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08 Fév 2021
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Santé de la planète

Optimiser la production laitière de façon durable pourrait transformer la vie des pays à faible revenu

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Selon les auteurs de cet article, l’optimisation durable de la production laitière dans les pays à faible revenu serait la clé, non seulement pour améliorer la santé, mais aussi pour subvenir aux besoins des populations. Dans une situation gagnante pour tous, une agriculture durable, qui consisterai à faire produire plus de lait aux vaches en utilisant les ressources naturelles locales, serait un bon moyen d’améliorer l’apport nutritionnel tout en protégeant l’environnement.

La sécurité alimentaire, une priorité pour de nombreux pays

De nombreux pays à faible revenu continuent de faire face aux défis que représentent les taux élevés de sous-nutrition et de retard de croissance chez les enfants. La priorité de ces pays est donc de veiller à ce que chacun ait suffisamment à manger. Ainsi, selon les auteurs, toute mesure de durabilité visant à freiner le changement climatique doit également tenir compte de ce besoin crucial de sécurité alimentaire.

Heureusement, certains pays à faible revenu disposent des ressources en bétail qui pourraient être exploitées de manière durable afin que davantage de lait soit produit et consommé, ce qui permettrait d’améliorer la nutrition et la santé des populations tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Le lait et les produits laitiers fournissent des nutriments de haute qualité

Le lait et les produits laitiers fournissent un ensemble de nutriments de haute qualité, dont les besoins sont difficiles à couvrir dans des régions du monde qui dépendent fortement d’une alimentation à base de plantes.

En plus d’être un moyen de fournir des nutriments essentiels, la production et la consommation de produits laitiers dans les pays à faible revenu peuvent également jouer un rôle clé dans les moyens de subsistance des populations.

« …dans les pays à faible revenu…la production et la consommation de lait représentent un moyen d’améliorer la nutrition et la santé humaines, mais aussi une opportunité économique et l’opportunité d’amélioration des moyens de subsistance des agriculteurs. » – Tricarico et al, 2020.

Les bovins ont plusieurs rôles à accomplir

C’est d’autant plus vrai que le bétail, dans les zones rurales et pauvres, fait bien plus que fournir du lait et de la viande. Il est également utilisé pour travailler la terre et sert souvent de moyen de transport, tandis que son fumier fournit du carburant et des matériaux de construction. Les gens ont tendance à garder autant de bétail qu’ils le peuvent, mais s’il n’y a pas assez d’aliments pour animaux et d’eau pour tout le monde, les vaches ne fournissent pas ou peu de lait pendant plusieurs mois de l’année.

Une production laitière durable – plus de lait par vache

Les auteurs soulignent que si les vaches laitières produisaient plus de lait, alors les agriculteurs pourraient réduire la taille de leur cheptel. Ainsi, cela pourrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’augmentation de la production laitière pourrait être obtenue en améliorant l’alimentation des bovins, en adoptant de meilleures pratiques d’élevage, et en procédant à une sélection des animaux. Cette sélection devrait reposer sur  certaines caractéristiques telles que l’amélioration du rendement laitier, de la fertilité et de la résistance aux maladies. La promotion de la consommation de lait et de produits laitiers, l’amélioration des infrastructures régionales et l’accès de tous à un lait et à des produits laitiers abordables seront également essentiels.

« Une augmentation de la productivité du bétail laitier pourrait être un moyen efficace de réduire l’intensité des émissions de GES dans les pays à faible revenu. » – Tricarico et al, 2020.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Tricarico JM, Kebreab E, Wattiaux MA. MILK Symposium review: Sustainability of dairy production and consumption in low-income countries with emphasis on productivity and environmental impact. J Dairy Sci. 2020;103(11):9791–9802.
18 Jan 2021
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Interviews d'experts Santé de la planète Santé humaine

Alimentation durable  – un modèle d’avenir ?

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Par Azmina Govindji RD MBDA.

Le 10 décembre 2020, une centaine de participants se sont joints à un événement YINI en direct pour écouter Pieter Van’t Veer de l’université de Wageningen, aux Pays-Bas, parler des principes de l’alimentation durable. Il a fait découvrir aux participants le régime alimentaire de référence mondial de l’EAT-Lancet et comment un seul régime alimentaire ne peut convenir à tous les pays. Il a aussi partagé ses idées à partir d’un modèle mathématique unique qui peut englober la nutrition, la durabilité environnementale et des améliorations réalistes de l’apport alimentaire.

Qu’est-ce qu’un régime alimentaire durable ?

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, un régime alimentaire durable doit avoir un faible impact sur l’environnement et contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à une vie saine pour les générations actuelles et futures. Il doit être :

  • protecteur et respectueux de la biodiversité et des écosystèmes ;
  • culturellement acceptable, accessible, économiquement équitable et abordable ;
  • adéquat sur le plan nutritionnel, sûr et sain ;
  • tout en optimisant les ressources naturelles et humaines.

Le professeur Van’t Veer fait ainsi remarquer que « le venin est dans la queue » : l’optimisation des ressources naturelles et humaines (dernière phrase) doit tenir compte de l’acceptabilité culturelle. Cela s’avère être une tâche beaucoup plus difficile qu’il n’y parait.

Une taille unique ne convient pas à tous

La recommandation globale de EAT-Lancet suggère que nous devrions limiter la viande rouge et les féculents et que la consommation des œufs, de la volaille et des produits laitiers pourrait être facultative. Les aliments à favoriser comprennent le poisson, les légumes, les fruits, les légumineuses, les céréales complètes et les fruits secs. Cependant, il est essentiel de reconnaître que le régime de EAT-Lancet est un régime de référence mondial. Pour que les gens améliorent leur alimentation, il est nécessaire de tenir compte, entre autres, de leurs préférences alimentaires et de leur culture.

Sustainable diets- a SHARP model for the future - picture1

Cette présentation a porté principalement sur la viande rouge et les produits laitiers. Selon l’étude EAT-Lancet, la consommation de viande rouge est généralement trop élevée, surtout dans le monde occidental. En ce qui concerne les produits laitiers, nous constatons l’inverse : pour la plupart des régions du monde, la consommation de produits laitiers doit augmenter, mais il faudrait qu’elle diminue en Amérique du Nord.

Cela indique que les implications pour les recommandations alimentaires nationales sont différentes selon les régions, la culture alimentaire et même selon les individus. Les diététiciens sont formés d’une certaine façon pour adapter un régime alimentaire plus durable à l’individu, de sorte que le régime de référence mondial doit évidemment être ajusté dans la pratique.

Qu’est-ce qui fonctionne pour le consommateur ?

Les préférences alimentaires et le goût, mais aussi le prix et la commodité sont des éléments très importants dans les choix alimentaires.

Dans le cadre d’une enquête européenne, les consommateurs ont été interrogés sur l’acceptabilité d’une série de produits pouvant remplacer la viande. Ils se sont montrés les plus ouverts aux alternatives d’origine animale, ce qui n’est évidemment pas le meilleur résultat en terme de durabilité. Ils étaient moins ouverts aux alternatives d’origine végétale, et encore moins aux nouvelles sources de protéines comme les insectes et la viande in vitro.

Une autre étude s’est penchée sur les habitudes gustatives du régime néerlandais. Les résultats ont montré que le profil gustatif du régime alimentaire le plus sain et le plus durable était moins savoureux, avec moins de notes d’umami, de salé et d’amertume. Ainsi, un régime alimentaire sain et durable serait un régime relativement terne et moins agréable à manger.

Le projet SHARP-diet pour les cultures européennes

SHARP est un acronyme pour Sutainability, Health, Affordable, Reliable and Preferable (durable, sain, abordable, fiable et préférable). Les données ont été recueillies auprès d’environ 8 000 adultes dans 4 pays de l’UE. Un modèle mathématique a été élaboré, basé sur des changements réalistes et probables du régime alimentaire de chaque population. Des recommandations alimentaires basées sur l’alimentation ont été utilisées et la taille des portions n’a pas été spécifiée, de sorte que le modèle permet d’adapter le changement à l’individu.

Sustainable diets- a SHARP model for the future - picture2

*Ces quatre micronutriments ont été ajoutés au modèle pour compenser les carences en nutriments.

L’approche de modélisation utilisée dans cette étude s’appuie sur ce qui est réellement consommé dans une population, par différentes personnes. Ce modèle combine les meilleures pratiques alimentaires pour améliorer la densité nutritionnelle, minimiser les émissions de gaz à effet de serre et apporter un changement minimal aux pratiques alimentaires et culturelles habituelles. Des groupes de pairs sont utilisés pour aider à motiver les gens à faire de meilleurs choix.

Sustainable diets- a SHARP model for the future - picture3

Le modèle utilise les recommandations alimentaires pour sélectionner les pairs dans les données de l’enquête qui font mieux que vous. Ceux-ci sont indiqués par des cercles verts. Ainsi, vos pairs vous fournissent les meilleures pratiques en termes de choix alimentaires, ce qui permet de disposer d’un support d’apprentissage et d’un point de référence culturellement et socialement appropriés que l’on peut utiliser comme objectif réaliste.

Comme le modèle n’est pas principalement basé sur les aliments, mais sur des combinaisons réelles d’aliments et de recettes que les gens utilisent réellement dans leur vie quotidienne, les régimes modélisés ont beaucoup plus de chances d’être acceptables, savoureux et abordables.

Il a été démontré que les régimes modélisés ont des habitudes de consommation de fruits et légumes qui se situent entre le régime actuel observé et les recommandations du EAT Lancet. On a constaté un glissement du bœuf vers le porc, la volaille, le poisson et les sources de protéines végétales.

Tous les produits laitiers ne sont pas égaux

Les produits laitiers liquides (Liquid dairy) ont un profil nutritionnel différent de celui du fromage et le modèle SHARP a fait la distinction entre les deux avec des résultats intéressants :

Sustainable diets- a SHARP model for the future - picture4

En moyenne, le modèle montre que la consommation de produits laitiers liquides peut augmenter de 28 %, alors que celle de fromage doit être réduite. Il existe des différences considérables entre les pays car le modèle utilise les meilleures pratiques de ses pairs. Le changement de régime alimentaire dépend donc de la culture alimentaire nationale.

L’avenir de la planète est dans nos assiettes

Professeur Van’t Veer a terminé son exposé par quelques conclusions clés :

  • Manger moins (en tenant compte des besoins des groupes vulnérables et des niveaux d’activité physique)
  • Augmenter les aliments d’origine végétale et laisser de côté la viande de ruminant, de porc, de poulet et de poisson.
  • Prendre en considération les nutriments laitiers tels que la vitamine B2 et le calcium, ainsi que la vitamine B12 et le zinc.
  • La nutrition durable est une question de quantité et de qualité, dans le cadre de paramètres tels que les disparités sociales, l’accessibilité financière, l’acceptabilité et le goût.
  • La transition vers les « protéines vertes » implique que le régime alimentaire total et l’adéquation des nutriments doivent être surveillés.

Merci à Azmina Govindji pour cette synthèse.

Azmina Govindji RD MBDA, fondatrice d’Azmina Nutrition, est une diététicienne primée, nutritionniste consultante, conférencière internationale et auteur de best-sellers. Elle est porte-parole de la British Dietetic Association et est régulièrement citée dans la presse nationale.

Vous pouvez la suivre sur twitter, linkedin ou instagram.

11 Jan 2021
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Santé de la planète

Les produits laitiers peuvent contribuer à une alimentation équilibrée et un mode de vie durable

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Lorsqu’il s’agit de viser un mode de vie plus durable, nombre d’entre nous sont confrontés à des choix difficiles en terme d’alimentation. Après tout, il n’est pas facile de réduire la consommation des aliments que nous aimons le plus. Mais une étude australienne apporte une bonne nouvelle : elle suggère que, parmi les aliments que les familles préfèrent, les produits laitiers pourraient jouer un rôle clé dans les régimes alimentaires ayant un faible impact sur l’environnement.

En effet, les données de consommation montrent que certaines personnes consomment chaque jour des produits laitiers tout en respectant un régime alimentaire à faible émission de gaz à effet de serre (EGES).

Cependant, bien que les données soulignent la valeur nutritionnelle et les avantages pour la santé des produits laitiers, les recommandations fondées sur la durabilité suggèrent que nous devrions réduire notre consommation d’aliments d’origine animale.

Alors, quelle quantité de produits laitiers devrions-nous consommer ? Selon les auteurs, il s’agit de trouver le bon équilibre.

Une alimentation de qualité avec de faibles émissions de gaz à effet de serre

En utilisant les données de l’enquête australienne sur la santé réalisée de 2011 à 2013, cette étude a examiné les résultats de 1 732 adultes dont le régime alimentaire était de meilleure qualité (37 % plus élevé) et associé à une EGES plus faible (43 % plus faible) par rapport au régime alimentaire moyen des adultes australiens.

En moyenne, ce groupe, appelé HQLE, consommait quotidiennement 1,5 portion de produits laitiers (lait, fromages et yaourts) et une petite quantité de substituts non laitiers (0,04 portion).

Les produits laitiers : source importante de nutriments dans un régime alimentaire à faible EGES

Au sein du groupe HQLE, les personnes qui consommaient le plus de produits laitiers (n=489 ; moyenne de 3,16 portions/j) avaient plus de chances d’atteindre les apports recommandés en protéines et en une large gamme de vitamines et de minéraux par rapport à celles qui avaient un régime alimentaire pauvre en produits laitiers. Ainsi, 95 % des forts consommateurs de produits laitiers du groupe HQLE avaient atteint les apports recommandés en protéines, 96 % en vitamine B12 et 74 % en calcium, contre 72 %, 47 % et 5%, respectivement, pour les faibles consommateurs de produits laitiers (n=603 ; moyenne de 0,31 portion/j).

Les personnes évitant les produits laitiers doivent être conscientes des risques nutritionnels

Le groupe HQLE contenait aussi 90 régimes évitant les produits laitiers. Parmi ces diètes, 74 % respectaient l’apport recommandé en protéines, 61 % en vitamine B12 et seulement 22 % en calcium. Ainsi, selon les auteurs, les personnes évitant les produits laitiers dans leur alimentation devraient être sensibilisées aux risques nutritionnels de carence et en tenir compte dans la planification de leurs repas.

« Ces résultats soulignent le rôle essentiel des produits laitiers dans l’obtention d’un apport nutritionnel adéquat dans le contexte d’un régime alimentaire sain et à faible émission de GES. » – Ridoutt et al, 2020.

Les recommandations nutritionnelles australiennes actuelles préconisent 2,5 portions de produits laitiers et de substituts non laitiers par jour pour les personnes âgées de 19 à 50 ans, et jusqu’à 4 portions par jour pour les femmes âgées de 70 ans et plus.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Ridoutt BG, Baird D, Hendrie GA et al. The role of dairy foods in lower greenhouse gas emission and higher diet quality dietary patterns. Eur J Nutr. 2020 Avr 10.
21 Déc 2020
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Autres études

Une alimentation riche en yaourt pourrait-elle être liée à une réduction du risque de cancer du poumon ?

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Une alimentation riche en fibres et en yaourt a été associée à une réduction du risque de cancer du poumon dans une vaste étude portant sur plus de 1,44 million d’adultes dans le monde.

L’étude regroupe les données de 10 études prospectives, de cohortes, relatives à l’alimentation et les cas de cancer du poumon aux États-Unis, en Europe et en Asie. Les participants ont d’abord rempli un questionnaire sur leur alimentation et ont été suivis pendant 8 ans en moyenne.

Les participants ont été répartis en 5 groupes en fonction de la quantité de fibres qu’ils consommaient (de la plus faible à la plus forte), et en 3 groupes selon leur consommation de yaourt (aucune, faible, forte).

Pour l’analyse des résultats, les chercheurs ont tenu compte d’un large éventail de facteurs de risque connus du cancer du poumon, comme le tabagisme et la consommation en excès de graisses saturées, afin que les différences entre ces facteurs n’interfèrent pas avec les résultats.

Fibres alimentaires, yaourt et risque de cancer du poumon

Chez les personnes consommant la plus grande quantité de fibres, le risque de développer un cancer du poumon était 17% plus faible par rapport aux personnes qui en mangeaient le moins. De même, le risque était 19% plus faible chez ceux qui avaient la plus haute consommation de yaourt comparé à ceux qui n’en consommaient pas.

Les personnes dont l’alimentation contenait conjointement le plus de fibres et de yaourt présentaient la plus grande réduction de risque. En moyenne, la probabilité qu’elles développent un cancer du poumon était réduite d’un tiers par rapport aux personnes qui ne mangeaient pas de yaourt et qui avaient la plus faible consommation de fibres.

Les prébiotiques et les probiotiques peuvent-ils expliquer cette association ?

Les fibres sont une source de prébiotiques, des matières non digestibles mais fermentés par les bactéries du microbiote intestinal (et générant notamment des acides gras à chaines courtes). Les probiotiques sont des bactéries vivantes bénéfiques à la santé que l’on trouve dans des aliments fermentés tels que le yaourt. La consommation de prébiotiques et de probiotiques peut contribuer à maintenir un microbiote intestinal sain.

La composition du microbiote intestinal participe au bon fonctionnement du système immunitaire, lui-même impliqué dans les mécanismes de défenses contre les cancers.

Par ailleurs, les données montrent que les mécanismes inflammatoires prédisposent au développement de cancers. Hors, certains métabolites produits par le microbiote intestinal, y compris les acides gras à chaîne courte, peuvent inhiber l’inflammation des poumons. Selon les auteurs de l’étude, des apports élevés en fibres alimentaires et en yaourt possèdent des propriétés anti-inflammatoires et pourraient exercer des effets bénéfiques sur la cancérogenèse pulmonaire via ces mécanismes anti-inflammatoires.

« La consommation de fibres alimentaires et de yaourt a été associée à une réduction du risque de cancer du poumon après ajustement des facteurs de risque connus et chez les personnes n’ayant jamais fumé. Nos conclusions suggèrent un rôle protecteur potentiel des prébiotiques et des probiotiques contre la cancérogenèse pulmonaire. »- Yang JJ et al, 2019.

Pour en savoir plus, lisez l’article original.
Yang JJ, Yu D, Xiang YB et al. Association of dietary fiber and yogurt consumption with lung cancer risk: a pooled analysis. JAMA Oncol. 2019;6(2):e194107.
07 Déc 2020
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Alimentation saine et équilibrée Enfant

Votre enfant reçoit-il suffisamment de vitamine D ?

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Vous vous efforcez peut-être de veiller à ce que votre famille ait une alimentation équilibrée, mais il se peut que vous négligiez une vitamine essentielle. Il est même probable que vos enfants n’en reçoivent pas assez.

La vitamine D, surnommée « vitamine du soleil », est naturellement produite par notre peau lorsque nous sommes au soleil. Mais en passant beaucoup de temps à l’intérieur, de nombreux jeunes souffrent de carences en vitamine D : dans les pays développés, cette déficience toucherait 80% des enfants.

Un ensemble de bénéfices

Ainsi, les enfants passeraient à côté de tout un ensemble de bienfaits apportés par la vitamine D, du développement d’os et de muscles solides au maintien d’un système immunitaire sain. La vitamine D pourrait également jouer un rôle dans le contrôle de l’asthme et de l’eczéma et dans la prévention des infections respiratoires, du diabète et même du cancer.

Les aliments ne contiennent naturellement qu’une petite quantité de vitamine D. Quelle est donc la solution ? La prise quotidienne d’un comprimé ou d’une ampoule de vitamines est un moyen d’augmenter les apports en vitamine D, mais qui représente un coût important pour les parents.

A la place, enrichir les aliments en vitamine D peut offrir une solution plus pratique, plus durable tout en épargnant le porte-monnaie des parents, et c’est  exactement ce que plusieurs pays ont fait. Mais cette approche fonctionne-t-elle ?

L’enrichissement réduit le risque de carence

Dans une revue, des chercheurs ont identifié 20 études à travers le monde qui comparent les effets de la consommation d’aliments enrichis en vitamine D (lait, céréales, jus, pain, yaourt et fromage) avec ceux d’une alimentation non enrichie chez les enfants âgés de 1 à 18 ans.

Dans l’ensemble, 47 % des enfants présentaient une carence en vitamine D au début des études.

Les études ont montré que l’enrichissement des aliments augmentait significativement la concentration sanguine en vitamine D et réduisait environ de moitié le risque de carence en cette vitamine. Le lait enrichi semblait avoir un effet plus significatif comparé aux autres aliments enrichis.

Vitamine D et capacités intellectuelles

Certaines des études ont porté sur les capacités mentales, et l’une d’elles a montré que la supplémentation en vitamine D était associée à une légère mais significative augmentation du QI. De plus en plus de preuves suggèrent que la vitamine D pourrait jouer un rôle important pour le maintien de cellules cérébrales saines et un développement comportemental normal.

Les auteurs de la revue indiquent que davantage d’études seront nécessaires à propos de la supplémentation en vitamine D chez les enfants, en particulier pour essayer de déterminer si le type d’aliment enrichi fait une différence.

« L’enrichissement en vitamine D est une solution abordable, durable et facile à mettre en œuvre pour répondre à un problème de santé publique mondial. » – Al Khalifah et al, 2020.

Pour en savoir plus, lisez l’article original : Al Khalifah R, Alsheikh R, Alnasser Y, Alsheikh R, Alhelali N, Naji A, Al Backer N. The impact of vitamin D food fortification and health outcomes in children: a systematic review and meta-regression. Syst Rev. 2020 Jun 16;9(1):144.
23 Nov 2020
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Enfant Les bénéfices de la fermentation Santé intestinale

La consommation de yaourt pourrait être associée à une diminution des troubles intestinaux chez les bébés

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Si vous êtes parent d’un nourrisson ou d’un jeune enfant, il y a de fortes chances que vous ayez été confronté à un moment ou à un autre à des troubles gastriques chez votre tout-petit. La bonne nouvelle est que des recherches ont montré une association entre la consommation de yaourt et une réduction du risque de maux de ventre chez les bébés.

On entend beaucoup parler ces derniers temps des probiotiques (bactéries favorables à l’intestin) présents dans les aliments et de leurs avantages potentiels pour garder notre microbiote intestinal en bonne santé. Récemment, des chercheurs japonais ont étudié si les bébés consommant des aliments contenant des probiotiques, comme le yaourt ou certains fromages, étaient moins à risque de souffrir de gastro-entérites.

Les bactéries sont importantes pour un intestin sain

Les bactéries qui vivent naturellement dans notre intestin (le microbiote intestinal) jouent un rôle important pour nous garder en bonne santé. Elles aident à la digestion et à l’absorption des nutriments et peuvent également contribuer à lutter contre les microorganismes pathogènes responsables de troubles gastriques. Les aliments fermentés tels que le yaourt et le fromage contiennent des probiotiques qui aident à maintenir l’équilibre du microbiote intestinal.

Le yaourt est lié à la réduction du risque de gastroentérite chez les bébés

Dans cette étude japonaise, plus de 82 000 mères d’enfants âgés d’un an ont été invitées à remplir un questionnaire. On leur a demandé de renseigner la fréquence à laquelle leur bébé mangeait du yaourt et du fromage, ainsi que les épisodes de gastro-entérite (vomissements et diarrhées) qui avaient été diagnostiqués par un médecin au cours de la première année de vie de leur bébé.

Les bébés qui mangeaient du yaourt au moins trois fois par semaine étaient beaucoup moins susceptibles d’avoir eu des vomissements et des diarrhées que les bébés qui en mangeaient moins d’une fois par semaine. Un tel lien n’a cependant pas été établi concernant la consommation de fromage.

D’autres études sont nécessaires

Cette étude ne permet pas nécessairement de conclure que la consommation de yaourt plusieurs fois par semaine prévient les vomissements et la diarrhée chez les bébés, mais simplement qu’il existe une association. Le questionnaire ne demandait pas de préciser la quantité de yaourt consommée et ne faisait pas de distinction entre les différents types de fromage, sachant que le fromage fondu ne contient pas de probiotiques. Il reste ainsi beaucoup de questions sans réponses et qui nécessiteront donc des études plus détaillées.

« La consommation de yaourt, mais pas de fromage, à l’âge d’un an a été associée à un risque réduit de gastro-entérite. » – Nakamura et al, 2019.

Pour en savoir plus, lisez l’article original : Nakamura M, Hamazaki K, Matsumura K, Kasamatsu H, Tsuchida A, Inadera H; Japan Environment and Children’s Study Group. Infant dietary intake of yogurt and cheese and gastroenteritis at 1 year of age: The Japan Environment and Children’s Study. PLoS One. 2019 Oct 7;14(10):e0223495. 
19 Nov 2020
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Infographies Le yaourt à travers le monde Qu'est-ce que le yaourt ? Questions Réponses

Qu’est-ce-que le Skyr?

Fermented milk ferments laits fermentés skyr
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Pendant des siècles, les laits fermentés ont fourni des nutriments essentiels à l’alimentation et la santé humaine. Le simple ajout de ferments vivants au lait conduit à des dizaines de recettes populaires à travers le monde. Quelles sont leurs différences ?

Recueil des faits scientifiques sur les yaourts grecs, lassi, skyr, laban, ayran, kéfir… et d’autres. Qu’est-ce-que le skyr ?

Importé il y a 900 ans par les Vikings de Norvège, le skyr est au cœur de l’alimentation et de la culture islandaises. Il était fabriqué à l’origine à partir de lait de brebis, et depuis le 20e siècle à partir de lait de vache.

Très épais, mais écrémé, c’est toute sa singularité !

Le skyr est un fromage frais issu d’un caillé fermenté à partir de lait écrémé. Un égouttage intense lui donne une texture dense, si épaisse qu’une cuillère y tient debout.

Lait écrémé et bactéries lactiques

Pour un skyr de bonne qualité : Streptococcus thermophilus & Lactobacillus delbrueckii ssp. bulgaricus  comme pour un yaourt classique

  • Se nourrissent du sucre du lait (lactose principalement) produisant de l’acide lactique, réduisant la teneur en sucre et le pH ce qui coagule les protéines du lait
  • Les lactobacilles produisent du diacétyle et de l’acétaldéhyde, aromatiques
  • Parfois ajoutées : Lactococcus spp & Lactobacillus casei

Le Skyr, c'est quoi? - YINI - part 1Le skyr c'est quoi ? YINI - part 2Le Skyr c'est quoi? YINI Part 3

09 Nov 2020
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Alimentation saine et équilibrée

Un outil de recherche aide à déterminer les meilleurs régimes alimentaires possibles

calcium diet dietary guidelines guidelines modelisation regime alimentaire
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Les techniques de modélisation révèlent les améliorations que nous pouvons apporter à nos apports nutritionnels en adoptant de nouvelles recommandations alimentaires, et comment nous pouvons perfectionner notre régime alimentaire individuel en y apportant quelques modifications supplémentaires.

Des recommandations alimentaires basées sur l’alimentation – davantage axées sur les végétaux – ont été élaborées dans de nombreux pays pour nous aider à faire les bons choix alimentaires afin de maintenir une bonne santé et prévenir les maladies chroniques.

Certains modèles mathématiques peuvent simuler l’impact de l’application de ces recommandations alimentaires sur notre nutrition. Ils peuvent également modéliser les régimes alimentaires individuels et permettre aux chercheurs d’évaluer les effets d’une optimisation des régimes alimentaires en examinant des choix alimentaires alternatifs.

« L’optimisation des régimes alimentaires individuels est un outil puissant pour évaluer la pertinence nutritionnelle des recommandations alimentaires existantes et tester les alternatives possibles. » – Maillot et Darmon, 2020

Les auteurs ont utilisé cette approche pour déterminer si les recommandations alimentaires introduites en France en 2017, qui favorisent une alimentation plus riche en végétaux, permettraient d’atteindre les quantités de nutriments recommandées.

Quels ont été les changements dans les recommandations alimentaires françaises de 2017 ?

Par rapport aux précédentes, les recommandations de 2017 ont introduit quatre changements principaux :

  • Elles fournissent des recommandations spécifiques pour les légumineuses (haricots, pois, lentilles etc.), les charcuteries (le jambon par exemple), les noix et les produits à base de céréales complètes
  • Elles font la promotion des huiles de colza, de noix et d’olive
  • Elles distinguent la volaille des autres viandes
  • Elles conseillent de réduire la consommation recommandée de produits laitiers de trois à deux portions par jour

Optimiser les régimes alimentaires individuels

Les auteurs ont étudié le régime alimentaire de plus de 1 800 personnes (régimes observés) à partir d’une enquête française menée en 2006-2007. Pour chaque personne, un nouveau régime (DP2) a été conçu en fonction des nouvelles recommandations, avec le moins de changements possibles par rapport à ses habitudes alimentaires. Un autre régime (DP3) a également été conçu en fonction des nouvelles recommandations, mais comprenant trois portions de produits laitiers par jour au lieu de deux.

Impact des recommandations alimentaires sur la valeur nutritionnelle

Les résultats ont confirmé que la valeur nutritionnelle globale des régimes DP2 et DP3 était meilleure par rapport aux régimes observés.

Les régimes optimisés avec le modèle DP2 ont une densité énergétique plus faible et une densité nutritionnelle plus élevée que les régimes observés. Le régime DP2 réduit également les carences relevées pour de nombreux minéraux et vitamines dans les régimes observés.

Cependant, dans le modèle DP3, l’ajout d’une portion quotidienne supplémentaire de produits laitiers est associé à un apport en calcium significativement meilleur que les régimes DP2 et observés (51 %, 58 % et 16 % d’insuffisance par rapport aux recommandations dans les régimes observés, DP2 et DP3 respectivement).

Les auteurs soulignent que les produits laitiers sont le seul groupe d’aliments pour lequel la fréquence recommandée pour les adultes a été réduite par rapport à la directive précédente en France, alors qu’ils sont de loin le plus grand contributeur à l’apport en calcium chez les Français.

« Appliqués au cas de la France, les résultats suggèrent que la conformité aux recommandations actuelles, telles qu’interprétées dans les modèles testés, améliorerait la qualité nutritionnelle globale du régime alimentaire des adultes en France. Cependant, le risque d’apports insuffisants en calcium serait accru » – Maillot et Darmon, 2020″.

En savoir plus : lire l’article original
Maillot M, Darmon N. Tester la pertinence nutritionnelle des recommandations alimentaires avec optimisation mathématique des régimes individuels. Bulletin de la nutrition. 2020;45:175–88 
26 Oct 2020
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Santé de la planète Santé humaine

Opter pour un régime flexitarien ?

regime flexitarien sustainable diet
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Vous envisagez de changer votre alimentation pour un régime flexitarien ? Commencez avec un régime à base de végétaux (légumes, fruits, céréales, légumineuses, graines) et construisez vos menus à partir de là.

Egalement connu sous le nom de régime semi-végétarien, le régime flexitarien est de plus en plus populaire. Les scientifiques prônent l’alimentation flexitarienne comme une stratégie pour manger de manière durable sans éliminer de groupes d’aliments. La Commission EAT-Lancet a révélé que le passage à des régimes plus riches en végétaux au niveau mondial serait associé à des avantages majeurs tant pour la santé que pour celle de la planète.

Qu’est-ce qu’un régime alimentaire flexitarien ?

Les régimes alimentaires flexitariens sont généralement à base de végétaux, comprenant des légumes, des fruits, des céréales complètes, des légumineuses, des noix et des graines, et de faibles quantités de viande et de sucre. Ils contiennent également des quantités variables de poisson et de produits laitiers. Un régime alimentaire flexitarien encourage la variété plutôt que la restriction car il n’exclut pas d’aliment en particulier. Il s’agit d’un régime à moitié végétarien, basé sur des repas riches en végétaux, et à moitié omnivore, car les produits animaux sont inclus.

Dans un monde où la production de viande, principalement la production de viande bovine, représente la plus grande charge pour l’environnement, l’alimentation flexitarienne peut apporter une solution pratique : il s’agit d’un moyen réaliste de réduire sensiblement la quantité de viande et de produits animaux sans privation.

En pratique, fixez-vous quelques petits objectifs faciles à atteindre, par exemple renoncer à la viande un jour par semaine, et adoptez ces nouvelles habitudes alimentaires, étape par étape. Vous pouvez également réduire les portions et opter pour plus d’œufs et de produits laitiers.

Selon un rapport de la FAO et de l’OMS, en adoptant un régime alimentaire flexitarien, il est possible d’inverser la forte hausse de la consommation de produits animaux, en particulier de viande rouge, de produits industriels, de graisse, de sel et de sucre. Dans les pays industrialisés, il est nécessaire de manger moins de viande pour des raisons médicales et pour alléger la pression sur l’environnement. On estime que les régimes alimentaires flexitariens permettent de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de près de 50 %.

Du point de vue nutritionnel, les régimes flexitariens présentent certains avantages par rapport à des régimes plus restrictifs qui peuvent entraîner des carences en vitamine B2 et B12 (fournies uniquement par les produits animaux de manière naturelle), en fer et en zinc (provenant de la viande), ou en calcium et en iode (provenant en grande partie des produits laitiers). Dans les régimes alimentaires flexitariens, la grande diversité des groupes d’aliments fournit un mélange sain de fibres, de protéines de haute qualité, de vitamines, de minéraux et d’acides gras sains tels que les oméga-3.

Il est également essentiel de conserver les produits laitiers dans votre alimentation : ils sont une grande source de nutriments et leur impact sur l’environnement est 5 à 6 fois moins important par gramme de protéines que la viande de bœuf. De fait, adapter vos repas vous permet de tendre vers une façon de manger plus saine et plus écologique, sans se priver pour autant !

Pour plus d’informations, consultez nos dossiers d’informations sur l’alimentation durable et notre infographie :

Sources:
19 Oct 2020
Lecture 6 min
Santé de la planète

Notre alimentation peut-elle contribuer à protéger les ressources planétaires et notre santé?

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Alors que nous regardons des images spectaculaires des falaises de glace polaire s’effondrer dans la mer, nous savons tous qu’il est temps d’agir pour protéger notre planète. Mais comment ?

La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons faire une grande différence en changeant ce que nous choisissons de manger, et que, ce faisant, nous pouvons aussi contribuer à agir sur notre santé. Ce qui est moins sûr, c’est la nature des changements à opérer. Les scientifiques travaillent donc à modéliser des régimes alimentaires qui soient bons à la fois pour nous et pour la planète.

Lier l’alimentation aux objectifs en matière de changement climatique

Notre système alimentaire est un contributeur majeur aux émissions de gaz à effet de serre (GES), tels que le dioxyde de carbone et le méthane, responsables du réchauffement climatique. L’objectif officiel est de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 °C. Pour y parvenir, le Groupe d’Experts Inter-Gouvernemental sur l’évolution du climat a fixé des objectifs en matière d’émissions de GES pour 2030 et 2050 (-50 % en 2030 et -80 % en 2050).

Cependant, concevoir des régimes alimentaires qui répondent à la fois à ces objectifs tout en étant équilibrés est un défi. Selon les auteurs de cette étude, cela nécessitera des innovations majeures dans les domaines de la production ou de la technologie alimentaire, ainsi qu’un enrichissement accru de certains aliments. Ils estiment par ailleurs que les régimes alimentaires devraient être développés pays par pays, en tenant compte de ce qui est culturellement acceptable dans chaque nation. Une telle stratégie pourrait conduire à une meilleure adoption des changements nécessaires que celle qui serait obtenue par une approche globale.

Le régime alimentaire néerlandais est-il « sain » ?

Cette étude a examiné les changements qui seraient nécessaires aux Pays-Bas pour atteindre les objectifs de 2030 et 2050 en matière d’émissions de GES par le système alimentaire. Les apports alimentaires des adultes néerlandais, issus d’une enquête menée en 2007-2010, ont été utilisés comme « régime de base ». Les auteurs ont ensuite modélisé informatiquement des régimes alimentaires qui étaient à la fois adéquats sur le plan nutritionnel et produisaient des niveaux de GES inférieurs aux objectifs, tout en suivant le plus fidèlement possible les habitudes alimentaires actuelles.

Moins de viande et plus de légumes pour atteindre les objectifs d’émission de GES

Le « régime de base » ne permet pas de couvrir tous les besoins nutritionnels. Il est trop riche en énergie, en graisses saturées et en sel, et ne contient pas assez de fibres, d’acides gras oméga-3, de vitamines B1 et B2, de folate, de fer et de sélénium.

L’adéquation nutritionnelle du « régime de base » serait atteinte si les individus consommaient plus de légumes, de poissons et de crustacés, de légumineuses (pois et haricots), d’aliments à base de soja et de noix, et s’ils renonçaient au beurre. Cependant, même si ce régime alimentaire aboutirait à  des émissions de GES plus faibles, il ne permet pas d’atteindre l’objectif de 2030.

Pour parvenir à un régime alimentaire adéquat sur le plan nutritionnel tout en atteignant l’objectif de GES de 2030, les Néerlandais devraient manger plus d’arachides et de boissons à base de soja (enrichies en vitamine B12 et en calcium), moins de porc et de fromage, et ne pas manger de bœuf, ni de snacks. Les individus pourraient continuer à manger des produits laitiers liquides (yaourts et lait), des céréales et des féculents, des œufs et des fruits comme ils le font actuellement.

Le scénario du régime d’interdépendance de la chaîne alimentaire (la production de produits laitiers nécessite la production de viande bovine) montre que la production de 373 g de produits laitiers liquides nécessitent 8 g de viande bovine, ce qui est compatible avec un régime alimentaire fléxitarien.

La modélisation suggère que des changements plus importants seraient nécessaires pour atteindre les objectifs de 2050 d’émission de GES et les objectifs nutritionnels. La population devrait supprimer de son alimentation le fromage, la volaille, le porc, les œufs, les légumineuses, les aliments à base de soja, le sucre et les confiseries, les soupes et les bouillons, les condiments et les sauces, et manger encore plus de légumes, de noix et de boissons à base de soja. Cependant, un changement aussi radical ainsi qu’une perte aussi importante de la diversité alimentaire ne seraient probablement pas adaptés et acceptables pour la plupart des gens.

Des innovations révolutionnaires seront nécessaires

Les études précédentes qui ont examiné les régimes alimentaires durables et leur compatibilité avec le maintien de la santé de la planète se sont concentrées sur les régimes basés sur des produits alimentaires (par exemple, céréales, produits laitiers, viande) tels que le régime EAT Planetary Health Diet ou le régime IDDRI TYFA Diet. En revanche, cette nouvelle étude s’est appuyée sur des aliments typiquement consommés et visait à garantir une adéquation nutritionnelle. Bien qu’il soit plus facile de se concentrer sur les denrées alimentaires, l’approche adoptée dans cette nouvelle étude est plus précise et permet d’obtenir des régimes optimisés plus réalistes.

Cependant, l’étude montre également qu’il n’est pas simple de concevoir des régimes alimentaires acceptables répondant à des objectifs stricts et ambitieux en matière de GES (-80 % en 2050). Cela impliquera nécessairement des innovations de rupture pour améliorer les pratiques de production alimentaire, créer de nouveaux procédés et des aliments attrayants, entre autres.

« … réduire la consommation de bœuf, porc, volaille, fromages, beurre et snacks, et augmenter la consommation de légumineuses, poissons et crustacés, arachides, noix, légumes, et d’aliments à base de soja est essentiel pour atteindre les objectifs d’émissions de GES, tout en maintenant un mode d’alimentation équilibré. Les produits laitiers (autres que le fromage), céréales et féculents peuvent être consommés en quantités similaires à celles du régime de base des adultes néerlandais ». – Broekema et al, 2020.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Broekema R, Tyszler M, van ‘t Veer P, Kok FJ, Martin A, Lluch A, Blonk HTJ. Future-proof and sustainable healthy diets based on current eating patterns in the Netherlands. Am J Clin Nutr. 2020