La vitamine K est connue pour son rôle essentiel dans la coagulation sanguine. Mais saviez-vous que les bactéries jouent un rôle clé pour cette vitamine ?
Qu’est-ce que la vitamine K ?
La vitamine K est une vitamine liposoluble, stockée dans l’organisme dans les tissus adipeux et le foie. Elle est principalement présente sous deux formes :
- Les phylloquinones (vitamine K1), synthétisées par les plantes (en tant que composants essentiels des chloroplastes). La vitamine K1 se trouve principalement dans les légumes à feuilles vertes.
- Les ménaquinones (vitamine K2), synthétisées par les bactéries. On la trouve principalement dans le microbiote intestinal humain, synthétisée par les micro-organismes du microbiote. On la trouve également dans les aliments fermentés tels que les haricots fermentés et les produits laitiers fermentés (fromage, beurre, yaourt)

La vitamine K est nécessaire à la synthèse des facteurs de coagulation (protéines qui aident à contrôler les saignements) et donc à une coagulation normale. Le « K » vient de son nom allemand, « Koagulationsvitamin ». Dans de nombreux pays, les nouveau-nés reçoivent de la vitamine K pour prévenir les risques d’hémorragie cérébrale. En effet, les nouveau-nés ne reçoivent pas assez de vitamine K dans le lait maternel et comme leur microbiote intestinal n’est pas mature, la synthèse de la vitamine K2 due à la fermentation n’est pas suffisante pour couvrir les besoins.
La vitamine K joue également un rôle important dans la santé des os. Les personnes qui ont des niveaux élevés de vitamine K ont une plus grande densité osseuse, alors que des niveaux faibles de vitamine K ont été trouvés chez les personnes souffrant d’ostéoporose. De même, certaines études suggèrent que de faibles niveaux de vitamine K sont associés à un risque plus élevé d’arthrose.
La recherche montre que la vitamine K peut jouer d’autres rôles, notamment dans la santé cardiovasculaire.
Quels repères nutritionnels pour la vitamine K ?
En moyenne, en Europe, les valeurs nutritionnelles de référence pour la vitamine K sont de :
- 70 μg/jour pour les adultes, y compris pour les femmes enceintes et allaitantes,
- 65 μg/jour pour les adolescents âgés de 15 à 17 ans,
- 45 μg/jour pour les enfants de 11 à 14 ans,
- 30 μg/jour pour les enfants âgés de 7 à 10 ans,
- 20 μg/jour pour les enfants âgés de 4 à 6 ans,
- 12 μg/jour pour les enfants âgés de 1 à 3 ans et
- 10 μg/jour pour les nourrissons âgés de 7 à 11 mois.
Les source de vitamine K

Les légumes à feuilles vertes, tels que la laitue, les épinards et le chou, ainsi que les huiles végétales comme l’huile d’olive et l’huile de colza, sont reconnus comme des sources de vitamine K:
- Chou frisé ou épinard = 390 μg/100g
- Brocolis = 102 μg/100g
- Avocat = 21 μg/100g
- Huile d’olive = 53 μg/100g
Comme évoqué précédemment, les ménaquinones ou vitamine K2 sont synthétisées de manière bactérienne. Les recherches récentes et l’évolution des connaissances sur la fermentation et les bactéries montrent que les produits laitiers sont une bonne source de vitamine K2.
Une récente étude américaine montre que la vitamine K2 est plus présente dans les produits laitiers à forte teneur en matières grasses et que les conditions de transformation peuvent affecter la teneur en vitamine K2 (cultures bactériennes, processus de fermentation). La vitamine K2 se trouve en quantités significatives dans les fromages, avec des variations importantes d’un fromage à l’autre.
Produits laitiers fermentés et vitamine K
Les bactéries du yaourt et des laits fermentés peuvent produire des ménaquinones, de différents types :
- Les Lactobacillus produisent différentes formes de ménaquinones (MK-4, MK-7 et MK-9).
- Streptococcus thermophilus est principalement impliqué dans les étapes initiales de la fermentation, créant un environnement propice à la croissance d’autres bactéries.
- D’autres bactéries lactiques (LAB) telles que Lactococcus, Leuconostoc et Pediococcus, utilisées dans la fermentation des produits laitiers, peuvent produire différentes ménaquinones.