FAQ sur le yaourt

Qu’est-ce que le yaourt ?

D’un point de vue réglementaire, le yaourt est un produit laitier obtenu par fermentation de micro-organismes spécifiques du lait, qui doivent être viables, actifs et abondants dans le produit : Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus.

Codex Alimentarius. Lait et produits laitiers. Deuxième édition. FAO/OMS, 2011

Comment le yaourt est-il fabriqué ?

Face à l’augmentation de la consommation de yaourt, les fabricants n’ont cessé d’innover et de proposer de nouveaux types de yaourts, comme les yaourts grecs, allégés ou 0 %, crémeux, à boire, bio, glacés, … Les ingrédients de base et la fabrication sont toutefois essentiellement les mêmes :

  • Le lait brut est d’abord transporté depuis la ferme jusqu’au site de fabrication.
  • Lorsque le lait arrive à l’usine, sa composition est modifiée avant qu’il soit utilisé pour fabriquer le yaourt : il est standardisé en matières grasses et sèches, pasteurisé (à 80° C) puis homogénéisé.
  • Une fois la pasteurisation et l’homogénéisation terminées, le lait doit être refroidi jusqu’à 43-46 °C et la culture de fermentation est ajouté à une concentration d’environ 2 %. Les cultures consistent en deux bactéries lactiques : Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus. Ce sont les ferments spécifiques du yaourt, qui génèrent sa consistance, son gout et ses bienfaits pour la santé, comme de faciliter la digestion.
  • Après refroidissement, des fruits, du sucre et d’autres ingrédients peuvent être ajoutés afin d’obtenir une large gamme de produits, puis le yaourt est conditionné.
  • Le produit est ensuite refroidi et conservé à température de réfrigérateur (5 °C) pour ralentir la dégradation physique, chimique et microbiologique.

Quelle est l’histoire du yaourt ?

Le yaourt est un aliment très ancien.Les premières traces ont été retrouvées entre 10 000 et 5 000 avant JC, au Néolithique une période où les peuples nomades se tournaient vers un nouveau mode de vie et où les débuts de l’agriculture ont lentement amené à un mode de vie sédentaire. À cette époque, les populations commençaient également à domestiquer les animaux tels que vaches, chèvres, bufflonnes, yacks et chamelles, qui produisaient du lait.

Entre temps, les bergers du Moyen Orient utilisaient l’intestin des animaux pour fabriquer des poches destinées au transport du lait. Les enzymes intestinales étaient ainsi en contact avec le lait et permettaient sa fermentation. Ce lait était plus facile à transporter et fut, dans une certaine mesure, le premier yaourt.

Le yaourt a fait son chemin à travers les siècles, se répandant dans le monde entier. Le yaourt a été introduit en Europe occidentale au 16e siècle par le roi de France, Francois 1er, après qu’un médecin turc lui en ait donné en traitement d’une diarrhée sévère.

Avant que l’on connaisse quoi que ce soit sur les bactéries, le lactose du lait a été converti en acide lactique grâce à des cultures starter, qui protégeaient le lait contre les agents pathogènes. Cette transformation a été réalisée par l’inoculation dans le lait frais de petites quantités de lait aigre. Pour les personnes vivant dans des conditions précaires, ces produits laitiers fermentés étaient une pratique sûre pour conserver le lait.

En 1909, le prix Nobel Elie Metchnikoff a suggéré que le vieillissement serait dû aux bactéries toxiques présentes dans l’intestin et que l’acide lactique pourrait prolonger la vie.

Tout au long du 20e siècle, le yaourt a commencé à être fabriqué pour être vendu. La première usine de yaourt a été ouverte en France en 1932 par Daniel Carasso. Ses bienfaits potentiels pour la santé ont attiré tellement d’intérêt que le yaourt a d’abord été vendu en pharmacie. Aujourd’hui le yaourt est largement reconnu comme étant un aliment sain et il reste intégré à de nombreux régimes alimentaires dans le monde.

Pour plus d’informations :

Qu’est-ce que le yaourt grec ?

Le yaourt grec est traditionnellement obtenu par égouttage de yaourt normal, ce qui lui donne une texture plus épaisse. C’est un lait fermenté concentré défini par le Codex Alimentarius, qui spécifie que la teneur en protéines doit être d’au moins 5,6 g pour 100 g.

Au cours du processus d’égouttage, la partie aqueuse du lait – le petit-lait ou lactosérum – est enlevée, ce qui explique la plus faible teneur en lactose du yaourt grec.

Il n’y a cependant pas, à ce jour, de dénomination contrôlée pour le yaourt grec ou le yaourt à la grecque. Seuls des décrets locaux, variant d’un pays à l’autre, réglementent ces dénominations. Les pratiques des marchés, ainsi que les dénominations, divergent donc d’un pays à l’autre : yaourt grec, yaourt à la grecque, yaourt filtré,

La lecture de l’étiquette apporte des précisions utiles sur la nature réelle du yaourt

Qu’est-ce que la fermentation lactique ?

La fermentation lactique est le processus par lequel le lait est converti en yaourt. Elle résulte de l’action des ferments lactiques, qui sont, pour ce qui concerne le yaourt, deux micro-organismes spécifiques : Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus.

La fermentation lactique est également utilisée dans la production de choucroute, de bière acide ou de nombreux légumes fermentés (tempeh, kimchi, …).

Pendant la fermentation, le sucre du lait (le lactose) est d’abord converti en glucose et en galactose, puis ces sucres simples sont convertis en acide lactique.

La formation d’acide lactique donne une certaine acidité (pH 4,5), qui favorise la coagulation des protéines (caséines) et la prise en masse du lait, produisant la texture spécifique du yaourt. La fermentation de l’acide lactique produit également des composés (dioxyde de carbone, peptides, acides aminés, …) qui donnent au yaourt sa saveur particulière.

Sources supplémentaires :

Quelle est la composition en nutriments du yaourt ? Quelques faits nutritionnels

YAOURT NATURE* 
valeur moyenne/100 gÉtats-UnisFranceEspagne
Énergie (kJ)263237192
Énergie (kcal)635746
Protéines (g)5,344,3
Glucides (g)73,56,3
dont sucres** (g)73,56,3
Lipides (g)1,62,60,3
dont acides gras saturés (g)11,60,1
dont cholestérol (mg)6131
Calcium (mg)183128140
Potassium (mg)234176187
Sodium (mg)705057
SourceUSDACIQUALBEDCA

 

YAOURT NATURE SUCRÉ*
valeur moyenne/100 gÉtats-UnisFranceEspagne
Énergie (kJ)355355322
Énergie (kcal)858577
Protéines (g)4,93,44,5
Glucides (g)13,812,513,8
dont sucres** (g)13,812,513,8
Lipides (g)1,320,3
dont acides gras saturés (g)0,81,30,11
dont cholestérol (mg)5101
Calcium (mg)171120149
Potassium (mg)219157191
Sodium (mg)664966
SourceUSDACIQUALBEDCA

*La composition moyenne varie d’un pays à l’autre car le yaourt peut être à base de lait écrémé ou entier selon le pays et la base de données

**Les sucres totaux incluent le lactose naturellement présent dans le yaourt (du fait de la composition naturelle du lait et sans rôle édulcorant)

La composition en nutriments du yaourt est basée sur la composition en nutriments du lait dont il dérive. La composition finale est déterminée par :

  • les sources et types de poudre de lait susceptibles d’être ajoutés avant la fermentation,
  • le processus de fermentation lactique et les souches utilisées dans la fermentation,
  • la température,
  • la durée du processus de fermentation, le temps de conservation,
  • les ingrédients (tels que les fruits) susceptibles d’être ajoutés dans certains types de préparations

Le yaourt est une excellente source de protéines avec une valeur biologique élevée liée à une bonne digestibilité et une richesse en acides aminés essentiels. Par ailleurs, les protéines contenues dans le yaourt sont plus facilement digestibles que celles du lait standard. Cela pourrait être le résultat du processus de fermentation, qui les dégrade en entités plus petites. Les protéines à valeur biologique élevée du yaourt procurent une satiété durable. Par exemple, une étude a montré qu’en milieu d’après-midi, les femmes avaient moins faim après avoir consommé un yaourt riche en protéines qu’après avoir consommé des crackers riches en graisses ou du chocolat.

Le yaourt est une source de vitamines et de minéraux (calcium, potassium). Il contient également du magnésium (les concentrations du lait en magnésium sont relativement constantes: environ 12 mg pour 100 g – Haug, et al. 2007).

Sources :

Le yaourt peut-il constitué une bonne collation ?

Le secret d’une bonne collation réside dans la densité nutritionnelle des aliments qui la composent. De bonnes habitudes alimentaires doivent impliquer le fait de manger uniquement lorsque l’on a faim, et pas uniquement pour le plaisir ou pour compenser le stress ou l’ennui, par exemple.

La taille de l’en-cas est également importante. L’en-cas « idéal » doit posséder une densité nutritionnelle élevée. À l’inverse, les snacks peu recommandés possèdent une densité nutritionnelle faible par rapport à leur apport énergétique (on dit alors qu’ils sont riches en « calories vides »). Dans le cas présent, le yaourt, de par sa forte densité nutritionnelle, est un en-cas à favoriser, qui s’intègre parfaitement à une alimentation variée et équilibrée.

Quels sont les bienfaits du yaourt pour la santé ?

Le yaourt est caractérisé par les ferments vivants qu’il contient. Ils améliorent la digestion du lactose chez des personnes ayant du mal à le digérer (EFSA 2010b).

Des études récentes suggèrent que le yaourt pourrait jouer un rôle précieux pour la santé. Découvrez tous les effets bénéfiques du yaourt pour la santé concernant chacun des thèmes suivants :

Pourquoi le yaourt est-il recommandé pour les enfants jusqu’aux personnes âgées ?

La santé osseuse est importante tout au long de la vie. Mais il y a deux moments majeurs dans la vie où les personnes doivent faire particulièrement attention à leurs os : la jeunesse et la vieillesse.

Le yaourt est riche en protéines et en plusieurs micronutriments qui sont importants pour la santé osseuse, tels que le calcium, la vitamine D et le potassium. Par ailleurs, les bactéries vivantes contenues dans les yaourts pourraient améliorer l’absorption du calcium et, par conséquent, renforcer la santé osseuse.

La consommation régulière de yaourt est associée à une amélioration de la santé osseuse chez les enfants et les adolescents. Une étude a été conduite chez des enfants chinois afin d’évaluer l’impact d’une supplémentation en yaourt : pendant 9 mois, 5 jours par semaine, un yaourt a été ajouté à l’alimentation habituelle d’enfants d’âge préscolaire. Cette étude a révélé que les enfants qui consommaient plus de yaourt avaient une meilleure croissance et une densité minérale osseuse plus élevée comparativement aux enfants n’ayant pas reçu de supplémentation en yaourt.

Par ailleurs, le yaourt est conseillé chez les personnes âgées pour favoriser la santé osseuse. Pour prévenir l’ostéoporose, les études conduites chez des adultes plus âgés confortent la stratégie visant à les encourager à consommer davantage de yaourts, notamment des yaourts enrichis en vitamine D et en calcium. Plusieurs études soutiennent également la promotion du yaourt pour les personnes âgées, en corrélant la consommation de yaourt à un risque plus faible de fracture de la hanche.

La consommation de yaourt peut-elle améliorer la santé intestinale ?

On sait désormais que ce que nous mangeons peut influencer les micro-organismes hébergés dans notre intestin. La fermentation implique la transformation d’aliments bruts par des micro-organismes. Ce processus semble avoir des effets bénéfiques et cela attire l’attention des chercheurs.

Le yaourt est un produit laitier fermenté qui contient des millions de micro-organismes vivants, qui pourraient influencer la composition du microbiote intestinal et, par conséquent, améliorer la santé intestinale.

De la même façon que l’on pense que les probiotiques du yaourt pourraient moduler le microbiote intestinal et le yaourt pourrait prévenir et traiter certains troubles gastro-intestinaux. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les liens entre consommation de yaourt et traitement des maladies gastro-intestinales.

Le yaourt pourrait également protéger la barrière intestinale en encourageant la production de mucine.

Puis-je manger du yaourt tout en étant intolérant au lactose ?

L’intolérance au lactose peut résulter d’un phénomène physiologique. Le lactose est le sucre naturel du lait digéré par les humains grâce à une enzyme appelée lactase. L’activité de la lactase diminue de l’enfance à l’âge adulte, ce qui peut aboutir à un déficit.

La déficience en lactase crée une maldigestion du lactose, qui conduit souvent à une éviction totale ou partielle du lait et des produits laitiers, qui n’est pas toujours justifiée. Cela peut entraîner une difficulté supplémentaire à satisfaire les besoins en calcium de l’enfant ou de l’adulte et mettre en jeu leur santé osseuse.

Contrairement aux idées reçues, la consommation de produits laitiers peut être maintenue, moyennant quelques règles hygiéno-diététiques. Ajouter des produits laitiers, yaourts inclus, à son régime alimentaire, améliore la qualité de celui-ci et diminue les déficits nutritionnels.

Le lactose contenu dans le yaourt est digéré plus efficacement que celui issu d’autres sources alimentaires de lactose car les bactéries contenues dans le yaourt favorisent sa digestion. Le yaourt présente la particularité d’être bien toléré par les personnes digérant mal le lactose. Il leur permet de bénéficier de tous les avantages nutritionnels du lait. C’est donc une alternative utile pour aider à couvrir les besoins journaliers en calcium et contribuer ainsi à la prévention de l’ostéoporose. C’est pourquoi la consommation régulière d’au moins une portion de yaourt par jour est vivement recommandée. Le yaourt améliore la digestion du lactose grâce à ses ferments vivants (Streptoccus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus), qui restent actives tout au long du tractus digestif. En outre, sa consistance plus épaisse que le lait laisse plus de temps à la lactase résiduelle de l’individu pour agir.

Pour en savoir plus sur l’intolérance au lactose, consultez notre spécial Q&A intolérance au lactose .

Dois-je éviter la consommation de yaourt si j’ai un syndrome métabolique ou une maladie cardiovasculaire ?

Des études ont montré que le yaourt et les produits laitiers pourraient agir positivement sur la plupart des composantes de la santé métabolique, notamment :

Est-il possible de consommer du yaourt tout en souffrant d’allergie au lait de vache ?

L’allergie aux protéines du lait de vache est une réponse immunitaire à une quantité infime de protéines du lait de vache et elle est habituellement détectée dans la petite enfance. Elle ne touche que 2 à 6 % des nourrissons et disparaît dans les deux tiers des cas autour de l’âge de 2 ou 3 ans. En France, elle touche 0,6 % des enfants de moins de 15 ans (et sa prévalence est bien inférieure à celle des allergies à l’œuf ou à l’arachide).

Très peu d’adultes (entre 0,1 % et 0,5 %) sont allergiques aux protéines de lait. Les symptômes sont principalement digestifs et, selon l’individu, ils peuvent s’accompagner, par exemple, de douleurs musculaires ou articulaires, de maux de tête, de nausées, de léthargie, d’acné ou de maux de gorge. On confond souvent l’allergie aux protéines du lait de vache avec une intolérance au lactose , mais, contrairement à l’intolérance au lactose, l’allergie au lait de vache nécessite l’éviction complète des produits laitiers.

 

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