L’intolérance au lactose se manifeste par un ou plusieurs des symptômes suivants :
ballonnements,
diarrhée et flatulences,
lesquels surviennent après la consommation de lactose.
Le lactose, le sucre présent naturellement dans le lait et les produits laitiers, est généralement transformé dans l’intestin par une enzyme, la lactase, en glucose et en galactose, deux sucres simples utilisés par notre corps pour fournir l’énergie et assurer diverses fonctions. L’activité de la lactase est élevée pendant la petite enfance et diminue lentement après le sevrage. Chez certains individus, pour lesquels l’activité de la lactase est réduite, le lactose non digéré entre dans le côlon où il est fermenté par le microbiote résident (la population de microorganismes qui vit dans le tube digestif). La fermentation bactérienne conduit à la formation de gaz (hydrogène, dioxyde de carbone, méthane), d’acides lactiques et acétiques, ce qui augmente le temps de transit intestinal et la pression intra-côlon, ce qui peut entraîner ballonnements, diarrhée et flatulences.
La quantité de lactose qui déclenche ces symptômes diffère selon les individus. La plupart des personnes ayant des difficultés à digérer le lactose (maldigestion du lactose) peuvent consommer du lactose dans des produits laitiers en quantité modérée, soit jusqu’à 12 g de lactose en une seule fois, soit jusqu’à 24 g en petites quantités pendant la journée ou à la fin d’un repas, sans ressentir les symptômes décrits précédemment.
L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a d’ailleurs publié un avis scientifique qui affirme que la consommation des cultures vivantes dans le yaourt,Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus, améliore la digestion du lactose contenu dans le yaourt chez les individus atteints de maldigestion du lactose.
Sources:
Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on lactose thresholds in lactose intolerance and galactosaemia. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.
Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.
Misselwitz et al. United European Gastroenterol J 2013;1:151-9.
Alors que les recherches les plus récentes questionnent les recommandations alimentaires classiques relatives aux produits laitiers, au regard des teneurs en matières grasses, les produits laitiers fermentés tels que le yaourt, le fromage et le kéfir pourraient se révéler être un choix sain pour la protection contre les maladies cardiovasculaires (MCV).
On a longtemps pensé que les produits laitiers augmentaient le risque de MCV en raison de leur teneur en graisses et de leur association avec l’augmentation des taux de cholestérol. En réponse, les recommandations alimentaires dans les pays occidentaux préconisent de limiter la consommation de produits laitiers entiers en faveur de versions à faible teneur en matières grasses.
Toutefois, avec les éléments récents suggérant que l’inflammation systémique est le principal déclencheur biochimique de l’athérosclérose et de l’atteinte du muscle cardiaque, ce conseil et la science qui le sous-tend sont désormais en débat, selon les auteurs de cet article de synthèse.
Une consommation élevée d’acides gras saturés pourrait ne pas être responsable d’un excès de cholestérol.
Des interrogations se posent quant aux éléments scientifiques qui ont suggéré une relation de causalité entre une forte consommation d’acides gras saturés (AGS), un taux de cholestérol LDL élevé, l’athérosclérose et les coronaropathies.
En effet, selon les auteurs, malgré des taux élevés d’AGS, les produits laitiers entiers ont des effets positifs, ou au moins neutres, sur la santé cardiovasculaire, tout en contribuant également à des apports plus élevés en nutriments tels que les vitamines D et K.
Un effet de la matrice des produits laitiers
Le focus se déplace pour prendre en compte l’effet de la matrice des produits laitiers fermentés sur la santé cardiovasculaire. Les recherches sont passées d’une analyse sur les nutriments isolés, tels que les graisses saturées, à la prise en compte de la matrice alimentaire, des constituants (nutriments et non-nutriments) des aliments et de la façon dont ils interagissent dans l’organisme.
Les chercheurs essaient également de déterminer les effets spécifiques de différents types de produits laitiers, y compris les produits fermentés, tels que yaourt, fromage et kéfir, sur la santé cardiovasculaire.
Les produits laitiers fermentés tels que le yaourt pourraient procurer des bénéfices potentiels pour la santé cardiovasculaire
Même si les produits laitiers fermentés sont souvent associés à la santé intestinale, ils semblent également bénéfiques pour la santé cardiométabolique, qui englobe la prévention des maladies cardiovasculaires et métaboliques, dont le diabète de type 2 (DT2) et le syndrome métabolique.
Une consommation plus élevée de fromage, de yaourt et de kéfir est associée à des taux plus faibles de cholestérol LDL et une pression artérielle plus basse, ainsi qu’à un risque plus faible de DT2, d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de coronaropathie (CP). Ces bénéfices potentiels pourraient augmenter avec la consommation de ces produits.
Le yaourt, en particulier, est associé à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires (MCV)
Les yaourts, en particulier, de par leurs composants bioactifs et leur richesse en nutriments, notamment lorsqu’ils sont consommés avec des fruits, ont été associés à une réduction du risque de MCV, de diabète et de syndrome métabolique – à savoir hypertension artérielle, hyperglycémie, circonférence de la taille élevée et anomalies des graisses du sang.
Choisir des produits laitiers fermentés afin d’optimiser les apports en nutriments et les bénéfices potentiels pour la santé cardiovasculaire
On ne sait pas encore exactement de quelle façon les aliments fermentés influencent les facteurs de risque des MCV. On pense toutefois que les probiotiques et la vitamine K2, qui sont tous les deux présents dans les produits laitiers fermentés, pourraient jouer un rôle.
Le procédé de fermentation lui-même pourrait également jouer un rôle car il entraîne des changements dans la structure des lipides et des protéines. Ces changements pourraient expliquer certains des effets observés. Il pourrait également y avoir des bénéfices associés à la consommation de produits laitiers entiers sur la base de la biodisponibilité plus élevée de nutriments à haute valeur et de propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes.
Par conséquent, si les produits laitiers entiers peuvent continuer à être consommés avec modération dans le cadre d’un mode de vie sain et équilibré, le choix de produits laitiers fermentés a plus de chance d’optimiser les apports en nutriments et les bénéfices potentiels pour la santé cardiovasculaire.
Non. L’allergie est une hypersensibilité du système immunitaire à certains éléments de l’environnement, qui ne causent pas, voire peu, de problème à la plupart des gens. Les allergies alimentaires communes sont l’allergie aux arachides, au lait de vache, aux oeufs, aux noix, aux poissons, aux crustacés, au soja et au blé. Dans le cas d’une allergie au lait de vache, le système immunitaire réagit de manière excessive à une ou plusieurs protéines contenues dans le lait de vache, comme les protéines de lactosérum et la caséine. Les symptômes comprennent urticaire, oedème, nausée et respiration sifflante, et peuvent survenir une heure voire jusqu’à 72 heures après avoir bu du lait de vache.
L’intolérance au lactose est liée au lactose, qui n’est pas une protéine, mais un type de sucre naturellement présent dans le lait et les produits laitiers. C’est l’incapacité à digérer le lactose qui entraîne ballonnements, diarrhées et gaz. Le lactose n’est pas une protéine du lait mais un sucre et il n’est pas ciblé par le système immunitaire.
Les personnes souffrant d’allergies au lait de vache doivent éviter le lait et les produits laitiers, alors que les personnes souffrant d’intolérance au lactose ne doivent pas éviter le lait et les produits laitiers, mais plutôt en consommer en petites quantités soit jusqu’à 12 g en une seule fois, soit jusqu’à 24 g et de préférence en petites quantités tout au long de la journée, pendant ou à la fin d’un repas (pas au début) sans présenter aucun symptôme. Il est également recommandé aux intolérants au lactose de consommer différentes formes de produits laitiers tels que le yaourt, qui facilite la digestion du lactose et certains fromages comme les fromages affinés, qui contiennent très peu voire pas de lactose.
Sources:
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Des études récentes, menées dans des pays variés, suggèrent que les consommateurs réguliers de yaourts ont une alimentation différente, comparés aux non consommateurs ou petits consommateurs. Le yaourt pourrait être le marqueur d’une diète plus saine, en adéquation avec les recommandations et plus globalement, d’un mode de vie favorable à la santé.
La consommation de produits laitiers contribue fortement à la couverture des apports nutritionnels conseillés en calcium, ainsi qu’en plusieurs autres micronutriments -vitamines A, B12 et B2, iode, zinc, phosphore, sélénium-, participant à l’amélioration de la santé osseuse mais également métabolique. De par son profil nutritionnel, son processus de fermentation et sa composition en bactéries, le yaourt pourrait jouer un rôle spécifique dans l’atteinte des recommandations nutritionnelles, le maintien d’une alimentation favorable à la santé et la prévention de certaines maladies chroniques. Le profil alimentaire et nutritionnel des consommateurs de yaourts en France a été étudié dans le cadre de l’étude Comportements et Consommations Alimentaires en France (CCAF) 2010 du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC). Les résultats ont été comparés aux travaux similaires publiés de par le monde ces cinq dernières années, s’intéressant à l’association entre la consommation de yaourts et le profil nutritionnel, la qualité de la diète ou d’autres paramètres de style de vie non alimentaires, tels que l’activité physique, la consommation d’alcool ou de tabac.
Un profil alimentaire plus favorable chez les enfants et les adultes plus grands consommateurs de yaourts
Les sujets inclus dans l’étude CCAF 2010 -1171 enfants âgés de 3 à 17 ans et 986 adultes âgés de 25 à 64 ans-, ont été répartis en non-consommateurs de yaourts, petits consommateurs (jusqu’à 3 portions par semaine), consommateurs moyens (plus de 3 et jusqu’à 6 portions par semaine) et grands consommateurs (plus de 6 portions par semaine). Le terme « yaourt » est employé au sens large : une portion correspond à 125 g pour un yaourt au sens strict ou un autre lait fermenté, 100 g pour un fromage blanc, 120 g pour des petits suisses.
Enfants ou adultes, les grands consommateurs de yaourts ont un profil alimentaire plus satisfaisant que les non consommateurs ou petits consommateurs, avec plus de fruits, de légumes, de soupes et de produits laitiers. Chez les enfants grands consommateurs, on observe également une moindre consommation de produits sucrés et de matières grasses ; chez les adultes, une plus grande consommation de poisson et une consommation moindre de plats préparés et de boissons alcoolisées. De la même manière, les taux d’adéquations aux critères du Programme national nutrition santé (PNNS) s’améliorent avec le niveau de consommation de yaourt (1). Les enfants qui consomment au moins 6 portions de yaourts par semaine sont plus nombreux à atteindre les recommandations d’« au moins 5 fruits et légumes par jour » et de « 3 à 4 produits laitiers par jour ». Ils sont également plus nombreux à respecter la recommandation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur l’hydratation (2). Les adultes qui consomment au moins 6 portions de yaourts par semaine sont plus nombreux à atteindre « au moins 5 fruits et légumes par jour », « 3 à 4 produits laitiers par jour », « une à deux fois par jour, viandes, volailles, produits de la pêche ou œufs » et à respecter la recommandation de l’EFSA sur l’hydratation (Tableau 1).
Tableau 1 : Pourcentage d’enfants (3-17 ans) et d’adultes (25-64 ans) français respectant les recommandations du PNNS ou les repères hydratation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) (CCAF 2010)
Des apports nutritionnels qui s’améliorent avec le niveau de consommation de yaourts
Les enfants qui consomment au moins 6 portions de yaourt par semaine n’ont pas un apport énergétique plus élevé que les autres. Ils ont, à l’inverse, un apport plus élevé en eau et en sucres simples. Concernant les micronutriments, le pourcentage de sujets atteignant les 2/3 des apports nutritionnels conseillés (ANC), croît depuis le niveau des non et petits consommateurs jusqu’à celui des grands consommateurs de yaourts pour de nombreux minéraux (calcium, iode, sélénium, magnésium et cuivre) et vitamines (A, B2, B5, B9 et C). Il y a environ deux fois plus d’enfants à risque de déficience en calcium et en iode chez les non et petits consommateurs comparés aux grands consommateurs (3) (Figure 1). Chez les adultes, les apports énergétiques, en glucides, en lipides, en acides gras saturés et en sodium ne sont pas différents en fonction du niveau de consommation de yaourt. En revanche, les adultes grands consommateurs ont des apports plus élevés en sucres simples, mais aussi en fibres, en eau et en protéines. Comme chez les enfants, la couverture des 2/3 des apports conseillés en micronutriments est différente et croît globalement entre les quatre niveaux de consommation de yaourt. Les grands consommateurs de yaourts ont une meilleure couverture nutritionnelle pour le calcium, l’iode, le sélénium, le magnésium, le cuivre, les vitamines A, B1, B2, B5, B6, B9 et C (3) (Figure 1). Il est notable que ces apports ne concernent pas uniquement les nutriments fournis par le yaourt (vitamine B2, calcium, iode, sélénium), mais également le magnésium, les vitamines C et B9, marqueurs d’une diète globalement plus équilibrée, riche en fruits et légumes.
Figure 1 : Proportion d’enfants et d’adultes français au-dessus des 2/3 des Apports Nutritionnels Conseillés (ANC) pour les vitamines et minéraux (CCAF 2010).
Des résultats similaires dans de nombreux autres pays
L’analyse de la littérature scientifique internationale récente permet de mettre en avant la spécificité de la diète des consommateurs réguliers de yaourts, comparés à des petits ou non consommateurs. En Espagne (un pays proche de la France en termes de fréquence de consommation du yaourt), la consommation régulière de yaourt est associée chez les adultes à une meilleure adhésion à la diète méditerranéenne et à une plus grande consommation de fruits. Aux Etats-Unis, la consommation de yaourt est associée à une plus grande consommation d’aliments recommandés, tels que les fruits, légumes, noix, poissons et céréales complètes et une moindre consommation de viande, céréales raffinées et alcool. Ces données se confirment dans des études canadienne, italienne et russe. Les spécificités de l’alimentation des moyens ou grands consommateurs de yaourts, engendrent des différences avec les plus petits consommateurs dans les quantités journalières de nutriments ingérées. Par exemple, Aux Etats-Unis, on observe une plus grande adhésion aux recommandations nutritionnelles pour 12 nutriments et des apports plus élevés en potassium et en fibres, bons marqueurs du niveau de consommation de fruits et légumes. Un meilleur profil nutritionnel est également observé dans d’autres pays comme la Pologne ou l’Italie.
De nouvelles études montrent que le yaourt est associé à un style de vie plus sain qui dépasserait le cadre de l’alimentation. Aux Etats-Unis, les enfants consommateurs de yaourt sont plus proches des recommandations liées à l’activité physique et les adultes déclarent fumer moins que les non consommateurs. Cette tendance s’observe également dans différentes populations adultes, en Italie, au Brésil, ainsi qu’en Espagne, où la consommation régulière de yaourt est associée à une consommation moins importante d’alcool.
Conclusion : le yaourt marqueur d’un mode de vie sain ?
En France et dans le monde, le yaourt consommé de façon régulière, apparaît comme un marqueur d’une diète plus favorable, à la fois en terme d’aliments et d’apports en micronutriments. Au-delà de l’alimentation, le yaourt pourrait être considéré comme le marqueur d’un style de vie plus sain, associé à des comportements favorables à la santé.
Ce meilleur style de vie, allié aux qualités nutritionnelles propres du yaourt, pourrait contribuer fortement aux bénéfices santé du yaourt mis en évidence par de récentes études.
Oui. Et le yaourt est tout particulièrement recommandé pour les personnes intolérantes ou digérant mal le lactose.
Le lactose du yaourt est en effet digéré par la lactase, une enzyme produite par les bactéries vivantes qu’il contient : Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus.
Le yaourt contient de nombreux micronutriments tels que le calcium, le magnésium et des protéines de haute qualité, qui aident à contrôler l’appétit et la glycémie. La consommation de yaourt aide à améliorer la qualité générale de l’alimentation et favorise le remplacement d’aliments moins sains. La consommation de yaourt est associée à un risque moins élevé pour le diabète de type 2.
Sources:
Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.
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La consommation d’au moins 2 portions de yaourt par semaine, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, est associée à une réduction du risque de développer des maladies cardiovasculaires (MCV) parmi les personnes hypertendues : c’est ce que révèle cette étude à grande échelle.
L’hypertension artérielle, facteur de risque cardiovasculaire bien connu, touche environ 1 milliard de personnes dans le monde. Les effets bénéfiques de la consommation de produits laitiers à faible teneur en matières grasses sur le risque d’hypertension artérielle et de MCV ont été démontrés par des études antérieures, notamment l’essai DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension, approches alimentaires pour stopper l’hypertension). Dans l’essai DASH, un régime alimentaire apportant fruits, légumes et produits laitiers à faible teneur en matières grasses a été associé à une diminution de la pression artérielle plus importante que le régime occidental classique ou qu’un régime avec fruits et légumes mais sans produits laitiers.
Bien que des études aient indiqué un bénéfice potentiel de la consommation de produits laitiers fermentés tels que le yaourt chez les personnes hypertendues, il existe peu d’études à grande échelle concernant les effets spécifiques sur la santé de la consommation de yaourts plutôt que de produits laitiers en général.
Les auteurs de cette étude ont recherché un lien possible entre la consommation de yaourt et le risque cardiovasculaire parmi les personnes hypertendues. Ils ont examiné les données des adultes hypertendus participant à deux études de cohorte à long terme conduites aux États-Unis – 55 898 femmes dans la Nurses’ Health Study (étude de santé des infirmières) et 18 232 hommes dans la Health Professionals Follow-Up Study (étude de suivi des professionnels de santé).
Les participants ont été interrogés sur leur consommation de yaourt au moyen de questionnaires de fréquence alimentaire qui ont été évalués au regard des résultats cardiovasculaires des participants. Les observations ont été ajustées sur les facteurs de risque cardiovasculaire, la prise de médicaments et le régime alimentaire.
La consommation de yaourt a été associée à une réduction du risque cardiovasculaire
Les résultats ont montré que la consommation de yaourt parmi les hommes et les femmes de ces deux cohortes d’hypertendus était associée à un risque cardiovasculaire plus faible, indiqué par leurs taux de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Parmi les personnes consommant au moins 2 pots de yaourt par semaine, les femmes ont présenté un risque cardiovasculaire plus faible de 17 % et les hommes un risque cardiovasculaire plus faible de 21 % par rapport respectivement aux femmes et aux hommes consommant moins de 1 pot de yaourt par mois.
Les résultats ont été particulièrement frappants concernant les infarctus du myocarde (IdM). Une consommation plus importante de yaourt a été associée à un risque d’IdM réduit de 30 % dans la cohorte des femmes et un risque réduit de 19 % dans la cohorte des hommes. L’association a été plus faible concernant les AVC.
Chez les femmes uniquement, une consommation plus importante de yaourt a également été associée à un moindre besoin de procédures de revascularisation, telles que les pontages aorto-coronariens.
La réduction du risque cardiovasculaire a été encore plus importante lorsque le yaourt faisait partie d’une alimentation saine
Les auteurs ont également recherché si leurs résultats différaient selon que les consommateurs réguliers de yaourt suivaient de près un régime alimentaire sain pour le cœur. Ils ont trouvé que l’association entre une consommation de yaourt plus importante et la réduction du risque cardiovasculaire était encore plus forte parmi les personnes avec des scores DASH plus élevés, la réduction du risque cardiovasculaire étant de 16 % parmi les femmes et de 30 % parmi les hommes.
Comment cette association pourrait-elle s’expliquer ?
Les études antérieures ont suggéré que la consommation de yaourt pourrait être associée à une réduction du risque cardiovasculaire par l’amélioration du contrôle de la pression artérielle chez les personnes hypertendues. Cela pourrait s’expliquer par le blocage d’une enzyme – l’enzyme de conversion de l’angiotensine – un effet qui pourrait entraîner un relâchement et un élargissement des vaisseaux sanguins, et donc une réduction de la pression artérielle.
Les auteurs ont conclu que leurs observations plaident en faveur de l’inclusion du yaourt dans un régime alimentaire sain pour le cœur afin de contribuer à prévenir les MCV chez les personnes hypertendues.
L’intolérance au lactose peut nuire à la qualité de vie mais n’a pas de conséquence directe sur la santé. De même, la maldigestion du lactose n’a pas non plus de conséquence sur la santé.
Pourtant, l’intolérance au lactose, qu’elle soit perçue ou diagnostiquée, est l’une des raisons pour lesquelles la consommation de produits laitiers est réduite ou évitée. Ainsi, la seule conséquence de l’intolérance au lactose sur la santé provient des carences possibles en nutriments liées à l’absence de consommation de produits laitiers, avec par exemple une faible consommation de calcium. Comme l’a déclaré l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), une faible consommation de calcium peut nuire à l’entretien normal des os et des dents.
Afin d’atteindre les apports en calcium requis, on recommande aux personnes digérant mal le lactose de consommer d’autres formes de produits laitiers tels que les fromages, qui contiennent peu voire pas de lactose (cheddar, provolone, mozzarella, Grana padano, etc.), et les yaourts qui contiennent des bactéries vivantes qui améliorent la digestion du lactose contenu dans le yaourt. Les consommateurs de yaourt ont globalement un meilleur apport en calcium et une alimentation plus équilibrée que ceux qui n’en consomment pas. Ainsi, le yaourt est un marqueur d’un régime alimentaire de bonne qualité.
Sources:
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Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to calcium and maintenance of normal bone and teeth (ID 2731, 3155, 4311, 4312, 4703), maintenance of normal hair and nails (ID 399, 3155), maintenance of normal blood LDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), maintenance of normal blood HDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), reduction in the severity of symptoms related to the premenstrual syndrome (ID 348, 1892), “cell membrane permeability” (ID 363), reduction of tiredness and fatigue (ID 232), contribution to normal psychological functions (ID 233), contribution to the maintenance or achievement of a normal body weight (ID 228, 229) and regulation of normal cell division and differentiation (ID 237) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.
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Il est bien établi dans la littérature qu’un régime alimentaire sain coûte plus cher qu’un régime alimentaire malsain. Une nouvelle revue de la littérature montre que la modélisation économique des modes alimentaires identifie les produits laitiers comme étant des options abordables, riches en nutriments et culturellement acceptables.
Une recherche systématique de la littérature dans des bases de données scientifiques a été effectuée en 2015 par Nicole Darmon (INRA, Université d’Aix-Marseille) et Adam Drewnowski (Université de Washington). L’analyse a révélé que les aliments à valeur nutritionnelle plus faible et les régimes alimentaires de qualité plus faible, composés de farines raffinées, de sucres ajoutés ou de matières grasses coûtent généralement moins cher par calorie et ont tendance à être choisis par les groupes de statut socio-économique plus faible. Les observations réalisées dans plusieurs pays ont été unanimes sur ce point. Un certain nombre d’aliments denses en nutriments étaient disponibles à faible coût mais n’étaient pas toujours palatables ou culturellement acceptables pour le consommateur à faible revenu.
Le coût du régime alimentaire selon les groupes d’aliments
La base de données française sur la composition nutritionnelle des aliments INCA2 et les prix des aliments 2007 montrent que le groupe fruits et légumes et le groupe viande/œufs/poisson sont les plus coûteux. Le coût médian est de 0,82 €/100 kcal pour le groupe fruits et légumes et de 0,64 €/100 kcal pour le groupe viande/œufs/poisson. Les matières grasses et sucreries ne coûtent que 0,22 €/100 kcal et les amidons raffinés et les matières grasses ajoutées procurent de l’énergie au coût le plus faible (respectivement 0,14 €/100 kcal et 0,06 €/100 kcal). Il est intéressant de noter que les produits laitiers (yaourt, lait et fromage) ont un coût énergétique intermédiaire (0,32 €/100 kcal).
Des aliments abordables, acceptables et riches en nutriments : de quoi s’agit-il ?
Pour avoir une alimentation équilibrée tout en ayant un petit budget, il est nécessaire de sélectionner des aliments particuliers, denses en nutriments et de faible coût (ce que les experts appellent le rapport qualité nutritionnelle/prix). En règle générale, les légumes secs, les noix, les huiles et les céréales complètes sont des aliments avec de très bons rapports qualité nutritionnelle/prix. Parmi les produits d’origine animale, le lait, les œufs, la volaille, les abats et les sardines en conserve sont également des aliments ayant un bon rapport qualité nutritionnelle/prix. La consommation de lait et de produits laitiers, comme le yaourt, est plutôt considérée comme étant à coût neutre : si les fruits et légumes fournissent 8 % des calories tout en représentant 17 % du coût, la contribution énergétique des produits laitiers est équivalente à leur coût – aux alentours de 11 %.
Quel est le budget alimentaire minimal pour une alimentation nutritionnellement adéquate ?
Sur la base de toutes les analyses, le budget alimentaire minimal pour avoir une alimentation nutritionnellement équilibrée a été estimé à 3,5 €/jour. Toutefois, cette somme impose des contraintes pratiques importantes : zéro déchet alimentaire, boire de l’eau du robinet, savoir comment cuisiner les aliments et ne jamais sortir pour manger. Au-dessous de ce niveau de coût, le modèle de programmation linéaire ne trouve pas de solution. En d’autres termes, avoir un régime alimentaire nutritionnellement équilibré à moins de 3,5 €/jour est impossible, non seulement en pratique, mais aussi en théorie.
En quoi le modèle peut-il aider ?
La modélisation des choix alimentaires (SAIN-LIM) peut aider à identifier des aliments et des associations d’aliments qui soient abordables, riches en nutriments et culturellement acceptables. En règle générale, les réductions de prix visant à promouvoir des aliments plus sains ont accentué l’impact de l’éducation nutritionnelle et sont plus efficaces que la seule éducation. Quoiqu’il en soit, l’éducation nutritionnelle doit rester un élément important des recommandations alimentaires, puisque les choix alimentaires moins sains sont également façonnés par le manque de connaissances nutritionnelles, les attitudes locales ou les normes culturelles. Il est donc important de s’assurer que les interventions basées sur les prix ne vont pas à l’encontre des normes sociales et culturelles.
Les auteurs concluent que l’identification d’aliments riches en nutriments, abordables et appétissants doit être l’une des priorités pour lutter contre les inégalités sociales en matière de nutrition et de santé.
Différence entre intolérance et maldigestion du lactose
L’intolérance au lactose concerne très peu de personnes alors que la maldigestion du lactose concerne 70 à 75% de la population mondiale. Il y a une différence entre ces deux états.
La maldigestion du lactose est due à l’incapacité normale de notre intestin à transformer le lactose en glucose et en galactose, des sucres simples utilisés par notre corps pour fournir de l’énergie et assurer diverses fonctions. L’intolérance au lactose est une maldigestion du lactose qui génère un ou plusieurs symptômes de troubles intestinaux tels que des ballonnements, de la diarrhée et des gaz.
La maldigestion du lactose apparaît après le sevrage, lorsque l’activité de la lactase commence naturellement à diminuer.
La maldigestion du lactose touche plus ou moins de personnes selon les populations et selon les habitudes de consommation de produits laitiers à l’âge adulte. Le déclin de l’activité de la lactase est plus fréquent chez les personnes d’origine Asiatique, Africaine, Sud-Américaine, Sud-Européenne et Australienne Aborigène que chez les personnes d’origine Nord Européenne (Scandinavie, Îles britanniques et Allemagne).
La carence totale en lactase est rare (moins de 50 patients touchés dans le monde, principalement en Finlande). Il s’agit d’un trouble génétique appelé déficit congénital en lactase. La gravité des symptômes dépend du degré de carence en lactase. Parmi les symptômes figurent nausées, crampes abdominales et ballonnements, vomissements, flatulences, diarrhée, déshydratation, selles molles, acidose métabolique, présence de lactose dans l’urine et abdomen distendu. Un régime sans lactose n’est nécessaire que pour les rares patients présentant un déficit congénital en lactase.
Pour les personnes intolérantes ou digérant mal le lactose, éviter le lait et les produits laitiers pourrait avoir des conséquences sur la santé. De petites quantités de lactose peuvent toujours être consommées sans pour autant déclencher de symptômes. La consommation de yaourt, qui contient des bactéries vivantes qui contribuent à digérer le lactose qu’il contient, et de fromages contenant peu voire pas de lactose est possible et même encouragée (cheddar, provolone, mozzarella, Grana padano, etc.).
Sources:
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Black et al. Am J Clin Nutr 2002;76:675-80.
Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to calcium and maintenance of normal bone and teeth (ID 2731, 3155, 4311, 4312, 4703), maintenance of normal hair and nails (ID 399, 3155), maintenance of normal blood LDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), maintenance of normal blood HDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), reduction in the severity of symptoms related to the premenstrual syndrome (ID 348, 1892), “cell membrane permeability” (ID 363), reduction of tiredness and fatigue (ID 232), contribution to normal psychological functions (ID 233), contribution to the maintenance or achievement of a normal body weight (ID 228, 229) and regulation of normal cell division and differentiation (ID 237) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.
Heaney et al. J Am Coll Nutr 2000;19:83S-99S. Heaney RP. Dairy and bone health. J Am Coll Nutr 2009;28 Suppl 1:82S-90S.
Lukito et al. Asia Pac J Clin Nutr 2015;24 Suppl 1:S1-8.
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Misselwitz et al. United European Gastroenterol J 2013;1:151-9.
Nicklas et al. Am J Clin Nutr 2011;94:191-8.
Szilagyi et al. Asia Pac J Clin Nutr 2015;24 Suppl 1:S9-13.
En France, la quasi-totalité de la population consomme des produits laitiers, des aliments fortement ancrés dans les habitudes alimentaires. Néanmoins, la consommation du lait, des yaourts et des fromages, diminue depuis quelques années à tous les âges, y compris chez les enfants. Dans le contexte alimentaire français, la couverture des besoins en calcium est ainsi plus difficile.
Les produits laitiers ont une place importante dans l’alimentation des Français, consommés de manière très variée sous forme de fromage, de lait, de yaourt ou autre produit frais fermenté. En 2016, 98 % des Français en ont mangé au moins un par semaine et 56 % quotidiennement. Le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande d’ailleurs la consommation quotidienne de plusieurs portions de produits laitiers aux enfants et aux adultes. Cette recommandation est basée sur la contribution aux apports en calcium de ces aliments, qui contiennent également des protéines, des vitamines et d’autres minéraux. Malgré le fort ancrage des produits laitiers dans la culture alimentaire et gastronomique française, leur consommation est en décroissance.
Une consommation qui diminue
Le marché des produits laitiers est globalement décroissant en France depuis 1994 (1). Cette décroissance est due à une nette diminution de la vente de lait (–6 kg/an/habitant entre 1994 et 2016), et dans une moindre mesure de celle des yaourts et du fromage consommé tel quel (2). Les données de consommation, dont l’historique ne remonte qu’à 2003, confirment les tendances de marché (3). Chez les adultes, entre 2003 et 2016 la consommation de lait a diminué (–22 g/j) comme celle de yaourt et autres laits fermentés (–11 g/j), tandis que celle de fromage a diminué mais moins fortement (-9 g/j). Chez les enfants, la diminution de la consommation de produits laitiers est plus marquée avec, en 13 ans, une réduction importante de la consommation de lait (–48 g/j) et de yaourt (–36 g/j), et une relative stabilité du fromage (Fig. 1). La baisse de la consommation s’explique en partie par une diminution du nombre de consommateurs, que ce soit chez les enfants ou les adultes. Ainsi, chez les enfants (3-17 ans), on constate, entre 2003 et 2016, une diminution du pourcentage de consommateurs hebdomadaires (consommateurs ayant mangé au moins 1 fois dans la semaine le produit laitier considéré) de yaourts (–12 points), de lait (–10 points) et de fromage (–7 points), qui n’est pas compensée par la légère augmentation des consommateurs de fromages frais (+5 points).
Figure 1. Consommation moyenne de produits laitiers (g/j) en France entre 2003 et 2016, chez les enfants (3-17 ans). Les catégories « lait » et « fromage » n’incluent pas le lait et le fromage utilisés comme ingrédients culinaires et industriels. (Source : CCAF 2003, 2007, 2010, 2013 et 2016 (CREDOC)).
Le lait est l’aliment le plus consommé quel que soit l’âge. Cependant, la quantité de ce produit laitier associé à l’enfance diminue fortement avec l’âge, tandis qu’on observe une tendance inverse pour le fromage. Le yaourt, quant à lui, est un aliment consommé par toutes les catégories d’âge et sa consommation en fonction de l’âge est assez stable. Le lait est le plus souvent consommé au petit-déjeuner, le fromage et le yaourt plus souvent au déjeuner ou au dîner, en fin de repas.
Une forte contribution aux apports calciques
Les produits laitiers frais, yaourts et autres laits fermentés, fromages frais, ont un profil nutritionnel proche de celui du lait -dont ils sont composés en majorité-, mais qui varie selon leurs autres ingrédients (sucres, crème…). Ces produits riches en eau, 72 à 91 %, ont un apport énergétique modéré : en moyenne, 80 kcal pour 100g. Ils apportent en moyenne 114 mg de calcium pour 100 g et 4,4% de protéines. Ce sont des produits peu gras, avec 2% de lipides pour les versions « classiques ». Les produits nature et édulcorés apportent environ 4 à 4,5 % de sucres (lactose). Les versions sucrées contiennent en moyenne 12,5 à 14,5% de sucres, dont environ 8 à 10 g de sucres ajoutés. L’ensemble des produits laitiers, yaourts, fromages frais, lait et fromages (hors lait et fromages utilisés comme ingrédients culinaires), contribue relativement peu aux apports énergétiques des Français, 11 % pour les enfants et 10 % pour les adultes, mais fournit respectivement 18 et 15% des apports en protéines. La contribution la plus remarquable des produits laitiers est celle aux apports en calcium : ils représentent à eux seuls près de la moitié des apports calciques des Français, 47% pour les enfants, 42% pour les adultes. Parmi les produits laitiers, le plus fort contributeur est le lait chez les enfants (25 %) et le fromage chez les adultes (21 %). Les yaourts et fromages frais représentent ensemble le troisième contributeur de calcium dans la diète, avec 10,5 % des apports chez les enfants (après le fromage avec 10,8 %) et 10 % chez les adultes (après le lait avec 10,6 %) (Fig 2).
Figure 2. Principales sources de calcium dans l’alimentation des enfants (3-17 ans) et des adultes (18 ans et +) en France. Les catégories « lait » et « fromage » n’incluent pas le lait et le fromage utilisés comme ingrédients culinaires ou industriels. (Source : CCAF 2016 (CREDOC))
Minimum trois portions quotidiennes pour couvrir le besoin en calcium
Les produits laitiers jouent un rôle important dans la couverture des Besoins Nutritionnels Moyens (BNM) en calcium de la population française (5). 89 à 97 % des Français consommant peu (1 seule portion, définie par : 125 g de yaourt, 100 g de fromage blanc, 150 ml de lait ou 30 g de fromage) ou pas de produits laitiers, n’atteignent pas les BNM en calcium. Avec 2 portions par jour, ce sont environ 70 % des enfants ainsi que des adultes qui n’atteignent pas les BNM en calcium. Il faut une consommation d’au moins 3 portions par jour pour que 60 % des enfants et 69 % des adultes les atteignent (fig. 3). Or, la quantité de produits laitiers consommée diminue constamment depuis le milieu des années 1990 et le nombre de consommateurs évolue lui aussi à la baisse. Il ne s’agit pas d’un report de consommation d’un produit laitier vers un autre, mais bien d’un abandon de la consommation régulière des produits laitiers dans leur ensemble par une partie de la population. Parmi les raisons pouvant expliquer cette baisse de consommation, on peut citer l’évolution des habitudes alimentaires des Français. Par exemple, le saut du petit-déjeuner, une à plusieurs fois par semaine chez les enfants, pourrait expliquer une partie de la diminution de consommation de lait. La simplification des repas, avec la présence de plus en plus importante d’un plat unique et l’absence de dessert, pourrait expliquer la diminution de consommation de yaourt et de fromage, habituellement réservée à la fin de repas. La moindre consommation des produits laitiers pourrait aussi venir de l’inquiétude de certains consommateurs pour leur santé, qui, par exemple, se pensent intolérants au lactose (souvent sans preuve médicale). De plus, certains consommateurs sont de plus en plus préoccupés par l’impact de leur alimentation sur la planète et par le bien-être animal.
Figure 3 : Proportion de la population (enfants et adultes) atteignant ou non le BNM (Besoin Nutritionnel Moyen) en calcium en fonction de la consommation de produits laitiers (en portion par jour). Les produits laitiers consommées en tant qu’ingrédient (lait, fromage notamment) sont inclus. (Source : CCAF 2016 (CREDOC))
En conclusion
Bien que leur consommation soit décroissante, les produits laitiers restent incontournables dans la culture alimentaire française et représentent toujours la principale source de calcium. Cette catégorie d’aliments, disponible sous une grande variété (lait, yaourts, fromages frais…), est simple à intégrer au quotidien, y compris en tant qu’ingrédients culinaires. Trois portions de produits laitiers par jour sont nécessaires pour qu’au moins la moitié de la population atteigne les besoins nutritionnels moyens en calcium.
D’après les données de Kantar Worldpanel et de la base Iri, société d’études marketing.
Volumes vendus par habitant estimés à partir des données de population de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
Enquêtes Comportements et Consommations Alimentaires en France ou CCAF, réalisées par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC) tous les trois ans sur un échantillon représentatif de la population.
D’après les données de la table de composition du CIQUAL 2013, de l’Observatoire de la qualité de l’alimentation (OQALI) et du Syndicat national des fabricants de produits laitiers frais (Syndifrais).
Le BNM est le besoin moyen au sein de la population, estimé lors d’études expérimentales avec un critère d’adéquation (par exemple, modification de l’état des réserves ou des marqueurs des fonctions associées). Il est généralement inférieur à la RNP (référence nutritionnelle de population, qui remplace l’ « apport nutritionnel conseillé »), calculée pour couvrir le besoin de 97,5% de la population.
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