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13 Jan 2020
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Enfant Le yaourt et la santé Santé humaine

Le plaisir : un allié pour établir des habitudes alimentaires saines chez les enfants

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L’enfance est la période cruciale pour établir les bases d’habitudes alimentaires saines positives et durables. Le rapport d’un groupe d’experts, Nurturing Children’s Healthy Eating, montre le rôle essentiel des familles dans le développement de bonnes habitudes alimentaires chez les enfants. Nous vous proposons un post récapitulatif mettant en exergue certains des messages clés issus de ce rapport afin d’aider les familles à cultiver des habitudes alimentaires plus saines.

Le plaisir de manger influence ce que nous mangeons, pourquoi nous le mangeons et la quantité que nous mangeons. Le plaisir peut être un ami pour encourager les enfants à manger sainement mais il peut aussi être un ennemi. Voici quelques conseils tirés du rapport pour vous aider à utiliser le plaisir comme un allié pour établir des habitudes alimentaires saines chez les enfants.

Le plaisir peut être un levier pour encourager les enfants à manger sainement.

Le plaisir comme levier pour promouvoir des choix alimentaires sains

Le plaisir de manger est un facteur clé pour déterminer nos choix alimentaires et les quantités que nous mangeons. Le plaisir de manger peut être réparti en 3 dimensions : les dimensions sensorielles associées à la nourriture, le contexte social du repas et les facteurs cognitifs. Dans un monde où les aliments denses en énergie sont surabondants, le plaisir de manger peut être une menace pour une alimentation saine. Il peut toutefois aussi être utilisé comme levier pour promouvoir des habitudes alimentaires saines.

Dépasser l’opposition entre nutrition et plaisir

Comme les aliments sains peuvent être à la fois savoureux et sains, l’ajout de la dimension plaisir aux recommandations nutritionnelles ou aux campagnes de santé publique pourrait contribuer à dépasser l’opposition entre nutrition et plaisir. Au lieu de se focaliser sur les valeurs nutritionnelles des aliments sains, il pourrait être intéressant d’insister sur le plaisir de consommer des aliments sains.

Des études ont montré que les enfants apprécient le goût des aliments sains (légumes, par exemple), notamment s’ils y sont exposés à plusieurs reprises. Une exposition positive répétée dans un environnement chaleureux est un solide mécanisme pour les faire apprécier les aliments sains.

Jouer sur les sens pour rendre les aliments sains appétissants

Le plaisir sensoriel peut être utilisé pour accroître le plaisir de consommer des aliments sains en les rendant plus appétissants. Un aliment ne doit pas seulement être bon pour la santé, il doit aussi être bon à manger, agréable à regarder et précieux pour ouvrir l’intelligence. Cela est possible à réaliser en cuisinant des aliments sains avec de bonnes techniques de cuisson ou de bonnes recettes que les enfants apprécient.

Avec la même approche, l’« imagerie sensorielle » peut être utilisée pour limiter la consommation d’aliments malsains. Le but est de faire plaisir aux gens avec l’ingestion de petites quantités de l’aliment : penser à l’aliment (par exemple, un aliment dense en énergie ou un aliment à faible teneur nutritionnelle) avant de le consommer va accroître le plaisir escompté de sa consommation, sans réduire le plaisir réel de sa consommation. Cela peut fonctionner aussi bien pour les adultes que pour les enfants.

Un contexte social positif

Le contexte social est l’un des facteurs qui influencent le plaisir de manger et il pourrait aider les enfants à apprécier les aliments sains. En introduisant des aliments sains dans des événements joyeux, comme des fêtes d’anniversaire ou des repas de famille, les enfants associeront les aliments sains avec la joie de ces moments.

Au cours des repas de famille, parler de la nourriture et exprimer son plaisir de manger des aliments sains est également important pour faire en sorte que les enfants apprécient les repas.

Promouvoir des choix sains

Les parents étant des modèles, ils peuvent promouvoir les aliments sains auprès de leurs enfants et tenter de limiter l’accès aux aliments malsains.

Ils peuvent :

  • Faire des commentaires positifs pour encourager les enfants qui mangent sainement au travers d’une persuasion émotionnelle.
  • Éviter de pinailler sur ce que mange leur enfant et la quantité qu’il mange afin d’éviter les interactions négatives.
  • Avoir conscience que les enfants sont exposés à la publicité et aux messages marketing et en discuter avec eux.
  • Éviter d’offrir des aliments malsains à titre de récompense afin de ne pas mettre l’accent sur le plaisir de consommer des aliments malsains.

Quelques conseils pour aider vos enfants à apprécier les aliments sains :

  • Ne renoncez pas au premier obstacle ! une exposition positive répétée dans un environnement chaleureux est un moyen efficace pour que les enfants apprennent à aimer un nouvel aliment. Cela vaut la peine d’essayer jusqu’à 10 fois avant de renoncer. En revanche, si un enfant déteste un aliment en particulier, il est important de respecter cela : chacun de nous a des aliments qu’il déteste.
  • Variez les textures et les recettes : variez les textures, les recettes et le goût de vos expériences culinaires, cela peut aider les enfants à aimer les aliments sains. Veillez à ce que les aliments sains que vous servez soient toujours appétissants et savoureux : ne vous attendez pas à ce que les enfants mangent quelque chose que vous ne mangeriez pas vous-même !
  • Servez des aliments sains lors des occasions joyeuses : mettez des aliments sains au centre des occasions joyeuses comme une fête d’anniversaire. Par exemple, offrez un gâteau aux fruits pour la fête d’anniversaire de votre enfant.
  • Rendez-les appétissants : les aliments sains doivent être agréables à regarder, précieux pour ouvrir l’intelligence et bons à manger afin que les enfants aient envie de les consommer.

Des recettes saines & savoureuses à base de yaourt pour les enfants et les parents

Le yaourt pourrait être une bonne façon d’introduire des habitudes alimentaires saines chez les enfants et d’accroître leur plaisir à consommer des aliments sains. Plusieurs études ont montré que les enfants qui mangent souvent du yaourt ont de meilleures habitudes alimentaires.

Vous pouvez préparer un bol de petit-déjeuner savoureux & sain en utilisant le yaourt comme base dense en nutriments et en ajoutant d’autres aliments sains tels que des fruits, des fruits à coque ou des céréales entières.

Pour des apéritifs joyeux et savoureux, préparez une crème au concombre ou du tzatziki afin d’y tremper des bâtons de concombre, de carotte, de céleri, des radis, …

Faire manger des aliments sains aux enfants implique de leur faire aimer manger des aliments sains. Mettre le plaisir à table pourrait être une façon efficace de développer des habitudes saines chez les enfants en dépassant la fausse opposition entre nutrition et plaisir.

Sources:
References:
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  • Mennella JA, Nicklaus S, Jagolino AL, Yourshaw LM. Variety is the spice of life: Strategies for promoting fruit and vegetable acceptance during infancy. Physiology & Behavior 2008;94(1):29-38.
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  • Wardle J, Huon G. An experimental investigation of the influence of health information on children’s taste preferences. Health Education Research 2000; 15:39–44.
  • Wiggins S. Producing infant food preferences during weaning: the role of language and gesture in parent-child interaction. Appetite 2016;101(224).
  • Wiggins S. Talking with your mouth full: gustatory mmms and the embodiment of pleasure. Research on language and social interaction 2002;35(3):311-336.
16 Déc 2019
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Prévention du diabète

Manger plus de yaourt est associé à une réduction du risque de diabète de type 2

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Le fait de manger plus de yaourt et moins de fromage est associé à une réduction du risque de diabète de type 2, la maladie qui peut faire peser un lourd tribut sur la santé.

Il n’est un secret pour personne que le diabète de type 2 est fortement lié à des habitudes alimentaires déséquilibrées et c’est en partie ce qui explique sa prévalence désormais alarmante dans le monde entier. Dans ce contexte, quels types d’aliments devrions-nous choisir pour éviter le diabète ? Les résultats de cette vaste étude de population conduite aux États-Unis suggèrent qu’il est temps de commencer à manger plus de yaourt et moins de fromage.

Les produits laitiers contiennent des molécules bioactives – comme le calcium et le lactosérum – qui peuvent être associées à une protection contre le diabète de type 2. Les produits laitiers fermentés tels que le yaourt et le fromage contiennent également des bactéries qui stimulent les microbes naturellement présents dans nos intestins et qui pourraient également être associées à une réduction du risque de diabète.

Mais les produits laitiers fermentés ont-ils tous le même effet ? Les versions allégées sont-elles réellement meilleures que les versions entières ? Ce ne sont que quelques-unes des questions auxquelles les spécialistes du diabète s’efforcent de répondre.

Les études du lien entre alimentation et maladie mettent des années à apporter des réponses

Cette étude a utilisé les données recueillies dans de vastes enquêtes menées auprès de professionnels de la santé aux États-Unis, dont des médecins et des infirmiers/ères. Les enquêtes ont recueilli des informations sur le régime alimentaire et le développement de maladies telles que cancer, maladie cardiaque et diabète de type 2. Les participants ont complété un questionnaire alimentaire tous les 4 ans et un questionnaire de santé tous les 2 ans. Ils ont été suivis pendant jusqu’à 26 ans.

Les auteurs ont utilisé ces informations afin d’examiner de quelle façon les changements des quantités et des types de produits laitiers consommés régulièrement sur une période de 4 ans étaient associés au risque de développer un diabète de type 2 sur la période de 4 ans suivante.

Continuer à consommer des produits laitiers pour contribuer à rester en bonne santé

Les personnes qui ont réduit leur consommation totale de produits laitiers ont présenté un risque de diabète de type 2 plus élevé que les personnes qui ont maintenu une consommation stable de produits laitiers. En revanche, l’augmentation de la consommation totale de produits laitiers n’a pas semblé avoir d’effet sur le risque de diabète.

Malgré de nombreuses études, l’effet des graisses alimentaires sur le risque de diabète reste imprécis, indiquent les auteurs. Sur la base des informations dont ils disposaient, les auteurs ont estimé que le remplacement des produits laitiers entiers par des produits laitiers allégés pourrait être associé à un risque légèrement plus faible de diabète. [Ces résultats diffèrent de ceux d’autres recherches suggérant que les produits laitiers entiers sont de fait associés à une réduction du risque de maladie cardiaque et de diabète de type 2.]

Manger un peu plus de yaourt et un peu moins de fromage

Le fait de manger ne serait-ce que la moitié d’un pot de yaourt en plus chaque jour a été associé à un risque de diabète plus faible. L’inverse a été observé pour le fromage. L’augmentation de la consommation de fromage ne serait-ce que d’une demi-portion par jour a été associée à un risque de diabète plus élevé, selon les auteurs. Les effets ont été similaires pour le fromage allégé et le fromage entier.

« L’augmentation de la consommation de yaourt avec une diminution concomitante de la consommation de fromage d’une portion par jour a été associée à une réduction de 16 % (IC à 95 % : 10 % ; 22 %) du risque de DT2 [diabète de type 2], … » – Drouin-Chartier et al, 2019.

Les preuves s’accumulent en faveur des produits laitiers

Dans l’ensemble, les résultats de cette étude concordent avec ceux des études antérieures* suggérant que la consommation de produits laitiers est associée à une réduction du risque de développer un diabète de type 2. Toutes les preuves disponibles à ce jour indiquent que la consommation de yaourt est associée à un effet protecteur vis-à-vis du diabète, indiquent les auteurs.

« Toutes les méta-analyses des études de cohorte prospectives sur la consommation de yaourt et le risque de diabète publiées à ce jour ont rapporté une association protectrice. » – Drouin-Chartier et al, 2019.

Les effets du fromage sont moins évidents, selon les auteurs. Même si la consommation accrue de fromage a été associée à une augmentation du risque de diabète dans cette étude, les études antérieures avaient associé la consommation de fromage à un risque de diabète plus faible ou inchangé. La résolution de cette énigme pourrait reposer sur le mode de consommation du fromage. Aux États-Unis, le fromage est souvent consommé dans des aliments tels que les pizzas et les hamburgers, qui sont riches en glucides raffinés et pourraient augmenter le risque de diabète, expliquent les auteurs.

« Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que le remplacement des produits laitiers à teneur élevée en graisses, comme le fromage, par des produits laitiers à faible teneur en graisses, comme le yaourt ou le lait allégé, est associé à un risque plus faible de DT2 [diabète de type 2]. » – Drouin-Chartier et al, 2019.

 

*Drouin-Chartier J-P, Brassard D, Tessier-Grenier M, Côté JA, Labonté M-È, Desroches S, Couture P, Lamarche B. Systematic review of the association between dairy product consumption and risk of cardiovascular-related clinical outcomes. Adv Nutr 2016;7(6):1026–40.
Chen M, Sun Q, Giovannucci E, Mozaffarian D, Manson JE, Willett WC, Hu FB. Dairy consumption and risk of type 2 diabetes: 3 cohorts of US adults and an updated meta-analysis. BMC Med 2014;12:215.
Pour en savoir plus : lire l’article original.
Source : Drouin-Chartier JP, Li Y, Ardisson Korat AV et al. Changes in dairy product consumption and risk of type 2 diabetes: results from 3 large prospective cohorts of US men and women. Am J Clin Nutr. 019;110(5):1201-1212.
09 Déc 2019
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Le yaourt, un aliment nutritionnellement dense Publications

Un pas supplémentaire pour comprendre les bienfaits du yaourt sur la santé

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Le mystère qui fait que le yaourt semble encore meilleur que ce que l’on pourrait attendre de sa seule teneur en nutriments était au cœur du 6e Sommet international sur les effets du yaourt sur la santé, qui s’est tenu pendant la conférence 2018 de l’American Society for Nutrition à Boston.

Des experts du monde entier s’y sont retrouvés pour discuter des propriétés uniques du yaourt qui pourraient expliquer ses bienfaits pour la santé. Parmi les thèmes abordés, le rôle de la matrice du yaourt – l’ensemble de ses différents composants – versus ses nutriments individuels dans la santé.

Dans leur rapport publié récemment, les auteurs expliquent que les produits laitiers relèvent de trois grands types de matrice :

  1. Liquide – lait, certains laits fermentés
  2. Semi-solide – yaourt, certains fromages
  3. Solide – fromages

Les effets des produits laitiers sur la santé peuvent varier en fonction de leur matrice, même lorsqu’ils ont une teneur en nutriments similaire, comme l’ont entendu dire les délégués au Sommet.

Qu’est-ce que la matrice et à quoi sert-elle ?

Le yaourt est un mélange dense de nutriments et une source importante de protéines et de calcium ainsi que d’une série d’autres vitamines et minéraux. Il peut fournir plusieurs nutriments manquants et il est associé à une amélioration de la qualité de l’alimentation aussi bien chez les adultes que chez les enfants.

Mais de plus en plus d’éléments suggèrent que le yaourt et les autres produits laitiers fermentés sont associés à un éventail de bienfaits pour la santé qui ne peuvent pas tous s’expliquer par leur profil nutritionnel. Ces bienfaits pourraient notamment être de réduire notre risque de développer une maladie cardiaque ou un diabète de type 2 et de nous aider à maintenir un poids sain.

Les scientifiques qui passent en revue les recherches pensent désormais avoir trouvé l’explication. Elle découle de la constatation selon laquelle la valeur nutritionnelle et sanitaire d’un aliment dépend de toutes ses parties, et pas seulement des nutriments qu’il contient. Cette « matrice alimentaire » est un mélange complexe de composants qui interagissent les uns avec les autres d’une façon qui peut affecter la digestibilité des nutriments et leur facilité d’absorption dans la circulation sanguine.

La matrice du yaourt inclut des bactéries « utiles »

Dans le cas du yaourt, la matrice inclut également des bactéries vivantes et leurs produits de fermentation dont on pense qu’ils contribuent à ses bienfaits pour la santé.

Étant un produit laitier fermenté, le yaourt contient deux souches de bactéries vivantes, Lactobacillus delbrueckii sous-espèce bulgaricus et Streptococcus thermophilus, ainsi que d’autres bactéries éventuellement ajoutées pendant la fabrication afin d’accroître l’effet probiotique.

Grâce à ces bactéries, la consommation de yaourt et d’autres aliments fermentés modifie notre microbiome intestinal – la communauté des microbes qui vivent dans notre intestin et dont on sait qu’ils ont une influence importante sur notre santé.

Le procédé de fermentation génère également des peptides à partir des protéines contenues dans le produit laitier, soulignent les auteurs. Si l’on en croit les recherches, les peptides biologiquement actifs pourraient affecter nos vaisseaux sanguins, notre système immunitaire, notre système nerveux et notre système hormonal.

Selon les scientifiques, ces effets pourraient expliquer certains des bienfaits du yaourt pour la santé, tels que la réduction du risque d’obésité, de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de diabète de type 2. Pour en savoir plus, consulter le rapport du Sommet.

La matrice du yaourt distingue ainsi le yaourt des produits laitiers non fermentés et explique pourquoi les bienfaits du yaourt pour la santé semblent plus importants que ceux de la somme de ses parties individuelles – ses nutriments, les microbes vivants et les produits de fermentation.

« La matrice unique du yaourt par rapport aux produits laitiers non fermentés, notamment la présence de bactéries vivantes et de leurs produits de fermentation, dont des peptides bioactifs, semble jouer un rôle dans les bienfaits pour la santé associés à la consommation de yaourt » – Donovan SM, Goulet O, 2019.

Les recommandations alimentaires devraient s’intéresser à la matrice alimentaire entière

Les experts présents au Sommet ont appelé à une mise à jour des recommandations alimentaires afin de se concentrer sur la matrice alimentaire plutôt que sur les nutriments individuels qui composent les aliments. De nombreuses recommandations ont aujourd’hui tendance à inciter les gens à choisir des versions allégées des produits laitiers pour diminuer leur consommation de graisses saturées. Mais les recherches actuelles interrogent l’assertion selon laquelle les graisses saturées sont toujours le coupable dans notre alimentation.

Les sources alimentaires de graisses saturées ne se comportent pas toutes de la même façon. Par exemple, les graisses saturées dans la matrice laitière semblent avoir des effets sur la santé différents de ceux des graisses saturées contenues dans la viande, indiquent les auteurs. Les recommandations alimentaires devraient donc tenir compte de la source des graisses saturées. De fait, il est un peu court de prendre un nutriment en particulier, comme les graisses saturées, et de lui faire porter toute la responsabilité des dommages pour notre santé, précisent les auteurs.

La bonne nouvelle, c’est que si vous consommez des produits laitiers, la chance que vous avez, c’est d’obtenir une réduction du risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de diabète de type 2, que vous choisissiez des options allégées ou entières.

Les auteurs concluent en disant que l’inclusion des produits laitiers fermentés dans les recommandations alimentaires pourrait contribuer à améliorer la santé publique grâce aux bactéries vivantes et aux produits de fermentation qu’ils contiennent ainsi qu’à leur teneur nutritionnelle.

Pour en savoir plus : lire l’article original.
Source : Donovan SM, Goulet O. Introduction to the Sixth Global Summit on the Health Effects of Yogurt: Yogurt, more than the sum of its parts. adv nutr. 2019 Sep 1;10(5):913S-916S.
Cet article est publié dans Advances in Nutrition Supplement, Vol 10 (5), Sept. 2019
25 Nov 2019
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Enfant Le yaourt et la santé Santé humaine

Le plaisir de manger guide les choix alimentaires

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Souvenez-vous de la dernière fois où vous avez pris un bon repas avec des amis, savourant une assiette de votre mets préféré, en bonne compagnie … et vous pourrez comprendre comment le plaisir influence ce que nous mangeons, pourquoi nous le mangeons et la quantité que nous mangeons. De fait, le plaisir peut être un levier pour encourager les enfants à manger sainement.

Le plaisir guide les choix alimentaires

Pour les enfants, manger fait partie d’une courbe d’apprentissage au cours de laquelle ils doivent apprendre quoi, quand, comment et combien manger. Dans le cadre de ce processus, le plaisir joue un rôle pour guider les choix alimentaires. Cela peut être particulièrement vrai chez les enfants, car les autres déterminants des choix alimentaires (par exemple, les informations nutritionnelles, le prix) jouent un rôle moins important en raison des capacités cognitives encore immatures des enfants.

Toutefois, dans un contexte dans lequel le régime occidental est largement répandu et où les aliments denses en énergie sont surabondants, le plaisir peut également être vu comme une menace, influençant négativement à la fois les choix alimentaires et les quantités consommées.

« Le plaisir pourrait être un outil précieux pour promouvoir une alimentation saine car il guide les choix alimentaires. »

Afin d’identifier les circonstances dans lesquelles le plaisir peut encourager plutôt que décourager une alimentation saine, les chercheurs ont tenté de comprendre les mécanismes sous-jacents au plaisir et la façon exacte dont le plaisir guide les choix alimentaires. Trois grands types de facteurs peuvent influencer nos choix alimentaires :

  • Des facteurs directement liés à l’aliment que nous consommons.
  • Des facteurs liés au contexte dans lequel nous mangeons.
  • Des facteurs individuels.

Sur la base de cette observation, les experts ont identifié trois dimensions du plaisir de manger chez les enfants :

  • Le plaisir sensoriel.
  • Le plaisir interpersonnel.
  • Le plaisir cognitif.

Le plaisir sensoriel : aimer la nourriture est question de saveur, de texture et d’aspect

Le plaisir que nous ressentons lorsque nous mangeons un aliment donné dépend de son aspect, de sa texture et de son goût, mais aussi de sa capacité à satisfaire nos besoins énergétiques.

Les propriétés sensorielles de l’alimentation sont des indicateurs nous permettant de reconnaître si un aliment est sûr et apte à être consommé. Grâce à nos sens, nous sommes capables d’identifier et de mémoriser les aliments, en détectant non seulement leurs saveurs mais aussi leur densité énergétique. Les enfants sont inconsciemment capables d’associer la densité énergétique d’un aliment avec sa saveur et d’adapter leur apport énergétique en conséquence.

Le plaisir sensoriel est en partie déterminé par notre goût inné pour des saveurs particulières (le sucré, le salé, l’umami) et il est partiellement acquis in utero et au cours des premières années de vie. Les nourrissons préfèrent souvent la saveur des aliments auxquels ils ont été exposés avant la naissance et pendant l’allaitement/l’alimentation au biberon. Leur attirance pour d’autres types d’aliments sera façonnée par l’expérience. Ainsi, les expériences alimentaires que les parents ou les soignants proposent aux enfants seront essentielles pour forger leurs futures habitudes alimentaires.

De nombreuses études montrent qu’apprendre à aimer de nouveaux aliments repose sur une exposition répétée. Toutefois, l’ampleur de cet effet dépendra du type d’aliments proposés et/ou de chaque enfant.

Le plaisir interpersonnel : l’importance des interactions sociales 

Manger est une expérience sociale. Le plaisir de manger est étroitement lié au contexte social du repas. Manger avec ses parents, des membres de sa famille ou ses amis encourage les interactions sociales qui sont essentielles au développement des habitudes alimentaires des enfants.

Lors des repas de famille, les jeunes enfants apprennent quelles sont les aliments privilégiés par leur culture, en observant et en imitant les gens qui les entourent. Les repas partagés influencent non seulement les choix alimentaires des enfants, mais aussi leur acceptation de nouveaux aliments. Ce modèle social est un processus qui débute tôt, au cours de la première année de vie, et qui se poursuit tout au long de l’enfance.

Les études ont également montré que le fait de parler de ce que l’on mange peut avoir une influence et pourrait jouer un rôle pour que les enfants apprécient les repas. Ce peut être une bonne façon de soutenir une alimentation saine.

Le plaisir cognitif : les pensées influencent le plaisir de manger

« Il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser ». Cette observation de Claude Levi-Strauss montre que les pensées et les idées influencent également nos choix alimentaires. Manger est associé à un ensemble de pensées, d’images et d’idées.

Les qualités cognitives d’un aliment peuvent être décrites de la façon suivante :

  • Qualités de recherche (avant l’achat).
  • Qualités d’expérience (vérifiées après l’achat).
  • Qualités de croyance (qualités indirectement liées au produit, telles que la marque, le marketing, …)

Les stratégies marketing telles que la marque, le conditionnement et la publicité rendent un produit alimentaire crédible et créent des attentes positives à son égard. Ainsi, les stratégies marketing peuvent agir comme levier pour influencer le plaisir de manger des aliments sains chez les enfants de tous âges.

Il convient toutefois de rappeler que la façon dont un enfant comprend la publicité et y réagit varie avec l’âge et les caractéristiques individuelles. Les enfants prennent conscience de la représentation de la marque entre l’âge de 3 ans et de 5 ans. Jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans, ils ont tendance à percevoir la publicité comme divertissante ou informative, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux stratégies conçues pour modifier leurs attitudes. Après cela, les enfants commencent à voir la publicité d’une façon plus analytique.

La publicité sur écran, qui repose en grande partie sur des revendications affectives telles que l’utilisation de personnages, le goût de l’aliment et des suggestions que l’aliment est amusant, est particulièrement persuasive, même chez les enfants plus âgés.

Cela suggère que des stratégies marketing pourraient être utilisées pour influencer le plaisir de manger des aliments sains à tous les âges.

Sources:
References:
  • Albuquerque P, Brucks M, Campbell MC, Chan K, Maimaran M, McAlister AR, et al. Persuading children: A framework for understanding long-lasting influences on children’s food choices. Customer Needs and Solutions 2018;5:38–50.
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  • Caton SJ, Ahern SM, Remy E, et al. Repetition counts: Repeated exposure increases intake of a novel vegetable in UK pre-school children compared to flavour-flavour and flavour-nutrient learning. Br J Nutr 2013;109(11):2089-97.
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  • Wiggins S. Talking with your mouth full: gustatory mmms and the embodiment of pleasure. Research on language and social interaction 2002;35(3):311-336.
12 Nov 2019
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Santé de la planète

Équilibrer santé et environnement: comment les produits laitiers font pencher la balance

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L’un des défis majeurs du monde d’aujourd’hui consiste à produire des aliments permettant de nous maintenir tous en bonne santé tout en réduisant les effets nocifs de la production de ces aliments sur l’environnement. Il s’agit d’un équilibre délicat, qui devient de plus en plus épineux à mesure que la population mondiale augmente. De nombreux experts préconisent de manger davantage d’aliments d’origine végétale et moins de viande, mais qu’en est-il des produits laitiers ?

Les produits laitiers sont nutritifs et abordables comparativement à de nombreux autres aliments, mais où se situent-ils en termes d’effets environnementaux ? Pour répondre à cette question, les auteurs de cette étude britannique ont examiné le contenu nutritionnel, les bienfaits pour la santé, le coût et l’impact environnemental de régimes alimentaires contenant différentes quantités de produits laitiers.

Quels sont les effets de l’agriculture sur l’environnement ?

L’agriculture peut endommager l’environnement au travers de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) qui sont liées au réchauffement climatique, à l’utilisation des terres et de l’eau et à la pollution des lacs et des rivières.

Les fertilisants et engrais qui s’échappent des terres cultivées jusque dans les lacs et les rivières favorisent la croissance des algues et autres formes de vie végétale, ce qui entraîne une réduction des taux d’oxygène dans l’eau. C’est ce que l’on appelle l’« eutrophisation » et le manque d’oxygène provoque la mort des poissons et autres animaux aquatiques. Les lacs et les rivières sont également affectés par l’augmentation des taux de gaz carbonique dans l’air – ce gaz se dissout dans l’eau et la rend plus acide (acidification), ce qui peut nuire à certains animaux aquatiques et certains végétaux.

Effet d’une alimentation riche en produits laitiers sur l’eutrophisation

Dans cette étude, les auteurs ont analysé les données de 1 655 adultes participant à l’enquête nationale alimentation et nutrition au Royaume-Uni, basée sur l’utilisation de carnets alimentaires sur 4 jours afin d’estimer les quantités de lait, fromage, yaourt et desserts lactés consommés. Les données ont également été évaluées en termes d’impact environnemental, de coût et de marqueurs de la santé et des maladies cardio-métaboliques.

La bonne nouvelle de cette étude est que la teneur de l’alimentation en produits laitiers ne semble pas affecter les émissions de GES ou l’acidification. Mais les auteurs ont trouvé que les régimes alimentaires riches en produits laitiers étaient plus susceptibles de provoquer une eutrophisation que les régimes pauvres en produits laitiers.

D’autres aliments, en particulier les céréales de petit déjeuner, ont également contribué à l’impact environnemental potentiel associé aux régimes alimentaires riches en produits laitiers. Selon les auteurs, il est important de prendre en compte tous les aliments composant un régime lors de l’évaluation de son impact environnemental.

« Les régimes alimentaires contenant la plus forte quantité de produits laitiers ont eu un potentiel d’eutrophisation significativement plus élevé que les régimes en contenant moins, même s’il n’y a pas eu de différence significative concernant les émissions de GES et le potentiel d’acidification entre les différents niveaux de consommation de produits laitiers. » – Hobbs et al, 2019.

Les produits laitiers sont peu coûteux et ils sont associés à une qualité élevée de l’alimentation

Par ailleurs, le lait et les produits laitiers sont riches en nutriments dont nous avons besoin pour rester en bonne santé, il est donc important de les inclure dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Cette étude a montré que les régimes alimentaires contenant le plus de produits laitiers étaient meilleur marché que le régime alimentaire moyen au Royaume-Uni et que les régimes alimentaires contenant le moins de produits laitiers. Pour de nombreux nutriments (comme le calcium, l’iode, la vitamine B12 et la riboflavine), les produits laitiers sont une bonne source peu coûteuse.

Selon les auteurs, la consommation de lait et de produits laitiers a été associée à une alimentation globale de meilleure qualité. Les régimes alimentaires plus riches en produits laitiers contenaient plus de céréales de petit déjeuner riches en fibres, de légumes, de fruits, de thé, de café et d’eau et moins d’alcool, de chips et de boissons sucrées.

Une alimentation riche en produits laitiers est associée à une diminution de la pression artérielle

La consommation de produits laitiers n’a pas été associée aux taux de graisses dans le corps, mais les personnes ayant une alimentation riche en produits laitiers avaient une pression artérielle plus basse que les personnes ayant une alimentation pauvre en produits laitiers. Les peptides bioactifs libérés par les produits laitiers au cours de la digestion pourraient être responsables des bénéfices tensionnels observés, selon les auteurs.

Ils soulignent que l’on ne dispose pas de données environnementales pour de nombreux autres groupes d’aliments et que des études supplémentaires sont absolument nécessaires pour répondre à cette question.

« Les régimes alimentaires avec la teneur en produits laitiers la plus élevée avaient une composition nutritionnelle supérieure, une meilleure qualité alimentaire, ils étaient associés à une pression artérielle plus basse et un coût financier plus faible, mais leur potentiel d’eutrophisation était plus élevé » – Hobbs et al, 2019.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Source : Hobbs DA, Durrant C, Elliott J et al. Diets containing the highest levels of dairy products are associated with greater eutrophication potential but higher nutrient intakes and lower financial cost in the United Kingdom. Eur J Nutr. 2019 Mar 29.
04 Nov 2019
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Le yaourt, un aliment nutritionnellement dense

« Le yaourt peut-il aider dans la malnutrition? »: la conférence en synthèse

diet Nutrient density
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Dans un contexte mondial où l’obésité, le diabète et les autres maladies non transmissibles (MNT) se répandent, la question d’une nutrition adéquate est essentielle. Comment traiter la malnutrition ? Y a-t-il des aliments spécifiques qui peuvent être particulièrement intéressants ? Comment aborder les questions de nutrition et de durabilité ?

Voici quelques-unes des questions que Barbara Rolls (Université d’État de Pennsylvanie, États-Unis), Angelo Tremblay (Université de Laval, Canada) et Frans Kok (Université de Wageningen, Pays-Bas) ont abordé au cours du symposium du YINI, organisé le mercredi 16 octobre, pendant la FENS 2019, à Dublin, Irlande.

Le yaourt peut être un aliment polyvalent et satiétogène dans la gestion du poids

Pour débuter le symposium, le Dr Barbara Rolls a analysé le rôle que le yaourt pourrait jouer pour gérer la consommation excessive d’aliments pauvres en nutriments.

Le yaourt est riche en nutriments, comparativement à de nombreux aliments, et cette richesse nutritionnelle peut améliorer la qualité de l’alimentation. Le yaourt peut être consommé dans de nombreux contextes. Toutefois, ses propriétés sensorielles et sa composition nutritionnelle peuvent varier considérablement. Cette polyvalence en termes de propriétés nutritionnelles et organoleptiques a permis aux scientifiques d’explorer ses effets à la fois sur la satiété et sur le poids corporel.

Dr Rolls a centré sa présentation sur le rôle satiétogène du yaourt : est-il plus satiétogène que d’autres aliments ? Quelles propriétés influencent la satiété ? Comment peut-il être intégré à l’alimentation pour favoriser la gestion du poids ?

Dr Barbara Rolls a passé en revue certaines observations sur la satiété, issues des études réalisées sur le yaourt. Elles contribuent à expliquer pourquoi la consommation de yaourt est associée à un moindre gain pondéral dans le temps, comme le montrent les données de population.

De nombreux facteurs interviennent dans la façon dont le yaourt influence la satiété, le rassasiement et la prise alimentaire :

  • Les propriétés sensorielles, car les aliments préférés sont souvent consommés en plus grandes quantités.
  • Les propriétés physiques, qui peuvent ralentir la vitesse de consommation et donc réduire la prise alimentaire.
  • La composition en macronutriments
  • Les attentes qui, plus que la composition réelle, peuvent influencer la prise alimentaire.
  • La densité énergétique, qui peut avoir une influence essentielle sur la satiété, le rassasiement ou la prise alimentaire.

Yogurt is considered as nutrient rich food - YINI

Les théories actuelles évoquent également les effets du yaourt sur l’absorption intestinale, le microbiote intestinal et l’inflammation.

Dans la pratique, le yaourt reste un aliment de densité énergétique relativement faible. Par conséquent, remplacer des aliments denses en énergie par le yaourt peut permettre de consommer des portions plus importantes ou de mieux gérer les calories tout en améliorant la densité nutritionnelle de l’alimentation.

Les messages à retenir du Dr Rolls :

  • Le yaourt est plus satiétogène que certains autres aliments.
  • Les études sur le yaourt indiquent que manger plus lentement et diminuer la densité énergétique peut renforcer la satiété et réduire l’apport énergétique.
  • Le yaourt permet un certain nombre d’options denses en nutriments qui peuvent remplacer des aliments plus denses en énergie afin de mieux gérer la prise alimentaire.

 

Au-delà de la densité nutritionnelle

Après ce focus global proposé par le Dr Rolls, il était intéressant pour le Pr Angelo Tremblay d’étudier l’impact de la consommation de yaourt au-delà de la densité nutritionnelle.

En effet, au-delà de leur teneur nutritionnelle, certains aliments ont des propriétés supplémentaires qui contribuent également à leurs bienfaits pour la santé. C’est le cas du yaourt.

Selon le Pr Tremblay, le yaourt a une matrice souple qui permet des manipulations favorisant la fonctionnalité corporelle, comme une supplémentation en fibres alimentaires pour faciliter le contrôle de l’appétit.

Le yaourt est également un aliment fermenté avec des cultures vivantes de bactéries, ce qui peut expliquer certains des bienfaits de la consommation de yaourt pour la santé. Il est reconnu, par exemple, que les cultures vivantes de yaourt améliorent la digestion du lactose chez les personnes avec une maldigestion du lactose (cf. EFSA Journal 2010, 10(8) : 1763). Le Pr Tremblay a également présenté les données d’une étude qui montre que les consommateurs de yaourt ont un profil glycémique et insulinémique plus favorable que les non-consommateurs, même après ajustement sur la densité nutritionnelle des aliments.

Et enfin, l’idée a été proposée que la consommation de yaourt serait la signature d’un mode de vie sain. En témoigne le fait que les consommateurs de yaourt sont moins enclins à fumer et plus engagés dans un mode de vie physiquement actif. En résumé, le yaourt est un aliment sain qui combat la malnutrition et qui favorise la santé métabolique.

Pour le Pr Tremblay, au-delà de la densité nutritionnelle, le yaourt :

  • Offre une matrice alimentaire souple.
  • Contient des cultures bactériennes et se prête à la supplémentation probiotique.
  • Procure des bienfaits pour la santé des personnes vulnérables et signe un mode de vie sain. 

Le yaourt peut-il être un choix alimentaire durable ?

Si le yaourt peut avoir des atouts intéressants pour traiter la malnutrition grâce à sa densité nutritionnelle, ses propriétés de fermentation, ses effets sur les Maladies non-transmissibles (MNT), peut-il toujours avoir sa place dans les régimes alimentaires actuels où la durabilité est essentielle ?

C’est la question abordée par le Pr Frans Kok.

Selon l’article de l’Eat-Lancet publié en début d’année, des évolutions spécifiques sont nécessaires pour rester dans les limites de la production alimentaire tout en garantissant des régimes alimentaires sains en 2050 : transition vers une alimentation principalement d’origine végétale, évolution des pratiques de production, réduction du gaspillage alimentaire.

Toutefois, analysant les études disponibles, Frans Kok a montré que la plupart des résultats (principalement propres à chaque pays) indiquent que les produits laitiers sont partie intégrante de régimes alimentaires durables. Même si les protéines laitières produisent davantage d’émissions qu’une combinaison de légumes et de céréales, les études de modélisation montrent qu’en maintenant des produits laitiers dans l’alimentation, il est plus facile de répondre aux besoins nutritionnels de la population que par l’utilisation exclusive d’aliments d’origine végétale.

Des réductions de 20 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 au travers de notre alimentation sont possibles si l’on veut limiter l’élévation de la température mondiale à moins 2 °C (cf. Accord de Paris pour le Climat). À cette fin, le rapport de l’EAT-LANCET recommande une assiette santé planétaire composée à 50 % d’aliments d’origine végétale, avec une réduction importante de la viande et une limitation des produits laitiers.

Toutefois, pour Frans Kok :

  • Les solutions doivent être locales.
  • Une approche de réduction plutôt que d’élimination pourrait être plus efficace dans les recommandations alimentaires en termes d’impacts environnementaux.
  • Les données existantes montrent que la consommation quotidienne de lait ou de dérivés équivalents peut malgré tout s’inscrire dans une alimentation durable et saine, avec un intérêt spécial pour le yaourt en raison de sa richesse nutritionnelle, de sa faible teneur en graisses et de son rôle de véhicule de ferments.
  • Des études supplémentaires sont toutefois nécessaires pour quantifier son impact environnemental.

Pour plus d’informations, vous pouvez suivre l’intégralité du symposium sur Twitter : @yogurtnutrition

21 Oct 2019
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Le yaourt, un aliment nutritionnellement dense Sportif

Récupérez après une séance d’entraînement avec un yaourt grec

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Après votre prochaine séance de sport, essayez le yaourt grec en collation : vous pourriez bientôt en récolter des bénéfices ! Cette étude suggère que si vous voulez développer vos muscles et votre silhouette, alors il ne suffit pas de faire des haltères.

Vos choix alimentaires après une séance d’entraînement sont essentiels. C’est le moment où vos muscles se réparent et où vos niveaux d’énergie sont bas. Les protéines laitières (principalement la caséine et le lactosérum) sont une excellente source d’acides aminés pour la reconstruction musculaire.

Associer la consommation de lait et l’exercice de résistance augmente la force et la taille de vos muscles et conduit à un physique tonique. Mais qu’en est-il des autres produits laitiers ? Peuvent-ils tous contribuer à booster les effets physiques de l’exercice ? Selon les auteurs, le yaourt grec – un produit laitier fermenté – est un candidat prometteur et représente une collation pratique et riche en nutriments après une séance d’entraînement.

Le yaourt grec

Le yaourt grec est obtenu par égouttage de yaourt normal afin d’en éliminer le petit-lait puis est additionné de protéines (principalement la caséine). Un pot de 175 g de yaourt grec nature fournit environ 17 g de protéines, l’équivalent de deux verres de lait. Le yaourt grec apporte donc beaucoup de protéines dans une portion réduite, pratique pour les déplacements.

Comme le lait, le yaourt grec contient des nutriments essentiels tels que le calcium et le phosphore, qui sont indispensables pour la santé des os. Mais il y a aussi des différences importantes entre les deux. Le yaourt grec a une consistance crémeuse épaisse, qui peut faire durer la sensation de satiété.

Les auteurs soulignent qu’en tant qu’aliment fermenté, le yaourt grec contient des bactéries qui peuvent avoir des bienfaits supplémentaires pour la santé, favoriser la digestion et renforcer l’immunité.

« Le yaourt grec contient 3 à 4 fois plus de protéines que le yaourt normal. » – Bridge et al, 2019.

Évaluer les effets du yaourt grec et de l’exercice

Dans cette étude, des jeunes hommes n’ayant pas d’activité physique régulière, sont entrés dans un programme d’entraînement en résistance/pliométrique (entraînement au saut) de 3 jours par semaine pendant 12 semaines.

La moitié d’entre eux a consommé un yaourt grec nature allégé (20 g de protéines/portion) trois fois les jours d’entraînement – immédiatement après la session, 1 heure après et avant le coucher. Les jours sans entraînement, ces hommes ont consommé deux yaourts grecs nature par jour – au petit déjeuner et avant le coucher.

L’autre moitié de ces hommes jeunes a constitué un groupe placebo et consommé à la place un dessert à base de glucides (sans protéines, mais avec la même quantité d’énergie que dans le yaourt grec) aux mêmes heures.

La force, l’épaisseur des muscles du bras (biceps) et de la cuisse (quadriceps) et la composition corporelle ont été mesurées avant le début du programme d’exercice, puis de nouveau après 12 semaines.

Le yaourt grec a été associé à des muscles plus volumineux

Après les 12 semaines du programme d’exercice, les deux groupes ont obtenu une augmentation significative de la force ainsi que de l’épaisseur des muscles. Mais le groupe yaourt grec a fait mieux – le gain de force et le gain d’épaisseur du biceps ont été significativement plus importants que dans le groupe placebo.

L’apport protéique plus élevé dans le groupe yaourt grec pourrait expliquer les gains plus importants de force et de taille des muscles, selon les auteurs.

Le yaourt grec a été associé à une composition corporelle plus saine

Les muscles sont plus denses que la graisse et il n’est donc pas surprenant que les participants des deux groupes aient pris du poids après les 12 semaines du programme d’exercice. Mais concernant l’élimination de la graisse corporelle, là encore, le groupe yaourt grec a été le gagnant.

Le yaourt grec, riche en protéines, a été associé à une réduction de l’appétit et de l’apport énergétique lors des repas. De plus, selon les auteurs de cette étude, le calcium contenu dans le yaourt grec pourrait inhiber la production de graisses et stimuler la dégradation des graisses dans le corps.

« … Le yaourt grec doit être considéré comme un aliment entier source de protéines, utile après l’exercice pour les personnes qui débutent un programme d’entraînement en résistance dans le but d’augmenter leur force et leur masse maigre et de diminuer leur masse grasse. » – Bridge et al, 2019.

Pour en savoir plus : lire l’article original
Source : Bridge A, Brown J, Snider H et al. Greek yogurt and 12 weeks of exercise training on strength, muscle thickness and body composition in lean, untrained, university-aged males. Front Nutr. 2019;6:55

 

14 Oct 2019
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Comment le yaourt peut aider ? Intolérance au lactose Publications

Intolérance au lactose : une revue scientifique

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Publié en août 2019 et coordonné par Yogurt In Nutrition ainsi que par l’Organisation Mondiale de Gastroentérologie, ce nouvel article issu d’une revue scientifique rassemble et analyse différentes études. Il permet de faire un état des lieux des connaissances actuelles relatives à l’intolérance au lactose et les recherches sur le yaourt.

Intolérance au lactose : état des connaissances

Lorsque l’enzyme lactase est absente ou déficiente, le lactose non hydrolysé reste dans la lumière intestinale et est attiré dans le côlon pour y être fermenté par les bactéries coliques. Cette fermentation peut entraîner des crampes, des flatulences et des diarrhées. Les personnes sujettes à une malabsorption du lactose ne présentent cependant pas toutes des symptômes.

Le traitement de l’intolérance au lactose repose principalement sur l’éviction, pourtant généralement non nécessaire, de tous les produits laitiers contenant du lactose

Le rôle du yaourt dans la maldigestion du lactose

Cette publication met en évidence les principales études démontrant l’effet positif de la consommation de yaourt contenant des cultures vivantes.

Le yaourt est une option intéressante car le lactose qu’il contient est partiellement digéré par les deux cultures bactériennes actives, L. delbrueckii subsp. Bulgaricus et S. thermophilus. Ces bactéries vivantes produisent une lactase qui dégrade une partie du lactose dans le yaourt.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority) (EFSA) a approuvé l’allégation selon laquelle le yaourt améliore la digestion du lactose. Les personnes qui évitent les produits laitiers en raison d’une maldigestion du lactose peuvent développer des carences importantes, notamment en calcium. Pour ces personnes, le yaourt peut être une alternative intéressante.

Le yaourt peut représenter une alternative au lait, plus facile à digérer

Cet article discute des symptômes, du diagnostic et du traitement de la déficience en lactase ainsi que du rôle du lactose dans la santé. Il présente également une compilation des recherches menées à ce jour.

L’article de revue scientifique complet peut être téléchargé ici

Lactose Intolerance - review - document to download

YINI WGO - Lactose intolerance review - open access publication

References: Lorenzo Morelli et al., (2019) Lactose Intolerance: Clinical Symptoms, Diagnosis and Treatment. Global Diabetes Open Access Journal, 1(1); 1-10
07 Oct 2019
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Enfant Le yaourt et la santé Santé humaine

Un bon environnement alimentaire à domicile pour des habitudes alimentaires saines chez les enfants

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L’enfance est la période cruciale pour établir les bases d’habitudes alimentaires saines et durables. Le rapport d’un groupe d’experts, Nurturing Children’s Healthy Eating, montre le rôle essentiel des familles dans le développement de bonnes habitudes alimentaires chez les enfants

Compte tenu du fait que la grande majorité des repas est prise à domicile, la qualité et l’accessibilité des aliments disponibles au domicile peuvent jouer un rôle essentiel pour construire des habitudes alimentaires saines chez les enfants.

« Il est essentiel que les familles aient conscience de l’importance de faire entrer des aliments sains dans leurs maisons et de s’assurer que leurs enfants y aient accès. »

L’importance de l’environnement domestique

Aux États-Unis, les adultes consomment environ 65 à 72 % des apports énergétiques journaliers à domicile, ce qui en fait un lieu essentiel pour construire des habitudes alimentaires saines. La qualité et la quantité des aliments disponibles au domicile jouent donc un grand rôle sur la santé et les comportements alimentaires de tous les membres de la famille. Les aliments disponibles au domicile dépendront de nombreux facteurs tels que les ressources de la famille (financières aussi bien qu’émotionnelles), l’accessibilité des aliments, la préparation des repas …

Les ressources de la famille influencent l’environnement alimentaire au domicile

Les ressources de la famille, incluant le revenu financier ainsi que le niveau d’éducation des parents, contribueront à façonner les types d’aliments disponibles au domicile.

Les revenus financiers de la famille et le coût des aliments sont les principaux facteurs qui influencent les types d’aliments que les parents font entrer dans leur maison. Le coût des aliments sains tels que les fruits frais et les légumes, les viandes maigres et le poisson peut généralement être plus élevé que le coût des aliments riches en énergie, tels que les céréales raffinées, les aliments avec des sucres et des matières grasses ajoutés.

En plus du pouvoir d’achat, les familles à faible revenu peuvent être confrontées à des coûts financiers et des obstacles de temps car les parents peuvent avoir plusieurs emplois et peu de temps pour préparer les repas et manger avec leurs enfants, d’où une consommation plus importante de repas rapides à consommer ou faciles à préparer.

Si le revenu joue un rôle dans la disponibilité d’aliments sains au domicile, il n’est pas le seul facteur : on retrouve des aliments malsains dans les familles à faible revenu et dans les familles à revenu élevé.

L’environnement émotionnel affecte la qualité de l’alimentation des familles

Les études montrent que l’environnement émotionnel peut avoir un impact majeur sur la qualité de l’alimentation de la famille. En effet, des niveaux élevés de stress parental, dû à divers facteurs (pression économique, responsabilités professionnelles et familiales, contraintes de temps …), ont été associés à des repas en famille moins fréquents, une consommation plus fréquente d’aliments de restauration rapide et de boissons sucrées. À mesure que les niveaux de stress augmentent, les repas en famille deviennent également moins sains et le poids des enfants augmente. Autant que possible, il est important d’essayer de fournir un environnement alimentaire positif et agréable au domicile.

Des aliments sains au domicile pour de meilleurs choix alimentaires.

Les aliments disponibles au domicile ont un impact significatif sur les choix alimentaires des enfants. Au domicile, les parents sont les « gardiens » et ils peuvent guider les enfants vers l’option saine. Selon les experts, une alimentation saine que les parents peuvent donner à leurs enfants est une alimentation équilibrée avec une grande variété d’aliments denses en nutriments.

La disponibilité d’aliments sains à domicile incite les enfants à choisir et à apprécier l’option saine. Des études montrent que les enfants consomment plus de fruits et de légumes lorsqu’ils sont présents au domicile. À l’inverse, la disponibilité d’aliments denses en énergie et pauvres en nutriments incite les jeunes membres de la famille à opter pour des en-cas sucrés et salés et à consommer plus de boissons caloriques.

Le risque d’obésité, à la fois des parents et des enfants, a été associé aux aliments disponibles au domicile. Il est donc essentiel que les parents aient conscience de l’importance d’essayer de faire entrer le plus possible d’aliments sains dans la maison.

Rendre les aliments sains accessibles

En plus d’avoir des aliments sains disponibles au domicile, l’accessibilité affecte les choix alimentaires des enfants. L’accessibilité consiste à fournir les aliments en des lieux et sous des formes qui sont faciles à atteindre et à consommer pour les enfants et elle fait également référence à des tailles de portions appropriées.

Comment rendre les aliments sains accessibles ?

  • Faites des aliments sains l’option facile : préparez les aliments sains de manière à ce qu’ils soient appétissants et faciles à manger. Par exemple, les enfants sont plus enclins à manger des fruits et des légumes si ceux-ci sont épluchés et coupés.
  • Faites des aliments sains l’option heureuse : placez des aliments sains au centre d’occasions heureuses, telles que les fêtes de famille ou les anniversaires, car cela peut aider les enfants à penser aux aliments sains comme à des aliments heureux. Par exemple, cet été, pour vos soirées en famille ou avec des amis, préparez une sauce au yaourt savoureuse pour y tremper des bâtonnets de légumes.
  • Rendez l’eau accessible : assurez-vous que de l’eau plate est toujours facilement accessible pour garantir l’hydratation des enfants.
  • Adaptez les portions : adaptez la taille des portions à l’âge des enfants, soyez attentifs et respectez leurs signaux de satiété et de faim. Proposez des portions plus petites pour les aliments moins sains et les en-cas.

Les signaux alimentaires au domicile influencent les choix alimentaires

Le domicile est le lieu de nombreux signaux alimentaires qui influenceront la consommation immédiate de nourriture : c’est à la maison que se façonnent les habitudes alimentaires en terme de choix des aliments, horaires des repas, quantités consommées. Les parents étant des modèles et fixant les règles concernant l’alimentation, ils fournissent des signaux alimentaires importants à leurs enfants.

En revanche, au domicile, la télévision est également un signal particulièrement puissant pour les enfants : les publicités alimentaires fournissent des signaux pour manger en l’absence même de faim et favorisent la consommation d’aliments moins sains. Réduire l’accès à la télévision semble être un important levier pour réduire le risque d’obésité probablement dû aux publicités alimentaires et aux comportements sédentaires associés.

La place du yaourt dans un environnement alimentaire sain

Le yaourt a été associé à divers bienfaits pour la santé. Plusieurs études ont suggéré une corrélation inverse entre la consommation de produits laitiers et l’IMC. Les enfants qui consomment fréquemment du yaourt ont une alimentation de meilleure qualité et un meilleur profil métabolique, y compris un meilleur profil insulinique. Par conséquent, la disponibilité du yaourt à domicile pourrait être un outil précieux pour améliorer l’alimentation des enfants et les aider à bien choisir leurs aliments.

Rendre les aliments sains abordables est un véritable défi : les aliments riches en nutriments (viande, poisson, produits laitiers …) sont habituellement plus coûteux que les aliments denses en énergie (grains raffinés, sucreries, graisses …). En revanche, le yaourt est quasiment une exception, cet aliment sain fournit plus de nutriments, notamment du calcium et des protéines, que de calories et il est meilleur marché que la viande, la volaille ou le poisson. Le yaourt a donc sa place dans un bon environnement alimentaire: c’est un aliment dense en nutriments, abordable et accessible.

Étant donné que le domicile est le principal lieu où les enfants mangent, l’environnement alimentaire à domicile doit fournir aux enfants des aliments sains et accessibles afin de les aider à faire de bons choix alimentaires.

Sources:
References:
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03 Oct 2019
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Le yaourt, un aliment nutritionnellement dense

Notez la date : le yaourt peut-il traiter la malnutrition ?

densité nutritionnelle FENS 2019 fermented foods Nutrient density
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Retenez la date

Notre prochaine conférence YINI sur le yaourt et sa capacité à traiter la malnutrition sera organisée pendant la FENS 2019, à Dublin (Irlande), le 16 octobre 2019, de 13h30 à 15h00 (heure locale).

Le yaourt peut-il traiter la malnutrition ?

  • Le yaourt : un aliment polyvalent et satiétogène dans la gestion du poids  (Dr Barbara J. Rolls, États-Unis)
  • Au-delà de la densité nutritionnelle (Pr Angelo Tremblay, Canada)
  • Le yaourt peut-il être un choix alimentaire durable ? (Pr Frans Kok, Pays-Bas)