Contrôle du poids

Absence de petit-déjeuner et prise de poids chez l’enfant : impact de l’activité physique

Skipping breakfast and kids’ weight gain: the impact of exercise  - YINI

Avec la précipitation du matin pour arriver à l’heure à l’école, il peut être facile pour les enfants de ne pas prendre de petit-déjeuner. De fait, s’ils ont tendance à sauter le petit-déjeuner, ils risquent de développer un surpoids. La bonne nouvelle selon les recherches récentes, c’est qu’ils peuvent éviter l’excès de poids à travers la pratique d’activités physiques (1).

Le petit-déjeuner donne le coup d’envoi de la journée et réduit le risque d’obésité

Considéré par certains comme étant le repas le plus important de la journée, le petit-déjeuner apporte aux jeunes l’énergie et les nutriments dont ils ont besoin pour la journée à venir. L’intégration du petit-déjeuner dans la routine matinale, combinée à un mode de vie actif, est un bon moyen pour que les enfants et adolescents adoptent des habitudes saines.

Cependant, de plus en plus de jeunes (chez les filles notamment) se privent de petit-déjeuner.

Ces enfants et adolescents qui ne prennent pas de petit-déjeuner risquent de ne pas pouvoir compenser les nutriments dont ils manquent avec les autres repas de la journée (2). De plus, ils risquent davantage d’accumuler les kilos s’ils sautent régulièrement le petit-déjeuner (3) : la prise quotidienne d’un petit-déjeuner peut réduire d’un tiers le risque d’obésité chez l’enfant (4).

Pour les jeunes qui sautent le petit-déjeuner, il est d’autant plus important d’éviter un mode de vie sédentaire. Les dernières recherches en la matière suggèrent qu’en augmentant le niveau d’activité physique, ces jeunes peuvent améliorer leur équilibre énergétique et aider à contrôler leur poids.

Quels liens entre petit-déjeuner, alimentation, exercice physique et poids ?

Les chercheurs ont étudié si l’exercice physique quotidien pouvait contrebalancer le lien entre l’exclusion du petit déjeuner et l’excès de poids chez les jeunes (1).

Ils ont recueilli des données auprès de 2 890 enfants espagnols âgés de 6 à 17 ans à l’aide de questionnaires portant sur leurs habitudes de consommation au petit-déjeuner et sur leur niveau d’activité physique. Le surpoids (selon les critères de l’OMS) chez les enfants était évalué via l’indice de masse corporelle (IMC),

Les résultats ont révélé que 43 % des garçons et 35 % des filles étaient en surpoids. Les filles avaient davantage tendance à sauter le petit-déjeuner (13 %) que les garçons (9,2 %).

Le fait de sauter le petit-déjeuner était associé à un risque plus élevé de surpoids, tant chez les garçons que chez les filles.

Mais l’activité physique quotidienne modérée à intense nuançait cette association entre l’exclusion du petit-déjeuner et l’excès de poids, tant chez les filles que chez les garçons. Plus le nombre de minutes d’exercice quotidien était élevé, plus le risque de surpoids était faible.

Comment l’exercice peut-il protéger contre l’excès de poids ?

Les résultats de l’étude s’expliquent probablement par la façon dont le corps contrôle l’appétit et la sensation de satiété.

Dans les heures qui suivent l’exercice, les personnes n’ont pas tendance à manger plus pour compenser les calories qu’ils ont brûlées pendant l’activité (5). Comme suggéré dans des recherches antérieures, il se pourrait que l’exercice physique aigu entraine une moindre sensation de faim en diminuant les niveaux de ghréline, une hormone favorisant la faim.

D’autres recherches ont mis en évidence une diminution de la résistance à l’insuline lorsque l’exercice aérobie est utilisé pour traiter l’obésité chez les jeunes, ce qui leur permet de mieux assimiler le sucre sanguin (6).

Quel que soit le mécanisme, ces résultats contribuent à étayer les efforts de santé publique visant à encourager les enfants et les adolescents à pratiquer une activité physique, essentielle au maintien d’un poids sain.

« … nos résultats indiquent que la promotion d’une habitude alimentaire saine telle que la prise d’un petit-déjeuner devrait s’accompagner d’une augmentation de l’APM [activité physique modérée à vigoureuse] quotidienne, car les jeunes participants qui prennent un petit-déjeuner et dont l’APM quotidienne est plus élevé semblent être plus susceptibles de ne pas avoir d’excès de poids’ – López-Gil JF, et al. 2022. »

Pourquoi le fait de sauter le petit-déjeuner est-il lié à un excès de poids ?

Il est facile de tomber dans le piège en pensant que l’on perd du poids en se privant de petit-déjeuner. Cependant, il est fort probable que cette perception soit erronée. Les scientifiques soupçonnent plusieurs hypothèses :

  • Le fait de sauter le petit-déjeuner est lié à une augmentation de l’appétit, ce qui peut conduire à une suralimentation (3).
  • En plus d’aider à contrôler l’appétit, le petit-déjeuner peut améliorer la sensibilité à l’insuline, ce qui stabilise la glycémie au moment des autres repas de la journée (3).
  • Le fait de ne pas prendre de petit-déjeuner peut entraîner une augmentation des niveaux de ghréline, favorisant la faim (7).
  • Des recherches menées auprès d’enfants suggèrent que le fait de sauter le petit-déjeuner peut être associé à une mauvaise alimentation en général (2), pouvant conduire à un excès de poids.

Quel niveau d’activité physique ?

L’Organisation mondiale de la santé recommande que les enfants et les adolescents pratiquent environ 60 minutes d’activité physique aérobie d’intensité modérée à intense par semaine (8).

Pour les adultes, l’OMS recommande 150 à 300 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou 75 à 150 minutes d’activité physique d’intensité intense, ou une combinaison équivalente, par semaine.

Les lignes directrices, mises à jour en 2020, recommandent des activités régulières de renforcement musculaire ainsi que des exercices aérobies pour tous les groupes d’âge.

Source:
(1) López-Gil JF, Sánchez-Miguel PA, Tapia-Serrano MÁ, García-Hermoso A. Skipping breakfast and excess weight among young people: the moderator role of moderate-to-vigorous physical activity. Eur J Pediatr. 2022 Aug;181(8):3195-3204. Erratum in: Eur J Pediatr. 2022 Jul 11
Additional references:
(2) Ramsay SA, Bloch TD, Marriage B, Shriver LH, Spees CK, Taylor CA. Skipping breakfast is associated with lower diet quality in young US children. Eur J Clin Nutr. 2018;72(4):548–556.
(3) Ma X, Chen Q, Pu Y, et al. Skipping breakfast is associated with overweight and obesity: a systematic review and meta-analysis. Obes Res Clin Pract. 2020;14(1):1–8.
(4) Poorolajal J, Sahraei F, Mohamdadi Y, Doosti-Irani A, Moradi L. Behavioral factors influencing childhood obesity: a systematic review and meta-analysis. Obes Res Clin Pract. 2020;14(2):109–118.
(5) Schubert MM, Desbrow B, Sabapathy S, Leveritt M. Acute exercise and subsequent energy intake. A meta-analysis Appetite. 2013; 63:92–104.
(6) García-Hermoso A, Saavedra JM, Escalante Y, Sánchez-López M, Martínez-Vizcaíno V. Endocrinology and adolescence: aerobic exercise reduces insulin resistance markers in obese youth: a meta-analysis of randomized controlled trials. Eur J Endocrinol. 2014;171(4):R163–R171.
(7) Goldstone AP, Prechtl CG, Scholtz S, et al. Ghrelin mimics fasting to enhance human hedonic, orbitofrontal cortex, and hippocampal responses to food. Am J Clin Nutr. 2014;99(6):1319–1330.
(8) Bull FC, Al-Ansari SS, Biddle S, et al. World Health Organization 2020 guidelines on physical activity and sedentary behaviour. Br J Sports Med. 2020;54(24):1451–1462.

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