Les repas scolaires constituent un élément essentiel pour la mise en place d’un avenir plus durable pour nos enfants. Une attention particulière est accordée à la réalisation de repas scolaires plus sains. Mais qu’en est-il de leur impact sur l’environnement ?
Bien que l’on puisse aujourd’hui choisir une cuisine familiale plus saine et plus durable qui correspond à nos préférences, à notre budget et à notre culture, nous n’avons pas forcément notre mot à dire sur ce que nos enfants mangent à l’école.
C’est pourquoi une équipe de recherche italienne s’est intéressée à l’empreinte carbone de certains des menus scolaires italiens. Ils estiment que leurs conclusions pourraient contribuer à l’élaboration de politiques alimentaires, ainsi qu’à l’adoption de choix et de pratiques agricoles plus durables. Grâce à l’étiquetage des aliments, ces recherches pourraient également aider les parents à choisir des repas à la fois nutritifs et respectueux de l’environnement.
Points-clés concernant l’impact environnemental
Les chercheurs ont effectué une analyse du cycle de vie, une méthode normalisée permettant d’identifier les points sensibles de l’impact environnemental des produits, processus ou systèmes alimentaires, de la « fourche à la fourchette », avec notamment l’analyse de :
- les production et récoltes des ingrédients céréaliers et fourrage – y compris l’utilisation d’engrais, d’énergie et de carburant
- l’élevage et l’abattage des animaux
- les transformations des aliments
- les conditionnements
- les transports jusqu’au lieu de transformation des aliments et de production des repas scolaires
Les chercheurs ont évalué les émissions de gaz à effet de serre (GES) des aliments et des repas servis dans les cantines scolaires, puis ont établi un lien entre cet impact environnemental et le contenu énergétique des aliments – ce qui est particulièrement important pour les enfants, en pleine activité.
Quels sont les ingrédients avec l’impact environnemental le plus bas ?
Les menus analysés comprenaient en tout 120 aliments individuels, et l’équipe a constaté que les empreintes carbone les plus importantes provenaient de la viande rouge, comme le veau et le bœuf, du poisson comme le thon albacore, et de certains types de fromages.
Les produits laitiers présentent également une empreinte carbone plus importante que les groupes d’aliments d’origine végétale. Cependant, des études antérieures ont montré que les aliments laitiers contribuent de manière importante à l’apport en nutriments dans de nombreux pays (1).
Les fruits et légumes frais, les céréales et les légumineuses étaient associés aux plus faibles émissions carbonées.
Et à l’échelle d’un repas… ?
Il est important de considérer le repas dans son ensemble, plutôt que ses ingrédients individuellement. En Italie, les repas scolaires comprennent généralement un premier plat à base de glucides comme des pâtes, un second plat composé essentiellement d’aliments riches en protéines comme la viande rouge ou le poisson, et d’un accompagnement composé de légumes ou d’aliments riches en fibres. Les chercheurs ont analysé 79 recettes – 28 premier repas, 40 seconds plats et 11 accompagnements.
Comme d’autres études l’ont constaté, les repas riches en nutriments sont souvent associés à des émissions de GES plus élevées (2). Dans cette étude, les premiers plats analysés présentaient un bon équilibre entre impact environnemental et nutrition, avec une empreinte carbone plus faible mais un contenu énergétique plus élevé que les seconds plats riches en viande. Les pâtes, la pizza Margherita et les gnocchis à la sauce tomate figuraient parmi les premiers plats combinant le mieux empreinte carbone basse et densité énergétique.
Les accompagnements, tels que les légumes, ont une empreinte carbone encore plus faible, mais ils fournissent moins d’énergie que les premiers plats.
En revanche, les chercheurs ont constaté que les seconds plats, contenant, par exemple, du veau ou du bœuf, avaient tendance à avoir une empreinte carbone élevée qui n’était pas compensée par une forte densité énergétique. Pour ces plats, il est ainsi préférable de choisir une viande blanche comme du poulet.
La recherche pour orienter les choix alimentaires
Les résultats de cette étude, qui révèlent l’importance de la prise en considération des pratiques alimentaires locales, pourraient contribuer à modifier les politiques alimentaires afin de les rendre plus durables sur le plan environnemental et plus nutritives, ainsi qu’à aider les consommateurs dans leurs choix de repas. La méthode utilisée pourrait, selon les auteurs, être appliquée pour déterminer l’impact environnemental de différents régimes alimentaires. Ils suggèrent également que la prochaine étape de ces recherches consiste en l’évaluation de l’impact des aliments et des repas sur d’autres ressources environnementales, telles que l’utilisation des sols et de l’eau, ainsi que l’influence de la cuisson et des déchets.
« Les résultats de l’empreinte carbone des repas et des ingrédients utilisés dans les cantines scolaires pourraient être utiles pour modifier la politique alimentaire des écoles en fonction de la durabilité environnementale, des aspects nutritionnels et des objectifs éducatifs » – Volanti M et al, 2022.
Source: Volanti M, Arfelli F, Neri E, et al. Environmental impact of meals: how big is the carbon footprint in the school canteen? 2022 Jan 12;11(2):193. Doi:10.3390/foods11020193.
Pour plus d’informations :
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Van Hooijdonk T, et al.Dairy in a sustainable diet: a question of balance. Nutr Rev. 2015.PMID: 26175490
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Vieux F., Soler L.G., Touazi D., Darmon N. High nutritional quality is not associated with low greenhouse gas emissions in self-selected diets of French adults. Am. J. Clin. Nutr. 2013;97:569–583. doi: 10.3945/ajcn.112.035105.