La consommation de yaourt est associée à un indice de masse corporelle (IMC) plus bas, un poids corporel plus bas ou une prise de poids moins importante, une taille plus mince et une masse adipeuse plus faible.
Le yaourt est lié à un risque plus faible de surpoids et d’obésité ainsi qu’à un plus petit tour de taille
Adultes
Le yaourt peut être classé dans la catégorie des aliments qui protègent contre la prise de poids à long terme, comme le montrent de nombreuses études :
- Une méta-analyse récente réunissant des données sur 32 330 personnes (dont 11 947 en situation de surpoids/d’obésité) à partir de cinq études menées aux États Unis, en Espagne et en Corée a constaté une réduction de 13 % du risque de surpoids/ d’obésité avec chaque augmentation de 50 g de la consommation journalière de yaourt.
- Le fait de manger plus de yaourt était associé à une prise de poids inférieure pour chaque période de 4 ans parmi les 120 877 adultes en bonne santé non atteints d’obésité ayant fait l’objet d’un suivi aux États-Unis sur une période de 12 à 20 ans. Pour chaque portion quotidienne supplémentaire de yaourt, on observait une prise de poids inférieure de 372 g sur une période de 4 ans (Figure 1).
- Au sein de la cohorte Offspring de l’étude Framingham sur les maladies cardiaques menée aux États-Unis, les personnes en majorité en surpoids qui avaient mangé au moins trois portions de yaourt par semaine avaient pris environ 55 % de poids en moins en un an que celles qui en avaient mangé moins d’une portion par semaine. En ce qui concerne le tour de taille, les consommateurs de grandes quantités de yaourt avaient gagné 20 % de tour de taille en moins que les personnes consommant peu de yaourt.
- Les données de l’étude NHANES aux États-Unis (1999-2014) ont révélé une réduction de la prévalence de l’obésité chez les adultes associée à la consommation de yaourt ou d’un complément probiotique.
- Une vaste étude de cohorte menée en Espagne chez des adultes de poids normal a montré que les personnes qui mangeaient sept portions de yaourt ou plus par semaine présentaient un risque de surpoids ou d’obésité après 6 ans inférieur de 20 % au risque encouru par les personnes consommant peu de yaourt (maximum de deux portions par semaine).
- Dans une étude canadienne, la consommation de yaourt était associée à des valeurs inférieures concernant le poids corporel, le rapport taille/hanches et le tour de taille. Elle tendait également à être associée à un IMC plus bas qu’en cas d’absence de consommation de yaourt et ces bénéfices se sont maintenus pendant une période de suivi de 6 ans.
- Une étude menée au Royaume-Uni a montré que l’augmentation de la consommation de produits laitiers fermentés (yaourt ou fromage à faible teneur en matières grasses) était associée à une plus faible prise de poids corporel chez les 15 612 adultes ayant fait l’objet d’un suivi pendant 3,7 ans.
- Une consommation plus importante de yaourt à faible teneur en matières grasses (plus de 3 portions par semaine) était associée à une adiposité viscérale et intermusculaire inférieure, ainsi qu’à un plus petit tour de taille chez les femmes.
« L’augmentation de la consommation de yaourt est associée, de manière proportionnelle, à un poids corporel inférieur et à une prise de poids inférieure sur une période de plusieurs années. La consommation quotidienne de yaourt est également liée à d’autres indicateurs d’une composition corporelle saine, dont une masse adipeuse et un tour de taille inférieurs, chez les adultes comme chez les enfants. »- Professeure Barbara Rolls
Enfants
Les résultats de l’étude américaine NHANES (2005-2008) menée chez des enfants âgés de 8 à 18 ans, ainsi que de l’étude HELENA sur le rapport entre un mode de vie
sain en fonction de l’alimentation pendant l’adolescence en Europe, ont montré que la consommation de yaourt était associée à une masse adipeuse plus faible qu’en
cas de non-consommation. Parmi les adolescentes en situation de surpoids ou d’obésité, une augmentation de la consommation de produits laitiers (4 portions/jour de lait, yaourt à faible teneur en matières grasses et fromage) était associée à une meilleure composition corporelle, en l’absence de perte de poids.
Le yaourt faciliterait la perte de poids dans le cadre d’un régime
- Certaines données suggèrent qu’inclure du yaourt dans un régime qui limite l’apport énergétique permet de perdre davantage de poids.
- Un essai sur une période de 3 mois chez 34 personnes en situation d’obésité a montré que les participants qui consommaient trois portions de yaourt à faible teneur en matières grasses dans le cadre de leur régime hypocalorique avaient perdu 22 % de poids en plus et 61 % de masse adipeuse en plus par rapport à ceux qui ne mangeaient pas de yaourt.
- La consommation de yaourt enrichi en calcium, en protéines et en probiotiques dans le cadre d’un régime hypocalorique comparée à un régime hypocalorique sans yaourt ou avec du yaourt ordinaire entraînait une amélioration plus importante de l’IMC, du tour de taille, de l’indice de masse grasse et une réduction de la masse adipeuse chez des personnes en situation d’obésité pendant une période de 8 à 10 semaines.
Par quels mécanismes le yaourt pourrait-il influer sur le poids et la masse adipeuse du corps ?
Plusieurs théories ont été avancées.
- La consommation de yaourt augmente la sensation de satiété.
- Les consommateurs de yaourt font souvent le choix d’une alimentation saine et d’un mode de vie plus sain que les personnes qui ne consomment pas de yaourt
- Les bactéries vivantes présentes dans le yaourt modifieraient le microbiote intestinal de manière bénéfique et influeraient sur le poids, toutefois le mécanisme sur lequel repose cet effet n’est pas encore bien compris.
- Le calcium dans le yaourt pourrait avoir un effet sur la masse adipeuse en réduisant son absorption dans l’intestin, en favorisant la décomposition des lipides et en limitant la quantité de lipides stockés dans les cellules graisseuses.
- Le yaourt contient naturellement certaines vitamines B. L’enrichir avec d’autres types de vitamines B contribuerait à une meilleure gestion du poids, en modifiant le métabolisme énergétique. Or, il est prouvé que cela favorise la perte de poids chez les personnes en situation de surpoids ou d’obésité.
- L’obésité s’accompagne d’une inflammation chronique de basse intensité de divers tissus. Une étude de population menée au Brésil a suggéré qu’une augmentation de la consommation de yaourt pourrait protéger contre l’inflammation.
References:
-
Saviano DA, Hutkins RW. Yogurt, cultured fermented milk, and health: a systematic review. Nutr Rev. 2021;79:599–614.
-
Eales J, Lenoir-Wijnkoop I, King S, et al. Is consuming yoghurt associated with weight management outcomes? Results from a systematic review. Int J Obes (Lond). 2016;40:731–46.
-
Sayón-Orea C, Martínez-González MA, Ruiz-Canela M, et al. Associations between yogurt consumption and weight gain and risk of obesity and metabolic syndrome: a systematic review. Adv Nutr. 2017;8:146S–54S.
-
Sochol KM, Johns TS, Buttar RS, et al. The effects of dairy intake on insulin resistance: a systematic review and meta-analysis of randomized clinical trial. Nutrients. 2019;11:2237.
-
Feng Y, Zhao Y, Liu J, et al. Consumption of dairy products and the risk of overweight or obesity, hypertension, and type 2 diabetes mellitus: a dose-response meta-analysis and systematic review of cohort studies. Adv Nutr. 2022;13:2165–79.
-
Mozaffarian D. Dietary and policy priorities for cardiovascular disease, diabetes, and obesity: a comprehensive review. Circulation. 2016;133:187–225.
-
Mozaffarian D, Hao T, Rimm EB, et al. Changes in diet and lifestyle and long-term weight gain in women and men. N Engl J Med. 2011;364:2392–404.
-
Wang H, Troy LM, Rogers GT, et al. Longitudinal association between dairy consumption and changes of body weight and waist circumference: the Framingham Heart Study. Int J Obes (Lond). 2014;38:299–305.
-
Lau E, Sergio Neves J, Ferreira-Magalhaes M, et al. Probiotic ingestion, obesity, and metabolic-related disorders: results from NHANES, 1999–2014. Nutrients. 2019;11:1482.
-
Martinez-Gonzalez MA, Sayon-Orea C, Ruiz-Canela M, et al. Yogurt consumption, weight change and risk of overweight/obesity: the SUN cohort study. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2014;24:1189–96.
-
Sayón-Orea C, Bes-Rastrollo M, Martí A, et al. Association between yogurt consumption and the risk of metabolic syndrome over 6 years in the SUN study. BMC Public Health. 2015;15:170.
-
Panahi S, Doyon CY, Despres JP, et al. Yogurt consumption, body composition, and metabolic health in the Québec Family Study. Eur J Nutr. 2018;57:1591–1603.
-
Trichia E, Luben R, Khwa KT, et al. The associations of longitudinal changes in consumption of total and types of dairy products and markers of metabolic risk and adiposity: findings from the European Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC)–Norfolk study, United Kingdom. Am J Clin Nutr. 2020;111:1018–26.
-
Murphy B, Talegawkar SA, O’Connor J, et al. Association between dairy product intake and body composition among South Asian adults from the Mediators of Atherosclerosis in South Asians Living in America (MASALA) study. Br J Nutr. 2021;126:1100–9.
-
Moreno LA, Bel-Serrat S, Santaliestra-Pasías A, et al. Dairy products, yogurt consumption, and cardiometabolic risk in children and adolescents. Nutr Rev. 2015;73(Suppl 1):8–14
-
Calleja M, Caetano Feitoza N, Falk B, et al. Increased dairy product consumption as part of a diet and exercise weight management program improves body composition in adolescent females with overweight and obesity: a randomized controlled trial. Pediatr Obes. 2020;15:e12690.
-
Chen M, Pan A, Malik VS, et al. Effects of dairy intake on body weight and fat: a meta-analysis of randomized controlled trials. Am J Clin Nutr. 2012;96:735–47.
-
Jacques PF, Wang H. Yogurt and weight management. Am J Clin Nutr. 2014;99(5 Suppl):1229S–34S.
-
Zemel MB, Richards J, Mathis S, et al. Dairy augmentation of total and central fat loss in obese subjects. Int J Obes (Lond). 2005:29:391–7.
-
Razmpoosh E, Zare S, Fallahzadeh H et al. Effect of a low energy diet, containing a high protein, probiotic condensed yogurt, on biochemical and anthropometric measurements among women with overweight/obesity: A randomised controlled trial. Clin Nutr ESPEN. 2020;35:194–200.
-
Mohammadi-Sartang M, Bellisimo N, Totosy de Zepetnek JO, et al. The effect of daily fortified yogurt consumption on weight loss in adults with metabolic syndrome: A 10-week randomized controlled trial. Nutr Metab Cardiovasc Dis.2018;28:565–74.
-
Kallus SJ, Brandt LJ. The intestinal microbiota and obesity. J Clin Gastroenterol. 2012;46:16–24.