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05 Fév 2024
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Le yaourt, associé à une alimentation plus saine

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Quel que soit leur âge, les personnes qui consomment régulièrement du yaourt ont tendance à avoir une alimentation saine et une bonne hygiène de vie. Elles sont moins susceptibles de manger des aliments mauvais pour la santé, ainsi que de fumer ou de boire de l’alcool de manière excessive. À l’inverse, elles sont plus susceptibles de faire du sport régulièrement que les personnes qui ne consomment pas régulièrement de yaourt.

Les consommateurs réguliers de yaourt font souvent le choix d’une alimentation saine

La consommation de yaourt est associée à une alimentation de meilleure qualité, mesurée selon des indices validés sur l’alimentation saine, chez les enfants et les adules aux États‑Unis, au Canada et en Europe. Les consommateurs réguliers de yaourt sont moins susceptibles de consommer des repas déséquilibrés et ont plus tendance à respecter les recommandations nutritionnelles que les personnes qui ne consomment pas de yaourt.

Chez les adultes

  • Par rapport aux personnes qui mangent peu de yaourt voire pas du tout, celles qui en mangent souvent ont une alimentation de meilleure qualité (Figure 1) et ont tendance à plus respecter les recommandations nutritionnelles.
  • Les consommateurs de yaourt obtiennent un meilleur score sur l’indice de l’alimentation saine (Healthy Eating Index, HEI) que ceux qui n’en consomment pas, ce qui pourrait s’expliquer en partie par une consommation nettement supérieure en fruits, céréales et en produits laitiers.
  • Les consommateurs de yaourt sont davantage susceptibles d’avoir une alimentation plus riche en fruits, légumes, fruits à coque, légumineuses, poissons et fruits de mer, et plus pauvre en aliments issus de la restauration rapide, de type frites et aliments frits, viande rouge et viandes transformées, pizzas, en-cas, boissons sucrées et alcool.
  • Les personnes qui consomment souvent du yaourt bénéficient d’un apport nutritionnel supérieur à ceux qui en mangent rarement, même lorsque le yaourt n’est pas la source de ces nutriments. En effet, il est prouvé que les consommateurs réguliers de yaourt (au moins une portion par jour) bénéficient d’apports supérieurs en acide folique, cuivre, manganèse et fer.
  • Chez les enfants comme chez les adultes (en Espagne et aux États-Unis), le fait de remplacer des en-cas très caloriques mais pauvres en nutriments par du yaourt au lait entier avec des fruits pourrait aider à améliorer l’apport en nutriments essentiels et améliorer la qualité de l’alimentation, sans entraîner d’excès sur le plan alimentaire ni d’obésité.

Chez les enfants

  • Les jeunes enfants qui consomment régulièrement du yaourt ont une alimentation de meilleure qualité et la valeur nutritionnelle globale de leur alimentation est plus élevée que chez les enfants qui n’en mangent pas régulièrement.
  • L’alimentation des enfants qui mangent régulièrement du yaourt est globalement meilleure que celle des enfants qui n’en mangent pas : ils consomment plus de fruits, de céréales complètes et de produits laitiers (Figure 1) tout en consommant moins d’aliments gras.

Qualité du régime alimentaire chez les enfants et les adultes qui consomment du yaourt par rapport à ceux qui n’en consomment pas - YINI

La consommation de yaourt est l’un des marqueurs d’une meilleure hygiène de vie

De nombreuses études suggèrent que la consommation de yaourt est également le signe d’une meilleure hygiène de vie (Figure 2) .
Par rapport aux personnes qui ne mangent pas de yaourt, celles qui en consomment :

  • sont généralement en meilleure santé et plus minces. Elles ont également tendance à avoir un niveau d’éducation supérieur et un statut socio-économique plus élevé ;
  • ont des habitudes de vie plus saines (en dehors de leurs habitudes alimentaires). Elles sont moins susceptibles de fumer, ont tendance à boire moins d’alcool et sont plus susceptibles de pratiquer une activité physique pendant leur temps libre ;
  • ont tendance à bénéficier d’une meilleure qualité de vie liée à la santé et d’une meilleure santé mentale

Les enfants qui consomment régulièrement du lait et du yaourt sont plus susceptibles d’adopter des habitudes de vie saines (davantage d’activité physique et moins de temps assis devant un écran) que les enfants qui n’en consomment pas.

La consommation de yaourt est liée à une alimentation plus saine et une meilleure hygiène de vie

La consommation de yaourt est le signe d’une bonne hygiène de vie. Par rapport aux personnes qui ne mangent pas de yaourt, celles qui en consomment régulièrement ont tendance à avoir une alimentation de meilleure qualité, un mode de vie plus actif, à boire moins d’alcool et sont moins susceptibles de fumer. – Professeur Angelo Tremblay

Sources:
01 Fév 2024
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Infographies Les bénéfices de la fermentation Publications

Le yaourt, un allié pour la santé

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Alors que nous célébrons le 10e anniversaire de notre initiative, nous revenons sur les résultats obtenus jusqu’à présent et relevons les nouveaux défis qui se présentent. À cette occasion, nous souhaitons partager notre analyse de 12 conclusions fondées sur des données probantes concernant le yaourt et la santé.

10eme anniversaire

Yogurt In Nutrition Initiative (YINI) a été créée en 2013 pour synthétiser nos connaissances scientifiques sur les effets du yaourt sur la santé. Les activités de YINI sont validées par un conseil scientifique composé d’experts passionnés par la compréhension des liens entre l’alimentation et la santé.

Au cours de la dernière décennie, YINI a organisé 10 sommets sur les effets du yaourt sur la santé, ainsi que d’autres événements majeurs lors de conférences internationales.

Depuis 2019, YINI a étendu son rôle pour répondre à certaines des préoccupations les plus urgentes de notre monde moderne : la malnutrition, la durabilité alimentaire et la santé planétaire. Elle est devenue « Yogurt In Nutrition for Sustainable and Balanced diets « , avec une nouvelle mission : « Promouvoir et faire progresser les connaissances et les pratiques en matière d’alimentation saine et durable et souligner l’importance de tous les groupes d’aliments pour répondre aux besoins nutritionnels tout au long de la vie, tout en respectant les cultures alimentaires locales, les coûts et l’accessibilité. »

Nous célébrons le 10eme anniversaire de YINI à une époque de progrès scientifiques rapides qui mettent en lumière des développements potentiels passionnants pour la gestion de la santé à travers le yaourt, en tant que composant d’un régime alimentaire durable et équilibré.

Dans cette publication, nous avons le plaisir de partager les dernières conclusions fondées sur des données scientifiques publiées dans cette publication « Le yaourt pour la santé », mise à jour par rapport à la première édition publiée à l’occasion du cinquième anniversaire de YINI.

Conclusions fondées sur des données probantes concernant le yaourt et la santé

Cette brochure passe en revue de manière détaillée les principales conclusions fondées sur des données probantes concernant le yaourt et la santé.

  • Le yaourt est un aliment riche en nutriments, contenant un large éventail de macro- et micro-nutriments.
  • La consommation de yaourt est associée à une alimentation et à un mode de vie sains, et les consommateurs réguliers de yaourt, quel que soit leur âge, ont tendance à choisir des régimes alimentaires sains et à avoir un mode de vie sain et actif.
  • La consommation de yaourt est associée à des os plus solides et à une réduction du risque de fracture.
  • Le yaourt améliore la digestion du lactose et réduit les symptômes de l’intolérance au lactose. Les autorités sanitaires recommandent le yaourt dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée pour les personnes souffrant d’une maldigestion du lactose.
  • Le yaourt contenant des ferments vivants peut contribuer à la santé intestinale.
  • Le yaourt peut renforcer la satiété et aider à gérer l’apport énergétique.
  • La consommation de yaourt est associée à une gestion saine du poids
  • La consommation de yaourt est associée à une réduction du risque de diabète de type 2 et de syndrome métabolique
  • La consommation de yaourt est associée à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire
  • La consommation de yaourt est associée à une réduction du risque d’eczéma et d’allergies chez l’enfant.
  • La consommation de yaourt peut contribuer à protéger contre les caries dentaires et les maladies des gencives.
  • Le yaourt peut faire partie des régimes et des systèmes alimentaires durables
18 Jan 2024
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Interviews d'experts Les bénéfices de la fermentation

Yaourt et probiotiques par Violette Babocsay

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Nous avons invité Violette Babocsay, Diététicienne Nutritionniste à donner son point de vue. Elle nous donne une vision pragmatique pour les patients sur la part des probiotiques dans l’alimentation.

Parmi ces aliments, lesquels sont riches en probiotiques

  • Les yaourts regorgent de probiotiques. Ils doivent obligatoirement être ensemencés avec des bactéries lactiques vivantes pour obtenir cette appellation (on doit retrouver minimum 10 millions de bactéries vivantes par gramme).
  • Il y a également des probiotiques dans les yaourts faits à partir de laits végétaux, comme le lait de coco.
  • Le skyr et le fromage blanc en contiennent aussi, mais en plus petite quantité.
  • En revanche, le petit-suisse est un produit caillé avec de la présure.
  • On trouve des probiotiques dans certains fromages comme le gouda, la mozzarella ou encore le cheddar.
  • La choucroute est du chou fermenté avec des bactéries lactiques et contient elle aussi des probiotiques.
  • Le kombucha est un thé fermenté pétillant qui a gagné en popularité ces dernières années grâce à sa richesse en probiotiques.
  • En revanche, un thé vert classique n’en contient pas !

Violette BabocsayViolette Babocsay, Dieteticienne - YINI est diététicienne-nutritionniste. Passionnée de nutrition depuis son adolescence, c’est après avoir achevé un parcours universitaire dans le domaine du droit qu’elle décide de se réorienter vers la diététique. Un choix qu’elle n’a jamais regretté !

Vous pouvez la suivre en ligne sur instagram.

15 Jan 2024
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Le yaourt et la santé Le yaourt, un aliment nutritionnellement dense Sportif

Les protéines du yaourt pour une bonne santé musculaire ?

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Le yaourt est largement connu pour ses bienfaits sur la santé. Dense en nutriments, il contient des vitamines, minéraux et des protéines.  Les propriétés physiques et biologiques des protéines laitières contenues dans le yaourt diffèrent de celles du lait, ce qui pourrait améliorer leur digestibilité.

Parce que la consommation de protéines digestes et facilement assimilables est nécessaire au maintien de la masse musculaire, le yaourt pourrait constituer une source intéressante de protéines.  En tant que source de protéines de haute qualité, le lait a été largement étudié pour ses bénéfices sur la santé musculaire, mais le rôle des protéines laitières dans le yaourt reste peu clair (1).

Une digestibilité des protéines du yaourt meilleures que celles du lait ?

Les protéines laitières sont principalement de deux types : la caséine et le lactosérum (ou whey).

Lors de la fabrication du yaourt, le lait subit des traitements thermiques et une fermentation lactique, qui décomposent partiellement ces protéines, les rendant potentiellement plus faciles à absorber et à digérer.

Certaines études ont fait état d’un taux d’absorption des protéines plus lent dans le yaourt que dans le lait. Cela pourrait être dû à la vidange gastrique plus longue du yaourt en raison de sa viscosité plus élevée. Ainsi, la transformation du yaourt garantit une viscosité plus faible pour une absorption optimale.

D’autre part, des études portant sur la quantité d’acides aminés totaux (AAT) dans le sang après la consommation de produits laitiers ont montré que leur quantité était plus élevée après l’absorption de yaourt ou de lait fermenté que de lait (2). Des résultats similaires ont été obtenus avec la consommation d’un lait non fermenté acidifié par l’ajout d’acide lactique.

Ces résultats suggèrent le rôle de l’acidité et de la viscosité du yaourt dans l’optimisation de l’absorption et de la digestion des protéines.

La consommation de protéines laitières dans le yaourt peut améliorer la synthèse des protéines musculaires 

Des études interventionnelles utilisant des acides aminés marqués permettent de suivre la synthèse des protéines musculaires (SPM) après les repas. Elles ont mis en évidence une incorporation d’acides aminés marqués plus importante dans les protéines musculaires après la consommation de yaourt qu’avec du lait ou du lait acidifié non fermenté. Ceci suggère une amélioration de la SPM, en cohérence avec une augmentation plus importante de la quantité d’acides aminés dans le sang après l’ingestion de yaourt (3).

Après les repas, l’augmentation de la quantité d’acides aminés sanguins et d’insuline stimule la SPM en déclenchant deux voies cellulaires (voies PI3K/ Akt). Il est intéressant de noter que des études ont montré une activation accrue de ces voies après la consommation de yaourt par rapport au lait.

Alors que ces études suggèrent une augmentation aiguë de la SPM après un repas, d’autres études ont donné des résultats plus contrastés concernant la consommation à long terme de yaourt et son association avec le maintien et/ou l’augmentation de la masse musculaire squelettique.

Le yaourt pourrait être bénéfique pour la santé musculaire grâce à la fermentation lactique

En plus d’être une bonne source de protéines, le yaourt pourrait aider les muscles par le biais de la fermentation lactique et des relations existantes entre microbiote intestinal et muscles squelettiques

Des études portant sur la relation entre le microbiote intestinal et la masse musculaire ont fait état d’une corrélation positive entre la présence de bactéries lactiques dans le microbiote intestinal et la masse musculaire (4).

Selon une étude récente, la perturbation du microbiote intestinal liée à l’âge et l’augmentation de la perméabilité intestinale pourraient expliquer la diminution de l’absorption des protéines et la mise en place d’une inflammation chronique à l’origine de la sarcopénie (perte de la masse musculaire squelettique liée à l’âge). En outre, les bactéries lactiques produisent des peptides bioactifs pendant la fermentation, tels que les polysaccharides, qui pourraient exercer des effets anti-inflammatoires et donc améliorer la SMP (5).

Cependant, si la supplémentation en probiotiques avec certains lactobacilles et bifidobactéries a amélioré la masse et la force musculaires, aucune étude n’a été menée sur la supplémentation en S. thermophilus et L. delbrueckii subsp. bulgaricus – les bactéries utilisées dans le yaourt.

Ces résultats sont prometteurs mais d’autres études sont nécessaires pour établir un lien clair entre la consommation de yaourt et les bienfaits pour la santé musculaire.

« Parmi les produits laitiers considérés comme une source de protéines de haute qualité, le yaourt peut être une source particulièrement bonne pour augmenter la masse musculaire […]. Cependant, étant donné qu’il existe peu de preuves solides de ce bienfait du yaourt, en particulier chez l’homme, des efforts supplémentaires sont nécessaires. « 

Sumi K, et al – 2023

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18 Déc 2023
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Intolérance au lactose Les bénéfices de la fermentation Questions Réponses Santé intestinale

Quels sont les bienfaits du yaourt sur le plan digestif ?

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En matière de digestion, le yaourt se distingue comme un atout à ne pas négliger dans la vie quotidienne. En tant que produit laitier, le yaourt est une source de lactose mais contient également des bactéries vivantes qui produisent de la lactase, enzyme permettant d’améliorer la digestion du lactose. En outre, la consommation de yaourt aurait des effets bénéfiques sur la santé intestinale et pourrait aider les personnes qui souffrent d’épisodes de constipation.

Intolérance au lactose : le yaourt est bénéfique

Le lactose est le sucre naturel du lait et des produits laitiers. Lors de sa digestion, il peut être décomposé par une enzyme spécifique, la lactase présente dans l’intestin grêle, en deux sucres plus simples, le glucose et le galactose, qui sont absorbés par la circulation sanguine.

Lorsque le lactose non digéré atteint le côlon, il est fermenté par le microbiote résident, ce qui entraîne la production d’acides gras à chaîne courte (AGCC) et de gaz : c’est ce qu’on appelle la maldigestion du lactose. Chez la plupart des personnes, cette maldigestion du lactose ne produit aucun symptôme notable. En revanche, lorsqu’elle donne lieu à des symptômes tels que ballonnements, crampes, diarrhée et flatulences, on parle d’intolérance au lactose (1).

Les personnes souffrant de maldigestion au lactose peuvent consommer un yaourt standard : il ne contient qu’un taux réduit de lactose (2). Ceci est dû à la présence des bactéries vivantes, utilisées dans le processus de fermentation du yaourt (L. delbrueckii subsp. bulgaricus et S. thermophilus). Ces bactéries produisent la lactase, qui va hydrolyser le lactose. En outre, certaines des bactéries actives survivent à leur passage dans l’intestin : la lactase bactérienne contribue donc à la digestion du lactose dans l’intestin grêle, ce qui résout en partie le problème de la fermentation du lactose qui entraîne une maldigestion ou une intolérance.

L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a émis en 2010 un avis scientifique officiel (3) qui affirme que la consommation de cultures vivantes dans le yaourt, Lactobacillus delbrueckii subsp, bulgaricus et Streptococcus thermophilus, améliore la digestion du lactose chez les personnes souffrant de maldigestion du lactose.

Un yaourt contenant des micro-organismes vivants peut contribuer à la santé intestinale

Le microbiote intestinal joue un rôle important dans la digestion, mais il est également d’une importance capitale pour le développement normal du système immunitaire et de la fonction nerveuse (4). La composition du microbiote intestinal peut être influencée par notre alimentation (5) et de manière bénéfique lorsque des aliments fermentés, comme le yaourt, sont consommés.

En effet, une  bactéries contenues dans la matrice laitière survit dans le tractus digestif (6) et ces souches vont contribuer au  microbiote résident, (7). Une telle supplémentation provenant de l’alimentation est bénéfique pour le maintien de la santé intestinale et de l’équilibre du microbiote intestinal,

Le yaourt utile en cas de constipation ?

La constipation est très fréquente chez les enfants et les adultes et peut devenir chronique. La constipation chronique peut être définie comme comprenant moins de 3 selles par semaine, des selles le plus souvent dures ou grumeleuses et un passage difficile des selles depuis plus de 6 mois. La constipation chronique représente (en moyenne) de 2 à 27% de la population adulte (8).

Certains résultats ont montré que la consommation de yaourt standard (lait fermenté par les deux souches bactériennes L. bulgaricus et S. thermophilus) réduisait le temps de transit intestinal chez les adultes souffrant de constipation habituelle. Dans la même étude, les sujets consommant du lait fermenté présentaient également une amélioration de la fonction intestinale (9).

Selon les auteurs d’un essai clinique (10), l’atténuation des symptômes de la constipation pourrait être due au potentiel thérapeutique des probiotiques contenus dans le yaourt. La consommation de yaourt probiotique a accéléré le transit intestinal chez des sujets animaux sans microbiote et, globalement, les données ont mis en évidence une amélioration des symptômes de constipation en utilisant à la fois des yaourts supplémentés en souches probiotiques et des yaourts standards (10).

Ceci dit, seuls quelques rapports et études sur ce sujet sont disponibles pour le moment, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre en profondeur les actions bénéfiques des probiotiques sur les dysfonctionnements intestinaux tels que la constipation, en particulier chez les sujets chroniquement constipés.


Pour en savoir plus :

  1. Notre zoom spécial : les aliments fermentés
  2. Notre zoom spécial : la digestion du lactose
  3. FAQ : Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?
  4. La consommation de yaourt pourrait-elle protéger du cancer colorectal ?
References :
(1) Suchy FJ, Brannon PM, Carpenter TO, et al. NIH Consensus Development Conference Statement: lactose intolerance and health. NIH Consens State Sci Statements 2010;27:1–27
(2) Rozenberg S, Body JJ, Bruyère O, et al. Effects of dairy products consumption on health: Benefits and beliefs – a commentary from the Belgian Bone Club and the European Society for Clinical and Economic Aspects of Osteoporosis, Osteoarthritis and Musculoskeletal Diseases. Calcif Tissue Int 2016;98:1–17.
(3) EFSA Journal 2010;8(10):1763.
(4) Marco ML, Heeney D, Binda S, et al. Health benefits of fermented foods: microbiota and beyond. Curr Opin Biotechnol 2017;44:94–102.
(5) Wen L, Duffy A. Factors influencing the gut microbiota, inflammation, and type 2 diabetes. J Nutr 2017;147:1468S–75S.
(6) C. Landman, E. Quévrain, Le microbiote intestinal : description, rôle et implication physiopathologique, La Revue de Médecine Interne, 2016
(7) Hollister EB et al. Structure and function of the healthy pre-adolescent pediatric gut microbiome. Microbiome. 2015;3:36. 
(8) Sanchez MI, Bercik P. Epidemiology and burden of chronic constipation. Can J Gastroenterol. 2011 Oct;25 Suppl B(Suppl B):11B-15B. doi: 10.1155/2011/974573. PMID: 22114752; PMCID: PMC3206560.
(9) Oskar Adolfsson, Simin Nikbin Meydani, Robert M Russell, Yogurt and gut function, The American Journal of Clinical Nutrition, Volume 80, Issue 2, August 2004, Pages 245–256
(10) Guerra, P. V., Lima, L. N., Souza, T. C., Mazochi, V., Penna, F. J., Silva, A. M., Nicoli, J. R., & Guimarães, E. V. (2011). Pediatric functional constipation treatment with Bifidobacterium-containing yogurt: a crossover, double-blind, controlled trial. World journal of gastroenterology, 17(34), 3916–3921.
(11) Bacchetta J, et al. Vitamin D and calcium intakes in general pediatric populations: A French expert consensus paper. Arch Pediatr. 2022 May;29(4):312-325.

 

04 Déc 2023
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Adulte Gestion du poids Le yaourt et la santé

Le yaourt peut contribuer à la gestion du poids pendant la ménopause

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Si vous êtes ménopausée et que vous remarquez que votre silhouette s’arrondit progressivement, vous n’êtes pas la seule.

Les modifications hormonales, à l’origine des bouffées de chaleur, du brouillard cérébral et des sautes d’humeur à cette période de la vie, sont également responsables des modifications de la répartition des graisses corporelles et du risque de surpoids (2). En moyenne, les femmes prennent plus de 2 kg pendant la ménopause, avec une augmentation de 10 % de la masse grasse (3,4).

Mais la bonne nouvelle, si vous craignez de prendre des kilos, c’est qu’une aide est à portée de main, dans votre réfrigérateur. Des chercheurs ont découvert que la consommation régulière de yaourt dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré pendant les années qui entourent la ménopause est associée à une réduction de la prise de poids (1).

Les produits laitiers ont des effets différents sur notre poids

Les produits laitiers sont sources de nombreux nutriments (vitamines, minéraux et protéines) qui peuvent contribuer à la gestion du poids. Mais en raison de leur teneur en graisses saturées, les effets des produits laitiers sur le poids restent controversés. Des études antérieures ont suggéré que les différents produits laitiers pouvaient avoir des effets variables sur le poids (5,6).

Une équipe de chercheurs a analysé l’influence de la consommation de différents types de produits laitiers sur le changement de poids et le risque d’obésité pendant la ménopause. Ils ont étudié les données sur 35 152 femmes américaines, en se concentrant sur la période de 12 ans entourant la ménopause (1).

Le yaourt peut être un choix judicieux pour le poids des femmes ménopausées

Dans cette étude prospective, la consommation totale de produits laitiers était associée à un risque moindre d’obésité, mais les résultats différaient selon les types de produits laitiers :

  • Il n’y avait pas d’association significative entre la consommation de lait et le changement de poids.
  • Les femmes qui mangeaient le plus de fromage avaient tendance à prendre plus de poids que les femmes qui en mangeaient moins, bien que cette association ait varié tout au long de l’étude. Les femmes consommant le moins de fromage ont eu une prise de poids plus faible au cours des 12 années entourant la ménopause.
  • Le yaourt se distingue des autres produits laitiers par ses effets sur le poids. Les femmes consommant deux portions ou plus de yaourt par semaine ont pris le moins de poids au cours des 12 années entourant la ménopause. Celles consommant moins d’une portion de yaourt par mois ont systématiquement pris le plus de poids au cours de la même période. La consommation de deux portions ou plus de yaourt par semaine était associée à un risque d’obésité inférieur de 43 %, tandis qu’une consommation modérée de yaourt (entre une portion par mois et deux portions par semaine) était associée à un risque inférieur de 23 %.

Le yaourt peut offrir des bénéfices uniques sur le poids par rapport à d’autres produits laitiers

Les résultats de l’étude suggèrent que le yaourt pourrait jouer un rôle dans la régulation du poids et la prévention de l’obésité pendant la ménopause. Bien que les mécanismes exacts ne soient pas encore entièrement compris, les chercheurs suggèrent plusieurs possibilités :

  • Le calcium pourrait jouer un rôle dans le métabolisme des graisses. Il a été démontré dans plusieurs études que l’augmentation de l’apport calcique accélère la perte de poids et de graisse.
  • L’acidité du yaourt améliorerait la biodisponibilité du calcium, ce qui expliquerait ses effets spécifiques sur le poids.
  • Les bactéries vivantes du yaourt peuvent moduler le microbiote intestinal et contribuer à prévenir la prise de poids.
  • La consistance semi-solide du yaourt procure une sensation de satiété qui peut réduire la faim et prévenir la prise de poids.

Le mode de vie a son importance

La pratique d’une activité physique régulière et l’adoption d’un régime alimentaire équilibré sont tous deux associés à une réduction du risque d’obésité. Les avantages liés à ces facteurs de mode de vie seraient renforcés chez les femmes consommant le plus de yaourt.

Les chercheurs ont constaté que les femmes consommant du yaourt plus fréquemment avaient tendance à être plus actives et à avoir une alimentation plus saine que celles qui n’en mangeaient pas.

Alors que les femmes actives qui mangeaient moins de yaourt avaient un risque d’obésité inférieur de 19 % à celui des femmes similaires moins actives, les femmes actives qui mangeaient plus de yaourt avaient un risque d’obésité inférieur de 48 %.

De même, les femmes qui mangeaient plus de yaourt et qui avaient une alimentation équilibrée avaient un risque d’obésité inférieur de 63 % par rapport aux femmes ayant une alimentation moins saine. Les femmes qui avaient une alimentation plus saine mais avec une plus faible consommation de yaourt n’avaient qu’un risque d’obésité inférieur de 48 %.

« … cette étude suggère qu’une plus grande consommation de yaourt est associée à une moindre prise de poids et à une réduction du risque d’obésité chez les femmes préménopauses. L’intégration de la consommation de yaourt dans un régime alimentaire sain peut être bénéfique pour le poids pendant cette période critique de la vie. » – Yuan M, et al. 2023

Source: (1) Yuan M, et al. Dairy Foods, Weight Change, and Risk of Obesity During the Menopausal Transition. J Nutr. 2023 Mar;153(3):811-819.

Produits laitiers et ménopause

Publications complémentaires:

(2)  F. Lizcano, G. Guzman, Estrogen deficiency and the origin of obesity during menopause, BioMed Res Int 2014 (2014) 757461.
(3)  R.R. Wing, K.A. Matthews, L.H. Kuller, E.N. Meilahn, P.L. Plantinga, Weight gain at the time of menopause, Arch Intern Med 151 (1) (1991) 97–102.
(4) M.F. Sowers, H. Zheng, K. Tomey, C. Karvonen-Gutierrez, M. Jannausch, X. Li, et al., Changes in body composition in women over six years at midlife: ovarian and chronological aging, J Clin Endocrinol Metab 92 (3) (2007) 895–901.
(5) D. Mozaffarian, T. Hao, E.B. Rimm, W.C. Willett, F.B. Hu, Changes in diet and lifestyle and long-term weight gain in women and men, N Engl J Med 364 (2011) 2392–2404.
(6) H. Wang, L.M. Troy, G.T. Rogers, C.S. Fox, N.M. Mckeown, J.B. Meigs, et al., Longitudinal association between dairy consumption and changes of body weight and waist circumference: the Framingham Heart Study, Int J Obes 38 (2014) 299–305.
27 Nov 2023
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Alimentation saine et équilibrée Infographies Santé de la planète

Transition vers des systèmes alimentaires plus durables (infographie)

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Des études de l’EAT Lancet et de la FAO recommandent de passer à des régimes alimentaires plus respectueux de l’environnement. Cependant, trouver le bon équilibre alimentaire qui favorise à la fois la santé de la planète et la santé humaine, ce que l’on appelle les régimes alimentaires sains et durables, peut s’avérer difficile et nécessite des lignes directrices fondées sur des données probantes.

Comment garantir l’adéquation nutritionnelle tout en réduisant la consommation de viande ?

Les modèles scientifiques présentés ici proposent d’examiner le cas de la viande, un facteur bien connu de l’empreinte écologique de l’alimentation.
Bien que la viande soit une bonne source d’énergie et de nutriments essentiels, la recherche suggère qu’il est possible d’obtenir un apport suffisant de ces nutriments sans manger de viande – à condition qu’une variété d’autres aliments soit disponible et consommée, comme c’est largement le cas en Europe et dans les pays à régime alimentaire occidental. Bien que la réduction de la consommation de viande soit essentielle pour évoluer vers des régimes alimentaires sains et durables, une approche standardisée à l’échelle mondiale ne permettrait pas d’atteindre cet objectif :

  • Les cultures alimentaires sont diverses à travers le monde
  • La pression et l’impact environnementaux diffèrent d’un régime à l’autre
  • Les besoins nutritionnels varient d’une population à l’autre (femmes enceintes, personnes âgées, enfants…).

Modéliser la réduction de la consommation de viande pour parvenir à des régimes alimentaires plus durables

En se basant sur l’étude INCA3 de l’ANSES, une vaste base de données sur les habitudes alimentaires observées chez les adultes Français, les chercheurs ont esquissé différents scénarii de réduction de la consommation de viande. Dans cette approche, la réduction est modélisée par étapes de 10 %. Pour chaque étape, les chercheurs ont identifié le meilleur régime alimentaire pour la santé, en s’appuyant sur des groupes d’aliments autres que la viande, tout en garantissant l’adéquation nutritionnelle. Au final, l’étude fournit un plan de réduction de la consommation de viande, qui prend en compte les habitudes alimentaires observées de la population française, afin d’obtenir des options alimentaires acceptables à chaque étape.

Découvrez en plus ci-dessous grâce à notre nouvelle infographie:

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20 Nov 2023
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Questions Réponses Santé de la planète

Qu’est-ce qu’un système alimentaires durable ?

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Nourrir le monde de demain avec une population en constante augmentation est un défi mondial. Les prévisions des Nations Unies montrent que nous serons 9,5 milliards en 2050 [1]. Selon la FAO, les systèmes agroalimentaires mondiaux ont produit 11 milliards de tonnes de nourriture en 2021, mais environ 10 % de la population mondiale souffre toujours de la faim et de la malnutrition [2,3]. Ainsi, adopter une politique de transition vers un système de production alimentaire plus durable implique de construire des systèmes agroalimentaires résilients.

Qu’est-ce qu’un système alimentaire ?

Un système alimentaire est une entité complexe. Pris dans leur ensemble, les systèmes alimentaires englobent la production primaire mais également les chaînes d’approvisionnement alimentaire qui se terminent par la distribution aux points de vente au détail ou aux consommateurs [2]. Un système alimentaire représente l’ensemble des éléments, activités et acteurs impliqués dans la production, la transformation, la préparation, la distribution et, finalement, la consommation des aliments [3]. Il comprend également tous les intrants nécessaires et les extrants générés à chaque maillon de la chaîne.

Les acteurs du système alimentaire sont très divers :

  • Les producteurs primaires qui fournissent les intrants
  • Les services de post-récolte, de stockage, de transformation des aliments et de transport
  • Les distributeurs, les grossistes et les détaillants de produits alimentaires
  • Et enfin, les ménages et les individus, en tant que consommateurs finaux.

Un système alimentaire comprend également des dimensions plus abstraites mais tout aussi essentielles : les choix et les cultures alimentaires. Les valeurs, les croyances et les normes sociales relatives à l’alimentation, véhiculées par les consommateurs du monde entier, jouent un rôle important dans la détermination de ce que les gens mangent et de ce qu’ils attendent de l’alimentation, et orientent donc le fonctionnement du système alimentaire [4].

Les systèmes alimentaires mondiaux actuels ne sont pas durables

De nombreuses institutions s’accordent à dire que nos systèmes actuels de production alimentaire ne sont pas durables et doit être réorientés vers une production résiliente et de qualité qui préserve les ressources de la planète. La production alimentaire représente 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), 70 % de l’utilisation de l’eau et une énorme perte de biodiversité marine et continentale [2].

 » La production alimentaire mondiale menace la stabilité du climat et la résilience des écosystèmes. […] Il est urgent de procéder à une transformation radicale du système alimentaire mondial. Sans action, le monde risque de ne pas atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies et l’accord de Paris. » – Professeur Johan Rockström, pour le rapport de synthèse de la Commission EAT-Lancet, 2019.

Notre système alimentaire mondial est en effet axé sur la quantité et la productivité, mais pas assez sur la qualité. Ainsi, ces dernières doivent être repositionnées « de nourrir les gens » à « bien nourrir les gens » [4]. Nourrir la population mondiale croissante, qui devrait compter près de 10 milliards de personnes en 2050, nécessitera des changements généralisés dans la façon dont nous produisons nos aliments, en particulier face à la pression croissante du changement climatique. Pourtant, ces mutations dans la production alimentaire doivent également englober l’objectif de répondre aux besoins nutritionnels et sanitaires globaux de la population.

La durabilité dans la production alimentaire

Une transition vers des systèmes alimentaires plus durables sous-entend une dimension environnementale essentielle. Les ressources en eau et des terres sont extrêmement sollicitées par l’agriculture et l’élevage, qui sont des sources d’émissions de GES dans le monde entier. Un système alimentaire durable est basé sur les quatre dimensions définissant la durabilité dans les rapports de la FAO et de l’OMS [2,3,5] :

  • Fournir des aliments sûrs et à forte densité nutritionnelle qui font partie d’un régime alimentaire sain et équilibré, afin de réduire le fardeau de la malnutrition dans le monde entier
  • Être culturellement acceptable par les populations
  • Être inclusif, éthique et accessible
  • Avoir un faible impact sur l’environnement et préserver la biodiversité et les ressources naturelles, idéalement produits et consommés localement [5].

EAT-Lancet [6] considère certains aspects clés que nous devons viser pour transformer notre système alimentaire en une production plus respectueuse de l’environnement :

  • Ne pas utiliser plus de terres qu’actuellement
  • Sauvegarder et contribuer à l’équilibre la biodiversité existante
  • Réduire la consommation d’eau et gérer l’eau de manière responsable
  • Réduire considérablement la pollution par l’azote et le phosphore (provenant de l’utilisation d’engrais)
  • Ne produire aucune émission de dioxyde de carbone
  • Ne pas provoquer d’augmentation des émissions de méthane et d’oxyde nitreux.

Les systèmes alimentaires durables doivent pouvoir faire face aux risques et aux incertitudes, comme l’apparition de l’épidémie de coronavirus COVID-19 en 2020. Par conséquent, les actions clés menées par les gouvernements et les politiques publiques pour modifier le système alimentaire seraient associées à la lutte contre la malnutrition [2,3]. Une production alimentaire durable doit en effet fournir aux individus les nutriments dont ils ont besoin pour protéger et améliorer leur santé et éviter l’apparition de maladies. Pour réussir sur le long terme, les régimes alimentaires durables doivent être adaptés aux habitudes alimentaires et aux cultures locales, et doivent également être une source de plaisir, de chaleur et de partage.

Circuits courts et réduction des déchets

S’appuyer sur la production locale pour les aliments de base peut être l’une des meilleures solutions pour assurer la sécurité alimentaire. Les chaînes alimentaires se sont en effet allongées au cours des dernières décennies, éloignant toujours davantage le consommateur final du producteur initial [4]. Le parcours des aliments de la ferme à la table consomme de l’énergie, liée au transport, à la transformation, à l’emballage, à la distribution, à la vente au détail et à la préparation… Tous ces éléments produisent des gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique. Ainsi, passer à une consommation locale et saisonnière est un premier pas vers une consommation plus durable.

D’autre part, près d’un tiers des aliments produits dans le monde sont actuellement gaspillés. Dans les pays de l’Union européenne, cela représente environ 173 kg de nourriture gaspillée par habitant et par an [7]. Le gaspillage alimentaire se produit à plusieurs niveaux de la chaîne de production alimentaire [8] :

  • Pendant la récolte
  • Lors de la transformation
  • Chez les détaillants, les grossistes et les supermarchés
  • Consommateurs (principalement les ménages) et prestataires de services alimentaires (restaurants, restauration collective)

Pour parvenir à une production et une distribution alimentaires plus durables, EAT-Lancet recommande de réduire au moins de moitié les pertes alimentaires en apportant des changements majeurs au stockage, au transport, à la transformation et au conditionnement des aliments (surtout dans les pays à faible revenu), ainsi que d’informer les consommateurs, les détaillants alimentaires et les restaurateurs sur la manière de réduire leurs déchets alimentaires (surtout dans les pays à revenu élevé) [6].

Les scientifiques explorent actuellement les possibilités et développent des modèles d’agriculture régénérative afin de préserver et de renouveler les ressources tout en offrant à tous un accès fiable et sûr à des aliments sains. L’objectif global est d’ouvrir la voie à des décisions éclairées pour orienter l’agriculture et l’industrie alimentaire vers un avenir durable.


Pour aller plus loin :

References :
[1] United Nations. Population Division, World Population Prospects 2019, Graphs / Profiles. [Online]
[2] FAO. 2021. In Brief to The State of Food and Agriculture 2021. Making agrifood systems more resilient to shocks and stresses. Rome, FAO.  
[3] Willett W, Rockström J, Loken B, et al. Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492.
[4] Einarsson, Rasmus et al. “Healthy diets and sustainable food systems.” Lancet (London, England) vol. 394,10194 (2019): 215.
[5] Burlingame B, Dernini S. Sustainable diets and biodiversity: Directions and solutions for policy, research and action. Food and Agriculture Organization. 2010.
[6] Willett W, Rockström J, Loken B, et al. EAT-Lancet Commission Summary report: Food in the anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. Lancet. 2019;393(10170):447-492
[7] Scherhaufer S, Moates G, Hartikainen H, Waldron K, Obersteiner G.O., Environmental impacts of food waste in Europe, Waste Management (2018); 77: 98-113.
[8] Papargyropoulou E, Lozano R, Steinberger J. K, Wright N, bin Ujang Z; The food waste hierarchy as a framework for the management of food surplus and food waste; Journal of Cleaner Production, (2014); 76:106-115,
06 Nov 2023
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Les bénéfices de la fermentation Santé cardiovasculaire Santé humaine

Produits laitiers fermentés et maladies cardiovasculaires

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Aujourd’hui, un nombre croissant de preuves indique que la consommation de produits laitiers fermentés serait bénéfique contre les maladies cardiovasculaires et le diabète.

Selon les chercheurs, au lieu de se concentrer uniquement sur la teneur en graisses saturées des produits laitiers, il semble nécessaire de prendre en compte les caractéristiques de l’ensemble de l’aliment.

Les chercheurs confirment que les produits laitiers, en particulier les produits laitiers fermentés tels que le yaourt et le fromage, ont leur place dans une alimentation saine et équilibrée.

Les produits laitiers fermentés associés à des effets bénéfiques sur les maladies cardiaques et le diabète.

Pendant des années, dans les publications scientifiques, les graisses saturées (contenues notamment dans les produits laitiers) pouvaient être vues comme à l’origine d’un certain nombre de problèmes de santé. Les recommandations nutritionnelles ont alors valorisé la consommation de produits laitiers à faible teneur en matières grasses.

Aujourd’hui, bien que les preuves restent encore limitées, les experts estiment que les produits laitiers (notamment fermentés, et le yaourt en particulier) sont associés à un effet bénéfique dans la prévention des maladies cardiovasculaires (MCV) et du diabète de type 2 (DT2).

En effet, les auteurs de cette étude ont analysé de nombreuses études d’observation sur les effets de différents types d’aliments laitiers sur les MCV et le DT2, en mettant l’accent sur les produits laitiers fermentés (1). Selon eux, l’éviction des produits laitiers, présumés riches en acides gras saturés, est trop simpliste. La consommation des produits laitiers fermentés n’aggrave pas les risques de maladies cardio-vasculaires (MCV) et de diabète de type 2.

Les aliments gras sont-ils tous mauvais pour la santé ?

En ce qui concerne les produits laitiers en général, les chercheurs ont conclu, sur la base des données disponibles à ce jour, que l’association entre les produits laitiers et le risque de maladies cardiovasculaires restait incertaine.

Pour les personnes en bonne santé ne présentant pas de facteurs de risque de MCV, le risque est probablement négligeable, voire nul. C’est une bonne nouvelle pour les personnes qui doivent favoriser la consommation d’aliments simples et nutritionnellement denses.

Mais pour les personnes présentant un risque accru de MCV, il est préférable de s’en tenir aux produits laitiers à teneur réduite en matières grasses, conseillent les chercheurs. Ces produits restent une source efficace de vitamines et de minéraux essentiels, ainsi que de protéines de haute qualité.

Les produits laitiers fermentés se distinguent par leurs effets bénéfiques sur le risque de MCV

En examinant les différents types de produits laitiers, la consommation de produits laitiers fermentés, tels que le yaourt et le fromage, semble particulièrement bénéfique pour la prévention des maladies cardiovasculaires (2).

Le beurre, en revanche, se distingue des autres produits laitiers par sa teneur en graisses saturées la plus élevée et a souvent été associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires.

Consommation de produits laitiers et risque de diabète

Des preuves convaincantes confirment aujourd’hui que la consommation de produits laitiers fermentés, en particulier le yaourt, peut contribuer à prévenir le diabète de type 2. La consommation régulière de yaourt est associée à des améliorations de plusieurs composantes de la santé cardio-métabolique, notamment l’hyperglycémie, l’augmentation de la pression artérielle, les profils lipidiques et peut-être le surpoids.

Bien que les produits à faible teneur en matières grasses soient recommandés, la différence entre les effets des produits à faible et forte teneur en matières grasses n’est pas clairement établie.

Pourquoi certains types de produits laitiers semblent-ils plus appropriés que d’autres ?

Selon les chercheurs, les différences entre les types de produits laitiers, en ce qui concerne leurs effets sur la santé cardio-métabolique, pourraient être dues à leur matrice alimentaire et à leurs composés bioactifs.

La matrice des produits laitiers varie en fonction de ses propriétés physiques, chimiques et structurelles (y compris la taille des globules de graisse dans l’aliment).

Le lait entier est une émulsion de globules gras enfermés dans une membrane :

  • Dans le yaourt, les globules gras sont dispersés dans une matrice protéique gélifiée
  • Dans le fromage, les globules sont dans une matrice solide riche en protéines.
  • Le beurre, qui est associé à une augmentation du cholestérol LDL, est une émulsion contenant peu de protéines et la matière grasse du lait n’est pas enfermée dans une membrane de globules (3).

« Les effets bénéfiques apparents des produits laitiers fermentés, en particulier le yaourt, permettent d’augmenter la consommation d’aliments de bonne densité nutritionnelle. Les recommandations nutritionnelles récentes reflètent ce point de vue. – Nestel PJ, et al, 2023 »

Source: (1) Nestel PJ, Mori TA. Dairy Foods: Beneficial Effects of Fermented Products on Cardiometabolic Health. Curr Nutr Rep. 2023 May 25. doi: 10.1007/s13668-023-00476-x. Epub ahead of print. PMID: 37226031
Reférences complémentaires
(2) Mozaffarian D. Dairy foods, obesity, and metabolic health: the role of the food matrix compared with single nutrients. Adv Nutr. 2019;10(5):917S-23S
(3) Rosqvist F, Smedman A, Lindmark-Mansson H, et al. Potential role of milk fat globule membrane in modulating plasma lipoproteins, gene expression, and cholesterol metabolism in humans: a randomized study. Am J Clin Nutr. 2015;102(1):20–30
30 Oct 2023
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Interviews d'experts Santé de la planète

Bénéfices et risques de la végétalisation de nos assiettes, par Pauline Budynski

AFDN Alimentation durable Budynski vegetalisation
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A l’occasion des 61èmes journées d’études de l’AFDN, organisée en octobre 2023 à Tours, nous avons invité Pauline Budynski, Diététicienne Nutritionniste à couvrir certaines conférences en lien avec l’alimentation durable, sujet d’importance en pratique diététique aujourd’hui.

Bénéfices et risques de la végétalisation de nos assiettes, par Pauline Budynski

Voici quelques clés pour aider à équilibrer une pratique végétarienne ou simplement végétaliser un peu plus son alimentation.

En France, peu de personnes sont totalement végétariennes mais de plus en plus d’individus essayent de végétaliser leur alimentation.
Il y a quelques jours, j’ai eu la chance d’assister à l’une des conférences organisée lors des Journées d’Etudes de l’AFDN. Il a été abordé les bénéfices et les
risques de l’alimentation végétale et je trouvais cela vraiment intéressant de pouvoir en parler avec vous.
Le principal écueil qui a été remarqué lorsque l’on essaie de manger moins de viande et de végétaliser son alimentation, c’est le risques de déficiences ou de carences en divers nutriments : protéines, zinc ou fer.
On observe en revanche une amélioration de la consommation de fibres.
Un autre point notoire est que certains consommateurs vont se tourner vers des aliments transformés tels que les « steaks » végétaux,  les nuggets etc.
Aussi, pour manger plus végétal, voici quelques conseils:
  • Consommez des protéines à chaque repas. Ce n’est pas parce que vous ne consommez plus de viande ni de poisson qu’il ne faut plus consommer de protéines. Vous pouvez consommer des légumineuses, des œufs, du tofu, du tempé, des produits laitiers…
  • Attention à la surconsommation des « steaks » végétaux qui sont généralement plus riches en glucides qu’en protéines. Il est important de bien faire attention à la composition des produits.
  • Si vous buvez beaucoup de thé et de café, il faut essayer de ne pas en consommer proche des repas. Le fer des végétaux et des œufs est un peu moins bien assimilé que le fer qu’on va retrouver dans la viande. Le café et le thé diminuent encore plus l’assimilation du fer. En revanche, pour palier à cela, il faut mieux consommer des aliments riches en vitamine C car elle améliore l’assimilation du fer.
L’idéal serait d’essayer de respecter ces astuces et si par la suite vous avez encore des doutes et des difficultés, il ne faut pas hésiter à se tourner vers un diététicien.