Romundstad P, et al. Dairy products and the risk of type 2 diabetes: a systematic review and doseresponse meta-analysis of cohort studies. Am J Clin Nutr 2013;98:1066–83.
(7) Gijsbers L, Ding EL, Malik VS, et al. Consumption of dairy foods and diabetes incidence: a dose-response metaanalysis of observational studies. Am J Clin Nutr 2016;103:1111–24.
(8) Wang H, Troy LM, Rogers GT, et al. Longitudinal association between dairy consumption and changes of body weight and waist circumference: the Framingham Heart Study. Int J Obes (Lond) 2014;38:299–305.
(9) Givens DI. Saturated fats, dairy foods and health: a curious paradox? Nutrition Bulletin 2017;42:274–82.
(10)  Guo J, Astrup A, Lovegrove JA, et al. Milk and dairy consumption and risk of cardiovascular diseases and all-cause mortality: dose-response meta-analysis of prospective cohort studies. Eur J Epidemiol 2017;32:269–87.
(11) Lordan R, Tsoupras A, Mitra B, et al. Dairy fats and cardiovascular disease: do we really need to be concerned? Foods 2018;7:29.
(12) Fardet A, Rock E. In vitro and in vivo antioxidant potential of milks, yoghurts, fermented milks and cheeses: a narrative review of evidence. Nutr Res Rev 2017; Oct 2:1–19.
(13) El-Abbadi NH, Dao MC, Meydani SN. Yogurt: role in healthy and active aging. Am J Clin Nutr 2014;99(5 Suppl):1263S–70S.
(14) Fernandez MA, Panahi S, Daniel N, et al. Yogurt and cardiometabolic diseases: a critical review of potential mechanisms. Adv Nutr 2017;8(6):812-829.
(15) Rozenberg S, Body JJ, Bruyère O, et al. Effects of dairy products consumption on health: Benefits and beliefs – a commentary from the Belgian Bone Club and the European Society for Clinical and Economic Aspects of Osteoporosis, Osteoarthritis and Musculoskeletal Diseases. Calcif Tissue Int 2016;98:1–17.
(16) Laird E, Molloy AM, McNulty H, et al. Greater yogurt consumption is associated with increased bone mineral density and physical function in older adults. Osteoporos Int 2017;28:2409–19.

 

02 Oct 2023
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by YINI Editorial team
Adulte Autres études

Manger pour protéger son foie : les produits laitiers peuvent jouer un rôle

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Loin des yeux, loin du cœur… nous n’avons pas l’habitude d’accorder beaucoup d’attention à notre foie. Pourtant, nous ne pouvons pas vivre sans lui et il est tout aussi vital de prendre soin de notre foie que de notre cœur.

Des recherches récentes suggèrent que les produits laitiers pourraient nous y aider. Il a été démontré que les personnes consommant régulièrement des produits laitiers sont moins exposées au risque de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), une série de maladies dans lesquelles un excès de graisse s’accumule dans le foie [1].

Un mode de vie sain pour un foie sain

Touchant environ 25 % de la population dans le monde, la stéatose hépatique non alcoolique est la principale cause de maladie hépatique chronique. Si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner des lésions hépatiques, une cirrhose et même un cancer du foie [2]. Elle est étroitement associée au syndrome métabolique, qui comprend l’obésité, l’insulino-résistance et l’hypertension arterielle [3].

La meilleure façon de prévenir la NAFLD est d’adopter un mode de vie sain, intégrant une alimentation équilibrée. Il peut s’agir de réduire les viandes rouges et transformées, les fast-foods et les boissons sucrées – tous associés à un risque accru de stéatose hépatique – et de privilégier les fruits, les légumes et les céréales complètes [4,5].

Jusqu’à présent, on ne savait pas si la consommation de produits laitiers était associée au risque de développer une NAFLD. Bien qu’ils regorgent de nutriments intéressants, certains scientifiques craignaient que les graisses saturées contenues dans les produits laitiers aient une contribution négative. Les dernières découvertes commencent à apaiser les craintes concernant la contribution des produits laitiers aux maladies du foie.

Yaourt et lait sont associés à un risque réduit de maladie du foie

Les chercheurs ont analysé 11 études, incluant 43 649 participants, afin d’obtenir une image claire sur le lien entre consommation de produits laitiers et santé hépatique [1].

L’analyse de ces études a révélé un risque réduit de développer une NAFLD associé à la consommation de produits laitiers. Une relation inverse a été constatée : les personnes qui consomment de grandes quantités de produits laitiers ont moins de risques de développer cette maladie du foie que celles qui en consomment de petites quantités. Pour l’ensemble des produits laitiers, une consommation plus élevée était associée à une réduction de 10 % du risque de NAFLD.

Les chercheurs ont examiné les résultats pour les différents types de produits laitiers et constaté que la consommation de yaourt était systématiquement associée à une réduction de 12 % du risque de NAFLD, tandis que le lait était associé à une réduction de 14 % du risque. Les chercheurs n’ont pas trouvé de lien entre le risque de NAFLD et la consommation de fromage.

Comment la consommation de produits laitiers peut-elle protéger le foie ?

L’explication du lien entre la consommation de produits laitiers et la réduction du risque de stéatose hépatique, malgré leur teneur en graisses saturées, pourrait résider dans la matrice laitière, c’est-à-dire l’état physique de l’aliment [6,7].

La consommation de produits laitiers est associée à une amélioration du profil lipidique sanguin, à une diminution des triglycérides et du cholestérol total – fortement liés à l’accumulation de graisses dans le foie – et à une augmentation du HDL-cholestérol [8].

Cependant, pour les auteurs, les données des études d’observation incluses dans leur analyse étaient de qualité variable et que leurs conclusions devraient être confirmées par d’autres études à grande échelle. Toutefois, leurs conclusions vont dans le même sens qu’une autre étude récente montrant une réduction du risque de syndrome métabolique, d’hypertension artérielle, de diabète de type 2, d’accident vasculaire cérébral et de maladie cardiovasculaire chez les personnes ayant une consommation élevée de produits laitiers [9].

« Nous observons que la consommation de lait et de yaourt est associée à un taux légèrement inférieur de NAFLD. Cependant, nous n’observons pas d’association entre la consommation de fromage et la NAFLD.  – Yuzbashian E, et al, 2023 »

Source: [1] Yuzbashian E, Fernando DN, Pakseresht M, et al. Dairy product consumption and risk of non-alcoholic fatty liver disease: A systematic review and meta-analysis of observational studies. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2023 Aug;33(8):1461-1471.
Références complémentaires:
[2] Huang DQ, El-Serag HB, Loomba R. Global epidemiology of NAFLD-related HCC: trends, predictions, risk factors and prevention. Nat Rev Gastroenterol Hepatol 2021;18:223e38.
[3] Godoy-Matos AF, Silva Junior WS, Valerio CM. NAFLD as a continuum: from obesity to metabolic syndrome and diabetes. Diabetol Metab Syndrome 2020;12:60.
[4] Hallsworth K, Adams LA. Lifestyle modification in NAFLD/NASH: facts and figures. JHEP Rep 2019;1:468e79.
[5] Moore MP, Cunningham RP, Dashek RJ, Mucinski JM, Rector RS. A fad too far? Dietary strategies for the prevention and treatment of NAFLD. Obesity 2020;28:1843e52.
[6] Weaver CM. Dairy matrix: is the whole greater than the sum of the parts? Nutr Rev 2021;79:4e15.
[7] Thorning TK, et al. Whole dairy matrix or single nutrients in assessment of health effects: current evidence and knowledge gaps. Am J Clin Nutr 2017;105:1033e45.
[8] Derakhshandeh-Rishehri SM, Ghobadi S, Akhlaghi M, Faghih S. No adverse effects of dairy products on lipid profile: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled clinical trials. Diabetes Metabol Syndr 2021;15:102279.
[9] Godos J, Tieri M, Ghelfi F, Titta L, Marventano S, Lafranconi A, et al. Dairy foods and health: an umbrella review of observational studies. Int J Food Sci Nutr 2020;71:138e51.
 
18 Sep 2023
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Santé de la planète

Les diététiciens jouent un rôle clé dans la transition vers une alimentation durable

Alimentation durable dieteticiens dietetique sustainable diet
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Les dernières recherches ont mis en évidence le rôle essentiel des diététiciens dans la construction d’une alimentation plus saine et plus durable (1). Ils sont idéalement placés pour aider les gens à adopter des régimes alimentaires équilibrés et respectueux de l’environnement et pour promouvoir des systèmes alimentaires durables, essentiels à la transition écologique.

Cette étude, basée sur une enquête en ligne, révèle que les diététiciens de toute l’Europe sont prêts à relever le défi de la promotion de modes d’alimentation et de systèmes alimentaires durables. Mais nombre d’entre eux ne disposent pas de la formation ou des ressources nécessaires pour guider leurs patients vers des modes d’alimentation durables. Peu d’entre eux sont réellement en mesure d’appliquer le principe de durabilité dans leur environnement de travail.

Selon les auteurs, surmonter ces obstacles et donner aux diététiciens les connaissances et les compétences nécessaires pourraient faire toute la différence pour notre avenir et celui des générations futures.

Pourquoi les diététiciens sont-ils si importants dans la transition écologique ?

Alors que de plus en plus de personnes dans le monde adoptent des habitudes alimentaires de type occidental, la pression sur les ressources naturelles de la planète augmente, de même que le poids des maladies métaboliques associés à des régimes alimentaires peu sains (2).

Il est essentiel d’adopter des régimes alimentaires bénéfiques pour la santé et de réduire la pression exercée par les systèmes alimentaires sur l’environnement (3).

Les diététiciens sont considérés comme des facilitateurs dans une évolution vers des systèmes alimentaires plus viables. Ils peuvent guider les consommateurs à adopter des régimes alimentaires plus durables (4,5,6). En prodiguant des conseils individuels et en mettant en œuvre des mesures de santé publique telles que des recommandations alimentaires fondées sur l’alimentation, les diététiciens peuvent contribuer à façonner les habitudes alimentaires d’une population.

Pour ce faire, les diététiciens doivent être dotés des connaissances, des compétences et des ressources nécessaires pour assumer ce nouveau rôle. Selon les chercheurs, la première étape consiste à déterminer ce qu’ils savent déjà et dans quelle mesure ils sont prêts à se familiariser avec les modes d’alimentation durables.

Cette étude a donc exploré les connaissances, attitudes, pratiques et la formation des diététiciens à travers l’Europe, afin d’évaluer ce qu’ils savent de l’impact environnemental des choix alimentaires et s’ils intègrent déjà les principes du développement durable dans leur travail quotidien.

Des manques dans les connaissances sur les régimes alimentaires durables

Les réponses à une enquête en ligne menée auprès de 208 diététiciens vivant dans 25 pays européens ont révélé que les trois quarts d’entre eux se sentent capables de définir un régime alimentaire durable.

La plupart peuvent identifier la durabilité environnementale, reconnaissant correctement les aliments saisonniers, produits localement et les régimes végétalisés comme ayant un faible impact sur l’environnement.

En revanche, les diététiciens sont moins familiarisés avec les aspects sociaux et économiques des régimes alimentaires durables.

La plupart des diététiciens ayant répondu à l’enquête sont désireux d’en apprendre davantage sur ces sujets, reconnaissant l’importance de leur rôle dans la promotion de choix alimentaires durables.

Peu de diététiciens intègrent des conseils en matière de développement durable dans leurs consultations

Les diététiciens intègrent activement certains principes de durabilité dans leur pratique, en encourageant les patients à adopter des régimes alimentaires respectueux de l’environnement, riches en fruit, légumes, légumineuses et produits locaux, et de saison et en soulignant l’importance de la réduction des déchets et du gaspillage alimentaires.

Mais la plupart des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête ont admis qu’elles n’avaient pas encore intégré ces conseils dans leurs consultations, invoquant des difficultés telles que le manque de temps ou de ressources. Elles ont également estimé que certains de leurs patients n’étaient pas réceptifs à l’idée d’adopter un régime alimentaire durable.

Parmi les autres obstacles à la mise en œuvre de ces changements, citons l’absence de lignes directrices nationales actualisées en matière d’alimentation ou le manque de soutien de la part de leurs pairs ou hiérarchie.

La formation est essentielle pour aider les diététiciens à promouvoir la durabilité

L’enquête a révélé que seuls 25 % des diététiciens européens avaient reçu une formation sur les modes d’alimentation durables

Cette constatation a conduit les auteurs de l’étude à demander aux universités et aux organismes de formation de dispenser des cours complets sur la durabilité à l’intention des diététiciens et d’inclure cette formation dans les diplômes de premier cycle. Les chercheurs exhortent également les pouvoirs publics à élaborer des lignes directrices actualisées en matière d’alimentation, fondées sur les principes de durabilité, afin d’aider les diététiciens à promouvoir les modes d’alimentation durables.

Pourquoi devons-nous opérer une transition écologique ?

Les systèmes alimentaires actuels sont loin de répondre aux besoins d’une planète durable. Les systèmes alimentaires – l’agriculture en particulier – sont responsables de 34 % des émissions de gaz à effet de serre (7), de 80 % de la déforestation, de 40 % de l’utilisation des terres au niveau mondial (8) et de 70 % de l’utilisation de l’eau douce (9).

Outre leur impact sur l’environnement, les régimes alimentaires déséquilibrés pèsent lourdement sur la santé mondiale. La consommation d’une quantité insuffisante de fruits et de légumes et d’une quantité excessive de viande transformée, de sucre et de sel est associée à des maladies chroniques telles que le diabète de type 2, ce qui représente un coût énorme pour les personnes concernées, leur famille et les services de santé.

« Notre étude montre que les diététiciens européens, quelle que soit leur origine, sont indéniablement prêts à contribuer à la lutte contre le changement climatique et reconnaissent leur rôle dans la construction d’une planète plus résiliente ». – Muñoz-Martínez J, et al, 2023

Source: (1) Muñoz-Martínez J, Carrillo-Álvarez E, Janiszewska K. European dietitians as key agents of the green transition: An exploratory study of their knowledge, attitudes, practices, and training. Front Nutr. 2023 Mar 31;10:1129052.
Publications complémentaires:
2. Willett, W, Rockström, J, Loken, B, Springmann, M, Lang, T, Vermeulen, S, et al. Food in the Anthropocene: the EAT–lancet commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. (2019) 393:447–92.
3. The European Federation of the Associations of Dietitians. Sustainable Health Through the Life Span: Nutrition as a Smart Investment for Europe. (2019).
4. Moñino, M, Misir, A, Belogianni, K, Nigl, K, Rocha, A, Garcia, A, et al. EFAD position paper on sustainable dietary patterns. Kompass Nutr Diet. (2021) 1:118–9.
5. Rose, D, Heller, MC, and Roberto, CA. Position of the society for nutrition education and behavior: The importance of including environmental sustainability in dietary guidance. J Nutr Educ Behav. (2019) 51:3–15.e1.
6. Angellotti, MP, Benvenuti, C, Cremonini, C, Fantuzzi, AL, Rauti, A, Tomassetto, E, et al. Italian Association of Dietitians ANDID POSITION STATEMENT DIETITIANS’ PROFESSIONAL PRACTICE the role of dietitians in food sustainability.
7. Tubiello, FN, Karl, K, Flammini, A, Gütschow, J, Obli-Laryea, G, Conchedda, G, et al. Pre- and post-production processes increasingly dominate greenhouse gas emissions from agri-food systems. Earth Syst Sci Data. (2022) 14:1795–809. doi: 10.5194/essd-14-1795-2022
8. Foley, JA, DeFries, R, Asner, GP, Barford, C, Bonan, G, Carpenter, SR, et al. Global consequences of land use. Science. (1979) 309:570–4.
9. Molden, D. A comprehensive assessment of water management in agriculture; summary. Water Management. London: Routledge. (2007).

 

04 Sep 2023
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Santé de la planète Santé humaine

Quels sont les atouts du régime méditerranéen ?

Alimentation durable flexitarisme régime méditerranéen
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Le régime méditerranéen (RM) est mondialement connu pour ses bienfaits et a été ajouté en 2010 à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Non seulement ce régime est reconnu pour ses propriétés et sa densité nutritionnelles, mais il « englobe également un ensemble de compétences, de connaissances, de pratiques et de traditions, du paysage à la table, y compris les cultures, la récolte, la pêche, la conservation, la transformation, la préparation et, en particulier, la consommation alimentaire » [1].

Une alimentation territoriale historique, basée sur des aliments locaux et culturels

La diète méditerranéenne a une forte dimension historique et régionale. Elle est ancrée dans l’espace méditerranéen, qui a été, pendant des siècles, un point de passage de nombreuses civilisations : grecques, romaines, crétoises, italiennes…

Elle est traditionnellement caractérisée par une consommation élevée de légumes frais et locaux, de légumineuses, de fruits et de noix, et de céréales non raffinées, une consommation modérée de poisson frais et de produits laitiers et une faible consommation de viande et de volaille, et d’alcool, essentiellement du vin pendant les repas, s’il était accepté par la religion.

Le RM a été considérée en premier lieu car il était connu pour son efficacité dans la prévention des maladies coronariennes, en abaissant par exemple le taux plasmatique de cholestérol total [3-6].

Un modèle alimentaire varié et sain, qui présentent plusieurs avantages pour la santé

De nombreuses études ont été menées pour comprendre les conséquences du RM sur la santé. En 2017, une méta analyse [7] a montré que le RM réduisait le risque d’incidence des maladies cardiovasculaires de 45%, par rapport à un régime occidental classique.

Aujourd’hui, les bénéfices de ce régime dans la prévention des formes de malnutrition (obésité, diabète de type 2 [8]) ne font plus de doute. Il est également reconnu comme bénéfique dans la prévention du cancer [8-11], des maladies neuro-dégénératives [8] et dans la favorisation de la durée de vie [12,13].

« L’adoption du régime méditerranéen a été associée à une réduction significative de la mortalité totale, de la mortalité par maladie cardiovasculaire (MCV) et par cancer, et à un potentiel de réduction du risque de cancer. »Hachem et al, 2020.

En bref, le RM étant faible en graisses saturées, en protéines animales, riche en antioxydants et en fibres, il a été prouvé que ce régime est associé à plusieurs résultats positifs pour la santé, qu’il s’agisse de la prévention des maladies ou des formes de malnutrition.

Aujourd’hui, l’intérêt du RM va au-delà de la nutrition et de la culture. Une transition profonde vers des régimes alimentaires sains plus durables et des habitudes alimentaires respectueuses de l’environnement semble obligatoire. Des études suggèrent que les régimes diversifiés territoriaux (RDT) ou les régimes planétaires, y compris le RM, pourraient permettre des changements à la hauteur du défi auquel nous sommes actuellement confrontés [14].

Le régime méditerranéen est un régime territorial diversifié

Les régimes alimentaires territoriaux diversifiés sont des régimes spécifiques à une région comprenant principalement des aliments saisonniers et d’origine locale et qui présentent une alimentation de type flexitarien. Le flexitarisme combine en effet de grandes quantités d’aliments d’origine végétale, de faibles niveaux de viande mais un volume modéré de volaille, de poisson, d’œufs et de produits laitiers [15].

Les régimes alimentaires diversifiés territoriaux sont considérés comme des régimes alimentaires sains et durables, reposant sur quatre dimensions [16] :

  • Comporter des aliments sûrs et à forte densité nutritionnelle dans un schéma sain et varié
  • Être culturellement acceptables
  • Être accessibles, abordables et équitables
  • Avoir un faible impact environnemental et préserver la biodiversité ainsi que les ressources naturelles

Une revue récente [15] suggère que les régimes alimentaires diversifiés territoriaux, parmi lesquels figurent par exemple les régimes méditerranéen et néo-nordique, peuvent répondre aux besoins énergétiques et nutritionnels sans nécessiter de compléments alimentaires ou de conseils professionnels.

« En examinant les critères d’une alimentation saine et durable, nous montrons que les régimes flexibles et diversifiés sur le plan territorial peuvent offrir un équilibre optimal entre la santé humaine et la santé planétaire, sans qu’il soit nécessaire de recourir à des professionnels de la santé. »Moreno et al, 2021

Les enjeux environnementaux des régimes alimentaires locaux

En matière d’impact environnemental, les régimes alimentaires diversifiés territoriaux comme le régime méditerranéen (RM) sont d’une grande pertinence, car ils sont culturellement et économiquement profondément ancrés dans les habitudes des populations, et de fait, faciles à adopter et accessibles. En consommant des aliments cultivés et du bétail élevé localement, les habitants du pourtour méditerranéen valorisent les circuits courts évitant ainsi les exportations et le transport polluant des aliments, tout en favorisant l’économie locale.

À titre de comparaison, un régime alimentaire nord-américain quotidien a une empreinte écologique de 5,4 kg de CO2 rejetés dans l’atmosphère, alors qu’une personne qui suit un RM équivaut à 2,2 kg de CO2 émis quotidiennement en moyenne [17].

Ainsi, lorsqu’il est adopté localement, un modèle alimentaire territorial diversifié permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), l’utilisation des terres et la consommation d’énergie et d’eau douce. Selon une étude menée en Espagne, l’adhésion au RM pourrait réduire les GES de 72% [18].

Néanmoins, il est important de noter que le régime méditerranéen n’a sa place que dans le bassin méditerranéen, où il exploite légitimement les ressources locales pour un régime adapté aux populations locales, sans importation excessive de produits et une consommation locale raisonnable.

Ce modèle, lorsqu’il est adapté au territoire étudié, présente des variations propres aux ressources de la région et aux facteurs socio-économiques des populations locales. Par exemple, le nouveau régime nordique reflète le RM dans les pays nordiques. Par conséquent, davantage de recherches et d’implication dans l’étude des nouveaux régimes territoriaux sont nécessaires dans le cadre de la transition vers des régimes alimentaires sains et durables.

C’est notamment l’initiative mise en place par l’UNESCO récemment autour des régimes « planeterranéens » visant à proposer un modèle d’alimentation saine et durable reprenant les propriétés nutritionnelles de la diète méditerranéenne, mais adaptée au niveau local (19).


Pour plus d’informations :

Références :
 [1] UNESCO . Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, 9e session. Publié en ligne en 2014
[2] Trichopoulou, A., Corella, D., Martínez-González, M.A., Soriguer, F., & Ordovás, J.M. (2006). The Mediterranean Diet and Cardiovascular Epidemiology. Nutrition Reviews, 64, 13-19..
[3] Martinez-Gonzalez Ma, Sanchez-Villegas A. The emerging role of mediterranean diets in cardiovascular epidemiology: monounsaturated fats, olive oil, red wine or the whole pattern? Eur J Epidemiol. 2004;19(1):9 –13
[4] Sacks FM, Willett W. Chewing the fat: how much and what kind? N Engl J Med. 1991;324:121–123. 4.
[5] Willett WC. Diet and health: what should we eat? Science. 1994;264:532–537. 5.
[6] Willett WC, Sacks F, Trichopoulou A, et al. Mediterranean diet pyramid: a cultural model for healthy eating. Am J Clin Nutr. 1995;61(suppl):1402s– 1406s.
[7] Grosso G, Marventano S, Yang J, et al. A comprehensive meta-analysis on evidence of Mediterranean diet and cardiovascular disease: are individual components equal? Crit Rev Food Sci Nutr. 2017;57(15):3218-3232.
[8] Lăcătuşu, CM, Grigorescu, ED, Floria, M, Onofriescu, A, Mihai, BM. The Mediterranean diet: from an environment-driven food culture to an emerging medical prescription. Int J Environ Res Public Health. 2019;16(6):942.
[9] Giacosa, Attilio et al. “Cancer prevention in Europe: the Mediterranean diet as a protective choice.” European journal of cancer prevention : the official journal of the European Cancer Prevention Organisation (ECP) vol. 22,1 (2013): 90-5.
[10] Tavani A, La Vecchia C. Fruit and vegetable consumption and cancer risk in a mediterranean population. Am J Clin Nutr. 1995;61:1374s–1377s.
[11] Trichopoulou A, Lagiou P, Kuper H, Trichopoulos D. Cancer and Mediterranean dietary traditions. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2000;9:869 – 873
[12] Trichopoulou A, Kouris-Blazos A, Walhqvist Ml, et al. Diet and overall survival in elderly people. BMJ. 1995;311:1457–1460.
[13] Trichopoulou A, Costacou T, Bamia C, Trichopoulos D. Adherence to a Mediterranean diet and survival in a Greek population. N Engl J Med. 2003;348: 2599 –2608.
[14] Hachem, F., Vanham, D., & Moreno, L. A. (2020). Territorial and Sustainable Healthy Diets. Food and Nutrition Bulletin41(2_suppl), 87S-103S.
[15] Luis A Moreno, Rosan Meyer, Sharon M Donovan, Olivier Goulet, Jess Haines, Frans J Kok, Pieter van’t Veer, Perspective: Striking a Balance between Planetary and Human Health—Is There a Path Forward?, Advances in Nutrition, 2021; nmab139
[16] Food and Agriculture Organization of the United Nations; World Health Organization. (2019) Sustainable Healthy Diets, Guiding Principles.
[17] LACIRIGNOLA, Cosimo et CAPONE, Roberto. Mediterranean diet: territorial identity and food safety. New Medit: Mediterranean Journal of Economics, Agriculture and Environment= Revue Méditerranéenne dʹEconomie Agriculture et Environment, 2009, vol. 8, no 4, p. 2.
[18] Sáez-Almendros, S., Obrador, B., Bach-Faig, A. et al. Environmental footprints of Mediterranean versus Western dietary patterns: beyond the health benefits of the Mediterranean diet. Environ Health 12, 118 (2013).
[19] Vetrani C, Piscitelli P, Muscogiuri G, et al “Planeterranea”: An attempt to broaden the beneficial effects of the Mediterranean diet worldwide. Front Nutr. 2022 Sep 2;9:973757.
28 Août 2023
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Alimentation saine et équilibrée Le yaourt à travers le monde

Les produits laitiers pourraient contribuer à la lutte contre la malnutrition dans les pays en développement

Economie enfant nutrition pays en développement produits laitiers
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Selon une expertise en politique alimentaire internationale, les produits laitiers ont un rôle à jouer dans la lutte contre la dénutrition de l’enfant dans le monde entier(1). 

Les produits laitiers ont des propriétés qui les rendent presque « parfait » pour donner aux plus jeunes un bon départ nutritionnel dans la vie (2,3), et ils sont disponibles dans la plupart des régions du monde. Pourtant, la consommation de produits laitiers reste variable dans les pays en développement et est souvent très faible.

Déterminé à en comprendre les raisons, le Dr Headey, chercheur et économiste (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires à Colombo, Sri Lanka), a étudié les obstacles à la consommation de produits laitiers dans les pays en développement (1). La principale raison, mais pas la seule, réside dans le fait que de nombreuses familles de ces régions n’ont pas les moyens de consommer du lait et d’autres produits laitiers.

Dans certains pays, la malnutrition reste à un stade critique

Dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), de nombreux jeunes enfants ne reçoivent pas les nutriments essentiels à une croissance et développement harmonieux. Pour ne rien arranger, les enfants de ces pays peuvent souffrir d’infections intestinales répétées et de longue durée, ce qui peut nuire à leur capacité d’absorber les nutriments contenus dans les aliments (1).

Les perspectives peuvent être terribles. Les jeunes enfants risquent d’en subir les conséquences tout au long de leur vie, avec notamment une mauvaise santé et une éducation manquée ; ils risquent également de moins bien gagner leur vie que les autres lorsqu’ils seront adultes.

Il est donc urgent de développer une agriculture rationnelle, susceptible de contribuer aux exigences nutritionnelles et aux régimes alimentaires des plus petits. Selon les experts, le secteur laitier a le potentiel d’améliorer la nutrition des jeunes enfants et il est important de comprendre les obstacles à la consommation des produits laitiers.

Les données relatives à la consommation de produits laitiers et aux facteurs économiques de plus de 100 000 jeunes enfants vivant dans 59 pays en développement ont été analysées.

La consommation de produits laitiers par les enfants varie considérablement selon les pays

L’analyse a montré que la plupart des jeunes enfants d’Amérique latine, d’Europe, d’Asie centrale, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord consomment quotidiennement des produits laitiers. En Asie du Sud, c’est le cas d’environ la moitié des enfants, mais ils sont beaucoup moins nombreux à consommer quotidiennement des produits laitiers en Asie du Sud-Est et en Afrique centrale, du Sud, de l’Ouest et de l’Est.

Un examen plus approfondi des chiffres révèle d’énormes variations dans la consommation de produits laitiers chez les enfants de ces régions. Par exemple, en Afrique de l’Est, près de 60% des enfants consomment quotidiennement des produits laitiers au Kenya, contre moins de 20% au Rwanda et seulement 5,6% au Burundi.

Les différences économiques expliquent en grande partie les variations de la consommation de produits laitiers chez les enfants

L’étude montre que, dans les pays en développement, la richesse des ménages est le principal facteur prédictif de la consommation de produits laitiers chez les jeunes enfants. Les enfants des familles aisées consomment beaucoup plus de produits laitiers par rapport à ceux issus de familles pauvres ; cette différence est plus importante que pour des aliments tels que la viande et les œufs.

Ces résultats sont corroborés par d’autres études économiques sur la demande d’aliments laitiers en Afrique, qui suggèrent que la consommation de produits laitiers augmente fortement avec le revenu des ménages (4).

Comment le prix du lait influe la consommation de produits laitiers chez les enfants ?

L’étude révèle d’importantes différences régionales dans les prix du lait frais et du lait de longue conservation, par rapport à l’aliment de base le moins cher disponible dans chaque pays.

C’est en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est que le lait frais est le plus cher, avec un coût par calorie 12 à 20 fois supérieur à celui des céréales les moins chères. En revanche, le lait de longue conservation est moins cher, bien qu’il soit plus cher en Afrique subsaharienne que dans les autres régions.

Les prix plus élevés du lait sont associés à des niveaux plus faibles de consommation d’aliments laitiers chez les enfants dans les pays en développement. De manière générale, la variation de la consommation d’aliments laitiers semble être plus sensible au prix du lait frais qu’à celui du lait de longue conservation(1).

Quels autres facteurs peuvent influencer la consommation de produits laitiers ?

L’étude montre que plusieurs autres facteurs économiques influencent la consommation de produits laitiers par les enfants :

La réfrigération

  • Les différences d’accès des ménages à la réfrigération peuvent influencer la demande de lait frais.
  • La possession d’un réfrigérateur est significativement associée à une consommation accrue de produits laitiers dans la plupart des régions.

La qualité de l’eau

  • Le lait en poudre est largement utilisé dans les pays qui ne produisent pas de grandes quantités de lait frais, mais il doit être reconstitué avec de l’eau propre à la consommation.
  • La recherche suggère que l’accès à l’eau courante saine est associé à une augmentation de la consommation de produits laitiers dans les régions où l’utilisation de lait en poudre est relativement élevée par rapport au lait frais.

Le bétail laitier

  • Des études antérieures ont montré que les ménages ruraux peuvent être plus dépendants des approvisionnements locaux en lait que des produits laitiers commercialisés. Ainsi, 90% du lait consommé par les ménages dans les zones rurales d’Éthiopie est produit localement (5)
  • Les chercheurs suggèrent que l’approvisionnement en lait local est important dans les pays d’Afrique de l’Est où la propriété du bétail est élevée, mais où la transformation et la commercialisation des produits laitiers sont moins développées que dans d’autres régions.

Les législateurs doivent agir pour encourager la consommation de produits laitiers

Cette étude suggère que la promotion de la consommation de produits laitiers pourrait être un outil important pour lutter contre la crise de la malnutrition dans les pays à faible revenu et invite les dirigeants politiques à envisager une série de stratégies pour rendre la consommation de produits laitiers plus abordable et plus accessible pour les familles de ces régions.

Le Dr Headey suggère de mettre l’accent sur les politiques et les investissements qui ajoutent de la valeur à la production et à la distribution locales de produits laitiers, ainsi que sur la mise en place de campagnes éducatives visant à sensibiliser les gens à une alimentation saine.

Les produits laitiers pour les enfants en pleine croissance

Les produits laitiers sont depuis longtemps reconnus comme une source intéressante de nutriments :

  • Ils sont une source de protéines de haute qualité qui sont des éléments constitutifs de la croissance et du développement cognitif (2).
  • Les produits laitiers contiennent des vitamines et des minéraux essentiels, notamment le calcium nécessaire à une bonne croissance osseuse.
  • La densité nutritionnelle élevée des produits laitiers en fait un excellent choix pour les petits estomacs.

Des études ont d’ailleurs établi un lien entre la consommation de produits laitiers et une croissance plus rapide pendant la petite enfance (3).

“Les produits laitiers constituent des aliments à fort potentiel pour lutter contre la malnutrition infantile dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), mais leur consommation varie considérablement d’un PRFI à l’autre.” – Headey D, 2023

Pour en savoir plus : lire l’article original.
Source: (1) Headey D. Can dairy help solve the malnutrition crisis in developing countries? An economic analysis. Anim Front. 2023 Feb 23;13(1):7-16.
Références additionnelles :
(2) FAO 2013. Milk and dairy products in human nutrition. Rome: Food and Agriculture Organisation (FAO).
(3) Headey, D.D, K. Hirvonen, and J. Hoddinott. 2018. Animal Sourced Foods and Child Stunting. Amer. J. Agr. Econ. 100:1302–1319.
(4) Colen, L., P.C. Melo, Y. Abdul-Salam, D. Roberts, S. Mary, S. Gomez, and Y. Paloma. 2018. Income elasticities for food, calories and nutrients across Africa: A meta-analysis. Food Pol. 77:116–132.
(5) Hoddinott, J., D. Headey, and M. Dereje. 2015. Cows, Missing Milk Markets, and Nutrition in Rural Ethiopia. J. Dev. Stud. 51:958–975.
14 Août 2023
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Alimentation saine et équilibrée Questions Réponses

Protéines d’origine végétale ou animale : des différences ?

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Au cours des 20 dernières années, les sociétés occidentales ont remarqué un intérêt croissant pour les régimes à base de plantes, tels que le végétarisme ou même le véganisme. De même, le nombre de nouvelles publications scientifiques qui traitent de ce sujet souligne l’intérêt croissant pour les régimes à base de plantes (1).

Qu’est-ce qu’une protéine ?

Les protéines sont des biomolécules actives ayant plusieurs rôles biologiques métaboliques et structurels (enzymes, hormones…) dans l’organisme. Ce sont de longues « chaînes » pliées en 3D, composées d’acides aminés, les « blocs de construction » des protéines. Sur les 20 principaux acides aminés, 9 sont considérés comme « essentiels » (AAE) – car le corps humain ne peut pas les synthétiser lui-même – et doivent être apportés par l’alimentation (2,3).

La qualité d’une protéine dépend de la proportion d’acides aminés essentiels et non essentiels qu’elle contient. Ainsi, les protéines de haute qualité contiennent les 9 AAE dans les proportions dont les cellules ont besoin pour la synthèse des protéines (2, 3, 4).

La qualité d’une protéine dépend également de sa digestibilité. Un score permet de déterminer la digestibilité des protéines alimentaires : le score des acides aminés indispensables digestibles (DIAAS). Ce score est exprimé par des valeurs numériques inférieures ou supérieures à 100. Un score DIAAS supérieur à 100 signifie que la digestibilité de la protéine considérée est très élevée. En général, les protéines d’origine animale ont des scores DIAAS plus élevés que les protéines d’origine végétale : 40 pour le blé et les amandes, 59 pour le riz, 83 pour les pois chiches alors que le blanc de poulet a un score de 108, les œufs un score de 113 et le lait entier 114 (4).

Quelle est la quantité de protéines nécessaire dans une alimentation équilibrée ?

La recommandation en matière de protéines alimentaires pour un adulte en bonne santé est de 0,83 g/jour par kg de poids corporel (5). Pour un adulte de 70 kg, cela se traduit par un apport de 58 g de protéines par jour. Cependant, il s’agit d’une recommandation générale qui peut varier en fonction du poids, de l’âge, de l’état de santé et de l’activité physique (6).

Assurer un apport protéique quotidien adéquat est une question nutritionnelle clé lors de l’adoption d’un régime à base de végétaux. Bien que le mot « protéine » évoque souvent les produits carnés et le poisson, de nombreux produits végétaux sont riches en protéines et sont considérés comme des protéines d’origine végétale.

Les protéines végétales et animales diffèrent par certaines caractéristiques

Les protéines sont présentes à la fois dans les sources animales et végétales. Néanmoins, les protéines végétales peuvent différer des protéines animales en termes de composition en acides aminés, de digestibilité et de biodisponibilité (4,10).

Les protéines animales sont considérées comme des protéines de haute qualité, car elles contiennent généralement les 9 AAE. En revanche, la plupart des protéines d’origine végétale contiennent les 20 acides aminés mais ne fournissent qu’une très faible quantité de certains AAE, appelés alors « acides aminés limitants » (4,11). Il est donc crucial de diversifier les sources végétales de protéines pour surmonter le problème des acides aminés limitants (4).

De plus, certains facteurs antinutritionnels présents dans certains légumes (tanins, inhibiteurs de trypsine, phytates…) peuvent limiter la digestibilité et l’absorption des protéines, entraînant ainsi une réduction de leur efficacité globale d’utilisation (6, 7, 12).

Il est cependant possible d’obtenir des protéines de qualité à partir de plantes et il existe de nombreuses options pour les inclure dans le régime alimentaire. Il est essentiel de combiner et de varier les différentes sources de protéines végétales tout au long de la journée (6). Par exemple, le riz complet est limité en lysine et en thiamine mais riche en méthionine. En l’accompagnant de haricots (limités en méthionine, mais riches en lysine et en thiamine) dans un chili végétarien, on crée une complémentarité d’acides aminés pour répondre aux besoins en AAE (4).

L’apport en protéines d’origine végétale associée à des bénéfices pour la santé 

Dans étude de cohorte de deux ans, les experts ont établi un lien positif entre une consommation élevée de protéines animales et la morbidité cardiovasculaire, tandis qu’une consommation élevée de protéines végétales était inversement corrélée à la mortalité toutes causes confondues, y compris les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 (13). Selon les auteurs, la substitution des protéines d’origine animale, en particulier celles provenant de la viande rouge transformée, par des protéines d’origine végétale peut avoir des effets bénéfiques importants sur la santé (13).

En effet, dans d’autres études prospectives (6,7,14), les scientifiques établissent un lien entre les avantages pour la santé et la teneur en nutriments d’origine végétale, notamment les acides gras mono- et poly-insaturés, les acides gras n-3, les fibres alimentaires, les vitamines antioxydantes, les minéraux, les protéines et les substances phytochimiques.

Les protéines d’origine végétale sont plus respectueuses de l’environnement

Adapter son régime alimentaire pour un apport plus végétal tout en respectant les besoins en protéines peut également s’ancrer dans des valeurs écologiques. Il est prouvé que la consommation de viande est l’une des raisons de l’augmentation de l’empreinte carbone individuelle. Elle est liée aux importantes émissions de gaz à effet de serre produites par la production de viande (7). En outre, la production de légumineuses comme source de protéines végétales pour les personnes ne mangeant pas de viande améliore la biodiversité et le bien-être général du sol dans lequel elles sont cultivées en permettant une fixation biologique accrue de l’azote (7).

La diversité est la clé

Ainsi, dans le cadre d’un régime « omnivore », il peut être préférable de se concentrer sur une alimentation variée, riche à la fois en végétaux (légumes, fruits, céréales, légumineuses) riches en nutriments et en produits animaux (produits laitiers, volaille, poissons, œufs), plutôt que de se focaliser sur la consommation de l’une ou de l’autre. Il est nécessaire de prêter davantage attention à une diminution de sa consommation de viande. Remplacer ces protéines animales par diverses sources de protéines végétales est un bon moyen d’assurer sa santé et celle de la planète, tout en couvrant les besoins nutritionnels quotidiens.

Ainsi, adopter un régime flexitarien constitue l’une des solutions pour initier une réduction délibérée de la consommation de produits animaux en les remplaçant par des protéines végétales de qualité. Alternative durable aux régimes occidentaux classiques, le flexitarisme est un compromis intéressant pour une alimentation plus équilibrée, nutritive et durable, sans les besoins d’un suivi médical constant.


Pour en savoir plus :

References :
(1) Medawar, E., Huhn, S., Villringer, A. et al. The effects of plant-based diets on the body and the brain: a systematic review. Transl Psychiatry 9, 226 (2019).
(2) Tome D. Criteria and markers for protein quality assessment – a review. Br J Nutr. 2012; 108 Suppl. 2: S222-9.
(3) Boye J, Wijesinha-Bettoni R, Burlingame B. Protein quality evaluation twenty years after the introduction of the protein digestibility corrected amino acid score method. Br J Nutr. 2012; 108 Suppl. 2: S183-211
(4) EUFIC. What are proteins and what is their function in the body [Online]. Last Update: 16 December 2019. Accessed on April 12th 2022
(5) EFSA. European Food Safety Authority, Scientific Opinion on Dietary Reference Values for protein. EFSA Journal 2012; 10(2):2557.
(6) EUFIC. Plant-based protein: all you need to know to get enough of it [Online]. Last Update: 05 January 2022. Accessed on April 12th 2022,
(7) Rylee T Ahnen, Satya S Jonnalagadda, Joanne L Slavin, Role of plant protein in nutrition, wellness, and health, Nutrition Reviews, Volume 77, Issue 11, November 2019, Pages 735–747
(8) FAO. What are pulses? 2016 International year of pulses, nutritious seeds for a sustainable future [Online]. Last update 15 October 2015.:
(9) EUFIC. Whole grain (Q&A), What is a whole grain? [Online]. Last update: 16 June 2014. Accessed on April 12th 2022,
(10) Millward, D. The nutritional value of plant-based diets in relation to human amino acid and protein requirements. Proceedings of the Nutrition Society, 58(2), 1999. 249-260.
(11) Mariotti, F. Plant protein, animal protein, and protein quality. In Vegetarian and plant-based diets in health and disease prevention (pp. 621-642). 2017. Academic Press.
(12) Herreman L, Nommensen P, Pennings B, Laus MC. Comprehensive overview of the quality of plant- And animal-sourced proteins based on the digestible indispensable amino acid score. Food Sci Nutr. 2020;8(10):5379-5391. Published 2020 Aug 25.
(13) Song M, Fung TT, Hu FB, et al. Association of Animal and Plant Protein Intake With All-Cause and Cause-Specific Mortality [published correction appears in JAMA Intern Med. 2016 Nov 1;176(11):1728]. JAMA Intern Med. 2016;176(10):1453-1463.
(14) Hu FB. Plant-based foods and prevention of cardiovascular disease: an overview. Am J Clin Nutr. 2003;78(3 Suppl):544S-551S
(15) Joan Sabaté, Sam Soret, Sustainability of plant-based diets: back to the future, The American Journal of Clinical Nutrition, Volume 100, Issue suppl_1, July 2014, Pages 476S–482S
(16) David Pimentel, Marcia Pimentel, Sustainability of meat-based and plant-based diets and the environment, The American Journal of Clinical Nutrition, Volume 78, Issue 3, September 2003, Pages 660S–663S
24 Juil 2023
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Les bénéfices de la fermentation Questions Réponses

Quels sont les avantages des aliments fermentés ?

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L’intérêt des scientifiques pour les secrets de la fermentation n’a cessé de croître ces dernières années. Cette technique, dont les débuts de l’utilisation remontent à l’Antiquité [1], est valorisée depuis longtemps car elle permettait, et permet encore, d’améliorer la durée de vie et la qualité des produits alimentaires, tout en leur conférant des qualités organoleptiques atypiques. Aujourd’hui, de nombreuses études se concentrent sur les bénéfices nutritionnels et santé de la fermentation.

Petit aperçu des aliments fermentés

De nombreux produits que nous consommons quotidiennement sont le résultat d’une fermentation réalisée par des bactéries ou des levures naturellement présentes dans l’aliment ou ajoutées. Le fromage, le yaourt mais aussi des produits plus atypiques comme le kéfir de lait (boisson lactée fermentée fabriquée à partir de grains de kéfir qui contiennent des bactéries et des levures) sont des aliments fermentés laitiers.

Plus de 5000 types d’aliments fermentés sont produits et consommés dans le monde. Une énorme variété d’aliments fermentés a été développée au fil de l’histoire, notamment des légumes, des céréales et des pains, des produits à base de soja, des produits à base de poisson et des viandes.

Les experts se sont récemment accordés sur la définition des aliments fermentés comme étant « des aliments obtenus par la croissance microbienne souhaitée et les conversions enzymatiques des composants alimentaires » [2]. Au sein de cette définition, on peut distinguer:

  • Les aliments sans micro-organismes vivants au moment de leur consommation : le pain, le vin, les grains de cacao ou de café, par exemple.
  • Les aliments contenant des micro-organismes vivants : choucroute, kimchi, kéfir, yaourt, fromage, kombucha, ou miso par exemple.

Les aliments fermentés peuvent contribuer à un microbiote intestinal sain

Les aliments fermentés, dont la choucroute, le kimchi, le kéfir, le yaourt ou le fromage, contiennent habituellement des micro-organismes viables allant jusqu’à environ 106 cellules/g [3]. Une petite partie survivant dans le tube digestif [4], ces souches bactériennes et les microbes contenus dans la matrice de fermentation vont enrichir la population du microbiote intestinal, jusqu’à 10 000 fois selon une étude [5]. Une telle supplémentation en microbes provenant de l’alimentation peut être bénéfique pour le développement du système immunitaire, le maintien de la santé intestinale avec un microbiote intestinal renforcé et les fonctions cognitives.

La consommation régulière de produits laitiers fermentés apporte des micro-organismes bénéfiques au microbiote intestinal. Les pathologies ou inconforts digestifs tels que l’intolérance au lactose, la diarrhée, la constipation ou le syndrome du côlon irritable pourraient être diminués par la consommation de produits laitiers fermentés comme le yaourt [6].

‘Les preuves les plus solides soutenant les avantages pour la santé des aliments fermentés concernent leur capacité à améliorer la digestion et la tolérance au lactose.’Savaiano et Hutkins, 2020.

En effet, au cours du processus de fermentation lactique, les bactéries sécrètent des composés bioactifs ayant un potentiel de modulation sur la santé [3]. Parmi ces molécules, on trouve des vitamines du groupe B (B12, B9, riboflavine…), mais également des protéines aux propriétés antioxydantes [7].

La présence d’acide lactique produit lors de la fermentation est associée à une réduction de la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, et donc de la réponse pro-inflammatoire [8].

Qu’est-ce qu’un aliment probiotique?

Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS/FAO 2001, 2002), et de l’ISAPP [14], les probiotiques sont « des microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, sont bons pour la santé de l’hôte »

Un aliment fermenté ne peut être décrit comme un « aliment probiotique » que si :

  • Il contient des micro-organismes vivants au moment où il est consommé,
  • Ces micro-organismes (souches bactériennes ou de levure) sont bien définis et ont montré un bénéfice pour la santé dans une étude scientifique, et
  • Les souches sont présentes dans le produit alimentaire final en nombre suffisant pour conférer le bénéfice pour la santé [2].

Les aliments fermentés associés à une réduction des maladies cardiovasculaires et du risque de mortalité

Au-delà des aspects nutritionnels, la consommation d’aliments fermentés a été associée à de nombreux résultats positifs sur la santé.

Une étude récente [6] a montré que la consommation de laits fermentés et de yaourts était associée à un meilleur contrôle du poids, incluant une diminution de l’obésité, une réduction de la graisse corporelle et une diminution de la prise de poids au fil des ans.

Les résultats combinés d’études cliniques et de méta-analyses [9,10,11] ont démontrés que la consommation de yaourt en particulier est associée à une réduction du risque de diabète de type 2, mais aussi à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires (MCV) et de mortalité globale.

Des études suggèrent également que la consommation d’aliments fermentés laitiers est associée à une réduction du risque de MCV car certains composants peuvent interférer avec les voies métaboliques du cholestérol [10], une baisse de la pression artérielle (propriétés antihypertensives), probablement liée à une réduction des maladies cardiovasculaires comme l’AVC, mais d’autres essais sont nécessaires pour confirmer cette évaluation [10].

La consommation d’aliments fermentés bénéfique pour les fonctions cérébrales ?

Les scientifiques s’accordent aujourd’hui pour qualifier notre intestin de « deuxième cerveau ». En effet, le microbiote intestinal lui-même semble être extrêmement lié aux fonctions cognitives suivant un axe « microbiote-cerveau-intestin ». Selon plusieurs études [12,13], les microbes symbiotiques intestinaux peuvent réguler les sécrétions de neurotransmetteurs et donc affecter l’humeur et la santé mentale, mais aussi synthétiser eux-mêmes des acides gras à chaînes courtes et certains neurotransmetteurs (GABA, acétylcholine, sérotonine…). En consommant des aliments fermentés, nous permettons à notre microbiote de rester riche, avec des souches diverses et saines, afin d’assurer des fonctions neuroactives et de prévenir les maladies tant métaboliques que comportementales [13].

Les aliments fermentés sont donc de plus en plus considérés pour leurs propriétés qui vont bien au-delà de la conservation et des attributs sensoriels. Parallèlement, l’intérêt croissant pour le microbiome humain en tant que déterminant majeur de la santé et du comportement humain souligne l’importance et la nécessité de la recherche pour comprendre les fonctions et les effets des micro-organismes et/ou des composants qu’ils synthétisent contenus dans les produits fermentés.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la santé intestinale, consultez nos infographies sur Le bien-être intestinal de l’enfant et Comment favoriser un bon équilibre intestinal chez l’enfant?

 


Pour en savoir plus :

References :
[1] Edward R. Farnworth, Handbook of Fermented Functional Foods. Functional foods and Neutraceuticals. CRC Press (2003). 408p.
[2] Marco ML, Sanders ME, Gänzle M, et al. The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on fermented foods. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2021;18(3):196-208.
[3] Marco, M. L., Heeney, D., Binda, S., Cifelli, C. J., Cotter, P. D., Foligné, B., … & Hutkins, R. (2017). Health benefits of fermented foods: microbiota and beyond. Current opinion in biotechnology, 44, 94-102.
[4] Derrien, M., & van Hylckama Vlieg, J. E. (2015). Fate, activity, and impact of ingested bacteria within the human gut microbiota. Trends in microbiology23(6), 354-366.
[5] Lang, J. M., Eisen, J. A., & Zivkovic, A. M. (2014). The microbes we eat: abundance and taxonomy of microbes consumed in a day’s worth of meals for three diet types. PeerJ2, e659.
[6] Savaiano, Dennis A, and Robert W Hutkins. “Yogurt, cultured fermented milk, and health: a systematic review.” Nutrition reviews vol. 79,5 (2021): 599-614. doi:10.1093/nutrit/nuaa013
[7] Russo, P., Capozzi, V., Arena, M. P., Spadaccino, G., Dueñas, M. T., López, P., … & Spano, G. (2014). Riboflavin-overproducing strains of Lactobacillus fermentum for riboflavin-enriched bread. Applied Microbiology and Biotechnology98(8), 3691-3700.
[8] Iraporda, C., Errea, A., Romanin, D. E., Cayet, D., Pereyra, E., Pignataro, O., … & Rumbo, M. (2015). Lactate and short chain fatty acids produced by microbial fermentation downregulate proinflammatory responses in intestinal epithelial cells and myeloid cells. Immunobiology220(10), 1161-1169.
[9] Eussen, S. J., van Dongen, M. C., Wijckmans, N., den Biggelaar, L., Elferink, S. J. O., Singh-Povel, C. M., … & Dagnelie, P. C. (2016). Consumption of dairy foods in relation to impaired glucose metabolism and type 2 diabetes mellitus: the Maastricht Study. British journal of nutrition, 115(8), 1453-1461.
[10] Tapsell, L. C. (2015). Fermented dairy food and CVD risk. British Journal of Nutrition, 113(S2), S131-S135.
[11] Soedamah-Muthu, S. S., Masset, G., Verberne, L., Geleijnse, J. M., & Brunner, E. J. (2013). Consumption of dairy products and associations with incident diabetes, CHD and mortality in the Whitehall II study. British journal of nutrition, 109(4), 718-726.
[12] Cryan, J. F., O’Riordan, K. J., Cowan, C. S., Sandhu, K. V., Bastiaanssen, T. F., Boehme, M., … & Dinan, T. G. (2019). The microbiota-gut-brain axis. Physiological reviews.
[13] Martin, C. R., Osadchiy, V., Kalani, A., & Mayer, E. A. (2018). The brain-gut-microbiome axis. Cellular and molecular gastroenterology and hepatology6(2), 133-148.
[14] Hill, C., Guarner, F., Reid, G. et al. The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics consensus statement on the scope and appropriate use of the term probiotic. Nat Rev Gastroenterol Hepatol 11, 506–514 (2014). 
17 Juil 2023
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Interviews d'experts Santé de la planète

Vers la végétalisation de nos assiettes

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« Vers la végétalisation de nos assiettes », un entretien mené en avril 2023 entre Anne-Claire Durand et François Mariotti.

Anne-Claire Durand est ingénieure AgroParisTech, spécialisée en nutrition et passionnée par l’alimentation durable. Elle a acquis au cours de ses expériences professionnelles (santé et alimentaire) des compétences en qualité, réglementaire, marketing, développement de produits, RSE, prévention et sérieuse appétence pour la veille et la communication scientifique.

Pr. François Mariotti est enseignant-chercheur à AgroParisTech, expert en nutrition humaine et directeur de l’équipe AgroParisTech/INRAE « Apport en protéines, sécurité nutritionnelle et risque cardiométabolique« . Spécialiste des protéines, il s’intéresse notamment aux transitions alimentaires par des approches variées (expérimentales, épidémiologie, modélisation…).

Cet échange aborde les notions d’impacts et interactions entre systèmes alimentaires et changements climatiques, les évolutions possibles de l’alimentation pour une démarche plus respectueuses de l’environnement, les différentes approches et modèles permettant de concilier apports nutritionnels et impacts environnementaux.


Pour compléter cet entretien  :

 

10 Juil 2023
Lecture 6 min
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Alimentation saine et équilibrée Les bénéfices de la fermentation Prévention du diabète Santé cardiovasculaire

Les bienfaits du yaourt incitent à reconsidérer les lipides laitiers

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Les aliments gras sont mauvais et nous devons les éviter, n’est-ce pas ? Pas nécessairement, affirment les scientifiques.

Selon des données récentes, tout dépend du type d’aliment (1). Si certains aliments riches en graisses saturées sont associés à un risque accru de maladies cardiaques et de diabète, d’autres vont à l’encontre de cette tendance. Il s’agit notamment de certains produits laitiers, la consommation de yaourt étant même associée à une réduction du risque de ces maladies mortelles.

Certains aliments riches en graisses n’ont pas les effets attendus

Les maladies cardiovasculaires (MCV) et les accidents vasculaires cérébraux restent la principale cause de décès en Europe. Par ailleurs, le nombre de personnes atteintes de diabète de type 2 (DT2) continue de grimper en flèche.

Les experts ont longtemps estimé que les acides gras saturés (AGS) présents dans notre alimentation étaient en partie responsables du bilan alarmant de ces maladies. Les recommandations nutritionnelles conseillent de limiter les aliments riches en AGS, pouvant être associés à une augmentation du cholestérol et des risques de thrombose. Cela peut alors impliquer de diminuer la consommation de certains de nos aliments préférés, y compris les produits laitiers, qui constituent l’une des principales sources d’AGS dans les régimes alimentaires occidentaux.

Cependant, les scientifiques remettent aujourd’hui en question l’idée reçue selon laquelle tous les aliments contenant des AGS sont à limiter. En effet, pour les produits laitiers du moins, les études n’ont pas permis de mettre en évidence une association significative entre leur consommation et le risque de maladies cardiovasculaires ou de diabète de type 2. Aujourd’hui, des preuves apparaissent afin d’expliquer les raisons pour lesquelles les produits laitiers n’ont pas les effets escomptés.

Les consommateurs réguliers de yaourt ont un risque réduit de diabète

Dans une récente revue d’études cliniques, les chercheurs ont trouvé des preuves solides que la consommation régulière de yaourt est associée à un risque réduit de DT2. En revanche, la consommation de fromages semble n’avoir aucun effet ou un effet négatif sur le risque de DT2 (2).

En effet, une analyse de sept études cliniques sur les produits laitiers fermentés a montré que la consommation de yaourt était associée à une réduction de 27 % du risque de DT2.  Cependant, dans trois de ces études, la consommation de fromage était associée à une augmentation de 24 % du risque de DT2 (3).

La consommation de produits laitiers n’est pas associée à un risque accru de MCV

Des études cliniques récentes ont également montré que l’augmentation de la quantité de produits laitiers consommée n’est pas associée à un danger pour notre santé cardiaque.

Une grande étude a ainsi examiné la consommation de produits laitiers et le risque de MCV chez plus de 100 000 personnes âgées de 35 à 70 ans et réparties sur cinq continents. Au terme de 9 ans de suivi, l’étude a révélé que la consommation de plus de deux portions quotidiennes de produits laitiers était associée à un risque de décès par MCV inférieur de 23% et à un risque d’événements MCV majeurs (crise cardiaque ou accident vasculaire cérébral) inférieur de 22% par rapport à une absence de consommation de produits laitiers(4).

Dans cette étude, une consommation plus importante de lait et de yaourt, mais pas de fromage, a été associée à une réduction du risque de maladies et de décès liés aux MCV.

Les effets des acides gras saturés peuvent dépendre de la source alimentaire

Les recherches les plus récentes suggèrent que ces risques pour la santé sont influencés par l’aliment qui fournit les AGS. Une analyse de plus de 100 études cliniques a révélé que la consommation de viande rouge et de viande transformée était associée à un risque accru de maladie coronarienne, d’insuffisance cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, alors qu’aucune association de ce type n’a été observée avec la consommation de produits laitiers(5).

Les scientifiques ne parviennent pas encore à comprendre pourquoi ces différences existent, mais ils soupçonnent plusieurs mécanismes d’être à l’œuvre :

  • La matrice des produits laitiers pourrait jouer un rôle clé – la structure physique d’un aliment spécifique et la façon dont ses molécules interagissent peuvent modifier les effets des nutriments en influençant la façon dont nous les digérons et les absorbons à partir de l’aliment. Cela peut se traduire par une réduction de l’absorption des graisses(6).
  • Les acides gras saturés peuvent stimuler le « bon » et le « mauvais » cholestérol, de sorte que les effets bénéfiques du cholestérol HDL contrebalancent les effets néfastes du cholestérol LDL.
  • Les acides gras saturés présents dans les produits laitiers ont tendance à augmenter les grosses particules de cholestérol, qui sont moins associées au risque de maladie cardiovasculaire que les petites particules.
  • Les protéines contenues dans les produits laitiers ont un effet hypotenseur, ce qui peut contribuer à contrebalancer l’augmentation du risque de MCV due aux acides gras saturés.
  • Les cultures vivantes de ferments présentes dans les produits laitiers fermentés tels que le yaourt peuvent également contribuer à leurs effets bénéfiques sur le risque de MCV et de DT2.

« Globalement, les produits laitiers ont une association neutre ou bénéfique avec les maladies cardiovasculaires et le DT2. Des associations bénéfiques sont observées pour la tension artérielle et la réduction du risque de DT2 liée à la consommation de yaourt ». – Givens DI, 2023

Pour en savoir plus : lire l’article original.
Source : (1) Givens DI. Aliments laitiers et maladies cardiométaboliques : une mise à jour et une réévaluation de l’impact des AGS. Proc Nutr Soc. 2023 Feb 6:1-17.
Références supplémentaires :
  1. Guo J, Givens DI, Astrup A et al. (2019) The impact of dairy products in the development of type 2 diabetes: where does the evidence stand in 2019? Adv Nutr 10, 1066–1075.
  2. Companys J, Pla-Pagà L, Calderón-Pérez L et al. (2020) Fermented dairy products, probiotic supplementation, and cardiometabolic diseases: a systematic review and meta-analysis. Adv Nutr 11, 834–863.
  3. Dehghan M, Mente A, Rangarajan S et al. (2018) Association of dairy intake with cardiovascular disease and mortality in 21 countries from five continents (PURE): a prospective cohort study. Lancet 392, 2288–2297
  4. Bechthold A, Boeing H, Schwedhelm C et al. (2019) Food groups and risk of coronary heart disease, stroke and heart failure: a systematic review and dose–response meta-analysis of prospective studies. Crit Rev Food Sci Nutr 59, 1071–1090.
26 Juin 2023
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Questions Réponses Santé de la planète

Comment réduire le gaspillage alimentaire?

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Les défis environnementaux et climatiques des dernières décennies ont conduit de nombreux acteurs publics et privés à s’attaquer au problème des pertes et gaspillages alimentaires. [1]

Le gaspillage alimentaire : un phénomène trop répandu

« Le gaspillage alimentaire désigne la diminution de la quantité ou de la qualité des aliments résultant des décisions et des actions des détaillants, des prestataires de services alimentaires et des consommateurs » selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) [2].

À l’échelle mondiale, environ un tiers des aliments produits ne sont pas consommés et finissent dans nos poubelles. Dans les pays de l’Union européenne, cela représente une moyenne de 173 kg de nourriture gaspillée par habitant et par an. [3].

« Selon l’ONU, « si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus grand pays émetteur au monde. En d’autres termes : les déchets alimentaires émettent plus de gaz à effet de serre que tous les pays du monde, à l’exception de la Chine et des États-Unis. » [4]

Le gaspillage alimentaire est un phénomène très répandu, qui se produit à plusieurs niveaux de la chaîne de production alimentaire [5]:

  • Pendant la récolte
  • Lors de la transformation de l’industrie agroalimentaire
  • Chez les détaillants, les grossistes et les supermarchés
  • Consommateurs (principalement les ménages) et prestataires de services alimentaires (restaurants, restauration collective)

Cependant, il est important de faire la différence entre les pertes alimentaires et le véritable gaspillage alimentaire : « La partie des aliments qui est perdue depuis la récolte jusqu’au niveau du la vente au détail, mais qui n’est pas incluse, est appelée perte alimentaire. La partie gaspillée au niveau du consommateur ou du détaillant est appelée gaspillage alimentaire » (FAO, 2020). [2].

Pourquoi un tel gaspillage alimentaire ?

Les ménages et les consommateurs sont responsables de 40 à 60% du gaspillage alimentaire en Europe, selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) [1]. La plupart du temps, les raisons du gaspillage alimentaire se résument aux critères suivants :

  • L’aliment diffère par sa couleur, sa forme ou sa taille d’une norme optimale (notamment les fruits et légumes qui doivent respecter des catégories de taille et de poids pour être vendus en supermarché). Il est donc retiré lors des actions de tri ou lors du choix dans un étalage de supermarchés. [6,7]
  • Les dates « à consommer avant » et « à consommer de préférence avant » font l’objet d’une incompréhension généralisée. En 2018, la Commission européenne a estimé qu’environ 10 % des 88 millions de tonnes d’aliments gaspillés chaque année par les pays de l’UE sont liés à l’étiquetage des dates [7]. Par conséquent, des tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année à cause de ce manque d’information.
  • Les aliments sont achetés en trop grande quantité et les aliments s’accumulent souvent dans le réfrigérateur après les repas. On veut donc s’en débarrasser pour faire de la place et parfois, il s’agit d’aliments comestibles dont la date limite de consommation est valable. Environ 20% des aliments gaspillés n’ont jamais été déballés.

Conseils pour réduire les déchets alimentaires à la maison :

  • Vérifiez les dates « à consommer jusqu’au… » et « à consommer de préférence avant…  » pour mieux trier

  • Les dates limites de consommation (DLC), indiqué généralement par « A consommer jusqu’au… » font référence à la sécurité alimentaire. Les aliments peuvent être devenir impropres à la consommation une fois leur date limite de consommation dépassée et peuvent provoquer des maladies pour les denrées hautement périssables comme la viande ou le poisson [7].
  • Les dates du durée minimales (DDM), indiquée plutôt par « à consommer de préférence avant… » ou « a consommer avant fin… » concernent plus la qualité des aliments. Dans ce cas, la consommation d’un aliment dont la date est dépassée est sans danger, mais il n’est pas garanti que sa texture, son odeur ou son goût resteront à leur meilleur niveau [7]. Par conséquent, certains aliments peuvent être consommés sans risque après cette date de péremption.
  • Bien conserver les aliments

Des conditions de conservation adéquates empêchent les aliments de se périmer trop rapidement [7]. Lorsque vous rentrez des courses, vous pouvez mettre les produits dont la date limite de consommation est proche devant les autres produits dans le réfrigérateur. Il en va de même pour les fruits mûrs : vous pouvez les mettre sur le dessus du panier. Conservez les bananes, les pommes et les tomates à part, car elles peuvent faire murir beaucoup plus vite les autres fruits et légumes à proximité. En outre, les produits laitiers comme les yaourts, le lait ou le fromage frais doivent être conservés dans le réfrigérateur. Consultez également les recommandations de conservation figurant sur les emballages pour savoir comment conserver l’aliment une fois ouvert.

  • Organisez votre nourriture et vos repas

L’organisation des repas de la semaine peut se faire selon la méthode « FIFO » : « First In, First Out ». Pour ce faire, portez une attention particulière aux dates limites de consommation des produits et aliments, afin de ne pas délaisser les produits rapidement périssables dans les derniers rayons.

  • Planifiez vos repas

En établissant un menu hebdomadaire, vous pourrez faire vos courses avec une liste précise et éviter les achats aléatoires dans les rayons. Ainsi, vous vous assurerez que tous les produits que vous achetez seront consommés.

  • Congelez les restes de vos repas

Vous pouvez congeler vos restes dans de petites boites individualisées, afin de pouvoir les réutiliser dans une nouvelle recette [2].

  • N’hésitez pas à consommer des fruits et des légumes « laids »

Ce n’est pas parce que la couleur, la forme ou la taille n’est pas « parfaite » que le produit a mauvais goût. Nous avons l’habitude de voir des produits alimentaires très standardisés, notamment les fruits et légumes. Pourtant les produits hors catégories esthétiques ne sont pas moins bons. Moins nous les laisserons de côté, plus nos magasins seront prêts à les vendre.

  • Compostez vos déchets organiques

Si vous le pouvez, il est plus facile de se procurer aujourd’hui un composteur individuel : il en existe des adaptés à la vie en appartement (lombricomposteur), aux familles plus ou moins nombreuses… faites-le à votre échelle ! En compostant les restes de nourriture et les épluchures, qui sont des déchets organiques, il est possible d’obtenir son propre compost pour le jardinage.

Lorsque l’on comprend les conséquences environnementales, économiques et sociales du gaspillage alimentaire, cela aide à rester motivé ! Cela peut demander de l’énergie et du temps pour ne pas gaspiller, mais cela en vaut la peine.

 

Pour plus d’informations :


Sources :
[1] Bagherzadeh, M., M. Inamura and H. Jeong (2014), “Food Waste Along the Food Chain”, OECD Food, Agriculture and Fisheries Papers, No. 71, OECD Publishing, Paris.
[2] FAO- 15 conseils pratiques pour réduire le gaspillage de nourriture et devenir un héros de l’alimentation
[3] Scherhaufer S, Moates G, Hartikainen H, Waldron K, Obersteiner G.O., Environmental impacts of food waste in Europe, Waste Management (2018); 77: 98-113.
[4] Rapport 2021 du PNUE sur l’indice du gaspillage alimentaire
[5] Papargyropoulou E, Lozano R, Steinberger J. K, Wright N, bin Ujang Z; The food waste hierarchy as a framework for the management of food surplus and food waste; Journal of Cleaner Production, (2014); 76:106-115,
[6] Vivianne H.M. Visschers, Nadine Wickli, Michael Siegrist, Sorting out food waste behaviour: A survey on the motivators and barriers of self-reported amounts of food waste in households, Journal of Environmental Psychology; (2016); 45: 66-78
[7] EUFIC, Best before, use by and sell by dates explained