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23 Sep 2019
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Le yaourt et la santé Santé humaine

Le repas en famille : une expérience sociale bénéfique pour les enfants

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L’enfance est la période cruciale pour établir les bases d’habitudes alimentaires saines positives et durables. Le rapport d’un groupe d’experts, Nurturing Children’s Healthy Eating, montre le rôle essentiel des familles dans le développement de bonnes habitudes alimentaires chez les enfants.

Prendre les repas en famille est une expérience sociale bénéfique pour les enfants. C’est une période idéale pour qu’ils observent, imitent, discutent, interrogent et apprennent concernant l’alimentation, la culture.

« Manger ensemble, en famille, est associé à de nombreux résultats positifs pour les enfants, dont l’établissement d’habitudes alimentaires équilibrées. »

Les repas en famille pour adopter de bonnes habitudes alimentaires.

« Manger ensemble » ou prendre « un repas en famille » est habituellement défini par les experts comme « un enfant ayant un repas prévu avec au moins un parent (ou un apparenté/aidant) ». Les organisations scientifiques et de santé comme l’OMS recommandent fortement aux familles de prendre davantage de repas ensemble. La fréquence et le cadre des repas en famille pourraient potentiellement améliorer les apports alimentaires chez enfants.

Les enfants qui prennent fréquemment leurs repas en famille sont plus enclins à avoir des habitudes alimentaires « saines », comme de prendre un petit déjeuner et de consommer plus d’aliments denses en nutriments tels que les fruits, légumes et produits laitiers. En revanche, les enfants qui prennent moins de repas en famille sont plus enclins à consommer davantage d’aliments rapides à consommer, de boissons sucrées et de graisses saturées.

Des repas en famille plus fréquents peuvent améliorer les habitudes alimentaires des enfants par différents mécanismes :

  • Les aliments consommés pendant les repas en famille sont généralement plus « sains » que ceux consommés seuls ou en dehors du domicile
  • Manger ensemble permet aux parents de montrer l’exemple et de poser le cadre du repas.
  • Manger ensemble fournit le cadre dans lequel les enfants peuvent implicitement apprendre ce qu’est une alimentation équilibrée au travers des conversations et du ton émotionnel du repas. Les enfants vont avoir tendance à imiter leurs parents lorsqu’ils mangent en famille.

Les repas en famille façonnent les habitudes alimentaires des enfants de manière durable : ils ont un impact positif non seulement sur l’alimentation des enfants mais aussi sur l’alimentation des jeunes adultes.

Et de nombreux autres résultats positifs

Les bénéfices des repas en famille ne se limitent pas à adopter des habitudes alimentaires équilibrées. Comme les repas en famille sont un lieu d’interaction entre un parent et son enfant, manger ensemble est associé à de nombreux résultats psychologiques positifs tels qu’une meilleure estime de soi et de meilleurs résultats scolaires. Ils pourraient également contribuer à la protection contre les comportements alimentaires déséquilibrés, la violence ou la dépression.

Manger ensemble est également une façon pour les parents de transmettre l’importance des relations familiales, de la culture familiale et de renforcer le lien parent-enfant.

Le contexte compte

Toutefois, le contexte compte et les effets bénéfiques des repas en famille dépendent de la façon dont nous mangeons ensemble. Par exemple, des études montrent que l’utilisation d’écrans/de la télévision pendant le repas réduit les bénéfices des repas en famille et elle a été associée à une offre alimentaire moins équilibrée et une consommation réduite d’aliments « sains ».

Par ailleurs, des habitudes spécifiques peuvent contribuer à une influence positive sur les habitudes alimentaires. Par exemple :

  • faire participer les enfants à la préparation des repas
  • manger à des heures régulières
  • partager le même repas entre parents et enfants

Le repas en famille : un vrai défi dans une vie pressée

Si l’impact du manger ensemble peut être bénéfique pour construire des habitudes alimentaires, le nombre de repas en famille diminue depuis les années 1960 et les repas en famille sont difficiles à combiner avec le rythme de la vie d’aujourd’hui.

Les familles sont surchargées et il peut s’avérer difficile d’équilibrer travail et famille. Les repas doivent être préparés et consommés rapidement : les parents qui travaillent passent moins de temps à préparer les repas et ils sont plus enclins à servir à leurs enfants des aliments faciles à préparer ou rapides à consommer. Cela est particulièrement vrai dans les familles à faible revenu où les parents peuvent avoir plusieurs emplois. Le stress lié au travail et les emplois du temps surchargés sont également associés à moins de repas en famille et plus de dîners de restauration rapide.

La part des repas en famille dépend aussi en grande partie du contexte culturel et varie selon les pays : en Europe, seuls 33 % des Britanniques partagent plus de cinq repas par semaine avec leurs enfants contre 78 % des Espagnols.

Manger ensemble : dans la pratique

Voici quelques conseils pratiques pour vos repas en famille :

  • Ajustez la fréquence des repas partagés à votre emploi du temps : fixez un objectif réaliste en fonction de votre emploi du temps. Si vous ne pouvez partager que 3 repas par semaine avec vos enfants, c’est déjà bien ! Chaque repas compte !
  • Éteignez la télévision et les écrans : éteignez la télévision et ne laissez pas les téléphones et les tablettes interférer avec le repas. Cela encouragera la discussion et l’interaction.
  • Discutez des plats que vous consommez : saisissez l’opportunité des repas en famille pour parler des plats et dire aux enfants que vous appréciez les aliments que vous êtes en train de manger. Si un enfant vous voit manger des brocolis et voit que vous les aimez, il voudra peut-être goûter.

Pour adopter des habitudes alimentaires équilibrées, partager des aliments nutritionnellement denses, comme le yaourt !

Les aliments riches en nutriments contiennent principalement « plus de nutriments à encourager » que de « nutriments à limiter ». Le yaourt, par exemple, contient des protéines de haute qualité, dont les neuf acides aminés essentiels dans les proportions nécessaires à la synthèse des protéines, et les protéines contenues dans le yaourt sont plus digestibles que les protéines contenues dans le lait standard, probablement parce que le procédé de fermentation commence à les dégrader en unités plus petites.

Le yaourt est une source de calcium reconnue, mais, de plus, il fournit de plus petites quantités de nombreux autres micronutriments, dont le potassium, le zinc, le phosphore, le magnésium, la vitamine A, la riboflavine, la vitamine B5, la vitamine B12 et, dans certains pays, la vitamine D.

Manger ensemble est une expérience sociale, une opportunité de resserrer les liens entre les enfants et les parents. Au travers des repas en famille, les parents peuvent influencer positivement les habitudes alimentaires de leurs enfants, leur santé physique et psychologique.

Sources:
Reference:
  • American Academy of Pediatrics. Prevention of Pediatric Overweight and Obesity, 2003
  • Avery A, Anderson C, McCullough F. Associations between children’s diet quality and watching television during meal or snack consumption: a systematic review. Matern Child Nutr 2017.
  • Bauer KW, Hearst MO, Escoto K, et al. Parental employment and work-family stress: associations with family food environments. Soc Sci Med 2012;75(3):496–504.
  • Dwyer L, Oh A, Patrick H, Hennessy E. Promoting family meals: a review of existing interventions and opportunities for future research. Adolesc Health Med Ther 2015;6:115–131.
  • ESPGHAN Committee on Nutrition, Agostoni C, Braegger C, Decsi T, et al. Role of dietary factors and food habits in the development of childhood obesity: a commentary by the ESPGHAN Committee on Nutrition. J Ped Gastroenterol Nutr 2011;56(6):662–669.
  • EU action plan on childhood obesity, 2014–2020.
  • Faulkerson JA, Story M, Mellin A, et al. Family dinner meal frequency and adolescent development: relationships with developmental assets and high-risk behaviors. J Adolesc Health 2006;39(3):337–345.
  • Harrison ME. Systematic review of the effects of family meal frequency on psychosocial outcomes in youth. Can Fam Physician 2015;61(2):e96–106.
  • Larson N, Fulkerson J, Story M, Neumark-Sztainer D. Shared meals among young adults are associated with better diet quality and predicted by family meal patterns during adolescence. Public Health Nutr 2013;16(5):883–893.
  • Lipsky LM, Nansel TR, Haynie DL, et al. US adolescents during the transition to adulthood: changes and predictors. Am J Clin Nutr 2017 ;105(6):1424–1432.
  • Martin-Biggers J, Spaccarotella K, Berhaupt-Glickstein A, et al. Come and get it! A discussion of family mealtime literature and factors affecting obesity risk. Adv Nutr 2014;5:235–247.
  • Mestdag I and Vandeweyer J. Where has family time gone? In search of joint family activities and the role of the family meal in 1966 and 1999. J Fam Hist 2005;30(3):304–323.
  • Neumark-Sztainer D, Berge J, Eisenberg M, et al. Project eat..
  • Sharif MZ, Alcalá HE, Albert SL, Fischer H. Deconstructing family meals: do family structure, gender and employment status influence the odds of having a family meal? Appetite 2017;114:187–193.
  • Utter J and Denny S. Supporting families to cook at home and eat together: findings from a feasibility study. J Nutr Educ Behav 2016;48(10):716–722.e1.
  • Vik FN, Bjørnarå HB, Overby NC, et al. Associations between eating meals, watching TV while eating meals and weight status among children, ages 10–12 years in eight European countries: the ENERGY cross-sectional study. Int J Behav Nutr Physic Act 2013;10:58.
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  • World Health Organization. Commission on Ending Childhood Obesity. Facts and figures on childhood obesity. Geneva: World Health Organization, 2017.
09 Sep 2019
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Santé de la planète Santé humaine

Nouvelles recommandations alimentaires : quel équilibre entre protéines animales et végétales ?

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Interview croisée de Charlotte Debeugny & Fanny Paris

Flexitarisme, veganisme, produits biologiques, agriculture raisonnée… Ces tendances émergentes sont portées par un désir commun de consommer durablement tout en favorisant une alimentation saine. Mais comment s’y retrouver face à une grande diversité de produits ? Nous avons interrogé deux expertes en nutrition.

Fanny ParisFanny Paris - Interview croisee YINI est attachée de recherche clinique, passionnée par la recherche épidémiologique nutritionnelle, la lutte contre la dénutrition et le microbiote intestinal. Elle a précédemment exercé en tant que diététicienne dans des contextes variés, auprès de patients souffrant de diabète, d’obésité, ou de troubles alimentaires. Elle s’intéresse de près à l’actualité scientifique depuis plus de 7 ans.

Charlotte DebeugnyCharlotte Debeugny - YINI interview croisee est nutritionniste, auteure de plusieurs ouvrages sur la nutrition, et donne des consultations à Paris et en région parisienne. Ses conseils en nutrition reposent sur les derniers travaux de recherche, ce qui lui permet de proposer des approches qui ont fait leurs preuves.

Nous avons demandé à ces deux expertes de donner leur avis sur les nouvelles recommandations alimentaires, prônant un rééquilibrage entre produits végétaux et animaux, ainsi que les nouvelles alternatives alimentaires végétales. Découvrez leurs points de vue croisés !

Cette année, l’Agence Nationale Santé Publique (ou Santé Publique France) a publié des nouvelles recommandations alimentaires pour la population française, qui prônent un rééquilibrage entre produits animaux et végétaux. Cette tendance est celle portée par le flexitarisme. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que ces nouvelles recommandations de l’ANSP sont tout à fait justifiées.  Ces nouvelles recommandations préconisent désormais activement la consommation de légumineuses, de céréales complètes et de fruits à coque, l’augmentation de la consommation de fruits et légumes tout en réduisant la consommation de viande rouge, de viande transformée et de sucre ajouté.  Les dernières recherches en nutrition (bien qu’il y ait toujours matière à débat !) ont démontré qu’une consommation réduite de ces catégories d’aliments est non seulement bonne pour notre santé, mais bonne pour la planète !

J’aime aussi beaucoup le terme « flexitarisme », un régime principalement végétarien avec l’ajout occasionnel de viande et je me qualifierais de flexitarienne aussi, car j’ai tendance à manger de la viande rouge 1 à 2 par mois, mais mon régime principal est généralement à base de plantes avec beaucoup de légumineuses et céréales complètes.  Le flexitarisme, comme le végétarisme et le véganisme, est basé sur des préoccupations de santé, de bien-être animal et d’environnement, mais avec un élément « sans règles » qui permet aux individus de consommer de la viande sans s’engager dans un mode de vie végétarien ou végan complet.

C’est une excellente chose ! Historiquement, la population française consommait bien plus de protéines végétales avant l’avènement du « tout accessible » en permanence. On consommait par exemple bien plus de lentilles qui connaissent actuellement un regain d’intérêt. Aujourd’hui, de nombreux aliments sont accessibles en permanence mais on a oublié, occulté la notion de qualité. Il s’agit de qualités nutritionnelles, gustatives et environnementales. On en est arrivé à consommer bien trop de viandes (rouges, viandes blanches, des fast-food ou importées, …) pauvres qualitativement et ce aux dépens des aliments végétaux.

Revenir aux protéines végétales permet de diversifier son alimentation et de lui redonner de la qualité. On mange moins de viande mais de meilleure qualité (origine, élevage, etc). Et on découvre un choix de produits végétaux qui « reverdissent » l’assiette. Cela apporte plus de minéraux, d’oligo-éléments et de fibres (super alliées de notre microbiote). Les protéines végétales peuvent être apportées par des produits type meat-like mais aussi par l’association céréales et légumes secs. Rappelons les recettes traditionnelles : couscous (blé & pois chiches), chili sin carne (riz & haricots rouges), minestrone (pâtes & haricots). Il n’est pas nécessaire de passer par des aliments transformés de l’industrie pour être flexitarien : 2/3 de céréales et 1/3 de légumineuses dans l’assiette vous assurent un apport de protéines qualitativement équivalent à celui des viandes. C’est également moins onéreux et permet d’acheter des viandes de meilleures qualités.

Dans ces recommandations, l’ANSP (comme dans la plupart des autres pays) continue à recommander la consommation journalière de produits laitiers. Pour vous, le yaourt a-t-il toujours une place dans ces recommandations ? Selon vous, le yaourt peut-il faire partie d’une alimentation durable ?

En ce qui concerne les produits laitiers, ces recommandations suggèrent une consommation suffisante de produits laitiers, mais pas excessive.  Comme tout, c’est une question d’équilibre. Pour répondre à la définition de la durabilité, les produits laitiers doivent remplir 4 critères : être denses en nutriments, abordables, respectueux de l’environnement et avoir une valeur culturelle ou sociétale.  Le yaourt est un aliment riche en nutriments dont la matrice alimentaire contient des protéines, du calcium, des acides gras bioactifs et des bactéries lactiques, et sa consommation est associée à un risque moindre d’un certain nombre de maladies chroniques, il répond donc au critère de densité nutritionnelle.  C’est certainement abordable en plus d’avoir une valeur culturelle forte, nous le fabriquons depuis des siècles !

En termes d’impact sur l’environnement, bien qu’il ait un impact environnemental plus élevé, il n’est pas aussi élevé que la viande et des efforts considérables sont faits pour rendre la production laitière plus durable en améliorant son efficacité et en réduisant ses émissions.  Au final, étant donné que le yaourt répond sans ambiguïté à trois des critères de la durabilité et que des progrès rapides sont réalisés pour réduire les émissions, à mon avis, oui, le yaourt fait partie de l’alimentation durable.

Mon dernier point est qu’il est très difficile pour un seul aliment de satisfaire pleinement à ces critères de durabilité, et les besoins en éléments nutritifs doivent être pris en compte en même temps que le contexte environnemental, qui exige un équilibre très délicat.

Les produits laitiers sont des aliments historiques. On en consomme depuis plusieurs millénaires ! Notre ADN en porte la trace. C’est dans notre Humanité la plus profonde, ancrée par la nutrigénétique et nutrigénomique, l’exposome et l’épigénétique. Ils ont toujours été un traceur d’une alimentation saine, et ce bien avant l’arrivée de l’agro-industrie de masse.

Jusque-là, l’ANSES recommandait 3 à 4 produits laitiers / jour. On vient de passer à 2 en population générale, les 3 à 4 étant maintenus pour les enfants, adolescents, femmes enceintes et personnes âgées. Je ne connais pas, à titre personnel, de professionnels de santé ayant modifié leur recommandations. Tout le monde reste aux 3 à 4 portions / jour. Le yaourt est la première source (sur l’alimentation quotidienne) de calcium. C’est aussi une source de protéines d’excellentes qualités. Il contient des probiotiques dont l’apport quotidien est essentiel pour notre santé (métabolique et cardiaque, mentale, prévention de cancer). Il est très peu onéreux donc non discriminant socialement. Rappelons également, que dans une France vieillissante, où l’incidence de la dénutrition augmente, il joue un rôle stratégique d’apport hydrique et protéique.

Effectivement, il est également tout à fait justifié dans une alimentation durable et les végétariens de la première heure ne l’ont pas oublié. Prenez des yaourts natures les moins transformés possible et vous aurez l’un des produits nutritionnellement le plus riche avec un coût carbone des plus bas. Son impact environnemental peut évoluer si on met des additifs inutiles de toutes sortes, des sucres et que le lait n’est pas français.

En France, les alternatives végétales au yaourt sont de plus en plus présentes dans les rayons des supermarchés : qu’en pensez-vous ? 

 Je pense que ces produits peuvent être un ajout intéressant et très utile pour ajouter de la variété aux régimes végétaliens ainsi que pour les personnes souffrant d’allergies au lait.  Ce qui m’inquiète, c’est qu’ils ne sont pas aussi denses en nutriments que le yaourt, car ils sont moins riches en protéines et ne contiennent pas naturellement de calcium ou de vitamines B12. Les produits laitiers sont également l’une des principales sources d’iode dans notre alimentation.  Il est donc très important que ces substituts végétaux soient enrichis de ces micronutriments clés et que l’on prenne soin d’obtenir un apport adéquat en protéines d’autres sources végétales.

Tout d’abord je crois qu’il est fondamental de faire un point sur les appellations. Seuls les laits issus de mammifère peuvent être nommés ainsi. On parle trop abusivement de laits végétaux. Ce sont des jus voire des boissons reconstituées à base de purée et d’eau. C’est comme comparer la viande rouge et les cerises parce que sont des éléments solides et rouges ! Cela n’a pas de sens.

Il existe un outil, le score DIAAS, pour comparer les valeurs protéiques d’aliments. Il correspond à la quantité d’un Acide Aminé Essentiel (AAE) dans 1g de protéine étudiée par rapport à la quantité du même AAE dans 1g de protéine référence. Ce score est de 118% pour le lait, 90,6% pour le soja déficient en méthionine et seulement 37,1% pour le riz.

Le calcium du lait de vache est le mieux absorbé car seul le lait et les produits laitiers ont un rapport Calcium/Phosphore>1. « 1 » correspond au rapport Ca/P de l’os et de l’émail. Il est de 1,34 pour le lait, 0,72 pour les boissons à l’amande, 0,3 pour les boissons au soja, 0,16 pour les boissons à l’avoine et 0,13 pour les boissons à base de riz. S’ajoute à ce duo Ca/P, des effets structurels matriciels uniques dû aux lipides du lait qui forment des micelles de phosphocaséinate de calcium. Ces structures permettent notamment une digestion plus facile par les enzymes.

Enfin le yaourt bénéficie de l’ensemencement de probiotiques qui pré-digèrent tout cela et lui confèrent un apport d’antioxydants intéressant (et c’est sans parler des probiotiques eux-mêmes). Vous voyez donc que les yaourts traditionnels sont largement plus denses nutritionnellement que leurs homologues végétaux. D’ailleurs, la plupart des industriels doivent les enrichir en calcium mais ils ne retrouvent pas le formidable effet matrice du yaourt. Et ils sont aussi bien plus chers. Pour moi, ces produits doivent rester des variantes (pourquoi pas au goûter ?) mais clairement pas des substituts pérennes.

Merci à Fanny Paris et Charlotte Debeugny pour leurs regards.  Vous pouvez les suivre sur Twitter:

Fanny Paris: @actunutrition   _ Charlotte Debeugny : @debeugny

26 Août 2019
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Le yaourt et la santé Les bénéfices de la fermentation

Une revue confirme les bienfaits du yaourt pour la santé des tout-petits

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Lorsque votre jeune enfant mange son yaourt, il est bien de savoir qu’il peut aussi en tirer des bienfaits pour sa santé. En effet, les experts disent que le yaourt est un bon choix à introduire parmi les premiers aliments complémentaires lors de la diversification.

La consommation d’une portion quotidienne de yaourt n’est pas seulement bonne pour les tout-petits ventres, elle peut également éviter les problèmes de peau et d’allergie. Dans cette revue d’études publiées, les auteurs ont trouvé des preuves que la consommation de yaourt par les enfants âgés de 4 à 24 mois stimule les bactéries « favorables » pour l’intestin. Elle est associée à un moindre risque de développer un eczéma et une sensibilité alimentaire et à une durée réduite de diarrhée infectieuse.

Les bienfaits pour la santé de la consommation de yaourt chez les enfants plus âgés et les adultes sont bien connus, notamment l’association avec un moindre risque de développer un diabète. Nos connaissances sont toutefois plus limitées sur les effets du yaourt chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Dans la première revue scientifique portant sur les effets de la consommation de yaourt au cours des deux premières années de vie, les auteurs ont identifié 10 études rapportant les résultats de santé chez les jeunes qui consommaient du yaourt ou du lait fermenté entre 4 et 24 mois.

« … le yaourt se révèle prometteur pour réduire la sévérité et la durée de la diarrhée et pour prévenir les allergies et favoriser la santé intestinale chez les nourrissons et les jeunes enfants. Aucune des études identifiées n’a rapporté d’effets indésirables de la consommation de yaourt chez les nourrissons ou les tout-petits. » – Donovan SM et Rao G, 2019

Les enfants qui mangent du yaourt ont un risque réduit d’eczéma

Dans une étude portant sur 1 041 enfants, l’introduction du yaourt dans l’alimentation au cours de la première année de vie a été associée de manière indépendante à un moindre risque de développer un eczéma.

Dans une seconde étude portant sur 1 166 enfants, la consommation de yaourt à l’âge de 12 mois a été associée à une probabilité plus faible d’eczéma et de sensibilité alimentaire à l’âge de 5 ans comparativement aux enfants qui ne mangeaient pas de yaourt. Les auteurs concluent que la consommation régulière de yaourt dans la petite enfance peut prévenir l’eczéma et la sensibilisation alimentaire.

La consommation de yaourt est associée à une durée plus courte de l’affection diarrhéique

Lorsque 45 nourrissons présentant une diarrhée persistante ont reçu une formule lactée ou du yaourt pendant 5 jours dans le cadre d’une étude clinique, la diarrhée a persisté chez 10 des nourrissons recevant la formule lactée contre seulement 3 des nourrissons recevant le yaourt. Les nourrissons consommant le yaourt ont également pris plus de poids et ils ont moins eu besoin d’une solution de réhydratation, selon les auteurs.

Comment le yaourt exerce-t-il ses bienfaits pour la santé ?

La consommation de yaourt est associée à des taux plus élevés des bactéries Lactobacillus et à une proportion plus élevée de bifidobactéries parmi les bactéries présents dans notre intestin. On sait que ces bactéries sont bénéfiques pour la santé intestinale.

Les scientifiques étudient la façon dont les microbes pourraient affecter le développement de troubles allergiques tels que l’eczéma et les allergies alimentaires, mais les mécanismes exacts ne sont pas entièrement élucidés.

Les bactéries Lactobacillus devraient être particulièrement importantes pour raccourcir la durée de la diarrhée infectieuse car elles jouent un rôle dans la normalisation de l’équilibre des micro-organismes dans l’intestin après une affection diarrhéique. Elles devraient également améliorer l’intolérance au lactose et soutenir la fonction immunitaire.

Quelles sont les implications pour la nutrition infantile ?

Le choix d’aliments lors de la diversification alimentaire chez le bébé peut avoir un impact sur sa croissance et son développement ainsi que sur sa santé globale et son bien-être. Le yaourt est depuis longtemps un choix privilégié car il est riche en nutriments et une source excellente de potassium, de calcium et de vitamine D.

Étant donné que cette revue d’études publiées a trouvé une quantité de bienfaits potentiels pour la santé et aucun effet indésirable liés à la consommation de yaourt, les auteurs concluent que le yaourt doit être l’un des premiers aliments complémentaires à introduire chez le nourrisson.

« Le yaourt doit être l’un des premiers aliments de la diversification alimentaire chez le nourrisson, une recommandation cohérente avec celles de l’American Academy of Pediatrics. » – Donovan SM et Rao G, 2019.

Pour en savoir plus, lire l’article original.
Source : Donovan M and Rao G.  Health benefits of yogurt among infants and toddlers aged 4 to 24 months: a systematic review. Nutr Rev 2019;77(7): 478-486.
19 Août 2019
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Enfant Prévention du diabète

La consommation de yaourt peut protéger contre la résistance à l’insuline chez les jeunes à risque d’obésité

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Les jeunes gens à risque d’obésité peuvent envisager un avenir plus sain s’ils consomment du yaourt tous les jours. C’est ce que suggère cet article. En effet, un yaourt quotidien peut contribuer à améliorer leurs taux d’insuline – l’hormone qui contrôle le sucre sanguin – ainsi que la réponse du corps à l’insuline, selon les auteurs.

La vague croissante d’obésité parmi les enfants et jeunes adultes est alarmante compte tenu des problèmes de santé qui lui sont associés – dont le diabète et même une mort prématurée. Aider les jeunes à maintenir un poids corporel d’équilibre est un objectif « logique » – mais comment y parvenir au mieux ?

La génétique, la sédentarité et certains choix alimentaires contribuent à l’obésité parmi les enfants et les jeunes adultes. Par ailleurs, le yaourt a été identifié comme marqueur d’une alimentation et d’un mode de vie favorable à la santé chez l’adulte. Les auteurs de cet article ont voulu déterminer si les jeunes qui consomment du yaourt sont en meilleure santé et moins enclins au surpoids/à l’obésité que ceux qui n’en consomment pas et si les bénéfices potentiels éventuels sont plus importants chez ceux qui ont un antécédent familial d’obésité.

Les auteurs ont examiné les données de 198 enfants et jeunes adultes ayant pris part à une étude canadienne. Les participants ont été répartis en deux groupes selon qu’ils avaient ou non un parent obèse. Les jeunes gens avec un parent obèse étaient plus enclins à être eux-mêmes en surpoids que ceux dont les parents avaient un poids d’équilibre.

« … les enfants avec un parent obèse sont plus enclins à avoir un problème de poids à l’âge adulte. » – Panahi et al, 2019.

Les produits laitiers aident-ils à contrôler le poids corporel ?

Les études conduites chez des enfants et des adultes ont montré que les personnes qui consomment plus de lait et de produits laitiers sont moins enclins au surpoids. La plupart de ces études ont examiné la consommation globale de produits laitiers. Que pourrions-nous découvrir si nous examinions séparément chaque produit laitier, comme le yaourt ?

Cette étude a trouvé que la consommation de yaourt n’était pas liée au surpoids/à l’obésité chez les enfants et les jeunes adultes.

La consommation de yaourt peut être bénéfique sur les taux d’insuline chez les jeunes gens à risque d’obésité

Un diabète se développe si le pancréas ne produit pas la bonne quantité d’insuline ou si la réponse du corps à l’insuline est inadéquate.

Dans cette étude, les taux sanguins d’insuline et une mesure de la réponse du corps à l’insuline ont suggéré que les jeunes gens ayant un parent obèse contrôlaient leur sucre sanguin moins efficacement que les jeunes dont les parents avaient un poids normal. Ils avaient également une pression sanguine plus élevée.

Selon les auteurs, la consommation d’au moins un yaourt par jour peut avoir un effet bénéfique sur l’insuline chez les jeunes gens à risque d’obésité. Les consommateurs de yaourt ayant un parent obèse avaient des taux d’insuline et une réponse à l’insuline similaires à ceux des jeunes gens dont les parents avaient un poids normal, quelle que soit leur consommation de yaourt.

D’autres études sont nécessaires pour expliquer comment le yaourt pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’insuline chez les jeunes gens à risque d’obésité.

L’obésité découle-t-elle de nos gènes ?

Bien que de nombreux gènes aient été reliés à l’obésité infantile, cette étude n’a pas examiné les différences génétiques. Cela signifie qu’elle ne peut pas expliquer l’association entre le surpoids/l’obésité du parent et de l’enfant. Les gènes pourraient être au moins en partie responsables, mais des facteurs parentaux et environnementaux pourraient également être impliqués, selon les auteurs. Nous ne devrions peut-être pas être surpris si les habitudes alimentaires et le mode de vie des parents influencent leurs enfants.

« Ces résultats suggèrent que bien que la génétique soit impliquée dans le risque d’obésité et dans la résistance à l’insuline, la consommation de yaourt peut contribuer à diminuer les effets de la susceptibilité génétique sur les variables glycémiques. » – Panahi et al, 2019.

Pour en savoir plus, lire l’article original
Source : Panahi S, Gallant A, Tremblay A et al. The relationship between yogurt consumption, body weight, and metabolic profiles in youth with a familial predisposition to obesity. Eur J Clin Nutr. 2019;73:541-548.
22 Juil 2019
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Enfant Le yaourt et la santé Santé humaine

Construire les habitudes alimentaires de l’enfant: les parents donnent l’exemple

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L’enfance est la période cruciale pour établir les bases d’habitudes alimentaires positives et durables. Le rapport d’un groupe d’experts, Nurturing Children’s Healthy Eating, montre le rôle essentiel des familles dans le développement des habitudes alimentaires chez les enfants.

Les enfants dépendent de leurs parents et de leurs aidants pour leurs choix et leurs comportements alimentaires et les parents, par leurs attitudes, leurs actions et leurs connaissances, influencent les comportements alimentaires de leurs enfants.

« En jouant un rôle de modèles positifs, les parents insufflent des habitudes alimentaires que leur enfant poursuivra probablement dans sa vie d’adulte. »

La culture influence les comportements alimentaires

Les parents encouragent généralement leurs enfants à adopter des valeurs qui les aideront à faire les bons choix dans leur vie quotidienne à mesure qu’ils grandiront et prendront leur indépendance. Dans ce processus global, appelé « socialisation », les parents aident leurs enfants à adopter des pratiques, des valeurs et des comportements alimentaires qui sont mis en œuvre et acceptés à la fois par leur famille immédiate mais aussi par leur culture environnante.

Les connaissances des parents relatives à la nutrition et à ce qui est « sain » ou non influenceront les choix alimentaires qu’ils proposeront à leurs enfants. L’alimentation étant une question de nutrition, de plaisir, d’identité et de socialisation, elle peut varier selon les cultures, reflétant les pratiques locales, les croyances et la disponibilité des aliments. Par exemple, au Royaume-Uni, les parents ont tendance à mettre l’accent sur la santé et la qualité nutritionnelle dans l’éducation alimentaire qu’ils dispensent à leurs enfants tandis qu’en France, les parents mettront en avant le développement du goût et le plaisir.

La culture affecte non seulement la façon dont les parents nourrissent leurs enfants, mais aussi leurs perceptions de ce que sont des habitudes alimentaires équilibrées et du poids de santé. L’éducation parentale est essentielle pour les informer sur les habitudes alimentaires à favoriser. Ils doivent également avoir conscience du rôle essentiel qu’ils jouent, non seulement en tant qu’aidants, mais aussi en tant que modèles.

Les parents sont des modèles

L’alimentation est une expérience sociale et les enfants développeront leurs habitudes et leurs comportements alimentaires en imitant leurs parents et leurs aidants. Les parents deviennent donc des modèles pour leurs enfants. En plus de suivre des pratiques alimentaires positives pour leurs enfants, le fait d’être des modèles positifs peut être une façon efficace pour les parents d’aider leurs enfants à développer des habitudes alimentaires saines, en leur donnant un bon exemple.

Tout d’abord, les parents sont des modèles en termes de qualité de l’alimentation, car la qualité de l’alimentation des parents a un impact sur la qualité de l’alimentation des enfants. Les enfants dont les parents consomment plus d’aliments sains tels que des fruits et des légumes ont plus de chance de consommer eux-mêmes plus d’aliments sains.

Toutefois, il n’est pas ici seulement question de qualité mais aussi de quantité, à savoir les apports énergétiques quotidiens moyens des enfants. Les apports énergétiques, les préférences et les habitudes alimentaires des parents influencent la qualité et la quantité des aliments disponibles à la maison. Cet environnement alimentaire domestique joue un grand rôle dans le développement des habitudes alimentaires des enfants.

Les parents sont idéalement placés pour orienter leurs enfants dans la bonne direction en adoptant des habitudes alimentaires saines. Ils ont une influence positive dans l’établissement de normes familiales concernant les modes de repas et de collations.

Être un modèle positif a des conséquences à long terme : les enfants conserveront probablement leurs habitudes alimentaires équilibrées à l’âge adulte.

Comment être un modèle positif dans la vie quotidienne

Voici quelques astuces pour aider les parents à être des modèles positifs pour leurs enfants :

  • Adopter une alimentation variée et équilibrée : plus vous consommerez d’aliments « sains », plus ils en consommeront. Vous pouvez changer les habitudes alimentaires en remplaçant progressivement certains produits par d’autres, qui sont tout aussi savoureux mais plus « sains ». Par exemple, vous pouvez remplacer un dessert dense en énergie par des options savoureuses riches en nutriments telles qu’un yaourt nature auquel vous ajouterez des morceaux de fruits frais. Le bénéfice : le yaourt est apprécié des adultes autant que des enfants, il est dense en nutriments et il peut servir de base à de nombreuses recettes personnalisées …
  • Apprécier les aliments « sains » et leur dire : si les enfants voient que vous appréciez les aliments « sains », ils seront curieux et ils auront tendance à suivre votre exemple. À l’inverse, ne vous attendez pas à ce que les enfants mangent quelque chose que vous ne mangez pas vous-même ! Vous devez garder à l’esprit que l’exposition répétée à des aliments « sains » tels que le yaourt, les fruits ou les légumes aidera les enfants à les aimer.
  • Manger ensemble : prendre les repas avec vos enfants est le moment idéal pour promouvoir vos habitudes alimentaires « saines »
  • Impliquer les enfants dans la préparation des repas. C’est une bonne façon de parler de l’alimentation et de familiariser les enfants aux différents aliments. Après avoir cuisiné, les enfants voudront probablement goûter ce qu’ils ont eux-mêmes préparé. Pour commencer de manière simple, même avec de jeunes enfants, vous pouvez proposer qu’ils préparent des bols de yaourt, chacun choisissant les ingrédients qu’il veut mélanger dans un yaourt nature (fruits, grains, céréales, etc.). C’est facile, savoureux et amusant !

Les parents façonnent les habitudes alimentaires de leurs enfants. Pour développer des habitudes alimentaires « saines » chez leurs enfants, les parents doivent avoir eux-mêmes des habitudes alimentaires « saines ». L’adoption d’une alimentation variée et équilibrée et la consommation de produits savoureux denses en nutriments tels que le yaourt, les fruits et les légumes, peuvent être la première étape du développement d’habitudes alimentaires saines à long terme.

08 Juil 2019
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Santé de la planète

Alimentations durables : Compte-rendu du symposium de YINI (Nutrition 2019, Baltimore, USA)

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Quels régimes sont les plus durables ? Comment peut-on mesurer la durabilité ? Une alimentation durable implique-t-elle toujours d’éviter les produits d’origine animale ? Les produits laitiers & le yaourt s’inscrivent-ils dans une alimentation durable ? Voici quelques-unes des questions abordées par Elin Röös (maître de conférences associé, Département de l’énergie et de la technologie, Université suédoise des sciences agricoles), Adam Drewnowsksi (PhD, directeur, Centre de nutrition en santé publique, Université de Washington) et Frans Kok (professeur émérite, Université de Wagueninguen, Pays-Bas) lors du symposium du YINI organisé le lundi 10 juin dans le cadre du Congrès Nutrition 2019, à Baltimore, États-Unis.

Alimentations durables : mythe ou réalité ?

Tôt ce lundi matin, la salle dans laquelle se tient le Congrès Nutrition 2019 est pleine à craquer. Face à l’assistance, le congrès débute avec Elin Röös (Université suédoise des sciences agricoles, Suède), sur l’écran*, qui détaille les différents problèmes et implications des alimentations dites « durables » sur les systèmes alimentaires, la production alimentaire, la nutrition …

Selon des données récentes, la diminution rapide des émissions de GES (gaz à effet de serre) est nécessaire si nous ne voulons pas reporter le problème sur les générations à venir. Les systèmes alimentaires actuels sont l’un des principaux contributeurs au changement climatique, responsables de près de 25 % des émissions de GES et l’une des principales causes de perte de la biodiversité, d’utilisation d’eau douce et de pollution. L’agriculture et l’utilisation des terres sont responsables d’environ 15 à 25 % des émissions globales de GES et les emballages, la transformation, les marchés, l’utilisation domestique et les déchets sont évalués comme contribuant aux émissions globales de GES à hauteur de 5 à 10 %. Concernant les aspects nutritionnels, les systèmes alimentaires ne parviennent pas à nourrir la population de manière adéquate puisque l’on constate une malnutrition massive dans le monde entier (faim, obésité, déficit en micronutriments).

Sur la base de ces données, comment développer des alimentations durables ?

Selon la FAO : « Les alimentations durables sont les systèmes alimentaires à faibles impacts environnementaux, qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des générations présentes et futures. Les alimentations durables sont protectrices et respectueuses de la biodiversité et des écosystèmes, sont acceptables culturellement, accessibles, économiquement équitables et abordables. Elles sont nutritionnellement correctes, sûres et saines, tout en optimisant les ressources naturelles et humaines. » (FAO/Biodiversity International, 2010).

Si les domaines de durabilité peuvent être définis comme étant la santé, l’économie, la culture et l’environnement, l’approvisionnement alimentaire durable idéal doit produire des aliments qui sont riches en nutriments, abordables, socialement acceptables et appétissants et ce, avec un faible impact sur l’environnement.

Les régimes alimentaires occidentaux et la quantité élevée d’aliments d’origine animale ont des impacts environnementaux élevés. Dans ce contexte, une option intéressante a été proposée, celle de recourir à des régimes alimentaires davantage à base de plantes. Il reste toutefois difficile d’évaluer quels types et quelles quantités d’aliments d’origine animale (viande et produits laitiers) promouvoir pour parvenir à la durabilité.

Les messages clés d’Elin Röös :

  • Le changement climatique est une réalité ! La durabilité est notre responsabilité commune et elle implique une approche globale.
  • Près de 25 % de nos émissions de carbone proviennent de notre système alimentaire. Notre système alimentaire représente 70 % de l’utilisation d’eau douce et pourrait être responsable de 60 % de la perte de biodiversité mondiale.
  • Changer les régimes alimentaires actuels pourrait réduire les émissions de GES de 50 %. Nous devons changer le mode de production, de gestion et de consommation de nos aliments.
  • Les améliorations de la production, les innovations techniques, la réduction des pertes et déchets alimentaires, la modification des modes de consommation sont des changements nécessaires pour rendre nos systèmes alimentaires durables.

« Nous pouvons limiter le changement climatique en limitant l’émission de gaz à effet de serre. Pour cela, nous devons procéder à une transformation radicale de notre système alimentaire (production alimentaire, déchets alimentaires et consommation alimentaire) »

Comment mesurer l’empreinte environnementale ?

Adam Drewnoswski (Université de Washington, États-Unis) est venu enrichir la réflexion avec une présentation de l’approche méthodologique et des données d’étude récentes.

Les alimentations durables sont définies en 4 dimensions : Nutrition et santé (densité énergétique et nutritionnelle, profilage nutritionnel, qualité de l’alimentation), Économique (abordabilité, coût par Kcal ou par nutriment, budget, questions du travail), Société (importance culturelle, identité sociale, attitudes, croyances, préoccupations, religions, rituels) et Environnement (coût environnemental, GES, terre, eau, énergie, sol, climat, déchets, perte).

Toutefois, ces 4 domaines évoluent dans le temps et l’espace, tout comme les régimes alimentaires. La mesure de la durabilité est donc très complexe et critique. Adam Drewnowski l’a comparée à un bijou !

Il est important de garder à l’esprit que les aliments doivent être riches en nutriments, abordables, accessibles et appétissants – ainsi que sûrs et (de plus en plus) naturels, le tout avec un faible impact sur l’environnement.

Chacun des ces domaines de durabilité a ses propres mesures :

  • La densité nutritionnelle est mesurée au moyen d’outils de profilage nutritionnel (NP).
  • L’abordabilité peut être mesurée en termes d’énergie ou de nutriments par coût unitaire.
  • La valeur sociale des aliments est plus complexe à mesurer, elle intègre les attitudes et les croyances, le plaisir perçu et le contexte social de l’alimentation.
  • L’impact environnemental des régimes alimentaires est mesuré en termes d’utilisation des terres, de l’eau et de l’énergie associée à la production, la distribution et la vente des aliments. Lorsque l’on se concentre sur l’empreinte carbone, l’impact environnemental des aliments est souvent exprimé pour 1 kg d’aliment alors qu’il devrait être exprimé pour 2000 kcal/jour ou pour un nutriment.

En résumé, pour Adam Drewnowski :

  • Pour qu’un système alimentaire soit durable, il doit tenir compte des influences nutritionnelles, sanitaires, économiques et culturelles ainsi que de l’impact environnemental.
  • Les quatre domaines à prendre en considération sont la nutrition & santé, l’environnement, la culture et l’économie. De nombreuses approches ne prennent en considération que deux domaines (nutrition/santé et environnement) mais il est essentiel de prendre en considération les quatre domaines et leur évolution.
  • Un système alimentaire idéal ne doit pas seulement produire suffisamment de calories pour nourrir la population mondiale croissante, mais également produire une diversité d’aliments denses en nutriments qui cultivent la santé humaine et soutiennent la durabilité environnementale.
  • Le besoin de nouvelles mesures est évident : pour ajuster l’indice des aliments riches en nutriments (Nutrient-Rich-Food Index, NRF) afin de tenir compte de la qualité des protéines pour exprimer les émissions de GES en kcal ou en nutriment.

« Pour cultiver la santé humaine, il est important de passer d’une approche basée sur les nutriments à une approche basée sur les aliments ; à titre d’exemple, la quantité de protéines ne suffit pas, nous devons également prendre en considération la qualité des protéines »

Y a-t-il encore de la place pour les produits laitiers ?

Après cette présentation sur l’importance de la qualité des protéines dans l’alimentation durable, Frans Kok (Université de Wageningue, Pays-Bas) a axé son propos sur les produits laitiers.

Selon l’article de l’EAT-Lancet publié en début d’année, des modifications spécifiques sont nécessaires (changements alimentaires, évolution des pratiques de production, réduction des déchets alimentaires) pour rester dans les limites de la production alimentaire et continuer à proposer des régimes alimentaires sains en 2050 (principalement à base de plantes).

Analysant les études disponibles, principalement des études nationales, F. Kok a montré que leurs résultats indiquent majoritairement que les produits laitiers sont partie intégrante de régimes alimentaires durables. La viande a l’impact le plus élevé sur le réchauffement mondial, suivie du fromage, du yaourt, du lait et des produits végétaux. Même si les protéines laitières provoquent des émissions plus importantes qu’une combinaison de légumes et de céréales, les études de modélisation montrent qu’en conservant des produits laitiers dans l’alimentation, il est plus facile de satisfaire les besoins nutritionnels de la population, en utilisant uniquement des aliments d’origine végétale.

En résumé, selon Frans Kok, nous pouvons obtenir des réductions des émissions de GES de 20 à 30 % d’ici à 2030 au travers de notre alimentation afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 °C (cf. Accord de Paris sur le climat). Le rapport EAT-Lancet recommande une assiette santé planétaire composée à 50 % d’aliments d’origine végétale, une réduction importante de la viande & une limitation des produits laitiers. Mais cela ne doit pas être l’unique solution.

Pour Frans Kok :

  • Les données existantes montrent que la consommation quotidienne de lait ou d’équivalents-lait reste compatible avec des régimes alimentaires durables et sains, avec un intérêt particulier pour le yaourt en raison de sa richesse nutritionnelle, de sa faible teneur en matières grasses et de son contenu en ferments.
  • Toutefois, des études supplémentaires sont nécessaires pour quantifier son impact environnemental.

« Sur la base de la publication de l’EAT-Lancet, la consommation quotidienne d’au maximum 500 grammes de lait ou d’équivalents-lait peut être compatible avec des régimes alimentaires durables et sains. Selon Frans Kok, le yaourt présente un intérêt particulier en raison de sa richesse nutritionnelle, de ses ferments et de sa faible teneur en matières grasses »

Pour tous les conférenciers, la nécessité d’études supplémentaires et de mesures adéquates est évidente. Il est clair également que des régimes alimentaires durables peuvent être élaborés au moyen de différents modèles et que le succès des changements mis en œuvre repose sur la prise en compte des habitudes alimentaires locales et des cultures alimentaires. Pour finir, ils estiment que la réduction et la substitution de certains aliments plutôt qu’une approche d’éviction complète pourrait être plus efficace pour la santé planétaire.

* Afin de limiter son empreinte carbone, Elin Röös a décidé d’intervenir en ligne et d’éviter le trajet en avion depuis la Suède.

24 Juin 2019
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Les bénéfices de la fermentation

Les scientifiques révèlent les secrets santé des probiotiques

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Ils sont trop petits pour être vus à l’œil nu mais il semble qu’ils puissent faire une vraie différence pour notre santé. Les probiotiques livrent progressivement leurs secrets et les produits qui en contiennent ont connu un bond de popularité depuis que nous commençons à réaliser tout le bien qu’ils peuvent nous apporter.

Déjà connus pour leurs bienfaits sur notre santé digestive et immunitaire, les probiotiques sont de plus en plus recommandés par les professionnels de santé à mesure que de nouvelles découvertes scientifiques émergent. Mais ce que nous savons jusqu’à présent sur ces petites et bienfaitrices formes de vie pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg et d’autres études sont en cours pour tenter de découvrir toute l’ampleur de leurs bienfaits pour la santé.

Les auteurs de cet article rapportent les résultats obtenus par un groupe de consensus qui a examiné les études récentes sur les probiotiques, le rôle des aliments fermentés comme source de probiotiques ainsi que les questions qui restent en suspens à leur sujet.

« … il existe des preuves irréfutables de ce que les probiotiques peuvent être bénéfiques pour la santé humaine de plusieurs façons. »  – Sanders ME et al, 2018.

Que sont les probiotiques et comment agissent-ils ?

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, confèrent un bénéfice pour la santé de l’hôte – à savoir, la personne qui les consomme.

De nombreux types différents de micro-organismes peuvent agir comme probiotiques, sous toutes les formes et configurations possibles. Ils peuvent être présents dans les aliments, les compléments alimentaires et les produits pharmaceutiques – il existe même des cosmétiques probiotiques.

Les micro-organismes les plus couramment utilisés comme probiotiques sont les souches des groupes de bactéries Lactobacillus, Bifidobacterium et Saccharomyces.

Les probiotiques exercent leurs effets sur la santé de différentes façons, nombre d’entre elles n’étant pas encore élucidées. Une façon courante consiste à produire des acides organiques, tels que l’acide lactique et l’acide acétique dans le côlon, où ils contribuent à créer un environnement intestinal sain, inhiber les microbes « ennemis » et encourager d’autres microbes « amis ».

Les probiotiques peuvent interagir avec le microbiote intestinal

De nombreux experts pensent que les probiotiques agissent également en influençant le microbiote intestinal – les milliards de bactéries qui vivent naturellement dans notre intestin. Même si la consommation d’une souche probiotique ne produit qu’une augmentation de courte durée de la quantité de cette souche dans le microbiote, des études suggèrent qu’elle peut potentiellement avoir des effets bénéfiques pour la santé.

Les études ont par ailleurs montré que la communauté du microbiote intestinal présente chez les personnes en bonne santé est différente de celle du microbiote des personnes qui souffrent de certaines affections. Les compositions de ces microbiotes sont influencées par l’alimentation, y compris par les régimes alimentaires qui contiennent des microbes vivants dans le cadre d’aliments fermentés.

Les aliments fermentés comme source de probiotiques

La fermentation est utilisée depuis des milliers d’années, pour conserver les aliments et les boissons. La bière, le vin, le yaourt ou encore le fromage sont des aliments obtenus par fermentation.

La transformation du lait en yaourt nécessite l’ajout de ferments lactiques, reconnus pour leurs actions probiotiques. En effet, grâce à ses milliers de ferments, le yaourt contribue à améliorer la digestion du lactose chez les personnes ayant du mal à le digérer. Des études ont également suggéré que les consommateurs de yaourt ont moins de risque de prendre du poids sur le long terme.

Les produits laitiers fermentés ont également été associés à des améliorations de la pression artérielle chez les personnes hypertendues et à une réduction des maladies infectieuses chez les enfants.

« …. même si les microbes associés à la fermentation ne font que passer, des preuves émergentes indiquent qu’ils peuvent néanmoins influencer le microbiote normal, communiquer avec le système immunitaire de l’hôte et exercer d’autres effets positifs. » – Sanders ME et al, 2018.

Bienfaits des probiotiques pour la santé

Les bienfaits pour la santé ont tendance à être spécifiques de souches particulières de probiotiques, mais de nombreuses questions demeurent sur le fait de savoir quels probiotiques sont meilleurs pour tel ou tel problème de santé et qui est le plus susceptible d’en tirer bénéfice. Jusqu’à présent, les études ont suggéré que les probiotiques sont associés à des bienfaits dans un vaste éventail de problèmes de santé, notamment :

  • Intolérance au lactose– les probiotiques peuvent favoriser la digestion du lactose chez les personnes qui souffrent d’intolérance au lactose.
  • Diarrhée aiguë chez le nourrisson et chez l’enfant– les probiotiques peuvent contribuer à accélérer la récupération.
  • Diarrhée associée aux antibiotiques et infection à Clostridium difficile– les antibiotiques peuvent perturber le microbiote intestinal, provoquants diarrhées. La perturbation du microbiote intestinal peut également réduire la résistance à difficile, déclenchant ainsi une diarrhée sévère. Plusieurs études ont montré que la prise de probiotiques couplée à la prise d’antibiotiques permettrait de réduire le risque de diarrhée associée.
  • Rhumes– les probiotiques peuvent réduire l’incidence et la durée des infections courantes des voies respiratoires supérieures chez l’enfant.
  • Hypercholestérolémie– les probiotiques peuvent contribuer à gérer les lipides sanguins chez les personnes avec une légère hypercholestérolémie
  • Syndrome de l’intestin irritable (SII)– les experts ont conclu que des probiotiques spécifiques doivent être envisagés pour la prise en charge de plusieurs symptômes du SII.
  • Colique du nourrisson – les probiotiques peuvent réduire la durée des pleurs chez les nourrissons souffrant de cette affection courante mais difficile à traiter.
  • Eczéma– les probiotiques peuvent réduire le risque de développer un eczéma chez le nourrisson lorsqu’ils sont consommés par la mère au cours du troisième trimestre de grossesse, par la mère qui allaite ou par le nourrisson.
  • Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin– les probiotiques peuvent prolonger la rémission de la rectocolite hémorragique chez l’adulte.
  • Vaginose bactérienne– les probiotiques peuvent améliorer l’efficacité du traitement antibiotique de cette affection courante chez les femmes.

De nombreuses autres utilisations possibles des probiotiques sont en cours d’étude, comme leur rôle potentiel dans la prise en charge du stress et de l’anxiété.

« Les études suggèrent que les probiotiques peuvent être utilisés, sur la base des preuves, dans un vaste éventail de problèmes de santé. Pour le consommateur en bonne santé, les probiotiques et les aliments fermentés peuvent être une façon d’améliorer la santé et le fonctionnement du microbiote intestinal par l’alimentation. » – Sanders ME et al, 2018.

Comment pouvons-nous savoir quel probiotique choisir ?

La vaste gamme de produits probiotiques disponibles peut semer la confusion et rendre difficile le choix d’un probiotique qui soit à la fois de bonne qualité et adapté à votre situation. Examinez attentivement l’étiquette du produit. L’étiquette d’un probiotique doit indiquer le genre, l’espèce et la souche de toutes les souches contenues dans le produit. Vous avez besoin de ces trois noms pour savoir quel probiotique vous prenez, car des souches différentes d’une même espèce peuvent avoir des effets différents.

L’étiquette doit également vous indiquer la quantité de probiotique contenu dans le produit. Cette quantité est habituellement exprimée en « unités formant colonie (UFC) ». Évitez les produits dont l’étiquette indique la quantité en UFC au moment de la fabrication car les UFC peuvent diminuer pendant la conservation. Il est mieux que l’étiquette mentionne un nombre d’UFC pour chaque souche ; idéalement, ce nombre doit correspondre à la quantité qui s’est révélée efficace dans les études chez l’homme.

Les étiquettes peuvent varier fortement entre pays et entre types de produits. Aussi, si vous recherchez un probiotique pour soulager un problème particulier, il peut être difficile d’identifier quels produits ont été testés pour ce problème. Cela s’explique en partie par le fait que les réglementations relatives aux allégations de santé indiquées sur les étiquettes des produits probiotiques varient fortement entre régions du monde. Et si les publications scientifiques peuvent passer en revue toutes les preuves relatives à un bienfait pour la santé d’un probiotique spécifique,es cadres réglementaires ne permettent pas de faire figurer ces informations sur les étiquettes.

Parmi les recommandations utiles, citons celles de la Société européenne de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques (Braegger et al. 2011 ; Szajewska et al. 2014, 2016 ; Kolacek et al. 2017)

Pour en savoir plus, lire l’article original.
Source : Sanders ME, Merenstein D, Merrifield CA, Hutkins R. Probiotics for human use. Nutrition Bulletin 2018,43:212–225.
17 Juin 2019
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Santé de la planète

Les produits laitiers peuvent-ils contribuer à diminuer les émissions de carbone alimentaire ?

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Si vous avez l’intention de participer à sauver la planète en diminuant votre consommation de produits d’origine animale en faveur de davantage de produits d’origine végétale, réfléchissez-y à deux fois ! Selon ce rapport, le risque serait que vous puissiez porter encore plus atteinte à l’environnement.

Cela s’explique par le fait que les aliments d’origine animale tels que les produits laitiers contiennent des nutriments qu’il n’est pas si facile d’obtenir à partir des aliments d’origine végétale. Le problème se manifeste lorsque, pour maintenir une alimentation nutritive saine, vous cherchez à compenser les nutriments ainsi perdus.

Dans leur étude, les auteurs ont calculé l’impact environnemental des aliments que nous consommons et ce qu’il se passerait si nous modifions notre alimentation.

Les résultats ont montré que la tendance à passer à une alimentation davantage d’origine végétale ne réduit pas nécessairement notre empreinte environnementale – elle peut même parfois l’aggraver, selon les auteurs.

En revanche, certaines modifications que nous pouvons apporter à notre alimentation quotidienne pourraient faire la différence en termes de protection du monde dans lequel nous vivons.

Les aliments peuvent avoir des coûts environnementaux inattendus

Environ le quart de nos émissions de carbone provient de notre alimentation. De nombreux produits d’origine animale – notamment le bœuf – génèrent des émissions de carbone plus élevées que les aliments d’origine végétale. Le bœuf se distingue également dans notre alimentation comme étant le produit alimentaire qui nécessite l’utilisation des terres de loin la plus importante par kg de produit.

Mais d’autres aliments peuvent également faire peser une charge étonnamment lourde sur l’environnement, souvent au travers du transport et de la distribution. Ainsi, par exemple, une banane importée d’Amérique du Sud a une empreinte plus importante qu’une pomme produite localement.

« Avoir une alimentation saine et durable n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. » – van Est L et al, 2017.

Pour éclaircir le mystère, les auteurs ont évalué la teneur nutritionnelle et l’impact environnemental, de la ferme à l’assiette, de chacun des 208 produits consommés régulièrement aux Pays-Bas, où l’étude a été conduite.

En partant du régime alimentaire néerlandais moyen, les auteurs ont utilisé un modèle mathématique pour calculer comment le remplacement de certains éléments du régime affecterait son empreinte carbone. Pour chaque modification de 20 g au sein d’un groupe d’aliments, le modèle calculait l’empreinte carbone et l’utilisation des terres du régime alternatif, en s’assurant toujours que le nouveau régime fournirait une quantité suffisante de tous les nutriments dont nous avons besoin pour respecter les recommandations alimentaires.

La diminution de la consommation de viande, mais pas de produits laitiers, réduit les émissions de carbone

Sans surprise, les résultats ont montré que plus nous mangeons de bœuf, plus l’impact environnemental de notre alimentation est élevé. En revanche, modifier la quantité de produits laitiers que nous consommons a un impact négligeable sur l’environnement.

Cela s’explique par le fait que les produits laitiers sont des aliments tellement riches en nutriments, que si vous les excluez de votre alimentation, vous devrez consommer énormément plus de fruits et de légumes – des épinards pour le calcium, par exemple – afin de compenser les nutriments que vous auriez obtenus à partir des produits laitiers et donc atteindre vos apports journaliers recommandés. Lorsque vous ajoutez les effets environnementaux des produits de remplacement, vous obtenez plus ou moins le même effet environnemental que si vous vous en étiez tenu à vos produits laitiers.

« Le principe durable de consommer moins de produits d’origine animale et plus de produits d’origine végétale ne débouche pas automatiquement sur une alimentation plus respectueuse de l’environnement. » – van Est L et al, 2017.

Le pain et les graines diminuent l’impact environnemental de l’alimentation

Le modèle a mis en évidence deux groupes d’aliments d’origine végétale avec un effet positif sur l’environnement : le pain, ainsi que les fruits à coques et les graines. Augmenter la consommation de ces aliments, relativement riches en nutriments, permettrait de diminuer l’impact environnemental de l’alimentation.

Une alimentation saine peut entrer en conflit avec les bénéfices environnementaux

Les auteurs ont ensuite appliqué leur modèle à 10 menus quotidiens recommandés pour respecter les recommandations alimentaires néerlandaises et ils ont comparé ces menus au régime néerlandais moyen.

Si une alimentation plus durable implique de manger moins de viande et plus d’aliments d’origine végétale, alors ces menus recommandés comme sains devraient avoir un impact environnemental plus faible qu’un menu néerlandais typique composé de viande, de fromage et d’autres produits laitiers. Ora moitié des menus recommandés – même le menu « sans viande aujourd’hui » – a un impact environnemental plus élevé que le régime néerlandais moyen. Le menu quotidien « J’aime la Hollande » – composé de viandes, produits laitiers, fruits et légumes issus de fermes néerlandaises – a obtenu l’impact environnemental le plus faible de tous.

Les auteurs concluent donc que le passage vers une alimentation plus durable est plus compliqué que la simple réduction de la consommation de produits animaux au profit de produits végétaux. Cela s’explique par le fait que si un fruit exotique doit être transporté, un produit cultivé localement a quant à lui un voyage beaucoup plus court et moins coûteux pour l’environnement avant de se retrouver dans notre assiette.

« Si vous consommez des quantités de fruits et légumes exotiques, il est difficile d’obtenir une empreinte durable. » – van Est L et al, 2017.

Arrêter de trop manger

Que faire alors ? Pour nombre d’entre nous dans les sociétés occidentales, la réponse est simple. Les personnes qui mangent trop peuvent faire un grand pas pour contribuer à sauver la planète en diminuant leur prise alimentaire à des niveaux raisonnables. Par exemple, les auteurs ont calculé qu’un homme qui mange trop peut diminuer de moitié ses émissions de carbone en passant aux apports caloriques recommandés pour les hommes d’environ 2 600 kcal par jour. Pour les femmes, les apports recommandés sont d’environ 1900 kcal par jour.

Modifier votre mode de vie émetteur de carbone

Les auteurs indiquent que le fondement scientifique d’une alimentation saine et durable est encore loin d’être établit que d’autres études sont nécessaires pour confirmer leurs conclusions.

D’ici là, il ne faut pas oublier que votre alimentation n’est qu’une pièce du puzzle lorsqu’il s’agit de durabilité et que la façon dont vous menez votre vie peut avoir un impact plus important sur l’environnement que votre alimentation. Par exemple, tout le bien que vous auriez pu faire pour l’environnement en suivant un régime alimentaire durable pendant un an sera anéanti si vous prenez un vol long-courrier pour vos vacances.

Huit mesures simples pour une alimentation durable

Limitez votre impact sur l’environnement en adoptant les mesures suivantes suggérées par les auteurs :

  • Si vous mangez trop – mangez moins
  • Mangez moins de viande rouge
  • Mangez moins d’aliments transformés, notamment la viande transformée
  • Buvez moins d’alcool et moins de boissons gazeuses
  • Allez-y doucement sur les collations et les sucreries
  • Mangez plus de pain
  • Mangez plus de fruits et légumes produits localement
  • Continuez à consommer des produits laitiers
Pour en savoir plus, lire l’article original.
Source : van Est L, Blom L, Peters S. Decreasing the environmental footprint of our diet – wrong paradigm? ‘less animal more plant-based’. 2018. Translation from: Voeding Magazine (1) 2017:p15-22.
27 Mai 2019
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Santé de la planète

Des changements simples de notre alimentation pourraient contribuer à sauver l’environnement

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Nous voulons tous faire quelque chose pour sauver notre planète, mais nous ne savons toujours pas de façon certaine comment y parvenir au mieux. Une étude a désormais montré que nous pouvons faire une différence importante en ayant simplement une alimentation saine, avec beaucoup de fruits et de légumes.

Dans cette étude, les auteurs ont démontré que nous pouvions diminuer de près d’un tiers les gaz à effet de serre associés à notre alimentation, sans avoir à apporter de changements majeurs aux aliments que nous consommons. Nous devons juste choisir davantage d’aliments d’origine végétale que ce que beaucoup d’entre nous font actuellement et réduire la consommation de viande (à environ 100 g/jour). Et la bonne nouvelle, c’est que cela n’alourdira pas la facture de nos courses.

La quantité dont nous pouvons réduire les gaz à effet de serre est néanmoins limitée par la nécessité qu’a notre alimentation nous fournisse suffisamment de nutriments sains. Des réductions plus importantes des gaz à effet de serre seraient ainsi obtenues au détriment d’une alimentation saine ou exigeraient de nous des changements beaucoup plus importants de notre alimentation – un sacrifice que nombre de personnes ne sont pas encore prêtes à accepter, selon les auteurs.

La production alimentaire génère des gaz à effet de serre

Les aliments que nous consommons ont un impact sur l’environnement selon la façon dont ils sont cultivés, transformés, transportés, conservés, et même éliminés. Réduire les émissions issues de ce système alimentaire serait en partie possible si nous apportions tous un changement dans notre alimentation. En effet, les mêmes quantités d’aliments différents génèrent des taux différents de gaz à effet de serre. La viande, par exemple, génère plus d’émissions de gaz à effet de serre (GES) que les fruits et les légumes. Un régime végétarien ou un régime pauvre en viande peut être considéré comme ayant un impact environnemental plus faible, ce qui, d’une manière générale, concorde avec les conseils des experts de la santé de consommer d’avantage d’aliments d’origine végétale et moins de viande rouge ou transformée.

En revanche, la réduction des émissions de GES doit être mise en balance avec les autres composants d’une alimentation durable : celle-ci doit contenir suffisamment de nutriments, être sûre et saine, abordable et culturellement acceptable et doit avoir un faible impact sur l’environnement.

Modélisation des régimes alimentaires pour mimer les effets des changements alimentaires

Les auteurs ont donc examiné les effets qu’aurait la modulation des composants d’une alimentation durable. Ils ont évalué la teneur en nutriments, les prix et les émissions de GES associées à 402 aliments parmi ceux les plus consommés par les participants à une vaste étude française. Ils ont ensuite utilisé une technique mathématique pour modéliser les régimes alimentaires sur la base des changements des émissions de GES, de la qualité nutritionnelle et de l’acceptabilité.

Leurs calculs des émissions de GES ont inclus le cycle de vie entier des aliments, depuis la production agricole jusqu’à l’utilisation et la gestion des déchets d’emballage.

« … la présente étude révèle que des réductions modérées des émissions de GES n’ont nécessité aucun changement alimentaire supplémentaire au niveau des groupes alimentaires par rapport à ceux découlant des recommandations nutritionnelles, à savoir principalement une augmentation de la consommation de fruits et légumes. » – Perignon M et al, 2018.

Les résultats ont montré que les participants pouvaient réduire les émissions de GES jusqu’à 30 % sans devoir dépenser plus ou apporter des changements de groupes alimentaires autres que ceux requis par les recommandations nutritionnelles.

Une réduction de plus de 30 % des émissions de GES ne pouvait pas être obtenue sans altérer la qualité de l’alimentation ou imposer des changements drastiques dans les habitudes alimentaires des participants.

La réduction des émissions de GES la plus importante qui pouvait être obtenue tout en satisfaisant à toutes les recommandations nutritionnelles était d’environ 70 %. Mais ces réductions ne pouvaient être obtenues qu’en réduisant certains groupes alimentaires, tels que les produits laitiers, la viande et les œufs.

Devons-nous tous devenir végétariens ?

Cette étude a ainsi montré que les aliments d’origine animale sont les principaux leviers pour réduire les émissions de GES liées à l’alimentation. Cependant, demander à l’ensemble de la population de devenir végétarien constituerait un changement radical des habitudes alimentaires et ne pourrait pas être réaliste dans des pays industrialisés tels que la France et les États-Unis, où seuls 2 % environ de la population est végétarienne, indiquent les auteurs.

De plus, nombreux sont ceux qui comptent sur les produits de l’élevage pour couvrir l’ensemble de leurs besoins nutritionnnels. Les nutriments dont les besoins sont les plus difficiles à satisfaire pour obtenir des réductions importantes des émissions de GES sont le potassium et le calcium (principalement présents dans les produits laitiers).

« … si l’on affirme souvent que les régimes végétariens ou végan réduisent l’impact environnemental de l’alimentation, les résultats de la présente étude suggèrent que la diversité des groupes alimentaires doit être préservée pour améliorer la durabilité de l’alimentation plutôt que d’imposer des changements drastiques de notre alimentation en excluant des catégories d’aliments. » – Perignon M et al, 2018.

Les auteurs concluent que les études examinant le changement des régimes alimentaires, dans le but de réduire l’impact sur l’environnement, doivent toujours intégrer l’importance de mettre en balance les réductions des gaz à effet de serre avec nos besoins nutritionnels.

Pour en savoir plus, lire l’article original.
Source : Perignon M, Masset G, Ferrari G, et al. How low can dietary greenhouse gas emissions be reduced without impairing nutritional adequacy, affordability and acceptability of the diet? A modelling study to guide sustainable food choices. Public Health Nutr. 2016 Oct;19(14):2662-74.
13 Mai 2019
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Santé cardiovasculaire Santé humaine

Briser les mythes entourant les produits laitiers entiers

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La croyance répandue selon laquelle les produits laitiers entiers sont moins bons pour la santé que leurs équivalents allégés pourrait n’être qu’un mythe. C’est ce que suggère cette vaste étude conduite aux États-Unis. Si elle est confirmée, cela signifiera que vous pouvez savourer vos produits laitiers entiers – fromage, lait entier, yaourt entier – sans culpabiliser !

Pendant des années, on nous a laissé penser que les matières grasses présentes dans les produits laitiers pouvaient nuire à notre santé, malgré très peu de preuves cliniques en ce sens. Mais ce point de vue été remis en question par un nombre croissant d’études suggérant que la consommation de graisses laitières n’a aucun effet néfaste et aurait même un effet protecteur vis-à-vis de nos risques de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral (AVC), de diabète, de prise de poids et de cancer.

Étude à long terme des marqueurs de la consommation de matières grasses laitières

Les matières grasses laitières sont principalement constituées d’acides gras saturés avec des effets sur les taux sanguins de lipides, de glucose et d’insuline ainsi que sur la résistance à l’insuline.

Une étude a examiné l’association entre trois acides gras laitiers dans la circulation sanguine et le taux de mortalité totale, les décès de causes spécifiques et le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) chez les adultes plus âgés.

Les taux sanguins des trois acides gras (acide pentadécanoïque [15:0], acide heptadécanoïque [17:0] et acide trans-palmitoléique [trans-16:1n–7]) représentent une bonne mesure de la consommation des matières grasses alimentaires.

Les chercheurs ont recruté 2 907 adultes aux États-Unis, âgés de 65 ans ou plus, sans antécédent de maladie cardiaque ou d’AVC. Ils ont suivi les participants pendant 22 ans et ont enregistré les décès, les crises cardiaques et les AVC. Les taux d’acides gras dans le sang ont été mesurés au début de l’étude, puis 6 ans et 13 ans après.

La consommation de matière grasse laitière n’a pas été associée à une augmentation des décès

Les auteurs ont évalué plusieurs facteurs de risque susceptibles d’augmenter les taux de mortalité chez les adultes plus âgés, incluant le sexe, l’âge, l’éducation, le mode de vie, la santé et des facteurs alimentaires. Après avoir pris en compte ces facteurs de risque, ils n’ont trouvé aucune association entre les taux sanguins des trois acides gras et le taux de mortalité globale.

Une association a été observée avec une réduction du risque de décès par maladie cardiaque et par accident vasculaire cérébral

Des taux sanguins plus élevés de l’un des acides gras, l’acide heptadécanoïque 17:0, ont été associés à une réduction des décès par maladie cardiaque et par AVC. Les personnes avec les taux les plus élevés de cet acide gras ont présenté un risque de décès par maladie cardiaque ou avec AVC plus faible de 23 % par rapport aux personnes avec les taux les plus faibles. L’association la plus forte a été observée avec les décès par AVC. Les personnes avec les taux les plus élevés d’acide heptadécanoïque ont présenté un risque de décès par AVC plus faible de 42 % par rapport aux personnes avec les taux les plus faibles. Les observations ont été similaires chez les hommes et chez les femmes, selon les auteurs.

« Un taux plasmatique du phospholipide acide heptadécanoïque plus élevé a été associé à une mortalité par MCV plus faible, notamment la mortalité par accident vasculaire cérébral … » – de Oliveira Otto et al, 2018.

Les substances présentes dans les produits laitiers pourraient diminuer le risque d’accident vasculaire cérébral

Les nutriments présents dans les produits laitières, incluant le calcium, la vitamine D, le phosphore et le potassium, pourraient contribuer à diminuer la pression artérielle et prévenir la formation de caillots sanguins réduisant ainsi le risque d’AVC. Les acides gras saturés présents dans les produits laitiers augmentent également les taux de « bon » cholestérol (cholestérol HDL), ce qui pourrait contribuer à empêcher que les vaisseaux sanguins du cerveau deviennent fragiles et sensibles à la rupture.

Les auteurs indiquent que des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer de quelle façon les matières grasses laitières pourraient réduire le risque de décès par AVC.

Les décès d’autres causes nécessitent des investigations complémentaires

En revanche, l’acide heptadécanoïque 17:0 a été associé à un risque plus élevé de décès de causes autres que les maladies cardiaques et les AVC, ce qui ne fût pas le cas pour les deux autres acides gras mesurés. Les personnes avec les taux les plus élevés de cet acide gras ont présenté un risque de décès d’autres causes plus élevé de 27 % par rapport aux personnes avec les taux les plus faibles.

Cette association n’a pas été liée à une cause particulière de décès et elle nécessite des investigations complémentaires.

La consommation de matières grasses laitières n’a pas été associée au nombre total de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux

Lorsque les chercheurs ont examiné le risque de maladie cardiaque et d’AVC d’issue fatale et non fatale, ils n’ont trouvé aucune association avec les trois acides gras, suggérant ainsi que les produits laitiers entiers ne sont pas aussi nocifs pour notre cœur et nos vaisseaux sanguins que ce que l’on pensait.

« Dans l’ensemble, nos observations ne confortent pas l’existence d’associations nocives entre la consommation de matières grasses laitières et les événements CV incidents plus tard dans la vie. » – de Oliveira Otto et al, 2018

Pour en savoir plus, lire l’article original.
Source : de Oliveira Otto MC, Lemaitre RN, Song X et al. Serial measures of circulating biomarkers of dairy fat and total and cause-specific mortality in older adults: the Cardiovascular Health Study. Am J Clin Nutr. 2018;108:476-484.