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02 Août 2018
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Intolérance au lactose

L’inconfort intestinal est-il dû à l’intolérance au lactose?

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Pas toujours. L’intolérance au lactose peut se produire lorsque la maldigestion du lactose, la capacité limitée à digérer le lactose, entraîne un ou plusieurs des symptômes suivants: ballonnements, diarrhée et flatulences.

Le lactose est un type de sucre naturellement présent dans le lait et les produits laitiers. Dans l’intestin, le lactose est transformé par une enzyme, la lactase, , en glucose et en galactose, deux sucres simples utilisés par notre corps pour fournir de l’énergie et assurer diverses fonctions. L’activité de la lactase est élevée pendant la petite enfance et diminue lentement après le sevrage. Chez certains individus, une activité résiduelle de la lactase est maintenue. Le lactose non digéré entre par la suite dans le côlon, où il est fermenté par le microbiote résident (la population de microorganismes vivant dans le tube digestif). La fermentation bactérienne est responsable de la formation de gaz, d’acides lactiques et acétiques, qui augmentent le temps de transit intestinal et la pression intra-côlon, ce qui peut entraîner des ballonnements, des diarrhées et des flatulences.
Les symptômes ne se produisent généralement pas avant que l’activité de la lactase atteigne moins de 50% par rapport au niveau d’activité de la lactase avant le sevrage.
Cependant, les symptômes associés à l’intolérance au lactose ne lui sont pas spécifiques et peuvent être observés dans d’autres dysfonctionnements gastro-intestinaux fréquents tels que le syndrome du côlon irritable, les maladies intestinales inflammatoires (maladie de Crohn et colite ulcéreuse) et l’intolérance au FODMAP (Fermentable, Oligo-, Di-, Monosaccharides Et Polyols, qui sont des glucides à chaîne courte mal absorbés dans l’intestin grêle). Les facteurs psychologiques tels que l’anxiété somatique, le stress et la dépression peuvent également provoquer l’apparition de ces symptômes.
En outre, une malabsorption temporaire du lactose, apparaissant en cas de diarrhée infectieuse, de radiothérapie, de lésions muqueuses causées par une maladie coeliaque ou l’utilisation de certains médicaments, peut également donner lieu à des symptômes similaires.
Ainsi, l’autodiagnostic de l’intolérance au lactose basée uniquement sur l’inconfort intestinal et réalisé sans diagnostic médical approprié n’est pas possible. Un auto-diagnostic de l’intolérance au lactose peut entraîner un retrait inutile des produits laitiers de l’alimentation.

Sources
Deng Y, Misselwitz B, Dai N, Fox M. Lactose Intolerance in Adults: Biological Mechanism and Dietary Management. Nutrients 2015;7:8020-35.
Eadala P, Matthews SB, Waud JP, Green JT, Campbell AK. Association of lactose sensitivity with inflammatory bowel disease–demonstrated by analysis of genetic polymorphism, breath gases and symptoms. Aliment Pharmacol Ther 2011;34:735-46.
Ledochowski M, Sperner-Unterweger B, Fuchs D. Lactose malabsorption is associated with early signs of mental depression in females: a preliminary report. Dig Dis Sci 1998;43:2513-7.
Misselwitz B, Pohl D, Fruhauf H, Fried M, Vavricka SR, Fox M. Lactose malabsorption and intolerance: pathogenesis, diagnosis and treatment. United European Gastroenterol J 2013;1:151-9.
Nicklas TA, Qu H, Hughes SO, Wagner SE, Foushee HR, Shewchuk RM. Prevalence of Self-reported Lactose Intolerance in a Multiethnic Sample of Adults. Nutrition Today 2009;44:222-7.
Suarez FL, Savaiano DA, Levitt MD. A comparison of symptoms after the consumption of milk or lactose-hydrolyzed milk by people with self-reported severe lactose intolerance. N Engl J Med 1995;333:1-4.
Yang J, Fox M, Cong Y, et al. Lactose intolerance in irritable bowel syndrome patients with diarrhoea: the roles of anxiety, activation of the innate mucosal immune system and visceral sensitivity. Aliment Pharmacol Ther 2014;39:302-11.

YINI-WGO-Lactose-Intolerance

30 Juil 2018
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Enfant Le yaourt et la santé Les bénéfices de la fermentation

La consommation quotidienne de yaourt dans la petite enfance est associée à une réduction du risque d’eczéma, selon des études préliminaires

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L’eczéma atopique (ou dermatite atopique) est la forme d’eczéma la plus courante, se déclarant souvent avant le premier anniversaire de l’enfant.

Les études antérieures ont suggéré que la consommation de probiotiques pendant les périodes périnatale et postnatale était associée à une réduction du risque d’eczéma atopique chez le nourrisson, mais on ne savait pas jusqu’à présent pourquoi. Les auteurs de cette étude ont cherché à découvrir quel pourrait en être le mécanisme.

Dans l’attente de la publication de leur étude in extenso, ils ont présenté un résumé au Congrès conjoint de l’American Academy of Allergy, Asthma & Immunology et de la World Allergy Organization qui s’est tenu en mars 2018 à Orlando, aux États-Unis.

L’hypothèse des auteurs était basée sur les études montrant que la consommation de probiotiques n’est pas associée au risque de développer d’autres allergies et ne semble pas affecter les taux d’IgE (immunoglobulines E), les anticorps qui sont à l’origine de la réaction allergique. Leurs résultats préliminaires suggèrent que la consommation quotidienne de yaourt pourrait réduire l’hypersensibilité cutanée à l’histamine – réduisant dès lors le risque d’eczéma pendant la petite enfance.

Des paires mère-enfant ont été testées à la recherche d’une hypersensibilité cutanée

Pour étudier si les probiotiques pourraient réduire l’hypersensibilité cutanée, les auteurs ont conduit une étude transversale de 256 mères avec leurs nourrissons jusqu’à 6 mois d’âge.

Il a été demandé aux mères de compléter des questionnaires sur la consommation alimentaire périnatale et postnatale et des prick-tests cutanés ont été utilisés pour évaluer la réponse cutanée à l’histamine.

La consommation quotidienne de yaourt dans la petite enfance a été associée à une réduction de l’hypersensibilité cutanée à l’histamine

  • Les nourrissons avec un eczéma ont montré une réaction cutanée à l’histamine plus importante – démontrée par la taille des papules au prick-test cutané – que les nourrissons sans eczéma.
  • Parmi les nourrissons sans eczéma, la réaction au prick-test cutané a été plus faible chez ceux ayant consommé quotidiennement du yaourt que chez ceux n’en ayant pas consommé quotidiennement.
  • Aucune association n’a été observée entre la consommation périnatale de yaourt par les mères et les réactions au prick-test cutané, que ce soit chez les mères ou chez leurs nourrissons.

Les auteurs concluent que ces observations préliminaires soulignent la nécessité d’études supplémentaires sur le rôle potentiel de la consommation de probiotiques / yaourt dans la régulation de l’hypersensibilité cutanée à l’histamine.

Pour en savoir plus : lire l’article original.

Source:  Shinohara M, Matsumoto K. Daily yogurt consumption in infancy is associated with reduced skin hypersensitivity. J Allergy Clin Immunol 2018; 141(2)Suppl:AB137.

25 Juil 2018
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Intolérance au lactose

L’intolérance au lactose est-elle liée au mode de vie ou aux habitudes alimentaires?

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Non, l’intolérance au lactose n’est pas liée au mode de vie mais peut être liée aux habitudes alimentaires et à la variabilité inter-individuelle. Certains individus peuvent digérer le lactose, et d’autres non.

En effet, la capacité de digérer le lactose (un type de sucre naturellement présent dans le lait et les produits laitiers) est due à la persistance de la lactase (une enzyme) dans l’intestin où le lactose est clivé en glucose et en galactose, pour fournir de l’énergie et assurer diverses fonctions. L’activité de la lactase atteint son maximum à la naissance et diminue lentement après le sevrage. L’activité de la lactase peut persister dans certaines populations où les produits laitiers sont consommés jusqu’à l’âge adulte, en particulier les Caucasiens (Blancs) d’Europe du Nord (Scandinavie, Iles britanniques et Allemagne) et des communautés spécifiques en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, en Europe du Sud et en Australie.

L’intolérance au lactose peut se déclencher chez les personnes atteintes de maldigestion du lactose, la capacité limitée à digérer le lactose, qui consomment de grandes quantités de lactose en une seule fois (> 12 g) ou au cours de la journée (> 24 g) en dehors des repas.

L’intolérance au lactose est un type de maldigestion du lactose, qui entraîne un ou plusieurs des symptômes suivants: ballonnements, diarrhée et flatulences.

Des symptômes similaires à ceux de l’intolérance au lactose peuvent être observés après la consommation de certains hydrates de carbone à chaîne courte, les FODMAP (Fermentable, Oligo-, Di-, Monosaccharides Et Polyols), qui sont mal absorbés dans l’intestin grêle.
Les personnes digérant mal le lactose, intolérants au lactose inclus, peuvent consommer des aliments contenant du lactose, tels que des produits laitiers, en petites quantités. On encourage tout particulièrement la consommation de yaourt car le yaourt contient des ferments vivants, Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus, qui ont officiellement été reconnus comme améliorant la digestion du lactose dans le yaourt, chez les personnes souffrant de maldigestion du lactose.

Sources:

Adolfsson et al. Am J Clin Nutr 2004;80:245-56.

Deng et al. Nutrients 2015;7:8020-35.

Eadala et al. Aliment Pharmacol Ther 2011;34:735-46.

Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on lactose thresholds in lactose intolerance and galactosaemia. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.

Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.

Ledochowski et al. Dig Dis Sci 1998;43:2513-7.

Misselwitz et al. United European Gastroenterol J 2013;1:151-9.

Suarez et al. N Engl J Med 1995;333:1-4.

Szilagyi et al. Can J Gastroenterol Hepatol 2015;29:149-56.

Yang et al. Aliment Pharmacol Ther 2014;39:302-11.

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23 Juil 2018
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Santé osseuse

Le lait pourrait ne pas vous épargner les fractures osseuses – mais qu’en est-il du yaourt et de la matrice laitière ?

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Les gens vivant plus longtemps, les scientifiques sont bien décidés à vaincre l’une des affections les plus courantes de l’âge avancé : la fragilité osseuse. Mais cela s’avère être un problème bien difficile à résoudre. Cette toute dernière étude – la plus vaste de ce type – suggère que la réponse ne consiste pas à boire des quantités de lait ou à ingurgiter de gros morceaux de fromage.

Nous devons plutôt examiner une approche plus holistique, concluent les auteurs – peut-être d’autres produits laitiers et la façon dont ils interagissent avec le reste de notre alimentation pour protéger nos os.

À mesure que nous vieillissons, la perte osseuse due à l’ostéoporose nous fait courir le risque de fractures douloureuses et invalidantes. Et avec les estimations selon lesquelles une femme sur trois et un homme sur cinq âgés de plus de 50 ans subiraient une fracture ostéoporotique, cette affection fait peser une lourde charge sur notre société mondiale.

Nous savons que le lait et les autres produits laitiers, tels que le yaourt et le fromage, peuvent nous apporter le bon cocktail de nutriments – calcium, vitamine D (dans les produits fortifiés) et protéines – nécessaire pour maintenir la santé de nos os. Mais les études conduites à ce jour ne nous ont pas dit si le fait de boire du lait, par exemple, peut réellement prévenir les fractures osseuses. Cela s’explique en partie parce que c’est trop demander aux personnes de suivre les restrictions alimentaires sur les longues périodes qui sont nécessaires dans de telles études. Et les études conduites ont donné des résultats contradictoires.

Intolérance au lactose : une source d’aide inattendue

Donc, comment résoudre ce dilemme ? Cela peut paraître étrange, mais quelques indices importants viennent d’un certain groupe de personnes qui ont une difficulté d’origine génétique à digérer le lait. Le sucre prédominant dans le lait – le lactose – est dégradé dans l’intestin par la lactase. Alors que la plupart des personnes en Europe du Nord continuent à produire de la lactase tout au long de leur vie, celles qui ont une « non-persistance de la lactase » montrent une diminution de l’enzyme. Pour elles, boire du lait peut provoquer des désordres digestifs, déclenchant des symptômes d’intolérance au lactose tels que des maux d’estomac et des diarrhées.

Il n’est donc pas surprenant que les personnes porteuses de ce trait génétique ne se battent pas pour acheter leur bouteille de lait. Et si elles évitent le lait parce que celui-ci les rend malades, il va sans dire que l’étude de la santé osseuse dans ce groupe de personnes est un moyen infaillible d’obtenir un tableau plus exact que les études qui reposent sur les changements alimentaires.

Relation entre la consommation de lait et le risque de fractures osseuses

Ces personnes faibles consommatrice de lait devraient avoir des os plus faibles et être plus sensibles aux fractures osseuses. Les auteurs de cet article ont donc examiné les liens entre la consommation de lait, la persistance de la lactase (démontrée par des tests génétiques) et le risque de fracture de la hanche dans le cadre de trois vastes études danoises. Ils ont également analysé les données sur la persistance de la lactase, les éventuelles fractures osseuses et la densité osseuse, générées par les cinq études antérieures menées en Europe du Nord.

Boire plus de lait pourrait ne pas protéger contre les fractures de la hanche

Parmi les plus de 73 000 personnes dont les données ont été examinées, les auteurs n’ont trouvé aucune preuve que l’augmentation de la quantité de lait que nous buvons fait une différence quant à notre risque de fracture de la hanche. Aucune différence marquée n’a été observée lorsque la consommation de lait a été doublée, passant de 2 à 4 verres par semaine, ou lorsque la consommation de lait a été comparée à l’absence de consommation de lait. De même, la consommation de fromage n’a été associée à aucune différence du taux de fractures de la hanche.

Les personnes qui ne digèrent pas le lactose boivent moins de lait …

Comme on pouvait s’y attendre, les personnes qui ne digèrent pas le lactose en raison d’une « non-persistance de la lactase » boivent moins de lait (en médiane, 3 verres par semaine) que celles qui digèrent normalement le lactose (5 verres par semaine), comme le montrent leurs tests génétiques.

… mais elles ne présentent pas un risque accru de fracture de la hanche

Bien qu’elles boivent moins de lait, les personnes qui ont du mal à digérer le lait n’ont pas plus de risque de fracture de la hanche que celles qui digèrent normalement le lait, ont découvert les auteurs. Le fait de pouvoir boire plus de lait ne semble donc pas conférer une protection particulière contre les fractures osseuses.

« D’un point de vue observationnel et génétique, la persistance à vie de la lactase n’a pas été associée aux fractures de la hanche. » –  Bergholdt HKM et al, 2018

Le regroupement des études danoises et de l’analyse des études antérieures conduites en Europe du Nord a également suggéré que le risque fracturaire n’était pas modifié par la persistance de la lactase.

La solidité osseuse a été essentiellement similaire, quelle que soit la consommation de lait

Lors de la mesure de la solidité des os, la densité minérale osseuse au niveau de la hanche et du rachis a été quasiment la même chez les personnes qui digèrent le lactose (et qui boivent donc plus de lait) et chez celles qui ne le digèrent pas (et qui boivent donc moins ou pas de lait). Il a toutefois été montré que les buveurs de lait ont des os de la cuisse plus solides (densité au niveau du col fémoral).

Pouvons-nous nous protéger contre les fractures osseuses grâce à la consommation d’autres produits laitiers, comme le yaourt ?

Les auteurs soulignent que cette étude a uniquement examiné les effets de produits laitiers isolés — lait ou fromage — sur le risque de fractures osseuses. Or, les différents types de produits laitiers ont des caractéristiques différentes. Par exemple, dans une étude antérieure, les personnes ayant augmenté leur consommation de fromage ont présenté un risque de fracture de la hanche identique à celui des personnes n’ayant pas augmenté leur consommation de fromage, alors que les personnes ayant consommé des types de produits laitiers différents, dont le yaourt, ont présenté un risque plus faible de fracture de la hanche.

Les auteurs suggèrent qu’il pourrait être plus pertinent d’examiner la matrice laitière entière, et même la matrice alimentaire entière – nutriments, fermentation et transformation – car cela pourrait modifier la façon dont les nutriments agissent dans le corps.

« La matrice laitière entière composée de macro- et micronutriments tels que les lipides, les protéines, les glucides, les vitamines, le sodium et les minéraux ainsi que la structure des produits laitiers … la fermentation et la transformation doivent être pris en compte. » – Bergholdt HKM et al, 2018

Pour en savoir plus : lire l’article original.

Source: Bergholdt HKM, Larsen MK, Varbo A, et al. Lactase persistence, milk intake, hip fracture and bone mineral density: a study of 97 811 Danish individuals and a meta-analysis. J Intern Med. 2018 Mar 14.

 

 

19 Juil 2018
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Interviews d'experts Santé humaine

5 Questions à Anaïs Garin sur la consommation de yaourt et ses bénéfices

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En tant que diététicienne, on imagine que votre consommation de yaourt est régulière, est-ce le cas ? À quel moment et comment le consommez-vous ?

Je consomme régulièrement du yaourt, à raison d’une fois par jour. Je n’ai pas de moments précis dans la journée. Selon moi, le plus important est de varier sa consommation de produits laitiers. Généralement c’est plutôt au déjeuner ou au dîner. Le matin avec du muesli ou des graines oléagineuses pour remplacer le lait. Ce qui permet une digestion plus lente et plus légère et d’avoir quelque chose de consistant pour la matinée.

Quels sont les défis en termes de bonnes habitudes alimentaires de nos jours?

Le défi aujourd’hui est de réussir à varier suffisamment notre alimentation, sans pour autant tomber dans un état de restriction cognitive où le contrôle de l’alimentation devient obsessionnel. Cela peut paraître un peu simpliste à dire mais c’est un réel défi. Pour chaque personne, avoir une alimentation variée apporte à notre organisme une palette de nutriments très large, ce qui contribue à notre bien-être. Pour cela, le plus simple est de suivre la saisonnalité des produits et particulièrement pour les fruits et légumes. Ce qui est bien avec le yaourt c’est qu’il y a une production constante toute l’année. Nous ne rencontrons pas de problème de saisonnalité.

En quoi le yaourt vous semble-t-il présenter un bénéfice au sein d’une alimentation équilibrée?

D’une part, son apport en calcium est très important : environ 150mg/pot de yaourt, ce qui couvre presque 20% des apports nutritionnels conseillés. D’autre part, sa teneur en protéines est très intéressante. Il s’adapte parfaitement aux régimes de tous types de population, les sportifs, les femmes enceintes et allaitantes, mais aussi les enfants qui ont des besoins en calcium supérieurs aux adultes. C’est un très bon moyen de varier les sources de calcium.

C’est également un produit intéressant pour les personnes intolérantes au lactose, c’est-à-dire qui digèrent mal le lactose. En effet, le lactose présent dans le yaourt, est beaucoup plus digeste que le lactose présent dans le lait car les bactéries lactiques du yaourt l’ont déjà partiellement hydrolysé.

Pour les personnes âgées, qui sont susceptibles d’être en état de dénutrition, la consommation de yaourt permet d’apporter deux nutriments nécessaires et auxquels les personnes âgées sont à risques de carences : calcium et protéines.

Quel est selon vous le bénéfice lié à la consommation du yaourt le plus intéressant ?

Ce serait les deux aspects cités précédemment : le calcium essentiellement car un yaourt permet de couvrir pour un adulte normal environ 20% des apports journaliers recommandés.

Il y a également un rôle important dans l’acquisition microbienne au niveau de la flore intestinale. Les micro-organismes (bactéries lactiques) présents dans le yaourt permettent de protéger le consommateur contre des infections par d’autres micro-organismes qui eux seraient pathogènes. Cela va permettre de créer une flore intestinale saine.

Comment recommandez-vous à vos patients d’intégrer le yaourt à leur alimentation? Auriez-vous un conseil de recette au yaourt?

Je conseille à mes patients de consommer du yaourt en dessert, nature de préférence. Cela permet d’avoir un dessert non sucré.

Egalement, en guise d’encas au cours de la journée, il est plus sain qu’un gâteau ou un biscuit. Ou alors, au petit déjeuner avec des céréales pour avoir quelque chose de consistant.

En terme de recette, avec la période estivale qui arrive à grands pas, je le prends comme alternative à la vinaigrette classique. Par exemple, quand je fais des salades de crudités, j’ajoute du yaourt avec quelques herbes aromatiques, comme un peu de coriandre et de thym, et du poivre pour faire des concombres au yaourt, ce qui fait une entrée saine et fraîche. Un peu comme la sauce à la grecque mais plus légère.


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19 Juil 2018
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Intolérance au lactose

L’intolérance au lactose implique-t-elle de consommer des aliments sans lactose?

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Les intolérants au lactose n’ont pas besoin de consommer d’aliments sans lactose. Les aliments sans lactose ne sont nécessaires que pour les rares nourrissons présentant un déficit congénital en lactase, un trouble génétique caractérisé par l’absence de lactase, l’enzyme qui transforme le lactose. Le lactose est le sucre naturellement présent en quantité variée dans les produits laitiers, comme le lait, la crème, le yaourt et les fromages.


L’intolérance au lactose est due à une maldigestion du lactose, à savoir une capacité réduite à digérer le lactose, qui résulte en un ou plusieurs symptômes tels que ballonnements, diarrhée et flatulences. La plupart des personnes souffrant de maldigestion du lactose peuvent consommer des produits laitiers sans présenter de symptômes. Le lactose peut être consommé en petites quantités, soit jusqu’à 12 g en une seule fois, soit jusqu’à 24 g, de préférence en petites quantités pendant la journée, pendant ou à la fin d’un repas (pas au début), sans entraîner de symptômes. On les encourage également à consommer des produits laitiers transformés tels que les fromages contenant peu voire pas de lactose (cheddar, provolone, mozzarella, Grana padano, etc.) et les yaourts. Le yaourt contient des bactéries vivantes qui améliorent la digestion du lactose qu’il contient.
De plus, la consommation régulière de produits laitiers par des personnes digérant mal le lactose pourrait conduire à une adaptation du côlon par le microbiote intestinal (la population de microorganismes qui vit dans le tube digestif) et pourrait ainsi leur permettre de consommer davantage de produits laitiers.


Ainsi, éviter les produits laitiers peut non seulement être inutile pour gérer l’intolérance au lactose, mais peut aussi entrainer des carences nutritionnelles qui peuvent générer des effets néfastes sur la santé, tel qu’un faible apport en calcium et une mauvaise santé osseuse.

 

 

Sources:

Black et al., Am J Clin Nutr 2002;76:675-80.

Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on lactose thresholds in lactose intolerance and galactosaemia. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.

Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to calcium and maintenance of normal bone and teeth (ID 2731, 3155, 4311, 4312, 4703), maintenance of normal hair and nails (ID 399, 3155), maintenance of normal blood LDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), maintenance of normal blood HDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), reduction in the severity of symptoms related to the premenstrual syndrome (ID 348, 1892), “cell membrane permeability” (ID 363), reduction of tiredness and fatigue (ID 232), contribution to normal psychological functions (ID 233), contribution to the maintenance or achievement of a normal body weight (ID 228, 229) and regulation of normal cell division and differentiation (ID 237) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.

Heaney et al. J Am Coll Nutr 2009;28 Suppl 1:82S-90S.

Lukito et al. Asia Pac J Clin Nutr 2015;24 Suppl 1:S1-8.

Misselwitz et al. United European Gastroenterol J 2013;1:151-9.

Nicklas et al. Am J Clin Nutr 2011;94:191-8.

Suarez et al.  N Engl J Med 1995;333:1-4.

Szilagyi et al. Nutrients 2015;7:6751-79.

Vandenplas et al. sia Pac J Clin Nutr 2015;24 Suppl 1:S9-13.

Wahlqvist et al. Asia Pac J Clin Nutr 2015;24 Suppl 1:S21-5.

YINI-WGO-Lactose-Intolerance

12 Juil 2018
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Intolérance au lactose

Que recommandent les organisations médicales concernant la maldigestion et l’intolérance au lactose?

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Plusieurs organisations médicales internationales et nationales, y compris l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Association Médicale Nationale Américaine (NMA), recommandent aux personnes digérant mal le lactose et aux intolérants du lactose de ne pas supprimer les produits laitiers de leur alimentation afin de prévenir les carences nutritionnelles. Au lieu de cela, les personnes intolérantes ou digérant mal le lactose doivent adapter leur alimentation.


Les personnes digérant mal le lactose et les intolérants au lactose peuvent toujours consommer du lactose, en petites quantités, soit jusqu’à 12 g en une seule fois, soitjusqu’à 24 g, de préférence en petites quantités tout au long de la journée, pendant le repas, sans déclencher aucun symptôme.
Plusieurs organisations recommandent également la consommation de yaourt contenant au moins 108 bactéries Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus vivantes, qui améliorent la digestion du lactose et préviennent l’apparition de symptômes chez les intolérants au lactose.
L’Organisation Mondiale de Gastroentérologie (WGO) a émis un avis similaire incitant à consommer des produits laitiers fermentés contenant des probiotiques, lesquels présentent des avantages avérés sur la santé digestive. Cet avis fait partie d’un de leurs 10 conseils mondiaux de régime et de style de vie sur la façon d’améliorer la santé digestive.

 

Sources:

Bailey et al. J Natl Med Assoc 2013;105:112-27.

Black et al. Am J Clin Nutr 2002;76:675-80.

Commission CA. Codex standard for fermented milks. Food and Agriculture Organization United Nation Roma 2003:1-5.

Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to calcium and maintenance of normal bone and teeth (ID 2731, 3155, 4311, 4312, 4703), maintenance of normal hair and nails (ID 399, 3155), maintenance of normal blood LDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), maintenance of normal blood HDL-cholesterol concentrations (ID 349, 1893), reduction in the severity of symptoms related to the premenstrual syndrome (ID 348, 1892), “cell membrane permeability” (ID 363), reduction of tiredness and fatigue (ID 232), contribution to normal psychological functions (ID 233), contribution to the maintenance or achievement of a normal body weight (ID 228, 229) and regulation of normal cell division and differentiation (ID 237) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.

Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.

Heaney et al. J Am Coll Nutr 2000;19:83S-99S.

Heaney et al. J Am Coll Nutr 2009;28 Suppl 1:82S-90S.

Nicklas et al. Am J Clin Nutr 2011;94:191-8.

Suchy et al. NIH Consens State Sci Statements 2010;27:1-27.

YINI-WGO-Lactose-Intolerance

05 Juil 2018
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Intolérance au lactose

Peut-on s’auto-diagnostiquer intolérant au lactose ?

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Il est impossible de s’auto-diagnostiquer une intolérance au lactose. Cela comprend également les tests que vous pouvez trouver sur Internet, car ces tests ne sont pas validés scientifiquement.

Habituellement, l’autodiagnostic est basé sur l’élimination des produits laitiers et sur l’arrêt consécutif présumé des symptômes. Pourtant, l’intolérance au lactose ne peut être diagnostiquée en dehors d’un contrôle médical strict. La manière appropriée de diagnostiquer l’intolérance au lactose est de mesurer, dans l’air expiré, l’hydrogène produit par la flore intestinale après consommation d’une dose standard de lactose (habituellement de 20 à 50 g) et d’observer si un ou plusieurs des symptômes suivants se produisent: ballonnements, diarrhée et flatulences. Ce diagnostic s’effectue sous contrôle médical.

Lorsqu’un diagnostic médical est effectué, seulement 50% d’intolérance au lactose auto-diagnostiquée sont confirmées.

Sources:

Hermans et al. Am J Gastroenterol 1997;92:981-4.

Nicklas et al. Nutrition Today 2009;44:222-7.

Suarez et al. N Engl J Med 1995;333:1-4.

YINI-WGO-Lactose-Intolerance

28 Juin 2018
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Intolérance au lactose

Peut-on guérir d’une intolérance au lactose ?

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La consommation régulière de produits laitiers chez les personnes ayant des difficultés à digérer le lactose pourrait aboutir à une adaptation de leur microbiote intestinal (la population de microorganismes vivant dans le tube digestif) et à une amélioration des symptômes, ce qui leur permettrait de consommer davantage de produits laitiers.

La consommation de bactéries vivantes peut augmenter la présence de certaines souches bactériennes sans toutefois changer la constitution globale du microbiote intestinal.

Le yaourt contient des bactéries vivantes, Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus, qui décomposent une partie du lactose qu’il contient, ce qui le rend plus facile à digérer pour les personnes ayant des difficulté à digérer le lactose.

De plus, s’il n’est pas digéré dans l’intestin grêle, le lactose peut être utilisé par le microbiote intestinal comme élément nutritif (prébiotique). Le lactose et d’autres sucres du lait favorisent également la croissance des bifidobactéries dans l’intestin et peuvent jouer un rôle à long terme dans la lutte contre le déclin associé au vieillissement de certaines fonctions immunitaires.

Sources:

Amaretti et al. Appl Microbiol Biotechnol 2006;73:654-62.

Efsa Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8:n/a-n/a.

He et al. Eur J Clin Invest 2008;38:541-7.

Vandenplas et al. Asia Pac J Clin Nutr 2015;24 Suppl 1:S9-13.

Vulevic et al. Br J Nutr 2015;114:586-95.

YINI-WGO-Lactose-Intolerance

25 Juin 2018
Lecture 3 min
Prévention du diabète

Ajouter 100 g de yaourt à votre alimentation quotidienne pourrait réduire le coût du diabète

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Selon un modèle économique, appliqué au Royaume-Uni, l’augmentation de 100 g par jour de la consommation de yaourt dans la population adulte pourrait se traduire par des bénéfices significatifs pour les patients au travers de la réduction du diabète de type 2 ainsi que par des économies substantielles dans les dépenses de santé.

D’ici à 2040, 1 adulte sur 10 (642 millions) souffrira de diabète dans le monde et 12 % des dépenses mondiales de santé seront consacrées au diabète. Au Royaume-Uni, le diabète de type 2 (DT2) représente environ 10 % des dépenses totales du National Health Service (NHS) et ce chiffre devrait augmenter à 17 % d’ici à 2035/2036 ! Mais il y a une bonne nouvelle … Selon l’étude de Chen, la promotion de la consommation de yaourt pourrait, sur le long terme, contribuer à une réduction de la prévalence du DT2. Là encore, le yaourt pourrait constituer une intervention facile, accessible et financièrement intéressante dans un tel contexte. Les résultats de cette étude semblent confirmer cette hypothèse.

Un yaourt par jour pourrait réduire le risque de DT2

L’objectif de cette étude était de modéliser les réductions possibles de la prévalence du DT2 et des dépenses de santé associées ; cela pourrait être obtenu par l’augmentation de la consommation de yaourt chez les adultes du Royaume-Uni de la moyenne actuelle de 20 g/j à 125 g/j (125 g/j correspondent à un pot de yaourt par jour). La simulation s’est concentrée sur les adultes de plus de 25 ans. Le modèle prédit que cette évolution de la consommation de yaourt réduirait le nombre de cas de DT2 de 0,9 %, ce qui représente 388 000 malades de moins en 25 ans.

Des économies de 2,3 milliards £ sur 25 ans au Royaume-Uni

Le modèle a également estimé que des économies substantielles pourraient être obtenues pour le National Healthcare Service du Royaume-Uni : environ 2,3 milliards £ sur 25 ans, en liaison avec les coûts directs et indirects de la prise en charge du DT2. Par ailleurs, un gain significatif de qualité de vie pourrait être obtenu : 275 000 années QALY (années de vie ajustées sur la qualité*) gagnées dans l’ensemble de la population. Si ces années QALY étaient valorisées à 20 000 £/année QALY comme le fait habituellement le NICE au Royaume-Uni pour l’autorisation des traitements, alors le NHS devrait être prêt à payer 5 500 millions £ sur 25 ans pour une intervention qui génèrerait le même nombre d’années QALY.

Cette étude a souligné le potentiel de changements simples des habitudes quotidiennes, comme l’augmentation de la consommation quotidienne de yaourt, et la façon dont ces changements pourraient générer des économies substantielles et procurer un bénéfice de santé significatif au travers de réductions de l’incidence du DT2.

* Année de vie ajustée sur la qualité (QALY) : Une année de vie ajustée sur la qualité ou la valeur. Une année en parfaite santé est considérée comme égale à 1,0 année QALY. La valeur d’une année en mauvaise santé doit être décomptée. Par exemple, une année pour une personne alitée pourrait avoir un valeur égale à 0,5 année QALY. (WIKIPEDIA)

Source : Lenoir-Wijnkoop I et al., BMC Nutrition 2016; 2 : 77.