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06 Mai 2024
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by YINI Editorial team
Les bénéfices de la fermentation Publications Santé intestinale

Le yaourt pourrait contribuer à une meilleure santé intestinale

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La consommation régulière de yaourt entraîne une modification de la composition et du fonctionnement du microbiote intestinal, ce qui peut avoir des effets bénéfiques pour la santé.

L’alimentation peut avoir une influence sur la diversité du microbiote intestinal, qui est importante pour la santé

Le microbiote intestinal joue un rôle important dans la digestion. Il serait également essentiel au bon
développement et fonctionnement des systèmes immunitaire et nerveux.

Des chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle il existerait un « profil » de microbiote intestinal qui
favoriserait l’inflammation dans les intestins et, par conséquent, une inflammation systémique de faible
intensité, elle-même associée à une prédisposition au diabète de type 2 (DT2) et à l’obésité.

Le maintien de la diversité du microbiote intestinal est important pour prévenir les maladies.

« En tant qu’aliment fermenté contenant des millions de bactéries vivantes, le yaourt peut avoir un effet bénéfique sur la santé des intestins, en enrichissant et en renforçant le microbiote intestinal, en protégeant la barrière muqueuse intestinale et en prévenant un certain nombre de troubles gastro-intestinaux. »

Dr Joël Doré

La composition du microbiote intestinal est influencée par notre alimentation, entre autres facteurs. De plus, dans les aliments fermentés, dont le yaourt, les produits de la fermentation, notamment les bactéries impliquées dans le processus de fermentation, peuvent conférer des propriétés supplémentaires aux aliments, au-delà de leurs apports nutritionnels de base.
Par conséquent, les aliments fermentés tels que le yaourt éveillent la curiosité des chercheurs, car ils
pourraient avoir des effets bénéfiques autres qu’une longue durée de conservation ou une texture et un
goût meilleurs.

Le yaourt peut apporter des millions de bactéries vivantes jusqu’aux intestins et entraîner une modification bénéfique du microbiote intestinal

Le yaourt à base de cultures vivantes contient des millions de bactéries et manger du yaourt tous les jours
pourrait permettre de multiplier par 10 000 le nombre de bactéries dans l’alimentation.

Yaourt et cultures vivantes - YINI

Il semblerait que la consommation quotidienne de yaourt renforce la quantité de Lactobacilli dans les intestins et soit associée à une légère augmentation de la diversité microbienne pendant une période de 42 jours.
En plus de modifier la composition du microbiote intestinal de façon bénéfique, les bactéries probiotiques (des microorganismes vivants dont la consommation est censée être bénéfique pour la santé) présentes dans le yaourt modifieraient également le fonctionnement des bactéries intestinales existantes en exerçant une influence sur la production d’AGCC. Or, les AGCC ont des effets bénéfiques sur le métabolisme énergétique.

Alors que les bactéries probiotiques sont peu susceptibles d’avoir des effets durables sur le microbiote
intestinal81, la consommation régulière de yaourt à base de cultures vivantes permet de renforcer, au moins temporairement, les bactéries vivantes dans l’intestin, le plus souvent les ferments du yaourt Streptococcus thermophilus et Bifidobacterium animalis subsp. lactis.

De plus, des prébiotiques peuvent être ajoutés au yaourt (souvent sous forme de fruits), ce qui peut stimuler la prolifération des bonnes bactéries dans l’intestin.

Le yaourt aiderait à protéger la barrière muqueuse intestinale

Des études menées chez l’animal ont suggéré qu’un peptide dérivé de la protéine du lait présente dans le yaourt, la caséine β, augmenterait la production de mucine, un composant essentiel de la muqueuse qui tapisse la paroi intestinale et la protège.

« La régulation du microbiote intestinal grâce à la consommation de yaourt pourrait aider à traiter et à prévenir le syndrome de l’intestin irritable, la diarrhée infectieuse et la gastro-entérite allergique. Des études doivent être menées afin de mieux connaître ces bienfaits potentiels. »

Professor Olivier Goulet

Le yaourt protégerait contre les maladies gastro-intestinales

Les recherches menées suggèrent que le yaourt jouerait un rôle dans la prévention et le traitement des troubles gastro-intestinaux.

Le yaourt est fréquemment utilisé dans de nombreux pays dans le cadre de la prise en charge nutritionnelle de la gastro-entérite aiguë. Toutefois, nous disposons de peu de données sur cette stratégie thérapeutique et il faudrait mener des essais contrôlés et randomisés sur de vastes échantillons afin de confirmer le bien-fondé de cette stratégie.

En cas de diarrhée persistante légère à modérée chez l’enfant, un régime à base de yaourt peut être conseillé, car il est prouvé que la consommation de yaourt permet de réduire la production de selles et la durée de la diarrhée.

L’effet régulateur du yaourt sur le microbiote intestinal, en particulier du yaourt contenant les bactéries
Lactobacillus et Bifidobacterium, pourrait être intéressant pour prévenir ou traiter des maladies gastro-intestinales telles que le syndrome de l’intestin irritable, la diarrhée infectieuse et la gastro-entérite allergique.

« Le yaourt est un élément important des recommandations nutritionnelles et alimentaires car il apporte à la fois une forte densité nutritionnelle et des bactéries vivantes qui favorisent une bonne santé intestinale. »

Professor Seppo Salminen

References:

29 Avr 2024
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Questions Réponses Santé cardiovasculaire

Focus sur les lipides

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Après avoir abordé les glucides et les protéines, concentrons nous maintenant sur les lipides… Ces derniers font partie des macronutriments de l’alimentation. Ils sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.

Qu’est-ce qu’un lipide ?

Les lipides, aussi communément appelés graisses ou matière grasse, sont des composés qui remplissent diverses fonctions dans l’organisme, telles que la composition des membranes cellulaires, le stockage de l’énergie ou la production d’hormones. La plupart des lipides présents dans les aliments peuvent être classés en trois groupes principaux : les triglycérides, les phospholipides et les stéroïdes (1,2,4).

Les triglycérides sont composés de 3 acides gras liés à une molécule de glycérol. Ils constituent la principale forme de stockage des lipides dans les adipocytes, les cellules du tissus adipeux.

Les phospholipides sont composés de 2 acides gras liés à une molécule de glycérol avec un groupe phosphate. Ils sont des composants essentiels des membranes cellulaires et y assurent la perméabilité, la fluidité et l’élasticité.

Focus sur les lipides - YINI

Les stéroïdes comprennent le cholestérol et ses dérivés. Le cholestérol est un précurseur de la synthèse d’hormones telles que les œstrogènes ou la testostérone, mais aussi des acides biliaires qui aident à la digestion des graisses ou encore de la vitamine D. Il fait également partie intégrante des membranes cellulaires. 30 % du cholestérol présent dans l’organisme provient de l’alimentation, le reste étant synthétisé par l’organisme. Le cholestérol est transporté dans le corps par les lipoprotéines. Les lipoprotéines de basse densité (LDL) transportent le cholestérol vers les organes et les lipoprotéines de haute densité (HDL) le transportent vers le foie pour y être excrété. Un taux élevé de LDL peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

Les acides gras sont les composants des triglycérides et des phospholipides. Ils peuvent être divisés en deux catégories : les acides gras saturés et les acides gras insaturés.

Dans les molécules d’acides gras saturés, aucun atome d’hydrogène ne peut être ajouté. Elle est « saturée » en atomes d’hydrogène et la molécule est droite.

Dans les acides gras insaturés, il existe au moins une double liaison entre deux atomes de carbone, de sorte que la molécule n’est pas saturée en hydrogène. La double liaison plie naturellement la molécule. Les acides gras insaturés peuvent avoir une ou plusieurs doubles liaisons, ce qui les divise en acides gras mono ou polyinsaturés.

La plupart des acides gras peuvent être synthétisés par l’organisme en cas de besoin. Cependant, il existe des acides gras que l’organisme ne peut pas produire, ce sont les acides gras essentiels. Il existe deux types d’acides gras polyinsaturés essentiels : les oméga-3 et les oméga-6.

Rôles des acides gras

Les acides gras saturés sont classés en fonction de la longueur de la chaîne carbonée. Les acides gras saturés à chaîne courte ont un rôle protecteur contre le cancer colorectal (3). Les acides gras saturés à chaîne moyenne sont des sources d’énergie faciles et rapides pour l’organisme et ne sont pas associés aux maladies cardiovasculaires. Les acides gras saturés à longue chaîne sont les plus abondants dans les triglycérides et les phospholipides et peuvent être associés aux maladies cardiovasculaires (3,5,7).

  • Les acides gras mono-insaturés sont utilisés par l’organisme comme source d’énergie, substrat enzymatique, transporteur et récepteur.
  • Les acides gras polyinsaturés oméga-3 sont essentiels pour la vision, les fonctions du système nerveux et les processus anti-inflammatoires.
  • Les acides gras oméga-6 sont essentiels pour les plaquettes sanguines, le fonctionnement du système immunitaire et les processus inflammatoires.

Les lipides favorisent également l’absorption des nutriments liposolubles tels que les vitamines A, D, E et K. Plus généralement, sur le plan gustatif, les lipides améliorent la sensation en bouche et l’appétence des aliments.

Quelles recommandations nutritionnelles pour les lipides ?

Les recommandations peuvent varier d’un pays à l’autre. Toutefois, il est généralement recommandé que 30 à 40% de l’apport énergétique total provienne des lipides, dont :

  • 6 à 11 % de graisses polyinsaturées
  • Moins de 10 % d’acides gras saturés.
Lipides - recommandations nutritionnelles - YINI

Plus concrètement, pour un adulte (consommant 2000 kcal par jour), cela représente :

  • 77 à 88g de lipides par jour, dont
  • ~2 g d’oméga-3,
  • ~9 g d’oméga-6
  • moins de 25 g de graisses saturées

Sources alimentaires de lipides

Les lipides sont présents dans une grande variété d’aliments d’origine animale et végétale. Les sources animales comprennent le beurre, la crème, les fromages, le lait entier ou le yaourt entier, le poisson ou les œufs, et les sources végétales comprennent les huiles, les noix et les graines (6).

En ce qui concerne les acides gras essentiels, la plupart des gens consomment suffisamment d’oméga-6 par le biais des huiles végétales. Les acides gras oméga-3 se trouvent dans les poissons gras, les noix et les graines telles que les graines de lin ou les noix et les produits alimentaires enrichis.

La plupart des acides gras présents dans les produits laitiers sont des graisses saturées et mono-insaturées.

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15 Avr 2024
Lecture 15 min
Santé de la planète

Le yaourt est compatible avec des régimes et systèmes alimentaires durables

Alimentation durable dairy flexitarien flexitarisme produits laitiers vegetarisme
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Les régimes alimentaires durables sont élaborés de façon à trouver un équilibre entre la santé de la planète et celle des humains.

Ils sont définis comme riches en nutriments essentiels, accessibles et culturellement acceptables, tout en ayant un impact relativement faible sur l’environnement.
Pour qu’un régime alimentaire soit durable, l’intégralité du système alimentaire (production, transformation, distribution, consommation et élimination des déchets) doit être prise en compte. Dans ce cadre, les modèles scientifiques montrent que les produits laitiers, dont le yaourt, peuvent avoir un rôle à jouer dans des régimes et systèmes alimentaires durables.

Les systèmes alimentaires devraient être conçus de manière à ce que l’impact des humains sur la planète reste dans les limites de ce qu’elle peut supporter. Ces limites représentent les systèmes essentiels à la régulation et au maintien de la stabilité de notre planète.
Ensemble, elles constituent les limites mondiales que l’humanité devrait respecter pour garantir la stabilité et la résilience de notre environnement. Les systèmes alimentaires locaux, régionaux et mondiaux devraient respecter ces limites planétaires, de façon à produire des aliments qui contribuent à rendre nos régimes alimentaires durables, partout dans le monde.
Les systèmes alimentaires actuels sont l’une des principales raisons du dépassement des limites de la planète. Ils sont responsables de jusqu’à 35 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), 48 % de l’utilisation des terres cultivées et 70 % de l’utilisation de l’eau douce, et ont un impact important sur les forêts et la perte de biodiversité.

Neuf limites planétaires - YINI

Le rapport de 2019 de la commission EAT-Lancet, ainsi que plusieurs événements mondiaux récents tels que les conférences sur le changement climatique et les sommets
sur les systèmes alimentaires de l’Organisation des Nations Unies (ONU), ont tous réclamé l’adoption de régimes alimentaires à base d’aliments produits dans le cadre de
systèmes alimentaires durables, qui impliquent une réduction de l’impact environnemental aux étapes de production, de transformation et de distribution des aliments, ainsi qu’une réduction de la perte et du gaspillage alimentaire.

Pour être durable, notre alimentation doit être équilibrée en termes d’impact sur la santé, l’environnement, la société et l’économie

Toutefois, un régime alimentaire durable est plus qu’un schéma nutritionnel conçu pour avoir un faible impact sur l’environnement. Une alimentation durable constitue
un compromis acceptable entre des facteurs sanitaires, environnementaux, sociaux et économiques, décrits par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) :
Les scientifiques ont montré que, pour trouver l’équilibre idéal entre toutes ces dimensions constituant une alimentation durable, il est préférable d’adopter un régime alimentaire varié et à base d’aliments d’origine végétale, tel que le régime flexitarien, le régime « de santé planétaire » ou les régimes territoriaux :

  • Le régime flexitarien et le régime de « santé planétaire », conçus pour être sains pour les humains comme pour la planète, reposent sur un grand nombre d’aliments
    d’origine végétale, une faible quantité de viande rouge et des quantités modérées de volaille, de poisson, d’oeufs et de produits laitiers.
  • Les régimes territoriaux, dont le régime méditerranéen, sont des régimes flexitariens spécifiques à une région, principalement composés d’aliments de saison, issus du terroir local.

« Les produits laitiers, dont le yaourt, jouent un rôle clé dans les régimes flexitariens durables. Ils constituent une source accessible de protéines de qualité supérieure, sont certainement la source la moins chère de calcium et autres nutriments indispensables à la croissance osseuse, et ont un coût carbone très inférieur à celui de la viande. » – Professeur Adam Drewnowski

Les produits laitiers peuvent faire partie d’un régime alimentaire durable

Les scientifiques utilisent des modèles alimentaires afin de prédire les conséquences que des modifications dans l’alimentation des individus peuvent avoir sur la qualité nutritionnelle et l’impact environnemental d’un régime alimentaire donné. Plusieurs études portant sur des modèles alimentaires ont constaté que les produits laitiers peuvent être intégrés, en théorie, à des régimes alimentaires durables chez des adultes qui ont une alimentation occidentale.

Chez ces adultes, les modifications des habitudes alimentaires les plus efficaces pour réduire l’impact sur l’environnement tout en respectant les directives nutritionnelles sont les suivantes :

  1. Consommer dans l’ensemble moins de calories ;
  2. Manger moins de viande, en particulier la viande rouge et les viandes transformées ;
  3. Inclure des légumes secs, légumineuses, fruits à coque et graines dans l’alimentation ;
  4. Manger plus de fruits, de légumes et de céréales complètes.

Au sein de ce cadre, le fait de garder les produits laitiers, riches en nutriments, dans les régimes durables qu’ils adoptent aide les individus à satisfaire leurs besoins nutritionnels tout en consommant moins de viande et plus d’aliments d’origine végétale. Les produits d’origine végétale imitant les produits laitiers et enrichis en nutriments peuvent également jouer un rôle dans les régimes durables, aux côtés des produits laitiers.

Dans le cadre d’une alimentation conçue pour réduire son empreinte carbone de 30 % tout en améliorant les apports nutritionnels et en respectant autant que possible les habitudes alimentaires des Français adultes, la consommation de produits d’origine végétale imitant les produits laitiers et enrichis en nutriments (tels que les boissons au soja enrichies en calcium et les produits de substitution au yaourt), sans pour autant éliminer les produits laitiers traditionnels, a permis de rendre l’alimentation plus durable, en particulier chez les femmes consommant peu de calories.Les quatre composantes d’un régime alimentaire durable - YINI

De récentes directives en matière de santé publique concernant l’alimentation durable attribuent un rôle aux produits laitiers

Les recommandations locales, régionales et mondiales concernant l’alimentation durable réservent un rôle aux produits laitiers, dont le yaourt, au sein d’un régime
flexitarien à base d’aliments d’origine végétale et de petites quantités de viande :

  • D’après les recommandations émises à l’échelle mondiale par la FAO, l’OMS et la commission EAT-Lancet, une consommation quotidienne modérée d’environ 250g/jour de produits laitiers conforme aux apports nutritionnels conseillés peut être intégrée à un régime alimentaire durable.
  • Des études de modèles alimentaires en France, dans les pays nordiques et au Royaume-Uni entre autres ont adapté le régime flexitarien mondial, qui inclut les produits laitiers, de façon à tenir compte, à l’échelle locale, des directives nutritionnelles, des aspects culturels et des systèmes alimentaires.
  • Le rôle des produits laitiers dans le cadre d’un régime flexitarien peut varier d’un territoire à l’autre, en raison des différences géographiques concernant les méthodes de production, les habitudes de consommation locales et les besoins nutritionnels spécifiques de chaque population.

Plusieurs caractéristiques du yaourt le rendent compatible avec des régimes et systèmes alimentaires durables

1) Santé et nutrition : le yaourt est un aliment riche en nutriments aux effets bénéfiques sur la santé

La consommation quotidienne de yaourt est un moyen efficace de satisfaire ses besoins nutritionnels grâce à un apport énergétique équilibré, car il contient des protéines de qualité supérieure et des nutriments essentiels, dont du calcium, du potassium, du magnésium, du fer, du zinc et de nombreuses vitamines.
Le yaourt contient également des bactéries lactiques qui ont des effets bénéfiques prouvés sur la santé intestinale et la digestion.

La consommation de yaourt a été associée à plusieurs autres bienfaits pour la santé, dont une meilleure gestion du poids et une réduction des risques de diabète de type 2, de syndrome métabolique et de maladie cardiovasculaire.

2) Environnement : l’empreinte carbone du yaourt est inférieure à celle d’autres aliments d’origine animale

En ce qui concerne les aliments d’origine animale, les scientifiques recommandent de réduire notre consommation de viande (surtout de boeuf) pour tirer des bienfaits optimaux de notre alimentation, sur le plan de l’environnement et de la santé. Une étude a montré que réduire la consommation de viande rouge bénéficiait cinq fois plus à l’environnement que la réduction de la consommation de produits laitiers, sur le plan des émissions de GES, de l’utilisation des terres, de la consommation en eau et de la pollution des sols.

L’empreinte environnementale de chaque aliment devrait être comparée à son apport nutritionnel. L’évaluation du cycle de vie des aliments montre d’importants écarts entre eux concernant leur densité nutritionnelle et leur impact sur l’environnement. Dans ce type d’analyse, le yaourt est noté au-dessus de la moyenne concernant la densité nutritionnelle, et légèrement en dessous de la moyenne en matière d’impact sur le climat.

Densité nutritionnelle et impact climatique des aliments - YINIEmpreinte carbone (émissions de GES)
Les gaz à effet de serre sont émis à tous les stades du cycle de production et de consommation des aliments (pratiques d’élevage et agricoles, conditionnement, transport, puis stockage dans les supermarchés et dans les foyers) ainsi que dans le cadre de la gestion des déchets. La consommation de bœuf et d’agneau génère environ dix fois plus d’émissions de GES par portion que le porc, la volaille et les produits laitiers, qui ont une empreinte carbone équivalant à environ dix fois celle des aliments d’origine végétale tels que les céréales les fruits et les légumes.
Certaines études ont constaté que le yaourt était plus avantageux que de nombreux autres produits d’origine animale en termes de rapport entre ses émissions de GES et ses apports nutritionnels. D’après ces études, l’empreinte carbone de la production de yaourt est inférieure à celle de la viande rouge, de la volaille et du fromage. Son empreinte serait similaire à celle du lait.

Consommation en eau, utilisation des terres et biodiversité
Les aliments d’origine animale, la production de viande rouge en tête, ont généralement un impact plus important que ceux d’origine végétale en termes d’utilisation des terres et de consommation d’eau. Certaines études ont montré que la production de yaourt aurait un impact relativement peu élevé en termes d’érosion de la biodiversité, d’utilisation des terres et de consommation d’eau, par rapport aux autres produits d’origine animale tels que le fromage et la viande.

Pratiques d’élevage laitier régénératrices

Les scientifiques estiment que l’utilisation actuelle de terres et d’eau consacrée à l’élevage est 52 à 60 % supérieure aux objectifs fixés pour limiter l’érosion de la biodiversité et les prélèvements d’eau douce. De récentes améliorations dans la production et la transformation des produits laitiers ont contribué à renforcer leur importance au sein des systèmes alimentaires durables et pourraient aider à rétablir de meilleurs équilibres. Les pratiques d’élevage régénératrices optimisent l’utilisation des terres et les techniques d’élevage afin d’améliorer la santé des sols et la biodiversité, de réduire la consommation d’eau et la perte de nourriture, d’augmenter le stockage du carbone et de réduire les émissions de GES, afin de réduire l’impact des produits laitiers sur l’environnement.

Des études montrent que les pratiques d’élevage laitier régénératrices peuvent compenser jusqu’à 28 % des émissions de GES grâce au piégeage du carbone dans les sols. Des améliorations dans la gestion du bétail passant par une modification de l’alimentation, la pratique de l’élevage sélectif et la gestion des excréments peuvent également contribuer à réduire les émissions de méthane des troupeaux d’élevage laitier de 15 à 20 %.

3) Société : le yaourt fait partie de la culture culinaire de nombreuses régions

Les choix alimentaires sont souvent influencés par les coutumes, la religion et la culture de chaque pays ou région. On trouve des produits laitiers fermentés tels que le yaourt dans de nombreuses régions du monde et ces produits font partie des éléments incontournables de l’alimentation dans de nombreuses cultures, sous différentes formes, notamment :

  • l’amasi et le maas (Afrique) ;
  • le dahi et le lassi (Bangladesh, Inde et Pakistan) ;
  • le chal et le koumis (Asie centrale) ;
  • le kéfir, la smetana et l’ayran (Europe) ;
  • le labneh, le laban et le kashk (Moyen-Orient) ;
  • le yaourt et le caillé (dans le monde entier).

4) Économie : le yaourt peut être bon marché et contribuer à la prospérité économique locale

Des études visant à établir des profils alimentaires ont montré que le yaourt était une source abordable de protéines de qualité supérieure et d’autres nutriments essentiels dans de nombreux pays, ainsi que l’une des sources les moins chères de calcium. Dans le cadre d’une comparaison des coûts de différents aliments par calorie, les produits laitiers, dont le yaourt, coûtaient moins que la viande, la volaille et le poisson. Leur coût par calorie était plus proche de celui des haricots et des oeufs.

Le coût peu élevé des produits laitiers permet d’en faire des usages variés et de les incorporer à divers schémas alimentaires et coutumes culinaires dans des pays et cultures différents. La production d’aliments fermentés, tels que le yaourt, est un processus simple et naturel qui donne accès à des aliments sûrs et sains, tout en générant une demande en produits locaux, des emplois ainsi que des opportunités de revenu. La fermentation peut également être un bon moyen de créer des sources de nourriture plus durables en réduisant le gaspillage dans les pratiques agricoles et la transformation des aliments.

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08 Avr 2024
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Alimentation saine et équilibrée

Favoriser les produits laitiers au petit-déjeuner

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Selon des recherches récentes menées aux Pays-Bas, consommer plus de produits laitiers et moins d’aliments riches en glucides au petit-déjeuner pourrait favoriser une meilleure santé (1). En effet, le remplacement d’aliments riches en glucides, typiques du petit-déjeuner, par des produits laitiers est associé à un métabolisme plus sain dans les heures qui suivent le repas : meilleur contrôle de la glycémie, meilleure disponibilité des acides aminés et à des marqueurs de la santé osseuse, notamment.

Mieux encore, selon les chercheurs, la consommation de produits laitiers peut accroître la sensation de satiété après le petit-déjeuner(1).

La quête du petit-déjeuner « parfait »

Le petit-déjeuner contribue aux apports journaliers recommandés en plusieurs nutriments essentiels et sauter le petit-déjeuner est associé à une augmentation des facteurs de risque cardio-métaboliques et à un risque accru de diabète de type 2 et d’obésité. (2,3).

Cependant, le petit-déjeuner équilibré idéal reste un sujet de débat parmi les scientifiques.

Selon les chercheurs néerlandais, c’est un repas classiquement riche en glucides et pauvre en protéines par rapport aux autres repas principaux (1). Ils estiment que le fait de remplacer des aliments riches en glucides par des produits laitiers peut améliorer la densité nutritionnelle du petit-déjeuner. En particulier, l’augmentation de l’apport protéique et calcique par la consommation de produits laitiers pourrait s’avérer bénéfique pour le métabolisme postprandial.

Évaluer les bénéfices potentiels des produits laitiers au petit-déjeuner

Les chercheurs ont étudié l’impact de la substitution d’aliments riches en glucides par des produits laitiers au petit-déjeuner, en évaluant plusieurs indicateurs métaboliques immédiatement après le repas.

Leur étude croisée a impliqué 20 personnes qui ont pris un petit-déjeuner contenant soit aucun produit laitier, soit un ou deux produits laitiers, sur trois jours distincts. Les petits-déjeuners étaient identiques en termes de teneur en énergie et en lipides, mais les petits-déjeuners contenant des produits laitiers avaient une teneur plus élevée en protéines et plus faible en glucides.

Les types de petits-déjeuners étaient composés de

  1. Sans produit laitier : trois tranches de pain blanc avec de la margarine et de la confiture de fraises, et du thé noir avec du sucre.
  2. Un produit laitier : trois tranches de pain blanc avec de la margarine et de la confiture de fraises, et 250 ml de lait de vache demi-écrémé.
  3. Deux produits laitiers : trois tranches de pain blanc, 250 ml de lait de vache demi-écrémé et 35 g de fromage Gouda allégé. Ce petit-déjeuner représentait un apport équivalent à ∼66 % de l’apport quotidien en produits laitiers recommandé par le programme MyPlate du ministère américain de l’agriculture (4).

Les chercheurs ont mesuré les réponses métaboliques, notamment les teneurs en acides aminés, la glycémie et les marqueurs de la formation et de la résorption osseuse, avant que les participants ne commencent leur petit-déjeuner et à intervalles réguliers jusqu’à 5 heures après le début du petit-déjeuner.

Le choix du petit-déjeuner influence les réponses métaboliques post-prandiales

  • Les résultats ont montré que remplacer une partie du petit-déjeuner riche en glucides par un produit laitier augmentait la disponibilité des acides aminés dans le sang après le repas – un effet qui était accentué lorsque deux produits laitiers étaient inclus dans le petit-déjeuner.
  • Le passage aux produits laitiers a également permis de réduire le pic de glycémie observé après le repas et d’augmenter le taux de glucagon-like peptide-1 (GLP-1) dans le plasma. Le GLP-1 augmente la sécrétion d’insuline et inhibe la libération de glucagon de manière dépendante du glucose. Ces résultats indiquent un meilleur contrôle de la glycémie, et la réduction des pics de glycémie postprandiaux est une stratégie clé pour réduire le risque de complications cardiovasculaires.
  • Par rapport à un petit-déjeuner sans produit laitier, l’inclusion de produits laitiers dans le petit-déjeuner était également associée à des taux de calcium plus élevés, reflétés par une baisse plus importante de l’hormone parathyroïdienne dans le plasma (l’hormone parathyroïdienne est sécrétée en réponse à de faibles taux de calcium détectés dans le sang).
  • Les marqueurs de la résorption osseuse ont été supprimés au cours de la période post-prandiale suivant les deux petits-déjeuners contenant des produits laitiers. Les marqueurs de la formation osseuse, en revanche, ne se sont pas améliorés.

Le remplacement des glucides par des produits laitiers est associé à une meilleure satiété.

Les chercheurs ont également examiné dans quelle mesure les différents types de petits-déjeuners satisfaisaient la faim. Les participants ont été invités à remplir des questionnaires avant de commencer leur petit-déjeuner et toutes les heures après.

Les résultats ont montré qu’après deux portions de produits laitiers, la sensation de faim était plus faible et la sensation de satiété était plus grande, plus longtemps que pour les deux autres petits-déjeuners.

Ces résultats n’ont pas surpris les chercheurs. Des études antérieures avaient montré que la consommation de produits laitiers réduisait l’appétit, principalement en raison de la teneur en protéines des produits laitiers et peut-être aussi de leur teneur en calcium (5,6,7).

« Le remplacement iso-énergétique d’un composant du petit-déjeuner riche en glucides par une portion de produit laitier améliore la disponibilité postprandiale des acides aminés, le contrôle de la glycémie et le métabolisme osseux. L’ajout d’une deuxième portion de produits laitiers à la place des glucides augmente les concentrations postprandiales d’acides aminés et de GLP-1 tout en favorisant la satiété. » – Hilkens L, et al, 2024

Source: (1) Hilkens L, Praster F, van Overdam J, et al. Graded replacement of carbohydrate-rich breakfast products with dairy products: effects on postprandial aminoacidemia, glycemic control, bone metabolism, and satiety. J Nutr. 2023 Dec 12:S0022-3166(23)72799-5. doi: 10.1016/j.tjnut.2023.12.012
Références complémentaires
  1. Ballon A, Neuenschwander M, Schlesinger S. Breakfast Skipping Is Associated with Increased Risk of Type 2 Diabetes among Adults: A Systematic Review and Meta-Analysis of Prospective Cohort Studies. J Nutr. 2019 Jan 1;149(1):106-113. doi: 10.1093/jn/nxy194. PMID: 30418612.
  2. Ma X, Chen Q, Pu Y, Guo M, Jiang Z, Huang W, Long Y, Xu Y. Skipping breakfast is associated with overweight and obesity: A systematic review and meta-analysis. Obes Res Clin Pract. 2020 Jan-Feb;14(1):1-8. doi: 10.1016/j.orcp.2019.12.002. Epub 2020 Jan 7. PMID: 31918985.
  3. S. Department of Agriculture and U.S. Department of Health and Human Services Dietary Guidelines for Americans (9th Edition) (2020-2025)
  4. Law M, Lee YT, Vien S, Luhovyy BL, Anderson GH. The effect of dairy products consumed with high glycemic carbohydrate on subjective appetite, food intake, and postprandial glycemia in older adults. Appl Physiol Nutr Metab. 2017 Nov;42(11):1210-1216. doi: 10.1139/apnm-2017-0210. Epub 2017 Jul 31. PMID: 28759735.
  5. Dove ER, Hodgson JM, Puddey IB, Beilin LJ, Lee YP, Mori TA. Skim milk compared with a fruit drink acutely reduces appetite and energy intake in overweight men and women. Am J Clin Nutr. 2009 Jul;90(1):70-5. doi: 10.3945/ajcn.2008.27411. Epub 2009 May 27. PMID: 19474132.
  6. Westerterp-Plantenga MS, Lemmens SG, Westerterp KR. Dietary protein – its role in satiety, energetics, weight loss and health. Br J Nutr. 2012 Aug;108 Suppl 2:S105-12. doi: 10.1017/S0007114512002589. PMID: 23107521.
25 Mar 2024
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by YINI Editorial team
Intolérance au lactose Questions Réponses

Focus sur les glucides et le lactose

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Les glucides sont des macronutriments essentiels de notre alimentation. Présents dans la majorité des aliments, ils fournissent à l’organisme l’énergie nécessaire au maintien des fonctions métaboliques. Concentrons nous sur les glucides et plus particulièrement sur le principal présent dans les produits laitiers : le lactose.

Que sont les glucides ?

Les glucides sont des chaînes de molécules de sucres liées entre elles par des liaisons chimiques. Ces chaînes peuvent avoir une longueur allant de 2 sucres à plus de 20 sucres. Selon la longueur des chaînes et les sucres qui les composent, les propriétés et les effets sur l’organisme varient. Les glucides peuvent être divisés en deux catégories principales : les glucides simples et les glucides complexes.

Glucides : les molecules - YINI

Les glucides simples ou « sucres »

On distingue deux catégories : les monosaccharides et les disaccharides. Les monosaccharides sont les unités de sucre simples qui composent tous les glucides, telles que le glucose, le fructose et le galactose. Les disaccharides sont composés de deux sucres, (saccharose ou lactose par exemple). Le saccharose compose le sucre de table et a un fort goût sucré.

Lors de la digestion, tous les glucides sont décomposés en monosaccharide par des enzymes spécifiques qui brisent les liaisons entre les sucres. Ces monosaccharides sont ensuite absorbés dans l’organisme au niveau de l’intestin grêle. Comme les sucres simples ne comportent qu’une seule liaison, voire aucune, ils sont digérés et absorbés rapidement par l’organisme et provoquent des variations rapides du taux de sucre dans le sang.

Les sucres simples peuvent être présents naturellement dans les aliments, par exemple dans les fruits et légumes ou dans le lait et les produits laitiers. Ils peuvent également être ajoutés aux aliments, comme le sucre de table dans les pâtisseries ou les sodas.

Les glucides complexes ou polysaccharides

Il s’agit de chaînes constituées de plus de 10 monosaccharides. L’amidon, le glycogène ou les fibres sont des exemples de polysaccharides.

On les appelle glucides complexes parce que l’organisme ne peut pas les digérer sous forme de chaîne, il doit les décomposer pour absorber les unités individuelles de monosaccharides. Ce processus prend plus de temps que pour les sucres simples, ce qui entraîne une variation progressive et plus stable de la glycémie.

Dans le cas des fibres, l’organisme ne peut pas décomposer la structure car il ne possède pas les enzymes nécessaires. Les fibres traversent l’intestin grêle sans être absorbées et sont fermentées dans le côlon par les bactéries intestinales. Cette fermentation produit des acides gras à chaîne courte qui contribuent à nourrir les bactéries et à protéger l’intestin.

Besoins nutritionnels en glucides

Il est recommandé que 45 à 60 % de l’apport énergétique quotidien proviennent des glucides et de consommer au moins 25 g de fibres par jour.

Il est également recommandé de limiter la consommation de sucres ajoutés à moins de 10 % de l’apport énergétique total du régime alimentaire.

Zoom sur le lactose

Le lactose est un disaccharide composé de glucose et de galactose. Le lactose est le principal sucre du lait et des produits laitiers. Comme il est naturellement présent dans le lait, il n’est pas pris en compte dans la consommation de sucres ajoutés.

Le lactose est un sucre sans goût sucré. Son pouvoir sucrant représente seulement 30 % de celui du saccharose (contre 110 % pour le fructose et 70% pour le glucose). Il a un indice glycémique faible de 46, comparé au glucose (IG=103) ou au saccharose (IG=65).

Le lait maternel contient 7,2% de lactose, ce qui couvre jusqu’à 50% des besoins énergétiques d’un nourrisson. Le lait de vache ne contient que 4,7% de lactose.

Les deux sucres composant le lactose ont des rôles différents. Le glucose est la principale source d’énergie de l’organisme, tandis que le galactose est utilisée pour des fonctions essentielles telles que la détermination des groupes sanguins ABO. Bien que le glucose soit présent dans plusieurs types d’aliments, le lactose est la seule source de galactose.

Au cours de la digestion, le lactose est décomposé par la lactase, une enzyme qui sépare les deux sucres qui sont ensuite absorbés séparément.

La capacité à digérer le lactose diminue naturellement après le sevrage, et l’organisme produit progressivement moins de lactase. En cas de maldigestion ou d’intolérance, le lactose non digéré atteint le côlon et est décomposé par le microbiote intestinal par fermentation, ce qui produit des acides gras à chaîne courte et du gaz. Cela peut entraîner des symptômes tels que des ballonnements, des crampes, des diarrhées ou des flatulences. Seul 1/3 des personnes digérant mal le lactose présentent des symptômes et sont intolérants au lactose.

Yaourt et lactose

La quantité de lactose contenue dans les produits laitiers varie en fonction du lait et des process de fabrication. Ainsi, le fromage ne contient que des traces de lactose et le yaourt ne contient que la moitié de la quantité contenue dans le lait.

Le lactose dans les produits laitiers - YINI

La quantité réduite de lactose contenue dans le yaourt s’explique par la présence de cultures bactériennes spécifiques (Lactobacillus delbrueckii subsp. Bulgaricus et Streptococcus thermophilus). Elles produisent de la lactase et décomposent une partie du lactose contenu dans le yaourt. Ces bactéries survivent également au passage dans le tractus digestif et contribuent à la digestion du lactose dans l’intestin. Le yaourt étant semi-solide, son passage dans l’appareil digestif est plus long que celui du lait, ce qui rend la décomposition du lactose encore plus efficace. Le yaourt est une bonne source de galactose facilement digestible.

En général, il est recommandé de consommer 2 à 3 portions de produits laitiers par jour. Les produits laitiers sont denses d’un point de vue nutritionnel, ils fournissent une multitude de nutriments nécessaires à une alimentation saine. Le yaourt est un produit laitier facile à digérer, recommandé par l’EFSA comme produit laitier pour les personnes souffrant de maldigestion du lactose.

Références
  1. (1) Savaiano DA. Lactose digestion from yogurt: mechanism and relevance. Am J Clin Nutr. 2014 May;99(5 Suppl):1251S-5S.
  2. (2) Gómez-Gallego C, Gueimonde M, Salminen S. The role of yogurt in food-based dietary guidelines. Nutrition Reviews. 2018;76: 29–39.
  3. (3) Romero-Velarde E, Delgado-Franco D, García-Gutiérrez M, Gurrola-Díaz C, Larrosa-Haro A, Montijo-Barrios E, Muskiet FAJ, Vargas-Guerrero B, Geurts J. The Importance of Lactose in the Human Diet: Outcomes of a Mexican Consensus Meeting. 2019 Nov 12;11(11):2737.
  4. (4) Conte F, van Buuringen N, Voermans NC, Lefeber DJ. Galactose in human metabolism, glycosylation and congenital metabolic diseases: Time for a closer look. Biochim Biophys Acta Gen Subj. 2021 Aug;1865(8):129898.
  5. (5) Food-Based Dietary Guidelines in Europe - table 7 | Knowledge for policy. [cited 17 Jan 2024].
  6. (6) Cummings JH, Stephen AM. Carbohydrate terminology and classification. Eur J Clin Nutr. 2007 Dec;61 Suppl 1:S5-18.
  7. (7) Holesh JE, Aslam S, Martin A. Physiology, Carbohydrates. [Updated 2023 May 12]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls
  8. (8) EFSA Panel on Dietetic Products N, Allergies. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation No 1924/2006
  9. (9) Valeurs nutritionnelles de référence | EFSA. 22 Dec 2023
  10. (10) Guerville M, Ligneul A. Lactose: A sugar like no other [Le lactose, un sucre pas comme les autres]. Cahiers Nut et Diét. 2024. doi:10.1016/j.cnd.2023.12.004
  11. (11) Foster-Powell K, Holt SH, Brand-Miller JC. International table of glycemic index and glycemic load values: 2002. Am J Clin Nutr. 2002 Jul;76(1):5-56. doi: 10.1093/ajcn/76.1.5. PMID: 12081815.
  12. (12) Davis EA. Functionality of sugars: physicochemical interactions in foods. Am J Clin Nutr. 1995 Jul;62(1 Suppl):170S-177S. doi: 10.1093/ajcn/62.1.170S. PMID: 7598075.
11 Mar 2024
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by YINI Editorial team
Adulte Intolérance au lactose Senior

Les produits laitiers : essentiels dans l’alimentation des séniors… même en cas d’intolérance au lactose

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Nausées, douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements : l’intolérance au lactose n’est certainement pas une partie de plaisir pour ceux qui en souffrent. Si vous y êtes sujet, vous faites probablement le nécessaire pour éviter ces symptômes et éviter le lait et les produits laitiers.

Cependant, selon les scientifiques, présenter ces symptômes de malabsorption ou d’intolérance au lactose n’implique pas de renoncer totalement aux produits laitiers. Ces symptômes sont souvent confondus avec d’autres affections et l’élimination des produits laitiers, reconnus pour leur densité nutritionnelle, pourrait vous rendre plus vulnérable aux maladies à long terme, en particulier si vous êtes une personne âgée (1).

Quelles sont les causes de l’intolérance au lactose ?

La plupart des individus naissent avec la capacité d’absorber et de digérer le lactose, un sucre naturellement présent dans le lait. En effet, les nourrissons produisent, au niveau de l’intestin grêle, une quantité abondante de lactase, l’enzyme qui décompose le lactose en glucose et en galactose. Après le sevrage, la plupart d’entre nous sommes prédisposés génétiquement à développer une déficience en lactase, ce qui diminue notre capacité à digérer le lactose. Il est donc normal de souffrir d’une malabsorption du lactose.

Dans ce cas, une plus grande quantité de lactose non digéré passe dans le gros intestin où il peut provoquer des symptômes chez certaines personnes. Environ une personne sur trois souffrant de ce déficit en lactase développe des symptômes d’intolérance au lactose.

Les termes « malabsorption du lactose » et « intolérance au lactose » sont souvent confondus, même parmi les médecins, et les données liées à une éventuelle intolérance au lactose peuvent être mal interprétées.

Pourquoi est-il si important pour les personnes âgées d’obtenir le bon diagnostic ?

Jusqu’à présent, la façon la plus courante de gérer les symptômes de l’intolérance au lactose consistait à supprimer le lait et les produits laitiers de l’alimentation.

Mais les experts remettent en question cette approche. Les produits laitiers sont une source importante de nutriments, qui ne peuvent pas toujours être compensés par d’autres aliments. Ceci est particulièrement important pour les personnes âgées, pour lesquelles certains nutriments contenus dans les produits laitiers sont essentiels pour limiter les risques liés à l’âge.

Selon un groupe de chercheurs qui ont passé en revue les données scientifiques actuelles, de nombreuses preuves permettent d’établir un lien entre la consommation de produits laitiers et la prévention d’affections de longue durée chez les personnes âgées, telles que les maladies cardiovasculaires (2-4). Selon les chercheurs, restreindre la consommation de produits laitiers chez les personnes âgées peut donc s’avérer néfaste et devrait être le dernier recours pour traiter des symptômes gastro-intestinaux.

D’autant plus que les symptômes de l’intolérance au lactose peuvent se superposer à d’autres troubles intestinaux fréquents chez les personnes âgées, comme le syndrome de l’intestin irritable (SII). L’anxiété peut également entraver le diagnostic, en augmentant peut-être le risque de symptômes après la consommation d’un aliment contenant du lactose. L’anxiété liée à la crainte que la consommation de certains aliments puisse déclencher les symptômes peut amener certaines personnes à restreindre leur alimentation en produits laitiers.

Selon les experts, en cas de suspicion d’intolérance au lactose, il est essentiel qu’un clinicien procède à un examen minutieux des antécédents médicaux afin d’évaluer les symptômes et d’orienter le bon diagnostic. La malabsorption du lactose doit figurer au bas de la liste des suspects, et il faut d’abord essayer de traiter le syndrome de l’intestin irritable et d’autres affections courantes.

« … une relation temporelle étroite entre l’ingestion de lait et de produits laitiers et l’apparition des symptômes peut suggérer une réelle intolérance au lactose. » – Gallo A, et al. 2023

Comment traiter les personnes âgées souffrant d’intolérance au lactose ?

Les chercheurs conseillent, une fois le diagnostic posé, de commencer le traitement par une exclusion temporaire du lait et des produits laitiers afin de faire disparaître les symptômes. Les produits laitiers doivent ensuite être réintroduits progressivement pour garantir un apport suffisant en nutriments.

Pour augmenter la dose seuil à partir de laquelle les symptômes apparaissent, il peut être conseillé de boire du lait avec d’autres aliments, de répartir la quantité quotidienne de lait en petits repas ou d’ajouter au lait un produit contenant de la lactase au moment des repas (5).

Des études ont montré que la plupart des personnes souffrant de malabsorption du lactose ne constatait pas une détérioration de leurs symptômes suite à la consommation de petites quantité de lactose (12 à 15 g/jour, soit environ 240 ml de lait).

Les yaourts contiennent naturellement de la lactase, produites par les bactéries utilisées pour leurs fabrications et qui contribue à digérer le lactose contenu dans le produit (6).

Pourquoi est-il important que les personnes âgées consomment des produits laitiers

Le lait et les produits laitiers sont une source de plusieurs nutriments, et leur consommation a été associée à de nombreux bénéfices pour les personnes âgées :

  • Os : Les produits laitiers sont riches en calcium et en protéines, essentiels à la construction et au maintien d’os sains. La réduction de la consommation de produits laitiers en raison d’une intolérance au lactose est particulièrement préoccupante chez les personnes âgées en raison du risque d’ostéoporose et de fractures osseuses. Une plus grande consommation de produits laitiers chez les personnes âgées a été associée à un risque plus faible de perte de masse et de force musculaires qui survient avec l’âge(7).
  • Cœur et vaisseaux sanguins : Des études ont montré que les personnes qui consomment le plus de produits laitiers présentent un taux plus faible de maladies cardiovasculaires (MCV) et un risque plus faible de diabète de type 2 (2-4). Les produits laitiers peuvent jouer un rôle dans le maintien d’une tension artérielle saine en raison de leur teneur en calcium.
  • Cancer colorectal : La consommation de produits laitiers a été associée à une réduction du risque de développer un cancer colorectal, ce qui pourrait être dû à l’apport en calcium et en vitamine D qui sont des régulateurs de la croissance cellulaire (8,9).

« L’approche de la malabsorption du lactose chez les personnes âgées doit être soigneusement étudiée, en commençant par un recueil précis des antécédents médicaux afin d’éviter des tests diagnostiques potentiellement trompeurs. Tous les facteurs de confusion, y compris le domaine psychologique, doivent être étudiés de manière approfondie afin de concevoir la meilleure stratégie d’intervention et de limiter la restriction alimentaire à des cas sélectionnés. » – Gallo A, et al. 2023

Source: (1) Gallo A, Pellegrino S, Lipari A, et al. Lactose malabsorption and intolerance: What is the correct management in older adults? Clin Nutr. 2023 Dec;42(12):2540-2545. doi: 10.1016/j.clnu.2023.10.014. Epub 2023 Oct 20. PMID: 37931373.
Références complémentaires:
(2) Yu E, Hu FB. Dairy Products, Dairy Fatty Acids, and the Prevention of Cardiometabolic Disease: a Review of Recent Evidence. Curr Atheroscler Rep. 2018 Mar 21;20(5):24.
(3) Drouin-Chartier J-P, Brassard D, Tessier-Grenier M, et al. Systematic review of the association between dairy product consumption and risk of cardiovascular-related clinical outcomes. Adv Nutr 2016; 7: 1026e40.
(4) Dehghan M, Mente A, Rangarajan S, et al. Association of dairy intake with cardiovascular disease and mortality in 21 countries from five continents (PURE): a prospective cohort study. Lancet 2018;392:2288e97.
(5) Montalto M, Nucera G, Santoro L, et al. Effect of exogenous beta-galactosidase in patients with lactose malabsorption and intolerance: a crossover double-blind placebo-controlled study. Eur J Clin Nutr 2005;59:489e93.
(6) Suarez FL, Savaiano DA, Levitt MD. Review article: the treatment of lactose intolerance. Aliment Pharmacol Ther 1995;9:589e97.
(7) Gil A, Ortega RM. Introduction and executive summary of the supplement, role of milk and dairy products in health and prevention of noncommunicable chronic diseases: a series of systematic reviews. Adv Nutr 2019;10:S67e73.
(8)  Aune D, Lau R, Chan DSM, et al. Dairy products and colorectal cancer risk: a systematic review and meta-analysis of cohort studies. Ann Oncol 2012;23:37e45.
(9)  Amiri M, Diekmann L, von Köckritz-Blickwede M, Naim HY. The diverse forms of lactose  intolerance and the putative linkage to several cancers. Nutrients 2015;7:7209e30.
04 Mar 2024
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Gestion du poids Publications

Manger du yaourt est associé à une gestion saine du poids

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La consommation de yaourt est associée à un indice de masse corporelle (IMC) plus bas, un poids corporel plus bas ou une prise de poids moins importante, une taille plus mince et une masse adipeuse plus faible.

Le yaourt est lié à un risque plus faible de surpoids et d’obésité ainsi qu’à un plus petit tour de taille

Adultes

Le yaourt peut être classé dans la catégorie des aliments qui protègent contre la prise de poids à long terme, comme le montrent de nombreuses études :

  • Une méta-analyse récente réunissant des données sur 32 330 personnes (dont 11 947 en situation de surpoids/d’obésité) à partir de cinq études menées aux États Unis, en Espagne et en Corée a constaté une réduction de 13 % du risque de surpoids/ d’obésité avec chaque augmentation de 50 g de la consommation journalière de yaourt.
  • Le fait de manger plus de yaourt était associé à une prise de poids inférieure pour chaque période de 4 ans parmi les 120 877 adultes en bonne santé non atteints d’obésité ayant fait l’objet d’un suivi aux États-Unis sur une période de 12 à 20 ans. Pour chaque portion quotidienne supplémentaire de yaourt, on observait une prise de poids inférieure de 372 g sur une période de 4 ans (Figure 1).
  • Au sein de la cohorte Offspring de l’étude Framingham sur les maladies cardiaques menée aux États-Unis, les personnes en majorité en surpoids qui avaient mangé au moins trois portions de yaourt par semaine avaient pris environ 55 % de poids en moins en un an que celles qui en avaient mangé moins d’une portion par semaine. En ce qui concerne le tour de taille, les consommateurs de grandes quantités de yaourt avaient gagné 20 % de tour de taille en moins que les personnes consommant peu de yaourt.
  • Les données de l’étude NHANES aux États-Unis (1999-2014) ont révélé une réduction de la prévalence de l’obésité chez les adultes associée à la consommation de yaourt ou d’un complément probiotique.
  • Une vaste étude de cohorte menée en Espagne chez des adultes de poids normal a montré que les personnes qui mangeaient sept portions de yaourt ou plus par semaine présentaient un risque de surpoids ou d’obésité après 6 ans inférieur de 20 % au risque encouru par les personnes consommant peu de yaourt (maximum de deux portions par semaine).
  • Dans une étude canadienne, la consommation de yaourt était associée à des valeurs inférieures concernant le poids corporel, le rapport taille/hanches et le tour de taille. Elle tendait également à être associée à un IMC plus bas qu’en cas d’absence de consommation de yaourt et ces bénéfices se sont maintenus pendant une période de suivi de 6 ans.
  • Une étude menée au Royaume-Uni a montré que l’augmentation de la consommation de produits laitiers fermentés (yaourt ou fromage à faible teneur en matières grasses) était associée à une plus faible prise de poids corporel chez les 15 612 adultes ayant fait l’objet d’un suivi pendant 3,7 ans.
  • Une consommation plus importante de yaourt à faible teneur en matières grasses (plus de 3 portions par semaine) était associée à une adiposité viscérale et intermusculaire inférieure, ainsi qu’à un plus petit tour de taille chez les femmes.

« L’augmentation de la consommation de yaourt est associée, de manière proportionnelle, à un poids corporel inférieur et à une prise de poids inférieure sur une période de plusieurs années. La consommation quotidienne de yaourt est également liée à d’autres indicateurs d’une composition corporelle saine, dont une masse adipeuse et un tour de taille inférieurs, chez les adultes comme chez les enfants. »- Professeure Barbara Rolls

La consommation de yaourt associée à une meilleure gestion du poids chez l'adulte - YINI

Enfants

Les résultats de l’étude américaine NHANES (2005-2008) menée chez des enfants âgés de 8 à 18 ans, ainsi que de l’étude HELENA sur le rapport entre un mode de vie
sain en fonction de l’alimentation pendant l’adolescence en Europe, ont montré que la consommation de yaourt était associée à une masse adipeuse plus faible qu’en
cas de non-consommation. Parmi les adolescentes en situation de surpoids ou d’obésité, une augmentation de la consommation de produits laitiers (4 portions/jour de lait, yaourt à faible teneur en matières grasses et fromage) était associée à une meilleure composition corporelle, en l’absence de perte de poids.

Le yaourt faciliterait la perte de poids dans le cadre d’un régime

  • Certaines données suggèrent qu’inclure du yaourt dans un régime qui limite l’apport énergétique permet de perdre davantage de poids.
  • Un essai sur une période de 3 mois chez 34 personnes en situation d’obésité a montré que les participants qui consommaient trois portions de yaourt à faible teneur en matières grasses dans le cadre de leur régime hypocalorique avaient perdu 22 % de poids en plus et 61 % de masse adipeuse en plus par rapport à ceux qui ne mangeaient pas de yaourt.
  • La consommation de yaourt enrichi en calcium, en protéines et en probiotiques dans le cadre d’un régime hypocalorique comparée à un régime hypocalorique sans yaourt ou avec du yaourt ordinaire entraînait une amélioration plus importante de l’IMC, du tour de taille, de l’indice de masse grasse et une réduction de la masse adipeuse chez des personnes en situation d’obésité pendant une période de 8 à 10 semaines.

Par quels mécanismes le yaourt pourrait-il influer sur le poids et la masse adipeuse du corps ?

Plusieurs théories ont été avancées.

  • La consommation de yaourt augmente la sensation de satiété.
  • Les consommateurs de yaourt font souvent le choix d’une alimentation saine et d’un mode de vie plus sain que les personnes qui ne consomment pas de yaourt
  • Les bactéries vivantes présentes dans le yaourt modifieraient le microbiote intestinal de manière bénéfique et influeraient sur le poids, toutefois le mécanisme sur lequel repose cet effet n’est pas encore bien compris.
  • Le calcium dans le yaourt pourrait avoir un effet sur la masse adipeuse en réduisant son absorption dans l’intestin, en favorisant la décomposition des lipides et en limitant la quantité de lipides stockés dans les cellules graisseuses.
  • Le yaourt contient naturellement certaines vitamines B. L’enrichir avec d’autres types de vitamines B contribuerait à une meilleure gestion du poids, en modifiant le métabolisme énergétique. Or, il est prouvé que cela favorise la perte de poids chez les personnes en situation de surpoids ou d’obésité.
  • L’obésité s’accompagne d’une inflammation chronique de basse intensité de divers tissus. Une étude de population menée au Brésil a suggéré qu’une augmentation de la consommation de yaourt pourrait protéger contre l’inflammation.

References:
26 Fév 2024
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Le yaourt, un aliment nutritionnellement dense Questions Réponses

Focus sur les protéines

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Chaque mois, nous revenons sur un nutriment clé… pour notre première publication, parlons « protéines ».

Les protéines sont essentielles dans l’organisme. Sur le plan fonctionnel, les protéines servent d’enzymes, d’hormones, de facteurs d’immunité et d’agents de transport. Sur le plan structurel, elles jouent un rôle dans les membranes cellulaires et les organites intracellulaires.

Protéines et acides aminés

Les protéines peuvent exister sous forme de longues chaînes, linéaires ou ramifiées, pliées ou dépliées, et organisées ou non dans l’espace. Les acides aminés sont les éléments fondamentaux des protéines. Bien qu’il existe de nombreux acides aminés, le corps humain n’en utilise que vingt pour construire les protéines. Ils sont connus sous le nom d’acides aminés « protéinogènes ». Parmi ceux-ci, 11 peuvent être synthétisés par le corps humain, tandis que les 9 autres sont considérés comme essentiels, car le corps ne peut pas les produire en quantités suffisantes et doit donc les obtenir par l’alimentation. La composition en acides aminés des protéines est un facteur critique lorsqu’il s’agit d’évaluer la qualité protéique d’un régime alimentaire. En outre, les acides aminés sont riches en azote et constituent la principale source de cet élément essentiel dans notre organisme.

Les acides amines - YINI

Sources alimentaires de protéines

La qualité des sources de protéines alimentaires est déterminée par leur capacité à répondre aux besoins en protéines et en acides aminés essentiels.

  • Protéines animales : Présentes dans le lait et les produits laitiers, les œufs, le poisson et la viande, les protéines animales contiennent tous les acides aminés essentiels, elles sont généralement légèrement plus digestes que les protéines végétales.
  • Protéines végétales : Principalement issues des céréales et des légumineuses, les protéines végétales peuvent manquer de certains acides aminés essentiels. Par exemple, les céréales peuvent manquer de lysine et les légumineuses d’acides aminés soufrés. Pour obtenir un profil d’acides aminés complet à partir des protéines végétales, il est nécessaire de combiner différents aliments végétaux. Il peut s’agir d’associer des graines de légumineuses (lentilles, haricots, pois, etc.) à des céréales (riz, blé, maïs, etc.).

Comprendre le rôle des protéines et l’importance des acides aminés dans l’alimentation permet de formuler des plans alimentaires équilibrés et complets qui répondent aux besoins fonctionnels et structurels de l’organisme.

Apports alimentaires en protéines - YINI

Évaluation de la qualité des protéines

Plusieurs critères sont utilisés pour évaluer la qualité des protéines :

  • La valeur biologique (VB) estime l’utilisation des protéines tissulaires dans l’organisme. Plus la VB est élevée, plus l’utilisation des protéines est optimale.
  • L’utilisation nette des protéines (NPU) représente la quantité de protéines réellement absorbée par l’organisme.
  • Le ratio d’efficacité protéique (PER) classe les protéines les unes par rapport aux autres. Plus le PER est élevé, plus la qualité de la protéine est élevée.
  • Le PD-CAAS (Score d’acides aminés corrigé pour la digestibilité des protéines) est un indice chimique corrigé pour la digestibilité. Il mesure la qualité des protéines en fonction de la disponibilité des acides aminés essentiels et de la digestibilité. Il sert d’indice de la qualité de la source de protéines ou de la couverture des besoins en acides aminés essentiels par l’alimentation.
  • Le DIAAS (score de digestibilité des acides aminés indispensables) remplace progressivement l’indice PD-CAAS. Il évalue la qualité des protéines en considérant leur composition en acides aminés essentiels et leur biodisponibilité, en tenant compte de la digestibilité individuelle dans l’intestin grêle.

Les protéines laitières présentent généralement une bonne qualité sur ces différents marqueurs.

Protein quality assessment - YINI

Besoins nutritionnels en protéines

L’apport nutritionnel recommandé en protéines est d’environ 0,8 grammes de protéines par kilogramme de poids du corps ou de 10 à 20 % de l’apport énergétique total. Cela se traduit par une estimation des besoins quotidiens en protéines :

  • Pour les hommes (apport énergétique total de 2600 kcal) 65 g à 130 g/jour
  • Pour les femmes (apport énergétique total de 2100 kcal) : 52,5 g à 105 g/jour

Les besoins en protéines deviennent particulièrement importants pendant les périodes « critiques » telles que la croissance, la grossesse ou une période post-opératoire. Au-delà de ces périodes, le maintien d’un apport protéique adéquat est essentiel tout au long de la vie pour préserver la masse musculaire et soutenir les différentes fonctions de l’organisme.

À propos des protéines du yaourt et des produits laitiers

Les protéines laitières et du yaourt se distinguent par leur haute valeur nutritionnelle, comparable à celle des autres protéines animales. Leur bonne digestibilité et leur richesse en acides aminés essentiels contribuent à leur efficacité. En outre, les protéines du yaourt bénéficient de la coagulation du lait, qui entraîne l’hydrolyse de certaines protéines, en particulier les caséines, ce qui favorise leur absorption intestinale avec une digestibilité allant de 95 à 97 %. Le processus de fermentation améliore encore la digestibilité en décomposant les protéines en formes plus faciles à digérer.

Teneur en protéines du lait et des produits laitiers - YINI

Teneur en protéines de différents yaourts :

  • Le yaourt nature standard contient en moyenne 4 à 5,3 g/100 g de protéines.
  • Le yaourt grec, un lait fermenté égoutté, est plus riche en protéines puisqu’il en contient 9 à 10 g/100 g.
  • Le skyr, un fromage frais fermenté acidulé fabriqué à partir de lait écrémé, affiche une teneur en protéines de 8,8 à 11 g/100 g, soit environ le double de celle du yaourt nature.

La consommation de yaourt et de protéines laitières offre non seulement une source délicieuse de protéines, mais aussi une source nutritionnelle intéressante de ces dernières en fournissant des acides aminés essentiels et une bonne digestibilité des protéines.

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19 Fév 2024
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Le yaourt améliore la digestion du lactose et réduit les symptômes d’intolérance au lactose

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Les cultures vivantes présentes dans le yaourt ont des propriétés qui favorisent la digestion du lactose.

La malabsorption du lactose est courante chez l’adulte

Le lactose est un sucre naturel présent dans le lait et d’autres produits laitiers. Il est normalement décomposé dans l’intestin grêle par une enzyme, la lactase, pour former
du glucose et du galactose, deux sucres plus simples qui sont facilement assimilés dans le sang.

  • Une fois sevrés, notre capacité à digérer le lactose diminue, car nous produisons moins de lactase. La difficulté à digérer le lactose, conséquence de cette réduction normale dans la production/l’activité de la lactase, s’appelle la malabsorption du lactose.
  • Le lactose non digéré qui arrive dans le côlon est décomposé par le microbiote qui réside dans cette partie de l’intestin, donnant lieu à la production d’acides gras à chaîne courte (AGCC) et de gaz. Chez la plupart des personnes, cette malabsorption n’entraîne pas de symptômes manifestes.
  • Lorsque la malabsorption du lactose entraîne des symptômes tels que des ballonnements, des crampes, de la diarrhée et des flatulences, on parle alors d’intolérance au lactose.
  • Nombreux sont ceux qui s’auto-diagnostiquent une intolérance au lactose. Toutefois, ce diagnostic est souvent erroné et très peu de personnes présentent une intolérance au lactose cliniquement confirmée.Malabsorption du lactose : une difficulté à digérer le lactose - YINI

Les personnes atteintes d’intolérance au lactose peuvent consommer des produits laitiers en quantité modeste sans présenter de symptômes importants

Les produits laitiers sont largement reconnus comme jouant un rôle important dans une alimentation saine, car ils constituent une source de plusieurs nutriments. Les produits laitiers sont particulièrement importants en tant que source de calcium, car il est difficile d’atteindre l’apport journalier recommandé en calcium si l’on ne consomme pas de produits laitiers ou de compléments alimentaires.

Il est donc important d’intégrer les produits laitiers dans l’alimentation de tous, y compris des personnes qui digèrent mal le lactose ou présentent une intolérance. Les personnes atteintes d’intolérance au lactose ou d’une malabsorption du lactose peuvent généralement tolérer jusqu’à 12 g de lactose (l’équivalent d’environ un verre de lait ou 240 g de yaourt nature), en particulier lorsqu’il est consommé au moment du repas, sans ressentir aucun symptôme ou avec de légers symptômes. Certaines données suggèrent qu’une consommation journalière de 24 g de lactose peut être tolérée si elle est répartie sur toute la journée et associée à d’autres
aliments.

Les produits laitiers n’ayant pas tous la même teneur en lactose, la quantité de lactose ingérée dépend du type et de la quantité de produits laitiers consommés. On sait
notamment que le yaourt contenant les deux cultures bactériennes actives L. delbrueckii subsp. bulgaricus et S. thermophilus a une teneur plus faible en lactose.

Le yaourt faciliterait la digestion du lactose

Les bactéries vivantes L. delbrueckii subsp. bulgaricus et S. thermophilus produisent de la lactase, qui décompose une partie du lactose présent dans le yaourt.

  • Les bactéries survivent à leur passage dans les intestins et la lactase d’origine bactérienne continue de participer à la digestion du lactose dans l’intestin grêle.
  • Contrairement au lait, l’état semi-solide du yaourt favorise la digestion du lactose en ralentissant le transit intestinal. Plusieurs études ont montré que le yaourt à base de cultures vivantes actives pouvait améliorer considérablement la digestion du lactose et réduire les symptômes d’intolérance chez les personnes qui présentent une malabsorption du lactose.

« La consommation de yaourt est recommandée par les autorités sanitaires dans le cadre d’une alimentation équilibrée, même chez les personnes qui présentent une malabsorption du lactose ou une intolérance au lactose. En effet, le yaourt contenant des cultures vivantes actives améliorerait la digestion du lactose et réduirait les symptômes d’intolérance chez les personnes qui présentent une malabsorption du lactose. » – Professeur Bob Hutkins

Les bactéries du yaourt facilitent la digestion du lactose - YINI

Le yaourt est recommandé par les autorités sanitaires chez les personnes qui digèrent mal le lactose

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a approuvé l’allégation nutritionnelle selon laquelle le yaourt améliore la digestion du lactose.

  • Les conclusions de l’EFSA s’appuient sur 13 études montrant que la consommation de cultures vivantes dans le yaourt améliore la digestion du lactose présent dans le yaourt chez les personnes qui présentent une malabsorption du lactose.
  • Pour prétendre à cette allégation, le yaourt doit contenir au moins 108 UFC de souches bactériennes vivantes  (L. bulgaricus et S. thermophilus) par gramme de yaourt, c’est pourquoi il est préférable de consommer du yaourt au lait cru. Le yaourt à base de lait UHT ou « longue conservation » a été traité à haute température, ce qui tue les bactéries ayant un effet bénéfique.

Plusieurs organisations médicales recommandent aux personnes qui digèrent mal le lactose, y compris celles qui sont intolérantes au lactose, de consommer du yaourt dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

« Les bactéries vivantes présentes dans le yaourt survivent au passage dans les intestins. La lactase qu’elles produisent décompose une partie du lactose contenu dans le yaourt, ce qui permet aux personnes qui digèrent mal ou ne tolèrent pas le lactose de bénéficier des apports nutritionnels du yaourt et d’autres produits laitiers également. »- Professeure Naïma Lahbabi-Amrani

References:
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  • Saviano DA, Hutkins RW. Yogurt, cultured fermented milk, and health: a systematic review. Nutr Rev. 2021;79:599–614.
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  • EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA). Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal. 2010;8:1763.
  • EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA). Scientific Opinion on lactose thresholds in lactose intolerance and galactosaemia. ESFA Journal. 2010;8:1777.
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  • Morelli L, Amrani N, Goulet O, et al. Lactose intolerance: clinical symptoms, diagnosis and treatment. Global Diabetes Open Access Journal. 2019;1:1–10.
  • Kok CR, Hutkins R. Yogurt and other fermented foods as sources of health-promoting bacteria. Nutr Rev. 2018;76(Suppl 1):4–15
12 Fév 2024
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Enfant Gestion du poids Le yaourt et la santé

Absence de petit-déjeuner et prise de poids chez l’enfant : impact de l’activité physique

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Avec la précipitation du matin pour arriver à l’heure à l’école, il peut être facile pour les enfants de ne pas prendre de petit-déjeuner. De fait, s’ils ont tendance à sauter le petit-déjeuner, ils risquent de développer un surpoids. La bonne nouvelle selon les recherches récentes, c’est qu’ils peuvent éviter l’excès de poids à travers la pratique d’activités physiques (1).

Le petit-déjeuner donne le coup d’envoi de la journée et réduit le risque d’obésité

Considéré par certains comme étant le repas le plus important de la journée, le petit-déjeuner apporte aux jeunes l’énergie et les nutriments dont ils ont besoin pour la journée à venir. L’intégration du petit-déjeuner dans la routine matinale, combinée à un mode de vie actif, est un bon moyen pour que les enfants et adolescents adoptent des habitudes saines.

Cependant, de plus en plus de jeunes (chez les filles notamment) se privent de petit-déjeuner.

Ces enfants et adolescents qui ne prennent pas de petit-déjeuner risquent de ne pas pouvoir compenser les nutriments dont ils manquent avec les autres repas de la journée (2). De plus, ils risquent davantage d’accumuler les kilos s’ils sautent régulièrement le petit-déjeuner (3) : la prise quotidienne d’un petit-déjeuner peut réduire d’un tiers le risque d’obésité chez l’enfant (4).

Pour les jeunes qui sautent le petit-déjeuner, il est d’autant plus important d’éviter un mode de vie sédentaire. Les dernières recherches en la matière suggèrent qu’en augmentant le niveau d’activité physique, ces jeunes peuvent améliorer leur équilibre énergétique et aider à contrôler leur poids.

Quels liens entre petit-déjeuner, alimentation, exercice physique et poids ?

Les chercheurs ont étudié si l’exercice physique quotidien pouvait contrebalancer le lien entre l’exclusion du petit déjeuner et l’excès de poids chez les jeunes (1).

Ils ont recueilli des données auprès de 2 890 enfants espagnols âgés de 6 à 17 ans à l’aide de questionnaires portant sur leurs habitudes de consommation au petit-déjeuner et sur leur niveau d’activité physique. Le surpoids (selon les critères de l’OMS) chez les enfants était évalué via l’indice de masse corporelle (IMC),

Les résultats ont révélé que 43 % des garçons et 35 % des filles étaient en surpoids. Les filles avaient davantage tendance à sauter le petit-déjeuner (13 %) que les garçons (9,2 %).

Le fait de sauter le petit-déjeuner était associé à un risque plus élevé de surpoids, tant chez les garçons que chez les filles.

Mais l’activité physique quotidienne modérée à intense nuançait cette association entre l’exclusion du petit-déjeuner et l’excès de poids, tant chez les filles que chez les garçons. Plus le nombre de minutes d’exercice quotidien était élevé, plus le risque de surpoids était faible.

Comment l’exercice peut-il protéger contre l’excès de poids ?

Les résultats de l’étude s’expliquent probablement par la façon dont le corps contrôle l’appétit et la sensation de satiété.

Dans les heures qui suivent l’exercice, les personnes n’ont pas tendance à manger plus pour compenser les calories qu’ils ont brûlées pendant l’activité (5). Comme suggéré dans des recherches antérieures, il se pourrait que l’exercice physique aigu entraine une moindre sensation de faim en diminuant les niveaux de ghréline, une hormone favorisant la faim.

D’autres recherches ont mis en évidence une diminution de la résistance à l’insuline lorsque l’exercice aérobie est utilisé pour traiter l’obésité chez les jeunes, ce qui leur permet de mieux assimiler le sucre sanguin (6).

Quel que soit le mécanisme, ces résultats contribuent à étayer les efforts de santé publique visant à encourager les enfants et les adolescents à pratiquer une activité physique, essentielle au maintien d’un poids sain.

« … nos résultats indiquent que la promotion d’une habitude alimentaire saine telle que la prise d’un petit-déjeuner devrait s’accompagner d’une augmentation de l’APM [activité physique modérée à vigoureuse] quotidienne, car les jeunes participants qui prennent un petit-déjeuner et dont l’APM quotidienne est plus élevé semblent être plus susceptibles de ne pas avoir d’excès de poids’ – López-Gil JF, et al. 2022. »

Pourquoi le fait de sauter le petit-déjeuner est-il lié à un excès de poids ?

Il est facile de tomber dans le piège en pensant que l’on perd du poids en se privant de petit-déjeuner. Cependant, il est fort probable que cette perception soit erronée. Les scientifiques soupçonnent plusieurs hypothèses :

  • Le fait de sauter le petit-déjeuner est lié à une augmentation de l’appétit, ce qui peut conduire à une suralimentation (3).
  • En plus d’aider à contrôler l’appétit, le petit-déjeuner peut améliorer la sensibilité à l’insuline, ce qui stabilise la glycémie au moment des autres repas de la journée (3).
  • Le fait de ne pas prendre de petit-déjeuner peut entraîner une augmentation des niveaux de ghréline, favorisant la faim (7).
  • Des recherches menées auprès d’enfants suggèrent que le fait de sauter le petit-déjeuner peut être associé à une mauvaise alimentation en général (2), pouvant conduire à un excès de poids.

Quel niveau d’activité physique ?

L’Organisation mondiale de la santé recommande que les enfants et les adolescents pratiquent environ 60 minutes d’activité physique aérobie d’intensité modérée à intense par semaine (8).

Pour les adultes, l’OMS recommande 150 à 300 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou 75 à 150 minutes d’activité physique d’intensité intense, ou une combinaison équivalente, par semaine.

Les lignes directrices, mises à jour en 2020, recommandent des activités régulières de renforcement musculaire ainsi que des exercices aérobies pour tous les groupes d’âge.

Source:
(1) López-Gil JF, Sánchez-Miguel PA, Tapia-Serrano MÁ, García-Hermoso A. Skipping breakfast and excess weight among young people: the moderator role of moderate-to-vigorous physical activity. Eur J Pediatr. 2022 Aug;181(8):3195-3204. Erratum in: Eur J Pediatr. 2022 Jul 11
Additional references:
(2) Ramsay SA, Bloch TD, Marriage B, Shriver LH, Spees CK, Taylor CA. Skipping breakfast is associated with lower diet quality in young US children. Eur J Clin Nutr. 2018;72(4):548–556.
(3) Ma X, Chen Q, Pu Y, et al. Skipping breakfast is associated with overweight and obesity: a systematic review and meta-analysis. Obes Res Clin Pract. 2020;14(1):1–8.
(4) Poorolajal J, Sahraei F, Mohamdadi Y, Doosti-Irani A, Moradi L. Behavioral factors influencing childhood obesity: a systematic review and meta-analysis. Obes Res Clin Pract. 2020;14(2):109–118.
(5) Schubert MM, Desbrow B, Sabapathy S, Leveritt M. Acute exercise and subsequent energy intake. A meta-analysis Appetite. 2013; 63:92–104.
(6) García-Hermoso A, Saavedra JM, Escalante Y, Sánchez-López M, Martínez-Vizcaíno V. Endocrinology and adolescence: aerobic exercise reduces insulin resistance markers in obese youth: a meta-analysis of randomized controlled trials. Eur J Endocrinol. 2014;171(4):R163–R171.
(7) Goldstone AP, Prechtl CG, Scholtz S, et al. Ghrelin mimics fasting to enhance human hedonic, orbitofrontal cortex, and hippocampal responses to food. Am J Clin Nutr. 2014;99(6):1319–1330.
(8) Bull FC, Al-Ansari SS, Biddle S, et al. World Health Organization 2020 guidelines on physical activity and sedentary behaviour. Br J Sports Med. 2020;54(24):1451–1462.