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11 Oct 2021
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Santé de la planète Santé humaine

Les experts plaident pour une reconnaissance du rôle des produits laitiers pour notre santé et celle de la planète.

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Les produits laitiers sont nutritionnellement denses, ils contribuent au bon fonctionnement de l’organisme et, d’après les auteurs de cette revue globale, ils pourraient même contribuer à lutter contre certaines des maladies les plus fréquentes dans le monde.

C’est la raison pour laquelle les auteurs demandent qu’à travers le monde, les différentes recommandations alimentaires locales mettent davantage en lumière les produits laitiers et la contribution qu’ils peuvent apporter à une alimentation saine et durable.

Les recommandations alimentaires fournissent des conseils sur les aliments à favoriser ou à réduire pour rester en bonne santé. Elles peuvent également jouer un rôle dans le soutien des objectifs de durabilité mondiale.

Ce que disent les recommandations nutritionnelles nationales sur les produits laitiers

Les auteurs ont examiné les recommandations de 94 pays et constaté que plus de 70 % d’entre elles contenaient des messages sur les produits laitiers axés sur la nutrition et la santé. Ces messages tendent à se concentrer sur des informations de base telles que les types de produits laitiers, la taille des portions et la fréquence de consommation, mais les auteurs indiquent qu’il y a bien d’autres choses à savoir.

Selon eux, la consommation de produits laitiers est bonne pour les os, les dents, le cœur, le métabolisme du glucose, l’intestin et le système immunitaire. Les produits laitiers contiennent des protéines et un grand nombre de vitamines et de minéraux. Cependant, dans les recommandations nutritionnelles nationales, la plupart des messages sur les produits laitiers portent exclusivement sur le calcium, alors que d’autres nutriments, tels que les vitamines A ou le zinc, qui sont sous-consommés dans le monde, sont rarement mentionnés.

Les avantages moins connus des produits laitiers

Ces dernières années, plusieurs autres nutriments ont été identifiés comme étant intéressants pour la santé (par exemple, la choline, la taurine, la lactoferrine, la MGFM – membrane des globules gras du lait). Ces nutriments sont présents en plus grande quantité dans les produits laitiers que dans tout autre groupe alimentaire. Outre les nutriments, les produits laitiers fermentés, tels que le yaourt ou le kéfir, contiennent généralement des « bonnes » bactéries (probiotiques), qui ont été associées à des effets bénéfiques sur la santé bucco-dentaire et intestinale, ainsi que sur le système immunitaire.

Par ailleurs, en raison des préoccupations liées à l’obésité, la plupart des recommandations alimentaires continuent de recommander des produits laitiers à faible teneur en matières grasses ou sans matières grasses, alors que de plus en plus de recherches montrent que les graisses laitières sont liées à des effets neutres ou bénéfiques sur la santé.

Enfin, le lait et les produits laitiers contiennent beaucoup d’eau et de minéraux, et peuvent être des sources d’hydratation utiles dans les pays où l’accès à l’eau potable est limité.

Les produits laitiers et les régimes alimentaires sains et durables

Les auteurs affirment que les produits laitiers devraient être inclus dans les régimes alimentaires sains et durables pour des raisons nutritionnelles, sociales et économiques. Mais certains s’inquiètent de l’impact de l’agriculture animale sur l’environnement. Il convient de rappeler que les vaches laitières ne contribueraient qu’à hauteur de 2,5 % environ aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).

De plus, selon les auteurs, les émissions de GES agricole proviennent du carbone constamment recyclé qui se trouve déjà dans l’atmosphère. Ces gaz à effet de serre contribuent beaucoup moins au réchauffement climatique que les gaz à effet de serre issus de la combustion de combustibles fossiles, qui libèrent dans l’atmosphère du « nouveau » carbone enfoui sous terre.

Les recommandations alimentaires locales ne tiennent pas suffisamment compte de la contribution des produits laitiers à une alimentation saine et durable. Selon les auteurs, l’accent doit être mis non plus sur les nutriments, mais sur l’ensemble des avantages pour la santé qu’offrent les produits laitiers.

« … les produits laitiers offrent un ensemble inégalé de nutriments essentiels et biodisponibles, de nombreuses propriétés fonctionnelles (par exemple, probiotiques, immunoglobulines, peptides bioactifs) et la possibilité de réduire les principaux facteurs de risque de certaines des maladies les plus courantes et les plus mortelles au monde (par exemple, les carences en micronutriments et les maladies cardiométaboliques [par exemple, les maladies cardiaques et le diabète]). » – Comerford, 2021.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Comerford KB, Miller GD, Boileau AC et al. Global Review of Dairy Recommendations in Food-Based Dietary Guidelines. Front Nutr. 2021;8:671999.
27 Sep 2021
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Santé de la planète

Un appel à de nouvelles recommandations alimentaires pour promouvoir des régimes alimentaires sains et durables

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Des scientifiques ont appelé à la révision des recommandations locales en matière d’alimentation dans le monde entier, afin d’améliorer la santé de la planète et des hommes.

Cette démarche fait suite à la constatation que, si la plupart des recommandations alimentaires visent à promouvoir une bonne santé, beaucoup d’entre elles ne sont pas à la hauteur lorsqu’il s’agit de préserver la planète.

Selon les auteurs, les nouvelles recommandations alimentaires nationales doivent mettre davantage l’accent sur l’impact environnemental et les aspects sociaux et culturels des régimes alimentaires. En les actualisant en fonction des dernières avancées scientifiques, ces recommandations aideraient non seulement à faire des choix alimentaires sains, mais donneraient également une orientation sur la manière de rendre notre alimentation plus durable.

Principes directeurs pour une alimentation saine et durable

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont dressé une liste de 16 principes fondamentaux pour parvenir à une alimentation saine et durable. Ces principes couvrent les aspects sanitaires, environnementaux et socioculturels. Le but est de les utiliser dans le développement des recommandations alimentaires locales pour rendre les régimes alimentaires sains, durables, abordables, accessibles, sûrs et souhaités par la population locale.

Adapter les recommandations alimentaires nationales aux principes directeurs FAO/OMS

Les auteurs ont identifié 43 recommandations nutritionnelles locales, de différents pays, disponibles en anglais, et ont examiné dans quelle mesure ils correspondaient aux principes directeurs de la FAO/OMS. Ils ont tenu compte de l’ancienneté des recommandations et du pays auquel elles se rapportent.

Dans l’ensemble, la conformité aux principes directeurs relatifs à la santé était élevée, en particulier dans les directives les plus récentes. Mais l’impact sur l’environnement et les aspects socioculturels de l’alimentation ont été peu pris en compte, en particulier dans les recommandations les plus anciennes. Parmi les aspects environnementaux, la réduction des pertes alimentaire et du gaspillages alimentaire était la plus fréquente (23% du total des recommandations nationales).

Les recommandations nutritionnelles nationales à travers le monde

Les recommandations nutritionnelles américaines sont celles qui respectent le moins les principes relatifs à la santé. La conformité aux principes environnementaux était la plus faible en Afrique (un seul pays a inclus l’un des cinq principes directeurs) et la plus élevée en Europe où elle était considérée en moyenne dans 20% des recommandations. La conformité aux principes socioculturels était la plus faible en Europe (en moyenne, elle était prise en compte dans 15% des directives) et la plus élevée en Amérique (52%) et en Afrique (47%).

Selon les auteurs, la mise à jour des recommandations nationales pourrait contribuer à accélérer l’évolution vers un système alimentaire plus durable. La prise en compte des principes environnementaux est particulièrement importante si nous voulons atteindre les objectifs mondiaux liés au changement climatique et à l’utilisation des ressources environnementales.

 « L’analyse a révélé un niveau élevé de conformité des recommandations alimentaires nationales avec les principes directeurs liés à la santé, mais un niveau de conformité extrêmement faible avec les principes liés à l’impact environnemental et aux aspects socioculturels. – Martini D, et al, 2021.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Martini D, Tucci M, Bradfield J et al. Principles of sustainable healthy diets in worldwide dietary guidelines: Efforts so far and future perspectives. Nutrients. 2021;13(6):1827.
17 Sep 2021
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Alimentation saine et équilibrée Enfant Infographies Le yaourt et la santé Santé intestinale

Comment favoriser un bon équilibre intestinal chez l’enfant?

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L’équilibre intestinal peut être défini comme un état de bien-être et d’absence de troubles gastro-intestinaux. Il est influencé par de nombreux facteurs, dont le microbiote intestinal.

L’alimentation et le mode de vie ont une influence sur l’équilibre intestinal chez l’enfant

L’alimentation et le mode de vie peuvent influencer cet équilibre intestinal chez les enfants, à travers, notamment :

  • l’allaitement maternel,
  • la diversification alimentaire,
  • l’alimentation globale et l’hydratation,
  • la prise de certains médicaments,
  • les modes de vie et d’éducation…

Pour en savoir plus, nous vous invitons à découvrir notre infographie ci-dessous

Favoriser le bien-etre intestinal de l'enfant - part 1 Favoriser le bien-être intestinal de l'enfant - part 2 Favoriser le bien-etre intestinal de l'enfant - part 3 Favoriser le bien-etre intestinal de l'enfant - part 4

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre infographie complémentaire sur l’importance du bien-être intestinal chez l’enfant.

06 Sep 2021
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Les bénéfices de la fermentation

D’après les experts, que sont les aliments fermentés ?

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Ces dernières années, les aliments fermentés ont suscité un regain d’intérêt, en grande partie grâce à leurs bienfaits pour la santé. Mais de nombreuses idées reçues circulent autour de ce groupe unique d’aliments.

C’est pourquoi des experts se sont rassemblés pour parvenir à un consensus sur les aliments fermentés et leur rôle dans l’alimentation humaine. L’Association Scientifique Internationale pour les Probiotiques et les Prébiotiques (ISAPP), les a réunis dans le but de répondre aux nombreuses questions que se posent les scientifiques et les consommateurs sur les aliments fermentés.

Qu’est-ce qu’un aliment fermenté ?

Dans leur déclaration de consensus, les experts définissent les aliments et les boissons fermentés comme des « aliments obtenus par la croissance microbienne et les conversions enzymatiques des composants alimentaires ». Cette définition inclut donc les aliments produits par fermentation, mais qui ne contiennent pas nécessairement de micro-organismes vivants (bactéries ou champignons) au moment où nous les consommons.

Plus de 5 000 sortes d’aliments fermentés sont produits et consommés dans le monde. Le pain, le vin, la bière et les produits laitiers tels que le yaourt, le fromage et le kéfir n’en sont que quelques exemples.

On distingue :

  • Les aliments contenant des micro-organismes vivants (et peuvent être « aliments probiotiques ») : yaourt, kéfir, tempeh ou natto.
  • Les aliments sans micro-organismes vivants : pain, vin, chocolat ou café.

Certains aliments fermentés contiennent des probiotiques

Les probiotiques sont des micro-organismes spécifiques qui restent vivants en quantité suffisante dans l’intestin après avoir été ingérés et dont il est prouvé qu’ils confèrent un avantage pour la santé.

Un aliment fermenté peut être décrit comme un « aliment probiotique » uniquement si :

  • ces micro-organismes vivants qu’il contient (souches bactériennes ou de levure) sont bien identifiés et ont démontré un bénéfice pour la santé dans le cadre d’une étude scientifique,
  • les souches sont présentes dans le produit alimentaire final en nombre suffisant pour conférer un bénéfice pour la santé.

La plupart des aliments fermentés vendus dans le commerce n’entrent pas dans cette catégorie des « aliments probiotiques ».

Les aliments fermentés sont-ils bénéfiques pour la santé ?

Dans plusieurs études scientifiques, la consommation de yaourt a été associée à une réduction du risque d’obésité, de diabète de type 2 et de maladies cardiaques. En Europe, les allégations de santé relatives aux cultures vivantes de yaourt et à une meilleure digestion du lactose sont approuvées par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) en raison de la présence de l’enzyme lactase dans les cultures de yaourt (Lactobacillus delbrueckii subsp. Bulgaricus et Streptococcus thermophilus).

Pour en savoir plus sur ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre livre blanc sur l’intolérance au lactose.

Cependant, à l’exception des produits laitiers fermentés, peu d’études scientifiques ont été menées sur les effets bénéfiques des aliments fermentés pour la santé.

Ces études suggèrent que les aliments fermentés agissent sur notre santé de diverses manières, notamment en améliorant la composition et l’activité de notre microbiote intestinal et en influençant notre système immunitaire.

Les directives diététiques incluent-elles les aliments fermentés ?

Le seul pays ayant une directive spécifique sur les aliments fermentés est l’Inde, qui encourage les femmes enceintes et allaitantes à en consommer. Les recommandations d’autres pays, comme les États-Unis et le Canada, mentionnent le yaourt et le kéfir dans la catégorie des produits laitiers, mais ne mettent pas spécifiquement l’accent sur les aliments fermentés.

Selon les auteurs, pour mieux comprendre le rôle des aliments fermentés dans la santé, il est important que ces derniers soient jugés sur leurs propres qualités et ne soient pas inclus dans d’autres catégories d’aliments.

‘…la plupart des agences de réglementation n’ont pas considéré l’inclusion potentielle des aliments fermentés dans les programmes d’orientation diététique au-delà de leur contribution nutritionnelle à la santé. » – Marco, 2021.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Marco ML, Sanders ME, Gänzle M et al. The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on fermented foods. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2021;18(3):196-208.
23 Août 2021
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Alimentation saine et équilibrée Intolérance au lactose Le yaourt et la santé Sportif

Performances sportives : les produits laitiers peuvent-ils aider ?

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Lors de la pratique sportive, l’alimentation joue un rôle avant, pendant et après l’effort : la consommation de produits laitiers pourrait notamment être une aide supplémentaire.

Les premières recherches ont suggéré que le lactose – le sucre naturellement présent dans le lait et les produits laitiers – pourrait constituer une source d’énergie précieuse pour les athlètes et les personnes souhaitant simplement rester en forme.

Le lactose n’est pas mentionné spécifiquement dans les directives de nutrition sportive, probablement parce qu’il n’a pas fait l’objet de beaucoup de recherches. Pourtant, les athlètes consomment plus de produits laitiers que la plupart des personnes. Selon les auteurs de cette publication, il est donc important d’étudier les effets du lactose sur leur santé et leurs performances.

Le lactose est un sucre disaccharide digéré dans l’intestin par l’enzyme lactase, qui libère du glucose et du galactose, pouvant être alors absorbés par l’organisme. Ces sucres simples sont ensuite décomposés pour libérer de l’énergie ou sont utilisés pour constituer des réserves de glycogène dans les muscles et le foie. Le glycogène peut être utilisé comme source d’énergie lorsque le corps en a besoin.

Lactose ou saccharose – lequel est le mieux lors d’une pratique sportive ?

Dans une étude récente, les auteurs ont cherché à savoir si le lactose pouvait être décomposé rapidement pour libérer de l’énergie pendant l’effort.

Ils l’ont comparé au saccharose (« sucre de table »), un autre disaccharide, composé de glucose et de fructose. Les participants ont consommé du lactose ou du saccharose à raison de 0,8 gramme par minute, ou de l’eau, pendant qu’ils faisaient du vélo à une intensité modérée pendant 2,5 heures. Les taux de dégradation du lactose et du saccharose pendant l’exercice se sont avérés très similaires.

Cette étude suggère que le lactose peut être aussi efficace que le saccharose pour fournir de l’énergie pendant l’effort. Le lactose semble présenter un avantage par rapport au saccharose. Il est associé à une plus grande dégradation des graisses et à une moindre dégradation du glycogène stocké.

« Les aliments laitiers tels que le lait ou le yaourt peuvent offrir un avantage supplémentaire par rapport au lactose isolé, car la matrice laitière (comme dans le yaourt) est connue pour améliorer le confort gastro-intestinal et fournir des nutriments pertinents tels que les protéines et les électrolytes ». – Odell, 2021.

Que faire si vous êtes intolérant au lactose ?

Les personnes souffrant d’une intolérance au lactose sont généralement capables, sous avis médical,  de consommer 12 à 15 g de lactose (soit l’équivalent d’un verre de lait) sans présenter de symptômes. Afin de consommer l’apport quotidien recommandé en calcium, entre autres, les intolérants au lactose peuvent consommer d’autres formes de produits laitiers, comme les fromages qui contiennent peu ou pas de lactose, et plus particulièrement les yaourts qui contiennent des bactéries vivantes. En effet, ces bactéries décomposent le lactose permettant au yaourt d’être mieux toléré que le lait.

De plus, le lactose non digéré qui se retrouve dans le côlon pourrait servir à alimenter les bactéries bénéfiques qui y vivent, et donc exercer des effets favorables sur la santé. Mais ces effets prébiotiques potentiels du lactose n’ont pas encore été étudiés.

Selon les auteurs, des recherches supplémentaires sont nécessaires dans ce domaine avant de pouvoir formuler des recommandations.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Odell OJ, Wallis GA. L’application du lactose dans la nutrition sportive. International Dairy Journal. 2021;116:104970.
27 Juil 2021
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ASN Nutrition Live 2021 Santé de la planète

Équilibrer la santé planétaire et humaine : la vidéo

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Le 10 juin 2021, l’initiative « Yogurt in Nutrition » a réuni des scientifiques du monde entier dans le cadre d’un événement en ligne, organisé comme un symposium satellite lors de l’ASN Nutrition Live 2021. La conférence avait pour thème « Équilibrer la santé planétaire et humaine : le rôle crucial de la biodiversité ».

La vidéo des conférences est désormais disponible en ligne.

Dans la vidéo complète suivante, vous aurez accès à l’intégralité du symposium en ligne (en anglais) :

  • Equilibrer la santé planétaire et humaine : le rôle crucial de la biodiversité – Introduction par Sharon Donovan, USA
  • « One Earth » : preuves croissantes de l’interconnexion entre la planète, les personnes et la santé – Fabrice DeClerck, Belgique
  • La diversité du microbiome intestinal : Lien entre alimentation, microbiote intestinal et santé – Joël Doré, France
  • La diversité du microbiome du sol : Le lien entre le microbiome du sol, la plante, l’alimentation et la santé – Heribert Hirt, Autriche
  • Conclusion – Emeran A. Mayer, USA
  • Discussion, présidée par Sharon Donovan, USA et Emeran A. Mayer, USA
19 Juil 2021
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ASN Nutrition Live 2021 Interviews d'experts Les bénéfices de la fermentation Santé de la planète

Pourquoi la diversité est-elle si importante pour la santé humaine et planétaire ?

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Par Nathalie HUTTER-LARDEAU, nutritionniste, auteur et créatrice d’entreprises

Cette année, l’événement de la Société Américaine de Nutrition « Nutrition 2021 Live Online » s’est déroulé du 7 au 10 juin, offrant aux participants un accès aux dernières avancées de la science et de la nutrition par le biais de symposiums scientifiques et de programmes satellites sponsorisés.

L’un d’eux, intitulé « Equilibre entre la santé planétaire et la santé humaine : le rôle crucial de la biodiversité« , était organisé par l’initiative « Yogurt in Nutrition » et a offert à Fabrice DeClerck, Joël Doré et Heribert Hirt l’occasion de partager leurs recherches sur la façon dont les grands défis de la santé planétaire et humaine peuvent être relevés, en se concentrant sur le rôle central du microbiome.

One Health : preuves croissantes de l’interconnexion entre la planète, l’humain et la santé

Fabrice DeClerck, PhD, en poste chez Biodiversity International et la Fondation EAT, a débuté le symposium par un exposé intitulé « One Health : preuves croissantes de l’interconnexion entre la planète, l’humain et la santé ». Il a d’abord présenté les principaux défis alimentaires et planétaires et les approches pour les relever, en expliquant que nous devons prendre conscience que nous sommes entrés dans l’ère de l’Anthropocène, où l’humanité est responsable du plus grand impact sur la planète.

Ensuite, il a rappelé que les décisions que nous prenons au cours de cette décennie ont un impact énorme sur la planète. L’un des principaux défis consiste à tenter d’essayer de comprendre la relation entre la nourriture que nous mangeons, notre propre santé et celle de la planète. Les aliments que nous consommons, comment nous les consommons, la manière et l’endroit où nous les produisons, la façon dont nous traitons les déchets, auront des répercussions sur la santé humaine et celle de la Terre.

Comment savoir quels aliments consommer pour notre santé et celle de la planète ? Il faut d’abord déterminer ce qu’est une « alimentation saine ». Tout d’abord, chaque personne sur terre doit avoir accès à environ 2 500 kcal par jour. Ensuite se pose la question de la qualité de la composition de l’assiette, et d’accès à la diversité alimentaire.  2 milliards de personnes n’ont pas accès à suffisamment de nourriture, et 2 autres milliards peinent à trouver la diversité nécessaire pour la santé.  Donner un accès à une alimentation saine à  4 milliards de personnes est un défi mondial majeur. Le manque de diversité alimentaire est devenu un risque moteur de mauvaise santé et une cause majeure de mortalité prématurée dans le monde (11 millions de décès par an). La transition vers des régimes alimentaires sains permettra d’offrir une meilleure qualité de vie à de nombreuses personnes.

Dans la deuxième partie de sa présentation, Fabrice DeClerck a parlé de la relation entre la consommation et la production alimentaire avec la santé planétaire, et le rôle crucial de la diversité. Nous devons comprendre quelles sont les limites environnementales de l’alimentation et quelles actions nous pouvons entreprendre.

La production alimentaire est à l’origine d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, représente 80% de l’utilisation d’eau douce et 40% de la surface totale des terres dans le monde. L’Anthropocène, symbole de la crise de la biodiversité, conduit à la sixième extinction de masse. Nous commençons seulement à comprendre l’impact de cette extinction sur les microbiomes des humains et du sol.

Notre microbiome humain est unique : nous partageons 99% de notre génome avec l’humanité, mais moins de 0,1% de notre microbiome. Nous devons comprendre d’où vient notre microbiome et ce qui l’influence. La diversité alimentaire, par exemple, a un impact sur la composition du microbiome. La crise de la biodiversité n’est pas seulement une question de diversité des espèces microbiennes, elle affecte également leurs fonctions dans notre écosystème. Pour relever ce défi mondial, il est nécessaire de prendre en compte notre planète et nos besoins biologiques en matière de diversité pour maintenir des écosystèmes équilibrés.

Diversité du microbiome intestinal et le lien entre microbiote intestinal et santé

Joël Doré (directeur de recherche à l’INRAE et directeur scientifique de l’unité MetaGenoPolis), second intervenant du symposium de l’initiative Yogurt In Nutrition, a présenté une intervention intitulée « La diversité du microbiome intestinal et le lien entre microbiote intestinal et santé ». Cette intervention a confirmé l’importance du rôle joué par le microbiote intestinal humain dans la nutrition et la santé.

Selon les recherches, et comme l’a souligné Fabrice DeClerck dans son exposé, le microbiote intestinal est une véritable partie de nous-mêmes, comme le sont d’autres parties du corps telles que les cellules et les tissus.

L’être humain est une symbiose, un microbiome et un écosystème. La relation symbiotique commence dès la naissance, avec le développement de l’immunité et celui du microbiote. Chaque être humain interagit en permanence avec 50 000 000 000 000 de bactéries, aussi nombreuses que les cellules humaines, et nous portons en moyenne 600 000 gènes microbiens dans notre microbiome.

Ce que nous avons appris de la métagénomique du tractus intestinal humain est que la composition de chaque microbiote intestinal est unique, et que les différences peuvent être utilisées comme modèles prédictifs de maladies humaines telles que le diabète de type 2 ou l’obésité.

La médecine, les antibiotiques et la lutte contre les maladies infectieuses se sont développés au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Parallèlement, nous avons assisté à une augmentation des maladies chroniques, un exemple étant l’autisme, dont la progression est exponentielle. Le point commun entre ces maladies chroniques est la modification de la composition du microbiote, appelée dysbiose qui consiste en la perturbation de la symbiose hôte-microbes.

Le microbiote est un acteur clé de l’obésité et des études ont également montré qu’un faible nombre de gènes microbiens – appelé paucibiose – est associé à des modifications des réponses métaboliques et inflammatoires, à la gravité et la progression des affections hépatiques aiguës, à la non-réponse d’une part à l’immunothérapie du cancer et d’autre part à la restriction calorique dans l’obésité.

L’espérance de vie en bonne santé dans le monde est menacée, 1 personne sur 4 sera concernée par une maladie chronique. Joël Doré recommande de repenser d’urgence la nutrition et la médecine préventive.

Les recherches récentes en nutrition mettent en évidence que, sous certaines conditions, une alimentation diversifiée et riche en fibres peut contribuer à rétablir la symbiose hôte-microbes. Ceci devrait conduire au développement de nouvelles méthodes pour étudier les maladies chroniques et la perturbation de la symbiose hôte-microbe causée par ces maladies.

Diversité du microbiome et le lien entre le microbiome du sol, l’alimentation et la santé des plantes

Le symposium a été clôturé par Heribert Hirt, professeur de génétique et directeur de recherche à l’Université des sciences et technologies King Abdullah (Arabie Saoudite).  L’exposé du Professeur Hirt portait sur l’importance de la diversité du microbiome et le lien entre le microbiome du sol, l’alimentation et la santé des plantes. Il a expliqué que de nombreux parallèles peuvent être établis entre le sol et la santé humaine.  Le microbiote intestinal est directement influencé par notre environnement, et notre mode de vie. Parmi les facteurs qui influencent la composition de notre microbiome, l’activité physique, le vieillissement, la géographie, le mode de naissance (voie basse ou césarienne) et l’alimentation vont modifier sa composition. Selon Heribert Hirt, une alimentation saine permet d’avoir des microbes sains, et donc des humains en bonne santé.

Jusqu’à présent, nous considérions qu’une alimentation saine devait être composée de fibres, de vitamines et de minéraux, mais en oubliant qu’elle doit également être riche en microbes ! Nous ignorions que chaque aliment et chaque plante possède son propre microbiome. Les humains, les plantes, les arbres sont habités et couverts de microbes.

Le sol est la source de vie la plus riche de notre planète. Les semences héritent leurs microbiomes individuels de leurs plantes mères.  Chaque graine, une fois plantée, sera exposée au microbiome du sol où elle va grandir. Les plantes sont intelligentes, car elles recrutent les microbes dont elles ont besoin dans les sols. Ainsi, des sols sains donnent des plantes saines, et ces plantes saines donnent des aliments sains, riches en bons microbes.

Nous devons donc faire attention aux défis chimiques auxquels font face les microbiomes des sols, des plantes et de l’Homme. L’utilisation massive de pesticides et d’herbicides en agriculture remet en cause la vie des microbes dans le sol, dans les plantes et donc dans l’intestin. Les pesticides compromettent le sol et les communautés végétales. Le Pr. Hirt a soulevé l’importance d’avoir une alimentation riche en microbes et dépourvu autant que possible de pesticides.  Par conséquent, nous devons travailler sur des sols sains et une agriculture saine, qui sont la base d’une alimentation saine, d’un environnement sain et de la santé humaine.  Nous devons travailler sur le concept d’ « une seule Terre » : les microbiomes sont des acteurs essentiels de la santé végétale, animale et humaine.

En conclusion

Pour conclure, en tant que nutritionniste et comme l’ont fait les intervenants, je tiens à souligner le rôle que joue l’alimentation dans le maintien d’une bonne santé, et notamment les effets positifs d’une alimentation riche en fibres et diversifiée qui peut contribuer à rétablir la symbiose bénéfique de notre microbiome.  Manger varié contribuera à maintenir la biodiversité, nécessaire au maintien d’écosystèmes équilibrés. Des sols sains donnent des aliments sains et des humains sains. Ces grands défis sanitaires et planétaires peuvent être relevés aujourd’hui en tenant compte du rôle central du microbiome dans le cadre d’un concept de « One Health ».  

Par Nathalie HUTTER-LARDEAU, nutritionniste, auteur et créatrice d’entreprises
Compte twitter @NathalieHUTTER
21 Juin 2021
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ASN Nutrition Live 2021 Santé de la planète

Concilier santé de la planète et santé humaine : le rôle crucial de la biodiversité

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Lors du congrès virtuel 2021 de la Société Américaine de Nutrition, Yogurt in Nutrition Initiative a rassemblé des scientifiques du monde entier pour une conférence en ligne sur le thème «  Balancing planetary and human health : the crucial role of biodiversity ».

L’objectif global de ce 9ème sommet est de mettre en lumière le rôle crucial de la biodiversité et du microbiome sur notre propre santé à travers le microbiote intestinal, ainsi que sur la santé de la planète à travers le microbiome du sol. Sous la co-animation enthousiaste de Sharon Donovan et Emeran Mayer, trois experts (Fabrice DeClerck, Héribert Hirt et Joël Doré) partagent leurs connaissances sur le vaste sujet de la biodiversité et de l’interconnexion entre la planète, l’Homme et la santé.

One Earth : des preuves croissantes de l’interconnexion entre la planète, l’Homme et la santé

Fabrice DeClerck (Directeur scientifique, EAT Foundation, Belgique) débute la conférence en mettant l’accent sur les interconnexions clés entre la santé de la planète et celle de l’homme et sur la nécessité d’une approche globale « One Earth ».

Pour introduire sa présentation, Fabrice DeClerck définit étymologiquement l’écologie comme « l’étude de la Maison » et présente, à ce sujet,  deux « maisons » : celle du corps humain et celle de la planète terre. Or, sur cette planète, l’homme a un grand pouvoir et ses activités ont des impacts majeurs.

Parmi ces activités, l’alimentation est l’une des relations les plus intimes que nous avons avec la nature et la santé : quelle nourriture nous mangeons ? comment et où nous la produisons ? Le fait est que cette relation est rompue : l’alimentation est devenue un facteur de dégradation de la santé. Elle est l’une des principales causes de mortalité prématurée dans le monde. Près de la moitié de la population mondiale a du mal à accéder à une nourriture suffisante ou à des aliments appropriés. La surconsommation est devenue à la fois un problème de santé et un problème environnemental car l’alimentation est également une source importante de dégradation de l’environnement.

Nous commençons à comprendre les conséquences de ces transgressions alimentaires sur le climat, la terre, l’eau mais également sur la quantité et la qualité des nutriments que nous absorbons. La diversité des aliments que nous mettons dans notre assiette diminue, nos aliments sont de plus en plus homogènes à travers le monde et, parallèlement la biodiversité mondiale, quant à elle, diminue.

Si les aliments que nous produisons et consommons ont un impact sur la biodiversité, ils affectent aussi directement deux écosystèmes qui en font partie : le microbiome du sol et le microbiote intestinal humain.

Les deux principales questions concernant le maintien de la biodiversité et la richesse de ces microbiomes sont alors les suivantes : quelles sont les sources de ces deux microbiomes ? Et comment maintenons-nous ce microbiome face à l’activité humaine ? (Impact des antibiotiques ou régimes alimentaires sur le microbiote humain ; traitements du sol, culture extensive et massive ou rotations des cultures pour les microbiomes du sol)

Une approche globale « One Earth » reconnaît fondamentalement la nature biologique de la vie sur terre, et cherche à créer des pratiques qui fonctionnent avec la nature, plutôt que contre elle. Cette approche nous permettra d’atteindre les objectifs de durabilité et de mieux reconstruire notre microbiome ainsi que celui de la planète.

À l’horizon 2030, l’objectif est d’infléchir la courbe de la biodiversité, c’est-à-dire de la préserver et de l’enrichir. En ce qui concerne les microbiomes, la question sera de savoir si nous pouvons préserver la diversité des microbiotes et de remplacer les « anti-biotiques » par des « pro-biotiques ».

Fabrice deClerck - messages clés

La diversité du microbiome intestinal : lien entre alimentation, microbiote intestinal et santé

Après ce voyage à travers la biodiversité et les écosystèmes microbiens, Joël Doré (Directeur de recherche, INRAE, France) fait un zoom sur le microbiote intestinal et son lien avec l’alimentation et la santé.

Dès la naissance, il existe une symbiose entre l’être humain et son microbiote. Ce dernier est fortement associé à la maturation de notre immunité. Le microbiote intestinal compte plus de 5 milliards de cellules (bactéries, virus, champignons, …), soit autant que nos cellules humaines.

Au fur et à mesure que les études sur le microbiote progressent, nous savons maintenant que nous partageons tous un petit ensemble d’espèces bactériennes communes et que nous hébergeons un grand ensemble unique de microorganismes. Nous nous distinguons par conséquent par notre écosystème intestinal.

Cependant, il semble que ce microbiote intestinal évolue. Tout au long de l’histoire, nous avons constaté que, malgré les progrès de la médecine et de l’hygiène, il y avait une augmentation des maladies chroniques et des maladies chroniques auto-immunes.

Ces maladies chroniques ont pour point commun d’être liées à une altération du microbiote et à une dysbiose, c’est-à-dire une perturbation de l’équilibre entre l’hôte et les microorganismes.

Les études sur les gènes du microbiome humain montrent qu’une faible diversité du microbiote intestinal (faible nombre de gènes différents, également appelé paucibiose) est associée à des caractéristiques métaboliques et inflammatoires altérées, dans les cas par exemple de l’obésité ou de maladies hépatiques…

Il est possible de corriger cette paucibiose, en cas de surpoids et d’obésité, par une alimentation riche en fibres diverses.

Pour aller plus loin, nous pouvons également agir par l’alimentation (mélange de micronutriments, probiotiques, fibres) pour restaurer la symbiose entre nous et notre microbiote.

Joel Doré - messages clés

La diversité du microbiome du sol : lien entre microbiome du sol, plante, alimentation et santé

Après ce focus sur le microbiote humain, Héribert Hirt (directeur de l’Institut de génomique végétale, INRA/CNRS, Paris, France et du Centre de l’Agriculture du Désert, KAUST, Thuwal, Arabie Saoudite) aborde le sujet innovant du microbiome du sol.

Les données récentes montrent que les microorganismes bénéfiques sont essentiels pour établir et maintenir un microbiome intestinal sain. Bon nombre de ces microorganismes bénéfiques présents dans l’intestin humain peuvent être obtenus en mangeant des aliments sains, mais la plupart des concepts actuels « d’alimentation saine » ne tiennent toujours pas compte de ces microorganismes. Une alimentation saine est principalement décrite comme étant riche en fruits, légumes et fibres. Cependant, une alimentation saine doit également être riche en microorganismes.

Les fruits et légumes en sont une source intéressante, car le sol dans lequel ils poussent en est rempli. Un gramme de sol abrite 10 trillions de cellules microbiennes et les plantes assimilent les microorganismes de leur sol, dans lequel ils sont nés et se développent.

Il est peu connu que nombre de ces microorganismes bénéfiques présents dans une alimentation saine sont également essentiels pour protéger les plantes des maladies bactériennes, fongiques et virales et que l’utilisation massive de pesticides et d’herbicides dans l’agriculture remet en cause la vie des microorganismes des plantes, du sol et donc, du microbiote intestinal.

Les pesticides affectent le microbiote intestinal ainsi que le microbiote du sol. Il est désormais clair que les pesticides ont éradiqué des espèces bactériennes et favorisé d’autres espèces, modifiant par conséquent l’équilibre du microbiote du sol. Par conséquent, sur les fruits et légumes traités, on peut retrouver des résidus de pesticides et un microbiote moins riche qu’il ne l’est pour les aliments non traités.

La clé est donc de progresser vers une agriculture du futur où nous pourrions remplacer la plupart des pesticides conventionnels. Cela conduirait indirectement à un microbiome intestinal plus sain.

Les messages à retenir :

  • Un sol sain = ressource riche en microorganismes et des plantes saines
  • Des plantes saines = de la nourriture saine
  • De la nourriture saine = ressource en microorganismes bénéfiques pour la santé = des humains sains

Selon Heribert Hirt, une alimentation saine constitue la base de la santé humaine et nous devons nous efforcer de permettre à chaque être humain sur cette planète d’avoir accès à cette alimentation saine.

 « Il est peu connu que nombre de ces microorganismes bénéfiques présents dans les aliments sains sont également essentiels pour protéger les plantes contre les maladies bactériennes, fongiques et virales » – Heribert Hirt »

Messages clés- Heribert Hirt

Comme le conclut Emeran Mayer : le symposium a abordé le concept de « one earth », la diversité du microbiome intestinal, la diversité du microbiome du sol. Ces trois discours ont en commun les interactions, la biodiversité et le rôle unique des microbes. Il est important de réaliser que :

  • Les microbiomes doivent être gérés comme des systèmes complexes globaux, et non comme un ensemble d’espèces individuelles (où les microbes interagissent avec le corps ainsi qu’avec l’environnement et où il n’y a pas de relation linéaire entre les microbes dans notre corps et nous).
  • Il existe des similitudes entre les microbiomes du sol et de l’homme, ainsi qu’entre la santé des plantes et celle de l’homme.

Si l’on met tout cela bout à bout, l’étroite interconnexion entre la santé planétaire, la santé du sol et la santé humaine appelle une attention particulière aux microbiomes.

Restez à l’écoute…. dans quelques jours, le replay video et les comptes-rendus des conférences seront disponibles en ligne.

14 Juin 2021
Lecture 5 min
Santé de la planète

Une alimentation saine peut-elle contribuer à la préservation de la planète tout en restant abordable ?

Alimentation durable couts flexitarisme habitudes alimentaires sustainable diet
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Les régimes alimentaires sains sont souvent considérés comme trop coûteux pour les personnes aux faibles revenus. Mais selon une vaste étude brésilienne, l’augmentation des coûts liée à une alimentation équilibrée pourrait être réduite lorsqu’elle devient plus respectueuse de l’environnement. Selon les auteurs, la charge financière d’une alimentation saine et durable peut être atténuée en se concentrant sur les habitudes alimentaires et sur des approvisionnements locaux.

Des questionnements concernant le coût du modèle de régime alimentaire EAT-Lancet

Le régime de référence proposé par la commission Eat-Lancet représente un modèle de régime alimentaire mondial sain et durable qui peut contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’alimentation. Toutefois, les experts craignent que de nombreuses personnes dans le monde n’aient pas les moyens de suivre ce type de régime.

Ainsi, pour que l’approche du régime de référence EAT-Lancet ait un impact réel, les auteurs indiquent qu’il est important de prendre en compte le coût du régime, en particulier pour les populations aux faibles revenus.

La quête d’un régime sain et durable au Brésil

Les Brésiliens comptent parmi les plus gros consommateurs de viande au monde, tout en consommant relativement peu de fruits et de légumes. Cette situation va à l’encontre de l’opinion consensuelle des experts selon laquelle le moyen le plus efficace de réduire les émissions de GES liées à l’alimentation, est de manger peu de viande et d’augmenter fortement la part d’aliments végétaux.

Cette étude de modélisation du régime alimentaire s’est penchée sur les changements alimentaires nécessaires pour améliorer la nutrition et réduire les émissions de GES, au sein des populations de différents niveaux de revenu au Brésil. La consommation et les prix des aliments ont été obtenus à partir de deux grandes enquêtes nationales portant sur près de 56 000 ménages et plus de 34 000 personnes. Les auteurs ont ensuite conçu plusieurs régimes alimentaires répondant à diverses exigences nutritionnelles, culturelles et environnementales, tout en restant aussi proches que possible des régimes alimentaires habituels des personnes.

Revenu des ménages et coût des régimes alimentaires

Dans l’ensemble de la population brésilienne, Les résultats montrent que le fait de modifier le régime alimentaire de manière à ce qu’il respecte les recommandations nutritionnelles permet de réduire les émissions de GES jusqu’à 27 %, mais peut augmenter les coûts jusqu’à 24 %. Un tel régime implique une augmentation de la consommation de haricots, fruits, légumes, produits laitiers, poissons et volailles et une réduction de celle de viandes rouges, riz, huiles et d’aliments riches en graisses, en sucres et en sel.

L’adoption d’un régime alimentaire plus sain implique donc des dépenses alimentaires plus importantes, notamment pour les personnes aux faibles revenus. Mais, selon les auteurs, ces coûts peuvent être réduits en favorisant les pratiques alimentaires locales.

Par ailleurs, une diminution supplémentaire des émissions de GES (de 30 à 60 %) n’augmente pas nécessairement le coût du régime alimentaire, et aurait même eu tendance à le réduire. Cela s’expliquerait notamment à une réduction progressive plus forte d’aliments coûteux comme la viande et les aliments riches en graisses, en sucre et en sel.

Jusqu’où peut-on réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

La réduction des émissions de GES de plus de 30 %, ainsi que l’amélioration de la qualité de l’alimentation, a nécessité des changements radicaux par rapport au régime alimentaire habituel, qui peuvent être difficilement adoptés par les populations. Par ailleurs, s’il est également possible de réduire les émissions de GES jusqu’à 70 % en réduisant davantage les aliments d’origine animale, tels que les produits laitiers, les auteurs alertent sur des risques de carence de ce régime, notamment concernant le calcium.

« …bien que le régime de référence Eat-Lancet ait été considéré comme inabordable pour la plupart des populations aux faibles revenus dans le monde (Hirvonen et al., 2020), nos résultats suggèrent que son coût prévu peut être abaissé, en tenant compte des habitudes alimentaires locales (c’est-à-dire des changements alimentaires réalisables dans le contexte local). » – Verly-Jr, 2021.

Définition d’un régime alimentaire sain et durable

La définition de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est la suivante : « Les régimes alimentaires durables sont des régimes alimentaires ayant de faibles conséquences sur l’environnement, qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les générations actuelles et futures. Les régimes alimentaires durables sont protecteurs et respectueux de la biodiversité et des écosystèmes, culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, tout en optimisant les ressources naturelles et humaines. »

Pour en savoir plus : l’article original
Verly-Jr E, Martins de Carvalho A, Lobo Marchioni DM et al. The cost of eating more sustainable diets: A nutritional and environmental diet optimisation study. Glob Public Health. 2021 Mar 15;1-14. 
10 Juin 2021
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ASN Nutrition Live 2021 Santé de la planète

Équilibrer la santé planétaire et humaine : le rôle crucial de la biodiversité

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Notre nouvel événement a bientôt lieu, en ligne !

Nous vous invitons à assister à notre nouvel événement en ligne, inclus dans le congrès « ASN Nutrition 2021 Live Online« .

Le symposium aura lieu en ligne le 10 juin 2021, de 12:00 à 13:30 EDT (18:00 à 19:30 CET), sur le thème suivant :

Équilibrer la santé planétaire et humaine : le rôle crucial de la biodiversité.

avec les interventions de Fabrice DeClerck (Belgique) Joël Doré (France), Heribert Hirt (Autriche)

Pour plus d’information concernant le programme, les intervenants, rendez-vous sur nos pages en anglais.

Restez connecté, vous pourrez suivre le live de la conférence sur notre compte twitter et dans quelques jours, vous retrouverez ici le compte-rendu de la conférence.