Si vous consommez du yaourt, vous êtes moins susceptible que d’autres de développer certains problèmes de santé, tels qu’un diabète de type 2, une obésité, une hypertension artérielle, voire même une maladie cardiaque. Mais la consommation de yaourt nous protège-t-elle réellement contre ces affections?
Si vous êtes consommateur de yaourt, il y a de fortes chances que vous ayez aussi un mode de vie généralement bon pour votre santé. En particulier, les études montrent que la consommation de yaourt est associée à une réduction du risque de diabète de type 2, bien que les mécanismes sous-jacents ne soient pas connus. Révéler ces secrets permettraient d’apporter des preuves nécessaires à la formulation de nouvelles recommandations alimentaires, en faveur des produits laitiers fermentés, pour les personnes à risque notamment.
Les ferments du yaourt pourraient être la clé des bienfaits pour la santé
La clé de l’explication pourrait résider dans les milliards de bactéries qui s’abritent dans notre intestin et constituent notre microbiote. Des études ont montré que des modifications du microbiote intestinal, et notamment une faible diversité des bactéries le composant, étaient associés à l’obésité et à diverses maladies, telles que maladies inflammatoires de l’intestin, hypertension artérielle, diabète de type 2, cancer, dépression, sclérose en plaques ou schizophrénie. Les bactéries contenues dans le yaourt aident notre intestin à rester en bonne santé, en contribuant à la diversité et au bon équilibre du microbiote intestinal.
Les bactéries contenues dans le yaourt ont également d’autres effets. De plus en plus d’études scientifiques tendent à montrer un rôle de l’inflammation dans le développement du diabète de type 2 et des maladies cardiaques. Or, durant la fermentation lactique réalisée par les ferments du yaourt, il y a production de lactate. Les chercheurs s’interrogent sur le potentiel rôle anti-inflammatoire de ce lactate qui pourrait expliquer la diminution de risque de diabète de type 2 associée à cette consommation.
« L’utilisation de l’alimentation pour favoriser le développement de bactéries susceptibles de prévenir ou de contrôler les maladies cardiométaboliques d’origine inflammatoire est une perspective prometteuse pour des interventions alimentaires. » – Fernandez & Marette, 2018.
La fermentation peut produire des molécules bonnes pour la santé
La fermentation lactique produit un cocktail d’autres molécules bioactives qui semblent avoir des effets bénéfiques sur la santé :
- Des études récentes ont montré que la consommation de yaourt pourrait diminuer les risques d’hypertension artérielle et de maladie cardiaque. En effet, les peptides bioactifs formés au cours du procédé de fermentation et pendant la digestion des protéines du lait pourraient avoir des propriétés antihypertensives et pourraient contribuer à prévenir les maladies cardiaques.
- Les peptides bioactifs pourraient réguler les gènes impliqués dans l’absorption du glucose et la sécrétion d’insuline et pourraient donc exercer une activité antidiabétique. Ils pourraient également réguler les gènes impliqués dans l’inflammation et dans le maintien de la santé intestinale.
- Le lait contient un acide gras bioactif : l’acide linoléique conjugué (CLA). Lors de la transformation du lait en yaourt, la fermentation par les bactéries lactiques augmente la quantité de CLA. Selon les auteurs, cet acide gras bioactif pourrait prévenir l’obésité et le diabète de type 2.
- Les sucres complexes, appelés exopolysaccharides, produits par les bactéries lactiques, pourraient réguler la réponse immunitaire. Ils contribuent également à épaissir le yaourt. Cette matrice alimentaire visqueuse protège les bactéries vivantes contenues dans le yaourt lorsqu’elles traversent l’intestin.
« Les peptides relargués durant la fermentation pourraient expliquer certains des effets des produits laitiers fermentés sur le risque de maladies cardiométaboliques, observés dans les études épidémiologiques, en particulier le diabète de type 2 … » – Fernandez & Marette, 2018.
Les auteurs soulignent qu’il semble y avoir des différences entre les hommes et les femmes concernant les effets potentiels du yaourt sur la santé et la maladie. Des études sur les différences entre les sexes, sur les effets dans des populations spécifiques (enfants, adolescents, femmes enceintes…) ainsi que de nouvelles études sur les mécanismes sousjacents des bienfaits du yaourt sur la santé, sont nécessaires avant de pouvoir recommander officiellement le yaourt pour la prévention du diabète de type 2.